🍁❇ chapitre 1- Insouciance et décision ❇

Il y a peu, un orage éclata dans les champs alentours et sur le village. Il en résulta des dégâts au niveau des bâtiments pour le bétail, mais également au niveau des cultures céréalières qui furent en grandes parties décimées. Le baron qui ne fut pas épargné réquisitionna une partie du reste de nos récoltes déjà maigres, pour lui. Ma famille avait été plus durement touchée, car nos lopins de terre étaient soumis constamment aux vents, ce qui ne posait pas de problèmes en temps normal, et la récolte suffisait à peine à nous nourrir. Nous n'avons donc pu nous acquitter de cette réquisition. C'est pour cette raison, qu'il prit la décision de nous expulser du village, afin de récupérer son dû. Pour rien au monde, je n'abandonnerais le village, Paul, Liliane et les chevaux, si ce n'est par la force. Ce qui explique mon attitude défensive, voir agressive envers les Louvarguants.

Ma mère, afin de combler la dette que nous avons envers le Baron, m'envoie régulièrement au village voisin vendre quelques broderies, poteries, pâtisseries, onguents ou pommades que je confectionne avec elle et parfois avec l'aide de Paul. Sois environ trois fois par semaine. Comme je suis l'aînée de mes frères et sœurs, c'est à moi qu'incombe cette tâche. Parfois un villageois m'accompagne afin de vendre ses propres produits. . De cette manière, nous récoltons un peu d'argent que nous remettrons au Baron en temps voulu.

La distance à couvrir pour atteindre ce village est de près d'une dizaine de kilomètres, soit entre une heure trente et deux heures de marche, selon la charge de produits. Et c'est lors de cette dernière marche de retour que j'ai croisée pour la première fois le jeune Robin de Louvarguant. Avec du recul, je me rends compte que j'ai été grossière avec lui et que ce n'est pas digne de moi. Outre sa requête quelque peu déplacée, mais fort aimable, j'aurais aussi bien pu refuser en restant polie et civilisée jusqu'au bout. Je me promis de présenter mes excuses à notre prochaine rencontre, si toutefois elle a lieu.

Le temps suivit son cours au village, chacun vacant à ses occupations. Après une semaine et demie, soit quatre visites au marché voisin, je croise de nouveau Messire Robin. Comme la première fois, je l'entends arriver de loin, mais cette fois, il ne ralentit qu'à peine en me dépassant. Je réagis au quart de tour lorsque je compris qu'il ne s'arrêtera pas et qu'il m'ignorera : ce que je peux comprendre vu la façon dont je l'ai traité la fois dernière.

- Messire Robin de Louvarguant ! Je vous en prie ! Le hélais-je

Je le vois se retourner sur sa selle d'une façon si élégante que je l'envie une seconde, avant de me reprendre. Il fait volter son destrier d'une si jolie manière que le temps de me ressaisir, il est arrêté face à moi et me fixe. Son regard semble distant et bizarrement inexpressif. Cette attitude me déstabilise une seconde. Voyant qu'il ne parlera pas, je me lance :

- Bonjour sire Robin. Je vous prie... de bien vouloir...

Je cherche mes mots, je les veux sincères et appropriés, j'ai peur de paraître blessante et arrogante, voire pire grossière. Je me reprends :

- Excusez-moi, je ne voulais pas vous importuner, mais je souhaitais...

- Bon, dites-moi, est-ce si important ? Parce que vous me faites perdre, mon temps-là, dit-il m'interrompant d'un ton glacial auquel je ne m'attends nullement et qui eut pour effet de me rendre mon aisance de parole et mon attitude affirmée.

C'est d'une voix égale que je lui réponds :

- Je souhaitais m'excuser de m'être mal conduite envers vous et de vous avoir ainsi parlé l'autre jour, mais de toute évidence vous n'en avez que faire ! Je pensais pouvoir me rattraper d'une quelconque manière, mais il me semblerait que vous n'ayez en effet aucun temps à perdre avec une pauvre fille telle que moi. Pardonnez mon impertinence.

Puis, je baisse la tête et reste là, figée. Après quelques minutes d'une longueur insupportable à comptabiliser les respirations de son cheval, il daigne enfin prendre la parole :

- Vous êtes tout excusée, si comme je le pense vous le dites sincèrement ! Est-ce le cas ? Ne répondez pas.

Son visage est serein à présent. C'est alors que les cloches de mon village sonnent, je suis en retard ! Il voit mon regard paniqué et me tend la main :

- Je vous pardonne, mais seulement si vous me laissez-vous ramener au village ! Et là, je ne vous permets pas de refuser !

Tout comme la première fois, je pense à me dérober, puis me rappelant que je l'ai hélé dans le but de me racheter, je ne peux guère le lui refuser. Puis mon retard fini de me décider. Aussi, j'attrape sa main. Il semble quelque peu surpris, mais d'un geste sûr et précis, tout en élégance, il se penche vers moi, attrape ma taille et me hisse en selle devant lui.

Cette expérience est nouvelle pour moi. J'ai l'habitude de monter à la manière des hommes et non en amazone, hors avec la jupe que je porte, il ne m'est pas possible de monter autrement. Mais la cadence régulière qu'il impose à son destrier, m'aide à suivre le mouvement. Cela ne me parait, cependant, pas aussi amusant que la cadence effrénée et néanmoins souple de Flinna.

De plus, la proximité du fils Louvarguant ne m'aide aucunement à me mettre à l'aise. Il n'a pourtant eu aucune parole ou gestes déplacés à mon égard et maintien une distance convenable entre nous malgré la proximité établie. Le trop de son cheval est fort étonnant, il m'apprend qu'il s'agit d'un pas particulier : l'amble ; bien plus agréable et confortable que le trop, comme je pu le constater.

A aucun moment son cheval ne fait d'écart ou ne change brutalement d'allure. Ils semblent se comprendre d'une manière qui n'a rien avoir avec ma complicité avec Flinna. Tout est maîtrise, confiance et calme. Ils semblent parler un langage qui n'appartienne qu'à eux. Leur complicité est évidente et j'en reste admirative.
Puis, il rassemble ses rênes à l'abord du village ; ses bras musclés enserrèrent brièvement ma taille afin de me stabiliser le temps du changement d'allure ; ce que j'apprécie à sa juste valeur d'autant que je n'ai rien auquel me raccrocher, pas même mes jambes. Puis à cent mètres du village, il arrête sa monture et m'aide à descendre, sa main s'attardant un instant sur mon bras puis je suis à nouveau libre de mes gestes. Tandis que je le remercie, apparaît le plus beau des sourires sur son visage angélique. Il hoche la tête et part au petit galop en direction du domaine de son père. Quant à moi, je franchis d'un pas décidé les quelques mètres restant.

Comme je m'y attends, ma mère m'attend sur le pas de la porte, je lui rapporte que la vente s'est bien passée, mais que le marchandage n'a pas toujours été évident, ce qui m'a retardé. Elle ne me croit pas, mais ne proteste pas.

Deux jours après, j'y retourne de nouveau et quelle n'est pas ma surprise lorsque je le vois. Le jeune Robin m'attendant sur le chemin après le virage menant au village. Sans un mot, il descend, attrape mes quelques paquets qu'il ficelle à la selle. Puis, sans même me demander mon avis, me hisse en selle. Avant même que je puisse protester, il s'est installé et a opté pour un petit trop léger, qui devient en quelques pas l'amble que j'ai découvert la fois précédente.

Remise de ma surprise, je me mets en devoir de protester. Je me tourne vers lui, il arbore un visage souriant, content de lui ; à l'instant, où fronçant les sourcils, je m'apprête à riposter, il me parle si doucement que je dois tendre l'oreille pour l'entendre :

Je vous prie belle demoiselle d'excuser ce bref kidnapping qui n'a eu pour but que d'assouvir le brusque désir de vous voir de si beau matin. Je n'ai pu résister à la tentation de vous avoir pour moi seul ces quelques minutes, et presque dans un souffle, il acheva : je ne pouvais me permettre le luxe de vous voir refuser, néanmoins, je comprendrais fort bien que vous soyez fâché.

Je suis tellement choquée que pendant quelques minutes, je garde le silence. Sa manière de parler si élégante, me trouble, mais jamais je ne l'aurais avoué. Puis, je sais que j'arriverais bien trop en avance au village voisin, aussi, je me penche en avant et murmure au cheval de bien vouloir ralentir. Dans un premier temps, il ne fait rien, puis je le sens réduire l'allure. Je sais déjà que cette méthode fonctionne avec Flinna, mais elle contrairement à ce cheval n'est pas entravée.

Pour l'encourager à se mettre au pas, j'effleure les mains fortes de Robin, qui de surprise desserre sa prise, les rênes lui échappe partiellement et sa monture se met enfin au pas. Robin ne cherche pas à reprendre le contrôle du cheval, il rallonge même encore les rênes. Il semble extrêmement curieux, apparemment, il n'a pas pour habitude qu'une femme fasse preuve d'initiative en sa présence. Bizarrement, je me sens absolument vulnérable, l'espace de quelques millièmes de secondes, comme si je m'étais dévoilée plus que permis. Peut-être me fais-je des idées, mais je ressens comme une chaleur émanant de lui. Puis il se met à me questionner sur ma vie. On parle de tout, mis à part le sujet du Mont Maïtora. Je ne ressens aucune animosité à son encontre, mais je prends garde dorénavant à le toucher le moins possible, afin de ne pas provoquer un événement que je risque de regretter. Il se trouve que Robin est fort sympathique, cultivé et bien plus ouvert d'esprit que ne laisse supposer la politique de son père. Après une heure de ballade, j'arrive en vue du marché. J'ai plus d'une demie heure d'avance. Je descends en souplesse, puis reprends mes paquets avant de saluer le cavalier. Sans un mot de plus, je prends le chemin menant au village.

Après une heure quinze de négociations, ma vente est enfin achevée, je prends le chemin du retour. Étonnamment, Robin m'a attendu. Aussi, je ne fus pas surprise lorsqu'il me tendit la main. Ne voyant plus l'utilité de refuser, je la saisie. Le retour fut plus rapide qu'à l'aller, aussi prit-il la liberté de me faire découvrir la campagne environnante. Ce qui ne m'empêcha pas d'arriver avec 10 bonnes minutes d'avances au repas du midi.

Régulièrement, le jeune Robin venait à ma rencontre sur le chemin du village et la promenade équine devenait une habitude entre nous. La gêne que j'avais ressentie au départ, s'était dissipée au fur et à mesure. Nous discutions de tout et rien, c'était fort agréable. Robin avait de l'humour et il se révélait être un camarade distrayant, charmant et surtout cultivé. Jamais il ne remettait en cause les décisions de son père, mais je sentais poindre une certaine tristesse, quand j'évoquais parfois les problèmes que cela occasionnait au sein de mon village. Je lui posais sans cesse de nouvelles questions sur le monde, ce que l'on apprenait en temps qu'aristocrate, la lecture, l'astronomie. Il semblait tout connaître aussi, j'assouvissais dans ces sorties tout mon désir d'apprendre et apprendre encore. Il semblait en savoir plus encore que Paul, ce qui m'aurait paru inconcevable un mois plus tôt.

En trois semaines, je connaissais la région alentour sur environ trente kilomètres autour de chacun des deux villages. J'avais appris toutes sortes d'histoires et l'origine de la plupart de nos superstitions qui finalement n'étaient pas toutes fondées. Il m'enseigna le nom de milliers de plantes et d'arbres poussant près des chemins, des bois, des cours d'eau et en retour, je en lui apprenais l'usage médicinal de la plupart de celles-ci. Il en fut fort impressionné au début.

Seulement une semaine, il ne vient pas. Et c'est justement cette semaine-là que le Baron se présenta au village. Il ne s'arrêta qu'arrivé devant notre modeste maison. Ma mère sortie bien vite avec une inquiétude évidente ; pour que le Baron se soit déplacé en personne, sans même envoyer au préalable quelques émissaires, il fallait que l'affaire fût grave. Mes 4 frères et sœurs et moi-même l'avons suivi au-dehors. Déjà, le village s'était attroupé autour de l'escouade du Baron, aux aguets, les yeux agrandis par la surprise et la curiosité. Je ne comprenais pas la raison de cette visite, comme tout le monde alentour. Ma famille avait pratiquement remboursé la dette contractée lors de la réquisition des récoltes, dans moins de trois semaines la dette serait effacée. Le Baron ne prit pas la peine de descendre, il apostropha ma mère en ces termes :

- FILADO ! Puis il aboya la suite. J'avais pourtant été clair ! Vous ne vous êtes toujours pas acquitté de vos dettes ! À présent, je veux vous voir déguerpir d'ici ! Demain, une nouvelle famille viendra s'établir !

Ma mère n'osait répliquer de peur d'envenimer la situation, elle qui d'habitude était toujours téméraire, avait la larme à l'œil. Quand elle prit la parole, c'était avec une petite voix chevrotante :

- Mais monseigneur, protesta-t-elle enfin, où irons-nous ? Je vous promets de vous rembourser totalement dans les 10 jours.

Puis tout d'un coup, je compris. Je compris que le Baron avait eu vent de mes escapades avec son fils et que j'étais devenue pour lui une gêne, que toute ma famille devait partir afin que personne ne sache jamais. Je me sentis honteuse d'avoir mis ma famille en danger. Il fallait que je parle.
Je ne veux pas le savoir... continua le Baron

- Excusez-moi, dis-je

Ma mère me saisit violemment le bras, me signifiant de renoncer à parler. Tout le monde connaissait mon franc parlé et ma témérité, chacun retenait son souffle. La tension déjà palpable s'accentua aussitôt. Je décidais néanmoins de continuer.

- Monseigneur de Louvarguant, dis-je avec un calme qui dénotait dans cette tension ambiante, n'y aurait-il pas une autre raison à notre départ précipité ?!

Ma remarque sonna comme un glas, chacun s'attendant à voir le Baron exploser, tous me fixaient tour à tour avec un air de reproche. Mais ce n'est pas ce qui retient mon attention.

En effet, le Baron s'était enfin décidé à me regarder, mais la haine que je lus dans ses yeux était telle que je frissonnais sans pouvoir rien y faire. Ma mère intervient aussitôt :

- Excusez là je vous prie, ma fille ne sait pas ce qu'elle dit. Et elle ne sait pas toujours garder sa place...
Ce que chacun redoutait arriva, le baron sorti de ses gonds :

- Comment oses-tu encore me regarder ? Comment oses-tu poser la question ? TOI, la vulgaire sauvageonne, la pouilleuse de ces terres ?! Comment oses-tu après avoir cherché à t'emparer du cœur de mon fils ?! Crois-tu que je laisserai pareille liaison entacher l'honneur, la réputation et salir le nom des Louvarguant ?! Qu'espérais-tu, mendiante ? Discréditer ma famille aux yeux de tous ? Jamais, m'entends-tu ? Jamais je ne laisserai une telle chose se produire ! JAMAIS !

Ses yeux furibonds étaient près de sortir de ses orbites, si de la fumée était sortie de ses narines cela ne m'aurait pas même étonné. Un silence de mort s'installait. Je savais maintenant que j'avais vu juste, que la véritable et évidente raison de cet exil, c'était moi. Je l'avais d'ailleurs su dès que j'avais senti ce regard de haine et de méprise sur moi. Il ne pouvait tolérer cette amitié naissante entre Robin et moi. Je ne comptais pas en rester là, non parce qu'il m'avait insulté et humilié, j'étais au-delà de ça, mais parce que sa sentence m'était inconcevable. Je devais faire quelque chose... pour ma famille. Je repris la parole :

- Donc vous sacrifiez ma famille au nom de l'honneur de la vôtre ? C'est cela ? Je ne puis l'accepter !
Une certaine incrédulité se peignit sur son visage, jamais il n'avait dû faire face à pareil affront. Chacun le vénérant et le craignant tel un roi. J'enchaînais :

- Je ne peux l'accepter, c'est pourquoi si vous me le permettez, j'ose vous proposer une chose qui vous paraîtra, je l'espère, digne d'intérêt. Si je vous promettais de partir dès demain, moi et moi seule, en exil. Vous aurez ce que vous attendiez, que votre fils m'oublie. De plus, on vous verra comme quelqu'un de tolérant ayant pardonné à une pauvre famille, ce qui aura pour conséquence de redorer votre image et vous rendra plus crédible. Une pierre deux coups. Vous n'êtes pas sans savoir, ce qu'une jeune fille seule dans la nature risque à courte échéance, ainsi vous êtes sûr que je ne pourrais plus compromettre ni votre réputation, ni celle de votre fils. Je porterais seule le fardeau de mon "crime".

Le reproche sur le visage des villageois fit place peu à peu à l'horreur. Personne n'ignorait les bêtes sauvages aux environs, ni la famine, le froid, les maladies qui sévissaient les voyageurs solitaires... alors une jeune fille ? Serait bien plus exposée, rajoutant à cela, les voleurs, les brigands et autres dangers inavouables. Mais j'étais déterminée et chacun pouvait le lire sur mon visage.
Le Baron sembla réfléchir à mes propos. Puis se tournant de nouveau vers ma mère, lui parla en ces termes:
- Bien ! Bien Filado ! Vous avez là une fille bien étonnante ! Vous avez de la chance qu'elle veuille à ce point préserver votre foyer.

Ma mère était livide, elle avait déjà compris que ma proposition avait séduit le Baron, lequel affichait un tel ravissement que je vis plusieurs personnes frissonner de dégoût. Plus rien, ne changerait cela, elle savait que je m'étais condamnée. Étrangement, j'étais soulagée. Le Baron arbora un sourire que je trouvais sadique et dément. Je songeais pour la première fois à quel point son fils lui était radicalement opposé ! Il reprit d'un ton enjoué, presque amical :

Il se trouve que sa requête me plaît bien. Puisque tel est son souhait, votre fille devra s'exiler demain, dès l'aube ! Je viendrai en personne vérifier que tel à bien été le cas et ma garde fouillera les environs afin qu'elle ne s'abrite pas alentour... en échange, je vous laisserai tranquille. Bien sûr, la dette tient toujours, vous me devez la rembourser sous dix jours. Après ça, plus aucune menace ne pèsera sur les vôtres, mis à part sur votre fille.

Il partit d'un rire franc, content de sa boutade. Sur ce, il fit volte-face et partit au petit trop, son escouade sur ses talons.

S'en suivit un moment d'hébétude. Vite stoppé, quand ma mère me gifla si fort que j'en tombais à genoux. Personne n'osait bouger, chacun attendant la suite, qui viendrait immanquablement. Liliane s'approcha alors ! Elle se planta devant ma mère et lui dit :

Vous devriez avoir honte Théodora Filado ! Ce que Séléna vient de faire est un grand sacrifice et je ne suis pas sûr qu'aucun d'entre nous l'aurait accompli, avec le courage qui fut le sien ! Pas même vous, qui l'avez laissé se faire insulter ! Elle a sauvé votre famille en s'accusant d'un crime qu'elle n'a pas même commis. Personne n'ignore que c'est le fils Louvarguant qui lui faisait la cour. Et vous l'a remercier en la giflant ? Vous n'êtes pas digne d'être sa mère.

J'entendis des murmures d'assentiments, d'autres de reproches. Ma tête ne me tournait plus à présent, mais je sentais un affreux mal de tête se pointer. Je me relevais sans un mot, sans un regard pour personne, pas même à Liliane et me dirigeais vers la maison. Ces gens que je pensais mes amis n'avaient pas protesté, ni levé le moindre petit doigt, pas la moindre esquisse d'un geste, rien ! Je ne leur en voulais pas, pas vraiment. Je comprenais leur souci de protéger ceux qu'ils aimaient, puisque c'était la raison de mon intervention. Et après tout personne, mis à part moi-même, n'avait demandé ce sacrifice. Et moi seule m'étais mise dans cette situation.

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Voilà ce moment fatidique, où sa vie va basculer! Et rien de mieux que cette chanson de muse pour exprimer ce chapitre. Si vous avez la curiosité de traduire les paroles, vous comprendrez pourquoi je l'ai choisie. ;)

Pensez-vous vraiment comme Séléna, que ce qui lui arrive est de sa faute? Qu'auriez-vous fait vous à sa place?

Que va-t-il se passer d'après vous pour la suite?

Vous le saurez très bientôt dans le prochain chapitre. rendez-vous vendredi prochain en forme. Bisous.

Camille

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