Chapitre 32 : Les démons intérieurs


Je fixe la porte d'entrée, assise sur le sol, adossée au mur. J'entends une porte s'ouvrir plus loin. Je devine qu'il s'agit de la porte relié au reste de la demeure Hyuga. 

- Romane ? demande doucement Hanabi.

- Oui ? dis-je, sans énergie.

- Que fais-tu assise là, encore ?

Elle a raison. Je suis encore assise à cet emplacement. À vrai dire, cela fait deux semaines que je passe mes journées à fixer cette fichue porte. Cela fait deux semaine que Gwenn est partie. Cela fait deux semaine que je vis un supplice.

- J'attends...

Par l'absence de réponse de la part de la cousine de Neji, je devine qu'elle n'ose pas en demander plus long. Elle se contente de s'asseoir à mes côtés et de regarder la porte aussi. Par ma vue périphérique, je remarque qu'elle tourne la tête vers moi et m'esquisse un petit sourire compatissant avant de regarder la porte de nouveau.

C'est alors que Neji entre par cette porte. Nous échangeons un regard. Il me fixe, je le fixe. Puis je dévie mon regard de nouveau sur la porte d'entrée. Neji soupire, s'approche à pas lents de mon emplacement puis se penche devant moi, me bloquant la vue sur la porte et me forçant ainsi à le regarder.

- Pousse-toi, dis-je calmement.

Neji pose ses ses mains sur chacune de mes épaules avant de les passer le long de mes bras pour finir par prendre mes mains dans les siennes. Il tire doucement mes mains vers son visage et y dépose un tendre baiser. Je sens mon corps frissonner. Je plonge mes yeux dans les siens, m'y perdant l'espace d'un instant. Hanabi pour sa part, se lève doucement et quitte, nous laissant seulement Neji et moi. Il se lève à son tour, m'invitant par les mains à me lever aussi. Je me mets sur mes pieds et baisse finalement le regard, observant maintenant le sol. Neji soupire de nouveau et me tire vers lui, m'enlaçant. Son emprise est réconfortante. Je m'y laisse entièrement et lui rend la pareille.

- Tu ne peux pas passer 19 ans  comme ça sur la pas de la porte à attendre qu'elle revienne, finit-il par dire.

 Les liens qui retenaient ma gorge nouée se délassent et laissent soudainement échapper de gros et profonds sanglots. Les larmes se mettent à couler à flots le long de mes joues, humidifiant mon visage affligé par les évènements derniers.

Les mois suivants se déroulent lentement, je les vis sans les vivre réellement. Je commence peu à peu à me relever, et pourtant j'ai toujours l'impression d'être clouée au sol. J'entends sans écouter et je vois sans regarder. Quand bien même les gens sont empathiques et compréhensifs, ils ne comprendront jamais totalement. Ils sont là à essayer de réconforter. Ils tentent de me faire sourire, de me faire rire ou simplement de me changer les idées. Parfois, pendant quelques instants j'y parviens, mais jamais longtemps. Cette douleur revient me hanter et ce sentiment persiste. Je sens mon énergie et ma joie de vivre se faire gruger par ces démons. Ce poids qui me maintient au fond, cette ombre qui me cache la lumière... C'est difficile vivre avec. 

"Je comprends"

"Je suis avec toi"

Les gens disent ces phrases bien trop facilement sans en peser le réel sens. Ils les disent et c'est tout. Cela peut réconforter un peu, de savoir que quelqu'un est à tes côtés, mais cette personne est-elle réellement avec toi ? Comprend-elle vraiment ? Peut-être la sincérité de ses intentions est vraiment là, mais la compréhension et le partage de tous ces démons intérieurs, le sont-ils, eux ?

Les gens prétendre ou alors, ils pensent comprendre.

Du moins c'est ce que je croyais...

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