Chapitre 28 : Disparue
Je me réveille en sursaut et regarde mon réveil-matin. Il n'est que quatre heures du matin. Je suis chez moi, dans mon monde natal, mais ma respiration est toujours saccadée et mon cœur bat anormalement vite. Je me jette sur mes pieds et me dirige en courant vers la chambre de ma fille. Je me précipite à son berceau et...
- Gwenn... soupiré-je les larmes aux yeux. Tu...
Puis je sans mes jambes flancher et je me met à pousser des cris. Je hurle si fort. Je présume que j'ai réveillé la maisonnée, puisque j'entends des pas se précipiter vers moi. Ma mère et mes sœurs sont là, à me regarder déverser mes larmes et hurler comme jamais auparavant. Elles ne semblent pas comprendre, puis les yeux de ma mère s'ouvrent bien grands. Elle se précipite vers le berceau et y jette un œil. Elle constate avec effroi la même chose que moi : Gwenn n'est pas là.
- Romane, où est... Où est Gwenn ? me demande ma mère.
Mes sœurs comprennent alors que quelque chose d'anormal est en train de se passer et elles se précipite pour voir si leur nièce est bien disparue.
- Mais... Romy ! commence Mélissa.
- Ta fille ..! termine sa jumelle.
Je les entends, mais je ne les écoute pas. Leur paroles sont tels des bourdonnements à mes oreilles et l'air semble de plus en plus lourd. Je suis trop submergée par toutes sortes d'émotions pour répondre à leurs questions ou même simplement les regarder.
Comment a-t-elle pu disparaître dans les deux mondes en même temps ? Oh non... Je lève les yeux et regarde ma mère avec inquiétude. Si ma mère a pu disparaître du monde ninja, est-ce que Gwenn est simplement disparue comme ma mère, mais des deux mondes ..?
...
- Comment ça ?! s'exclame ma mère. Comment se fait-il qu'elle ait disparu dans les deux mondes en même temps ?
- Je n'en sais rien ! hurlé-je, complètement à bout d'énergie.
Je n'ai rien fait de la journée, et pourtant, je suis morte de fatigue... Puis soudain, un regain me parvient. Je me lève d'un bon et commence à faire des allers et retours le long de la salle à manger et regardant devant moi sans pour autant voir quoique ce soit.
- Que s'est-il passé ? Est-ce qu'il y avait quelque chose d'étrange ? me demande ma mère, visiblement troublée et inquiète.
- Pas vraiment... marmonné-je avant de m'arrêter subitement. La nourrice..!
Je me tourne vers ma mère et la fixe un moment avant de lui partager ce don je me souviens.
- La nourrice était inconsciente.
Ma mère se lève et pose ses mains sur chacune de mes épaule en plongeant son regard perçant dans le mien.
- Essaie de te rendormir et va voir ce que tu peux trouver, dit-elle d'un ton posé et déterminé à la fois.
J'hoche la tête et m'éloigne. Je me dirige vers ma chambre quand je me rends compte des tremblements qui animent mon corps visiblement blême. Je ferme les yeux un court instant et me concentre sur ma respiration dans l'espoir de me clamer un peu. Si je veux m'endormir, il faut que je me calme, mais je sais que cela ne sera pas aisé. Comment pourrais-je être calme dans une telle situation, c'est insensé. Arrivée dans ma chambre, je ferme la porte et m'assois sur le coin de mon lit. Je parcours le vide du regard, perdue dans mes pensées se carambolant les unes aux autres, incapable de les distinguer ou de les trier par pertinence ou priorité. Je sens ma gorge nouée et mon cœur se resserrer. J'entends des voix dans le couloir. Cependant, je suis bien trop préoccupée pour y prêter attention. Jamais je ne me suis sentie aussi impuissante et aussi perturbée... Je m'effondre sur mon lit puis une pensée me traverse l'esprit.
- C'est faux... murmuré-je pour moi-même. Je me suis déjà sentie ainsi...
Je sens alors une larme tomber sur le coté de mon visage, allant mourir dans mon oreille.
- Quand j'ai vu Neji inanimé sur le champ de bataille... me rappelé-je.
Soudain, une pensée me traverse l'esprit. Je me redresse rapidement et observe mes mains avec espoir.
- Si j'ai réussi ça, je devrais bien pouvoir te retrouver...
Je me tourne vers mon oreiller et inspire un bon coup avant de me coucher.
- Endors-toi, Romane... Tu dois t'endormir. Il le faut...
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