🍁❇ chapitre 11: Elesian ❇
Bonjour à tous
je vous retrouve pour clore cette première partie de l'histoire des aventures de Séléna ! Dans cette partie on retrouve surtout l'histoire de vie de notre belle héroïne et a permis de planter le décor et l'intrigue. Et surtout d'introduire quelques personnages... et également la suite, par la découverte de ses dons... car ce n'est que le début !
Normalement, mon histoire comptera 3 parties... La prochaine se déroulera dans la capitale ! On aura le plaisir ou non de retrouver certains personnages. Il devrait y avoir plus d'actions de changements...
Hésitez pas à donner vos avis, vos idées aussi ce que vous pensez de l'histoire, en commentaire ou en messages privés aussi... Je tenais a vous dire que je vais faire une pause dans mes publications pour avancer l'écriture de mes chapitres, histoire que vous n'attendiez pas trop entre chaque, car je suis aussi lectrice et je sais que c'est parfois frustrant d'attendre ! Et comme j'ai un travail qui me prends beaucoup de temps (et la tête parfois), j'ai souvent du mal à écrire la semaine. =D
Je voulais aussi vous remercier pour me suivre car je suis tout de même à 400 vues ce qui est plutot pas mal pour un début d'histoire. Alors merci à vous tous qui me lisez, votez, commentez ou non. Bon trêve de bavardages et je vous laisse à la lecture. Bonne semaine.
Bisous
Camille
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Elésian était tout bonnement une ville gigantesque, plus grande que tout ce que j'aurais pu imaginer dans mes rêves les plus fous. Elle me semblait constituée d'une multitude de couleurs toutes plus chatoyantes les unes que les autres.
Je l'imaginais ressemblant à une mosaïque géante vue du ciel. L'agitation qui y régnait me faisait penser à l'effervescence du marché où je me rendais lorsque j'étais toujours au village... mais en tellement plus prodigieux. Des individus tous plus différents les uns des autres se côtoyant, se croisant, se mélangeant alors que le reste du temps chacun restait bien à sa place dans son rôle et sa hiérarchie. Je restais un moment pensive tellement le chemin parcouru jusque-là m'avais paru long. J'avais presque oublié comment la vie pouvait être douce avant, j'avais l'impression d'être sur les routes depuis si longtemps. Elesian était pour moi, le symbole du renouveau, de la fin du voyage et de l'espoir. J'espérais sincèrement trouver ma place ici. Je me doutais que la tâche ne serait pas facile et que je serais confrontée à beaucoup de refus, mais j'avais confiance en mes capacités, j'y arriverai !
Heureusement que Flinna m'avait suivi et s'était avérée une compagne fidèle à toute épreuve. Je me tournais vers elle et lui caressais les naseaux. Renso me héla de loin. Je courus le rejoindre, Flinna sur les talons.
- Il nous faut une auberge et une écurie. Et il vaut mieux s'y prendre tôt et ne pas attendre la nuit, ne traînons pas trop. Puis dans un clin d'œil il me dit: tu devrais voir ta tête « Petite guerrière », mais il y a des années, je pense que je devais avoir exactement la même tête que toi ; cette ville est tout bonnement exceptionnelle. Je n'en ai jamais vu de pareille ailleurs.
J'acquiesçais silencieusement, regardant à droite et à gauche, dévorant toutes ces nouvelles choses... En dépassant la grande porte, je remarquais que des archers étaient établis à son sommet et scrutaient les individus la traversant. Je me reconcentrais sur la vision devant moi et me rendis compte que même les habitations étaient différentes de ce que j'avais connu jusqu'ici. Elles semblaient plus solides peut-être, plus joliment décorées et colorées, mais surtout, pas une seule ne se ressemblait. Chacune avait sa particularité : ici un auvent, là une marche, sur celle-ci une échelle, là encore une lucarne au-dessus de la porte, la suivante avait une lanterne sur le perron... c'était époustouflant !
D'immenses bâtiments se profilaient à l'horizon surplombant amplement le reste de la ville. Certains avaient des terrasses en hauteur et j'espérais avoir un jour l'opportunité d'en visiter une, pour voir à quoi pouvait ressembler la ville d'aussi haut.
Après avoir tourné dans d'innombrables rues toutes plus ou moins longues, je me demandais comment Renso arrivait encore à se repérer. Cette ville était un véritable labyrinthe !
Mais finalement, nous sommes arrivés devant un grand édifice avec de multiples fenêtres et étages, et en lettres bien claires et nettes s'affichait : « Auberge du cheval blanc d'Elésian ».
Sans plus de formalités, Renso entra et demanda au bureau d'accueil deux chambres pour la nuit. Le tarif annoncé me parut exorbitant, mais il paya sans broncher. Heureusement, une écurie attenante à l'auberge accueillerait ma Flinna pour cette nuit également.
Je m'installais tranquillement puis allais me laver de toute la crasse accumulée. Mon corps était couvert de dizaines de bleus plus ou moins étendus et de couleurs plus ou moins avancées : passant du violet au jaune verdâtre. Puis j'enfilais la seule tenue encore à peu près propre qui me restait. Il fallait que je trouve rapidement un endroit où laver mes vêtements. Et surtout, un travail, sinon je risquais d'avoir rapidement des soucis d'ordre primaire : manger, me vêtir, dormir avec un toit sur ma tête.
Je descendis au rez-de-chaussée, mais visiblement Renso n'était toujours pas redescendu. J'en profitais pour aller voir si Flinna se plaisait et lui refis un emplâtre sur son antérieur et soigna son chanfrein. Je l'entendis hennir avant de la sentir dans ma tête. Sa capacité à reconnaître mon pas et mon odeur sans même me voir me fit sourire. Les naseaux en l'air pour flairer son environnement, elle semblait plutôt stressée, mais contrairement à Bellegur, elle ne cherchait pas à sortir de sa stalle. Néanmoins, je ne donnerais pas cher de quiconque chercherait à l'approcher à moins d'un mètre. Je la soignas consciencieusement en lui gratouillant entre les deux yeux en lui recommandant de rester tranquille. Elle répondit par une léchouille appuyée sur ma joue, j'éclatais de rire et retournais à l'auberge.
Renso discutait avec l'aubergiste. Il avait fière allure, les joues fraîchement rasées, ses cheveux encore humides gouttaient sur ses épaules. Il portait des vêtements chics que je ne lui avais encore jamais vu. Le voyageur avait laissé place à un citadin.
Je m'avançais vers lui, il remarqua aussitôt ma présence et un immense sourire naquit sur ses lèvres lorsqu'il me vit.
- Flinna va bien ? S'enquit-il.
- Aussi bien que possible étant donné qu'elle se sent totalement déracinée. Si personne n'a l'idée de venir la caresser ou lui dire bonjour, je pense que tout se passera bien. Dans le cas contraire, je ne donne pas cher des doigts du pauvre malheureux.
- Haha ! Prête à aller découvrir Elésian ? Nous allons rejoindre le marché en passant par le cœur même de la ville, me dit-il dans un clin d'œil.
- Prête ! En tout cas, si je ne savais pas qu'il s'agit d'un rendez-vous d'affaire je penserais que tu vas à un rendez-vous galant ! Je souris à mon tour.
- Je prends le compliment, belle guerrière. Il est vrai qu'avec cette couche de crasse que tu portais en permanence, j'avais oublié la couleur exacte de tes cheveux.
Je le bousculais légèrement pour réponse. Et sur ces taquineries tout à fait reposantes, nous nous dirigions vers l'artère principale. Devant nous, les immenses bâtiments que nous avions aperçu à notre arrivée, surplombaient toujours le reste des maisonnées, imposants.
Visiblement, nous nous rapprochions de notre destination. Nous passions une nouvelle muraille intérieure, elle aussi gardée. Le décor changea, les maisons plus grandes encore, enceintes d'un jardin clôturé. Je n'avais encore jamais vu cela nulle part. Chez moi, aucune maison n'avait de mur l'entourant et le jardin servait à faire pousser toute sorte de plante aromatique, utile. Ici, les agencements extérieurs étaient purement esthétiques, cela se voyait au choix des plantes.
- Où allons-nous exactement Renso ?
- Tu vois le Palais là-bas ? C'est le bâtiment le plus haut de la ville, nous allons rejoindre un bâtiment proche. Tu as remarqué n'est-ce pas ? Ici, la population est privilégiée, plus fortunée aussi. Ici, seuls les aristocrates [y] circulent, certains négociants aussi ou les dirigeants, les mages...
- Les mages ? Tu en parles souvent, mais qui sont-ils réellement. Tu m'expliquais l'autre jour qu'ils possédaient des dons comme moi, mais tout le monde ne peut pas devenir mage, j'imagine. Et les aristocrates, je pensais que chacun dirigeait ses terres.
- Ce n'est pas tout à fait vrai. Parfois, ils sont conviés à la capitale pour affaire et puis tous les descendants d'une même famille ne peuvent être dirigeant, seul l'ainé récupère cette fonction. Les frères et sœurs sont très souvent au palais pour se divertir.
Je remarquais que Renso avait sciemment négligé la première partie de ma question, celle qui m'importait le plus d'ailleurs, mais ne relevait pas pour autant.
Les murs blancs des demeures reflétaient le soleil à son apogée, donnant une atmosphère particulière. Je ressentais également quelque chose de plus... Une sensation étrange, un peu comme lors de 'apparition de la brèche dans la montagne, mais en plus... Lumineux.
Naturellement, sans même nous en rendre compte nous avions arrêté de parler, nous concentrant sur le Palais devant nous.
De près, il était encore plus impressionnant, des multitudes de niveaux rivalisaient de finesse architecturale. Je n'arrivais même pas à compter le nombre d'étages, car tous n'étaient pas au même niveau dans le sol. Renso se tourna vers moi :
- Séléna, je dois me rendre seul à ce rendez vous, j'en ai pour une petite heure. Je te laisse visiter les alentours du palais. On se rejoindra ici.
- Bien sûr, ne t'inquiète pas pour moi, je devrais m'en sortir pour une heure.
- Par contre, évite d'entrer dans le palais, il faut y être invité. Je t'emmènerai voir le mage guérisseur dès mon retour.
J'acquiesçais en silence et le regardais franchir les lourdes portes en bois dense. Je ne pus m'empêcher d'enlever les bandages pour voir où en était les brûlures sur ma main. Comme je m'y attendais, elles s'étaient encore étalées, grignotant une partie de ma paume, et s'étendant jusqu'au-dessus de ma main. Mais étonnamment, elles me faisaient moins souffrir depuis que j'apposais mon baume dessus. Je sentais toujours la brûlure, mais plus en sourdine. Je remis mes bandages en place avant de regarder attentivement autour de moi.
Les habitants de cette partie de la ville étaient richement habillés, ils me faisaient penser à Robin, en plus pompeux. Je me demandais ce qu'il pouvait bien faire à ce moment de la journée : Astronomie, Politique...Sa compagnie me manquait. Mais, je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir de m'avoir laissé m'exiler alors que tout ça n'avait été que de son initiative.
J'avais perdu tous mes repères : ma famille, Liliane, les chevaux, Paul et ses leçons de combat. J'en venais même à regretter les corvées, les marches jusqu'au petit marché voisin...
Je remarquais les regards étranges que l'on m'adressait. Ils étaient peu amicaux et curieux, me faisant comprendre que je n'étais pas à ma place ici. En passant devant une devanture de magasin, j'aperçu mon reflet et effectivement mes vêtements détonnaient véritablement ici.
Pour la première fois, je me sentais comme une étrangère dans cette ville, vraiment exilée et toute la tristesse accumulée me revint d'un coup.
Des larmes s'accumulèrent derrière mes paupières et je m'enfuis en courant à l'arrière du bâtiment, cherchant un recoin où je ne serais pas dérangée, pour les déverser. Je vis une porte entrouverte, sur le côté d'un long bâtiment, un peu à part du palais et m'y dirigeais sans me poser de question. Je restais muette de stupeur devant le spectacle qui s'offrait à mes yeux. Trop estomaquée, j'en oubliais de pleurer car, devant moi, une centaine de stalles occupaient l'espace. Toutes occupées par les plus beaux chevaux du royaume à n'en pas douter. Et ma Flinna aurait eu toute sa place au milieu d'eux.
Je me sentis instantanément mieux et pris un siège dans un coin de la pièce, à l'ombre, avant de fermer les yeux et de faire le vide en moi, me connectant à la nature comme je pouvais le faire à Maïtora.
Cela s'avéra plus difficile que prévu, car il y avait peu d'arbres et de plantes autour de moi, et mon affinité avec la terre elle-même était moins forte. Mais je réussis tout de même, et c'est là que je les perçues, les émotions des dizaines de chevaux installés autour de moi.
L'expérience était fascinante et je me perdis durant une bonne demie-heure ainsi, jusqu'à ce que je distingue un sentiment particulièrement fort au centre de ce maelström d'émotions : de la colère, de la peur aussi.
Je me levais cherchant la source de ce sentiment, sans rompre le contact mental, j'essayai d'envoyer un peu d'apaisement. J'ouvris les yeux et m'approchais des stalles les unes après les autres. Un hennissement de mécontentement m'arrivait du fond, et je sus sans l'ombre d'un doute qu'il venait du cheval coléreux. J'arrivais devant une stalle un peu à l'écart des autres, plus grande et découvris un jeune étalon couleur ivoire, aux crins noirs comme l'ébène. Je ne me souvenais pas avoir vu une pareille robe de toute ma vie. L'animal était juste splendide, unique. Fascinée, j'essayais de me présenter à lui, mais il refusa tout contact, qu'il soit mental ou physique. Il s'ébrouait constamment, aveuglé par la colère. Je ressentais sa tristesse, sa solitude, mais par-dessus tout, une colère qu'il avait peine à maîtriser.
Alors, je me mis à parler. Je lui racontais mon histoire, je lui expliquais que moi aussi, j'étais seule, en colère aussi et en exil comme lui. Je lui parlais durant dix bonnes minutes en lui envoyant mentalement des images de Maïtora, et des chevaux avec lesquels j'avais grandis et qui me manquaient. Le beau cheval, que je nommais Calisson m'observait à travers ses longs cils sans bouger, toujours méfiant, mais à l'écoute. J'essayais de lui faire comprendre que j'étais son alliée pas son ennemie, il commença à s'approcher mais au moment où j'allais tendre la main vers lui, un bruit sourd résonna derrière moi, me faisant sursauter. Calisson sursauta en hennissant de frayeur et se remit à faire les cent pas, bondissant à nouveau dans sa stalle.
Je me retournais soudainement et remarquais un jeune homme rouge tomate, étalé à plat ventre au sol, un sceau de graines renversé devant lui. Je me précipitais pour l'aider à se relever.
- Tu n'as rien ?
- Ca va, merci. Que fais-tu là ? C'est un endroit interdit du public. Que faisais-tu avec ce cheval ? Tu ne dois pas t'en approcher, il est dangereux. Dit-il d'un ton sec.
- Il est surtout triste d'être ici et en colère pour les mauvais traitements qu'il a reçu.
- Les chevaux sont tous bien traités ici ! Dit-il vexé, puis il m'observa avant d'ajouter : Tu es bien étrange comme fille.. . Et avec un petit signe du menton désignant Calisson, il continua : de toute façon, il sera vendu au marché demain, car personne n'arrive à l'approcher suffisamment pour le monter et son maître n'a pas l'envie de nourrir un cheval qui n'a pas d'utilité.
J'ouvris les yeux d'horreur devant l'absurdité de la situation. Pour moi, Flinna était utile rien que par sa présence, elle me réconfortait, jouait avec moi. Je me rappelais soudainement que je devais rallier le point de rendez-vous, cela devait faire pas loin d'une heure que j'étais partie.
- Je ne sais pas qui est son maître, mais il est monstrueux ! Je serais au marché demain alors. Bonne journée à toi. Et sans attendre de réponse, je sortis au pas de course et contournais de nouveau le bâtiment, en sens inverse cette fois, pour rejoindre le point de rendez-vous.
Renso m'attendait déjà, visiblement son rendez-vous avait duré moins longtemps que prévu. Il semblait détendu pour la première fois depuis notre arrivée et il affichait une mine réjouie.
- Ah te voilà ! Aller vient, je t'emmène voir Phébus, un ami.
- Je pensais que l'on devait s'occuper de mes brûlures ? Car je dois bien admettre qu'elles ne s'améliorent pas du tout. Et puis toi aussi, tu es blessé.
- C'est exact. Phébus est mage guérisseur et également mon ami.
Décidément, Renso était plein de ressource et semblait avoir un réseau social plus développé qu'il ne le laissait paraître. J'avais hâte de découvrir cet ami. Et surtout, je brûlais d'avoir enfin quelques réponses sur tous ces événements étranges qui pouvaient survenir autour de moi depuis une semaine.
Enfin, si j'étais vraiment honnête, je dirais depuis toujours. Mais je n'en avais pris conscience que récemment. Et maintenant que ce voyage était arrivé à son terme, il ne me restait que des questions, encore plus de questions et toujours autant d'incertitudes. Quelque chose me disait que le vrai voyage ne faisait que commencer.
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