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Seul... Si seul...

Gaara se sentait si seul.

Il ne savait pas exactement où il était, ni comment rentrer chez lui.

Il savait juste qu'il était seul.

Le roux cessa de courir, épuisé, et se laissa tomber assis au pied d'une des clôtures des maisons environnantes, laissant libre court à ses larmes.

La solitude... était vraiment la pire sensation du monde.

Cette foutue solitude, il la redécouvrait une seconde fois.

La première avec un manipulateur.

La seconde avec quelqu'un dépourvu de personnalité.

La chance était décidément avec lui.

Sasuke... Comment une telle personne pouvait-elle exister ? Que faisait ce garçon dans la vie, sans but précis et concret ? Pouvait-il au moins ressentir de véritables sentiments ? Des sentiments liés à sa personnalité ?

Mais quelle personnalité ? Sasuke n'en avait même pas. Si il en avait vraiment eu une, il n'aurait pas laissé Gaara partir. Il se serait jeté à sa poursuite, l'aurait retenu par le bras...

De toutes façon, le monde n'était peuplé que de personnes de ce genre. Le grand amour, c'était pour les contes de fées.

[...]

Naruto sortit de chez lui, prêt, selon lui, à tourner vraiment la page. Enfin, peut être... peut être se défilerait-il encore au dernier moment, juste devant la porte d'entrée des Haruno, retournant finalement chez lui...

Après tout, c'était toujours comme cela que ça avait terminé. Le contraire aurait tellement été étonnant.

Un léger bruit de sanglot fendit l'air.

Le blond sursauta et se tourna brusquement sur sa droite. Quelqu'un pleurait. On ne pouvait voir son visage, enterré dans le creux de ses jambes, mais de jolis cheveux presque rouges en dépassait.

Naruto fut secoué d'un frémissement. Ce garçon était roux, à la corpulence fébrile, et semblait avoir son âge. C'était la parfaite description de Gaara, le petit fils d'Hana.

Sans réfléchir, il s'assit près du rouquin et lui posa amicalement une main sur le dos :

- Tu es Gaara ?

Le garçon releva son visage embués de larmes :

- On se connaît ?

Son ton était un peu sec, mais le blond continua :

- Moi c'est Naruto Uzumaki. On m'a pas mal parlé de toi.
- À moi aussi...
- Donc tu es Gaara ?
- Oui.

Le roux voulu reposer la tête entre ses jambes mais Naruto ne lui en laissa pas le temps :

- Pourquoi tu pleure ? demanda-t-il, sans grande conviction que ce serait ce jeune garçon qu'il connaissait à peine qui se confierait à lui.

Gaara éclata :

- Ce connard, cet imbécile d'Uchiwa il...

Le blond déglutit en entendant quelqu'un vociférer sur son meilleur ami de cette manière, mais il ne le fit pas paraître :

- Il quoi ?

Gaara le fixa un moment :

- Je ne te connais même pas, alors pourquoi je devrai te le dire ?

Naruto réfléchit un petit moment. Enfin, il avait une occasion, il ne fallait pas la rater.

- Parce que, tenta-t-il, je ne jugerai pas tes paroles, ni toi non plus.
- Qui tu es, Naruto ? Qui tu es pour me promettre une telle chose ?

Cette voix grave, autoritaire... C'était bien la première fois que le blondinet rencontrait une telle personne. Non, il ne pouvait vraiment pas rater cela :

- Je suis quelqu'un, dit-il avec assurance, qui en a marre que l'on me cache des choses...
- Et toi, tu en cache ?
- Je... attends, tu as des lentilles de contact ?

Comment le jeune homme n'avait-il put ne pas remarquer ces magnifiques iris verts plus tôt ?

- Non ! sursauta le roux.
- Tu as des yeux magnifiques alors. Bref... Non, je n'ai rien à cacher.

[...]

Gaara ne s'était jamais senti aussi à l'aise avec quelqu'un. Ce Naruto, il ne savait pourquoi, mais il sentait qu'il l'appréciait pas mal. Non, il ne l'aimait pas comme ce manipulateur de Setsuko, ou encore cet imbécile de Sasuke. Il l'appréciait juste, et cela lui convenait.

- En fait, dit-il, tu es le meilleur ami de Sasuke, non ?
- Cela n'a pas l'air d'être ton cas. Pourquoi ?

La confiance, un sentiment que le roux n'avait jamais ressentit auparavant. C'était une sensation si chaude, si rassurante...

- Je... commença-t-il, je pense que Sasuke est quelqu'un de vide.
- Ah bon ?
- Et toi ?
- Moi je le trouve sympa... Mais dis, pourquoi tu le trouve vide ?

C'en était trop. Gaara raconta tout, de son arrivée à sa fuite de chez l'Uchiwa. Ni quand il se plaignit de Sakura, ni quand il fit part de la tension qu'il y avait entre lui et ses parents, Naruto ne broncha. Cela étonna même le roux.

Après tout, il parlait en mal de la fille que le blond aimait et de son meilleur ami...

- Tu ne défends pas Sasuke ni Sakura ?
- Je ne peux pas. Je ne suis pas persuadé que j'aurai raison si je le fais.

Mais qui était ce blond pour dire de telles choses ? Un ange ? Impossible, les anges n'existaient pas.

- Gaara.
- Oui ?
- Tu veux bien que l'on reste assis l'un à côté de l'autre, sans rien dire ?

Bien sûr qu'il le voulait bien.

[...]

Sasuke se tapa violemment la tête contre le mur. Gaara venait de percer son armure indestructible.

Cette sensation d'être haï par quelqu'un. Surtout lui...

Il avait senti quelque chose en lui, quelque chose d'indescriptible. Il se sentait si proche de lui...

Le brun se fit mal volontairement une seconde fois, encore plus fort. Sa famille devait l'entendre en bas mais tant pis. Il devait se punir.

Se punir... d'avoir blessé celui qu'il...

Appréciait ? Aimait ?

Pourquoi ne pouvait-il pas placer de mot pour ce qu'il ressentait pour le rouquin ?

[...]

[Gaara ! Mais regarde ce blond avec sa tête d'idiot ! Comment peux-tu lui avoir tout raconté alors que tu le connais à peine ?]

Ces voix... Cela faisait un moment que Gaara ne les avait pas entendu. Elles étaient partie en même temps que la perte d'espoir de faire le brun tomber amoureux de lui un jour, c'est à dire en sortant de Sakura. Peut être était-ce le fait que Naruto le rendait à l'aise qui les avaient fait revenir.

Peut importe. D'un côté, elles le rassuraient.

- J'ai faim ! fit le blond en le faisant sursauter. Tu veux manger ?

Gaara secoua la tête. Mais que lui arrivait-il ? Il était encore plus différent que quand il était amoureux...

La confiance... peut être.

[...]

Sasuke gémit de douleur. Il venait de passer par la fenêtre et de sauter du toit, risque qu'il n'aurait jamais prit auparavant.

Le fait de vouloir à tout prix retrouver Gaara, peut être.

Sasuke n'avait jamais eu de mal à se séparer des gens, sûrement parce qu'il n'y était pas autant attaché qu'il ne le croyait, mais Gaara... Non, il ne pouvait simplement couper les ponts avec lui, il ne le savait pas pourquoi, mais Gaara, il fallait qu'il le garde. Le jeune homme se releva, heureux de voir de ne s'être qu'égratigné, et partit en courant.

[...]

- Allo Sakura-chan !
- Allo Ino-chan !
- Dis, Sakura-chan, alors tu as trouvé un truc... pour Sasuke et moi ?
- J'y réfléchis.

Sakura aurait tant aimé dire à sa meilleure amie sans la blesser pour autant qu'elle savait parfaitement que Sasuke et elle, ce n'était pas possible. Que le brun l'aimait, et bien sûr que ce n'était pas du tout réciproque.

- Bref... fit la voix à l'autre bout du combiné. Et toi, tu l'as trouvé, ton peut être futur copain ?
- Je... mais bien sûr que non !

Sa voix avait tremblé.

- Oh ! Je sais ce que ça veut dire moi ! Que ma meilleure amie est amoureuse !

Ino... C'était l'une des premières qui s'était liée d'amitié avec les rose. Elle se rappelle toujours ces nombreuses fois où elle lui avait demandé de tout lui dire, tout lui avouer sur la "vraie Sakura". Elle avait même faillit craquer, un foie. Fallait dire, il n'y avait qu'Ino qui lui posait ces questions... Mais elle résistait.

Cette peur d'être rejetée...

- Ino, écoute...
- Ne dis plus rien ! Tu fais un truc cette aprèm ?
- Non. Pourquoi ?
- Je débarque !

C'était bien le genre d'Ino, de débarquer sans demander son avis. Elle s'y était habitué, avec le temps...

Elle espérait juste ne pas avoir à répondre à "la question". Elle ne savait pas si elle résisterait, cette fois.

[...]

- Maman, ça va ? Je veux dire, je suis désolée de ne pas avoir pu t'aider à la boutique...
- Bah, tu sais, ce n'est pas grave...

Ino eu un petit rire pour sa mère quand elle la vit, adossée à la table à manger, envoyé de sms amoureux à son mari. Elle se promettait de ne pas devenir comme cela avec le sien, plus tard, de le mener à la laisse.

Ino, c'était une manipulatrice, et elle en profitait. Elle savait se servir des gens, et le faisait parfois. C'était même grâce à ça qu'elle était l'une des filles les plus populaires du lycée. Ino détestait les filles populaires qui voulaient juste que tout les garçons ne les voient que elles, elle trouvait ça débile de vouloir ce genre de choses. Non, si Ino était populaire, c'était de façon à obtenir plus facilement ce qu'elle voulait. En ce moment, elle désirait en savoir plus sur sa meilleure amie, Sakura.

Ino aimait beaucoup Sakura. A première vue, elle l'avait trouvé clichée, inintéressante... Puis une fois, elle ne savait plus trop quand, elle l'avait vue baisser les yeux. Et Ino, très forte en la matière, avait tout de suite repéré une sorte de faille, de seconde personnalité très bien cachée...

Elle s'était ensuite vite arrangée pour se lier d'amitié avec elle, cela avait été d'une facilité déconcertante, etdès lors l'avait quasiment harcelée sur cette face cachée en elle. La dernière fois, c'est à dire il y avait une semaine, Sakura avait faillit craquer et tout lui dire d'un seul coup. Elle savait que cette fois, ce serait la bonne...

Elle en était sûre. C'était une sorte de septième sens...

C'était inné chez elle.

[...]

Sasuke tambourina la porte de ses deux mains. Hana lui ouvrit :

- Oh ! Sasuke ! Gaara n'est-il pas chez toi ?
- Ah bon ? Il n'est pas rentré ?
- Pourquoi, il est parti ?

Le visage de l'Uchiwa se rembrunit :

- Disons que... qu'il est un peu en colère contre moi... et que je veux vraiment me faire pardonner...
- Ah... vraiment désolé.
- Ce n'est pas grave, je vais voir ailleurs.

Sasuke ressortit de la demeure, déçu. Où Gaara était-t-il passé. Le seul endroit que le roux connaissait à part chez sa grand-mère, selon Sasuke, c'était chez Sakura. Il se doutait que Gaara soit allé là-bas, mais il devait vérifier.

[...]

Rasa s'était roulé en boule contre le mur et depuis, n'avait bougé. Fugaku n'avait pas essayé de le faire sortir de sa position, il savait comment s'y prendre avec lui. Il devait juste attendre. Il s'était donc assis à côté de lui, et il attendait, ayant demandé à son fils et sa femme de ne pas le déranger.

Enfin, le rouquin releva son visage, en larmes. Fugaku ne vit d'autre option que de le serrer contre lui :

- Ne pleure pas...
- Il me déteste, n'est ce pas ?
- Mais non, bien sûr que ton fils t'aime, au fond.

Il se montrait le plus doux et le plus positif, il savait qu'il n'existait que ce genre de remède à ce genre de chagrin.

- Il m'aime alors parce qu'il est obligé, alors. Ou soit il essaye de m'aimer parce qu'il le doit, comme je me devait d'aimer...

Rasa se coupa lui même et regarda le plafond. Fugaku comprit tout de suite qu'il ne fallait pas que son ami pense à ça en se moment, qu'il fallait détourner la conversation.

Il existe de secrets que seul lui connaissait, que Rasa n'avait avoué à personne d'autre, ni à sa mère, ni à sa femme.

Des secrets trop durs à garder seul...

[...]

Makoto regarda tout autour de lui un grand sourire aux lèvres. Il avait quitté cet endroit à dix-huit ans pour une raison assez spéciale, et n'y revenait que maintenant, à quarante-quatre ans. Bizarrement, rien avait vraiment changé. C'est comme si le temps s'y était figé, bien qu'en vingt-six ans, les magasins et les appareils électroniques que les gens avaient en mains avaient évolué. Mais bref, à part cela, tout était pareil, que ce soit l'ambiance campagnarde ou l'atmosphère légère qui y régnait. Et cela lui convenait.

Mikoto avait le grand besoin de revenir voir sa tante, Hana, qu'il avait oublié ces derniers temps. Et puis il paraissait, selon elle, que Rasa était revenu au pays.

Rasa... son fameux cousin...

Il aurait des choses à éclaircir définitivement avec lui.

Bon, j'ai une annonce à faire.

Plus d'une semaine est passée, non ? Donc comme promis, trois chapitre. Juste que, parce que je trouvais cela mieux et surtout parce qu'ils étaient trop courts j'ai décidé de réunir mais deux premier chapitre en un seul, donc celui-ci. Le troisième arrive ce soir ou demain (heure de France car j'y suis en vacances), promis !

En attendant, ça fait un énorme bloc à lire. J'attends impatiemment vos rewiews !

Biz' !

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