Chapitre 16 : L'enfer
Mon père entre en trombe dans ma chambre.
- Euh... P'pa ? Que fais-tu ici ..?
Effectivement, ce n'est pas normal que mon père soit là où je me trouve, car je suis en ce moment même chez ma mère. J'ai voulu allé chez elle, car je sens que mon père n'est pas très à l'aise avec toute cette situation... De plus, je pense que ma mère sera rassurée de savoir à chaque jour ce que j'apprends de nouveau au sujet de Nelly, bien que je ne lui ai pas encore tout dit...
- Romy, il faut que tu m'explique quelque chose...
Je m'avance de quelques pas, même si mon corps me dicte de fuir car je sens que je ne veux pas avoir cette conversation avec mon père....
- Qu'y a-t-il P'pa ?
Il inspire et ferme les yeux. Il semble contrarié et troublé.
- J'ai beau eu y réfléchir, je ne comprends pas. J'essaie de savoir qui a pu te faire ça...
Il ouvre les yeux et me fixe avec son regard sévère.
- Qui a bien pu te faire ça..?
Je baisse le regard, ne sachant pas trop quoi dire.
Ma mère s'approche.
- Tu devrais partir, je crois... dit-elle à mon père.
- Non ! crie-t-il. Ma fille vient juste de donner naissance à un enfant ! Elle n'a jamais ramener de garçon ni même mentionné un quelconque petit-ami ! Il n'est pas normal que ma fille...
- P'pa...
- Il t'a violé ? demande-t-il en colère. Le père de cette chose t'a violé, c'est ça ?
Ses paroles me font l'effet d'une gifle en plein visage. "Cette chose" ?
- Quoi... Que... Que viens-tu de dire..? demandé-je sous le choc.
- Il t'a violé, oui ou non ?
Je le fixe avec un regard meurtrier puis le gifle.
- Romy ! crie ma mère.
Mon père me dévisage.
- "Cette chose" est ma fille figure toi ! lancé-je noire de colère. Et pour te faire savoir, non, je n'ai pas été violé ! Et dorénavant, je t'interdit de venir nous voir, moi et ma fille. N'ose même pas t'approcher de moi ou d'elle. Peut-être que M'man n'est pas parfaite, mais au moins, elle n'a jamais dénigré Gwenn. Si tu m'avais insultée ou traitée de tous les noms possibles, alors je ne t'en aurais pas voulu, mais parler de la sorte de ma fille, alors là, tu dépasses les bornes !
Je le fusille du regard.
- Sacre ton camp avant que je ne devienne irraisonnable, ajouté-je.
Sur ce, il sert sa mâchoire bien fort puis s'en va. Pour sa part, ma mère garde la tête basse et raccompagne mon père jusqu'à la porte. J'avais raison de penser qu'il n'était pas à l'aise avec cette situation finalement, car en fait, il ne l'est aucunement...
Ai-je été un petit peu trop dure ou brutale envers lui ?
...
- Attendez deux petites minutes... dis-je à bout de souffle.
- Barbie, je t'avais prévenue, s'impatiente Mako.
- Sois indulgente pour une fois et laisse moi respirer...
Elle soupire puis s'éloigne. Zakaru se penche vers moi.
- Tu veux qu'on prenne un pause ? me demande-t-il.
- Non, non... Juste le temps que je reprenne mon souffle et on repart.
- Tu as l'air épuisée, me fait-il remarquer. Je vais aller dire à Mako qu'on s'arrête ici pour une pause de quelques heures.
Je me redresse.
- Non..! Je veux qu'on reparte ! S'il te plaît, Zakaru... Je ne veux pas être un poids pour l'équipe.
- Tu en es déjà un, lance Mako qui justement se rapprochait. Tu comptes nous faire attendre encore longtemps ?
Elle me regarde avec son regard hautain.
- Ne fais pas trop ta dure, Mako, dis-je. Je sais que tu as un grand coeur derrière toute cette façade.
Elle me fusille maintenant du regard
- Mais j'aime bien quand même lorsque tu fais ta dure, avoué-je. Tu me pousse toujours à me dépasser, et ça, je l'apprécie.
Je lui souris puis son regard se détend. Elle soupire puis tourne le dos.
- Allez, ne perdons pas de temps, lance-t-elle.
- C'est parti ! répond Zakaru.
Je leur sourit puis nous reprenons la route.
...
- M'man... Il faut que je t'avoue quelque chose...
- Quoi donc ? me demande-t-elle.
J'avale ma salive.
- Veux-tu, je vais allez mettre Gwenn au lit avant...
Par mes paroles, elle sent qu'il y a quelque chose qui cloche. Je tends mes bras vers les siens, afin qu'elle me donne ma fille, mais elle semble sur le qui-vive. Elle finit par me la passer, puis après être allé la mettre au lit, je vais me rasseoir près de ma mère.
- En fait, c'est au sujet de Nelly...
Elle se redresse.
- Elle... J'ai appris qu'elle me ressemble comme deux gouttes d'eau. Du moins, c'est ce que tout le monde dit.
- Cela ne m'étonne pas, répond-elle avec un grand sourire.
- Ils disent aussi qu'elle a un grand coeur et qu'elle est souriante.
- Tout comme toi également ! déclare-t-elle les larmes aux yeux.
Elle semble si heureuse d'apprendre ces choses. Comment va-t-elle réagir lorsque je vais lui annoncer son état..?
- M'man... Par contre, Nelly a eu... Comment dire... Un accrochage..?
Son expression... L'inquiétude, la peur, la tristesse, l'ignorance et surtout, l'impuissance...
- Co-Comment ça un accrochage ?
J'inspire, les larmes aux yeux. Je compatis tant pour ma mère..!
- Elle est dans le coma depuis un long moment déjà..! annoncé-je tout en laissant les larmes couler le long de mon visage.
Ma mère fige un instant puis pose une main sur sa poitrine. Elle se met à frapper son torse avec sa main puis elle sers bien fort son chandail avec celle-ci tout en commençant à sangloter. Puis les sanglots se métamorphose en gros pleurs. Elle fond en larmes puis commence à tenir sa tête entre ses mains, comme si elle voulait couvrir ses oreilles pour ne plus entendre. Cela se comprend très bien, je viens de lui annoncer que sa fille, qu'elle a perdu de vue, est dans le coma depuis longtemps... Je viens de détruire son monde et ses attentes...
Jamais je ne me suis senti aussi mal envers ma mère, pas même lors du divorce de mes parents... Elle semble en ce moment, vivre l'enfer... Et ce, parce qu'elle était dans l'ignorance, et qu'elle est impuissante face à tout cela...
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