Chapitre 8 ☼
Point de vue Omniscient ☼
Deux jeunes parents s'inquiétaient dans les couloirs de l'hôpital. Un père et une mère. L'un se morfondait dans un fauteuil de l'immeuble, quant à l'autre, faisait des allers et retours avec une expression sévère sur son visage. Les talons que l'on entendait claquer nerveusement résonnèrent bruyamment contre le revêtement du sol. L'attente était éreintante et la tension devenu désormais, très désagréable. La jeune femme passa ses mains sur son visage, puis sanglota. Le visage de son mari, se redressa pour la regarder tristement. Harry se releva de sa chaise, les bras le long de son corps, cherchant maladroitement à enlacer sa femme, mais cette dernière le repoussa violemment.
« Non, ne t'approche pas de moi... Tout est de ta faute ! » lui cracha-t-elle à la figure. « Tout ça, ne serait jamais arrivé... Darcy ne serait pas à l'hôpital si... Tout est ta faute. » soupira-t-elle.
« Comment tu peux être aussi égoïste ? »
« Quoi ? Moi ? Égoïste ? Je te signale que notre fille ne serait pas dans un hôpital si tu avais accepté de l'emmener. Elle était si malheureuse que son père ne puisse pas la porter à son cours de danse parce que Monsieur a fini sa soirée dans le canapé complètement déchiré... » S'énerva Mandy, dépassée par les événements. Les bras en l'air pour accentuer son discours, ou plutôt son acharnement sur son pauvre mari qui ne répondit pas. Son cœur battait rapidement dans sa cage thoracique. Sa femme avait peut-être raison. Tout était sa faute. Que lui avait-il pris de boire autant ? Que lui avait-il pris de lui parler sur ce ton ? Elle n'est qu'une enfant. Une petite fille. Sa petite fille, sa chair, son sang, sa propre enfant. Le cœur du bouclé se serra. Sa fille était en danger, entre la vie et la mort, et même s'il était un grand médecin réputé après une longue carrière d'étude, Harry se sentait très impuissant face à une telle situation.
« Elle se réjouissait à l'idée que tu la portes à sa danse, au lieu de ça, tu as préféré lui crier dessus comme un... Mais qu'est-ce qu'il te prend Harry ? Je te reconnais plus... »
La bouche ouverte, il l'a referma aussitôt avant d'attendre quelque minutes pour y laisser échapper, ce qu'il gardait depuis très longtemps enfouis dans son cœur.
« Je suis tombé amoureux d'un homme. »
Le visage de la jeune femme se décomposa à la vitesse de l'éclaire, elle se leva de son siège et dévisagea son mari, qui regardait sa femme sans une once de pitié, la vérité reflétait tout traits de son visage, les lèvres coincées entre ces dents, Harry acquiesça avant de recevoir une énorme gifle attribuée par sa propre femme.
Cette dernière plaqua sa main contre sa bouche et ravala un sanglot aigu. Mandy voulut hurler, crier, et arracher les tripes de son mari qu'elle assassina du regard. Lui crachant une insulte suivit de plusieurs. Cela ne pouvait pas être vrai, cela ne pouvait être réaliste. D'abord, sa fille dans le coma, puis son mari qui la trompait avec un homme, la jeune femme doubla de sanglots, priant la fin de ce cauchemar sans fin.
Tête baissée, Harry fixait le sol. La douleur de sa joue rougie lui lançait, mais pas aussi fort que la douleur de son cœur lorsque la voix brisée de son amant lui suppliait de s'en aller.
« Monsieur et Madame Styles ? »
Les deux concernés relevèrent immédiatement la tête, et se rapprochèrent du médecin qui les interpela pour annoncer une mauvaise nouvelle.
Point de vue Niall Horan ☼
Je regardais Liam raccompagner madame Styles dans un taxi venant d'arriver à la porte de l'hôpital, du coin de l'œil. Elle était dans un état désappointée, en pleurs, dans les bras de mon collègue Liam, qui la tenait fermement. Je me retenais de craquer, de pleurer à mon tour. Je me demandais pourquoi Harry n'étais pas avec elle. Pourquoi, il ne soutenait pas sa femme, dans un moment aussi dur, et difficile. Pourquoi n'était-il pas là ? Alors que la dernière fois que je l'avais vu, s'était avec elle, trois heures plus tôt, dans ce couloir, blotti contre sa femme. Le son de mon cœur était si faible, je n'avais pas supporté de voir cette scène encore une seconde plus, alors je me suis enfuis, avant de me réfugier dans la réserve pour pleurer tout comme une adolescente.
« Je ne savais pas que Harry était marié... Je savais qu'il avait un enfant, sa fille, Darcy mais pour sa femme, je l'ignorais vraiment... »
Je sursaute avant de me retourner vers Liam. Il me regarde avec ce visage que je connais que trop bien. Ses yeux s'affaissent, je peux sentir son émotion à travers son grand soupir de frustration. Je le regarde avec un sourire forcé. Je veux me montrer fort.
« Je suis vraiment désolé Niall, je termine à l'instant, mais est-ce que tu préfères que je fasse la garde à ta place pour cette nuit ? »
« Non. Travailler me changera les idées. Retourne chez toi, ta copine doit d'attendre. Ce qui m'est arrivé ne me dispense pas de faire mon travail, alors ne reste pas ici. »
« On te changera pas, si jamais tu veux parler, tu sais où sonner, bonne nuit Nialler. »
Je lui fais signe de s'en aller rapidement, et il disparaît dans la salle des vestiaires pour les infirmiers. Liam est toujours comme ça avec moi, c'est le genre de collègue que l'on aimerait bien avoir. C'est aussi un bon et fidèle ami. Je me souviens comme hier lorsque nous étions tous les deux heureux et si fiers d'être embauché à StylesHospital. Liam et moi sommes des amis depuis l'école d'infirmier, et nous avons tous les deux décrochés le diplôme afin de pouvoir exercer ce métier dans un établissement qui nous convenait. Cet hôpital me plaisait, j'adorais cette ambiance joviale, ces patients avec qui je familiarise de jours en jours, sont extrêmement adorables, mais aujourd'hui, quelque chose d'intense m'empêche de ressentir ces sentiments. Je ne me sens plus capable de venir travailler ici, en sachant que je le croiserais dans chaque salle, chaque couloir, ou bien à l'extérieur de l'immeuble. Mon cœur se serre en pensant à mon futur projet, celui de démissionner.
Je sèche les larmes qui ont coulées sur mes joues alors que je ne m'en rendais même pas compte. Je suis de garde cette nuit, surveiller l'hôpital dans la nuit n'est pas ce qui me rassure le plus. Le sujet de l'accident la fille du docteur de Styles et de sa femme est dans les bouches de tout le monde par ici. J'avance sans rien paraître, je suis venu travailler, Harry n'est plus rien pour moi. Aussi difficile de l'admettre, c'est bien la vérité.
« Ah, monsieur Horan ! »
Je soupire en entendant la voix de Stacey Macklay m'interpeler de son bureau. Son visage ne dit rien de bon, je vais sûrement passer un sale quart d'heure. Je mets tout dans mon sourire pour me montrer gentil, et aimable devant cette mégère.
« Docteur Macklay ? »
« Vous vous occuperez des soins de mademoiselle Styles. Monsieur le directeur étant absent pendant une semaine. Vous tacherez à faire votre travail comme il se doit, sans que je vienne vous rappeler à l'ordre. Il s'agit de la fille du directeur ! »
Quoi ? Je suis abasourdi. Tout d'abord... Non mais pour qui elle se prend ? J'ai toujours fais mon travail en temps et en heure, sans que l'on vienne me surveiller. Quelle vieille peau. Elle s'éloigne dans la grande salle avec son sourire narquois. Je ne peux pas la voir, ni la sentir. Elle se prend pour la chef. Je sais qu'elle veut le poste d'Harry.
Pourquoi moi ? Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je responsable du cas de Darcy ? D'accord, ok, oui, je suis au courant, que mon mériter consiste à sauver des vies et guérir chaque individu sur terre, mais la fille du docteur Styles... Vraiment ? Cette histoire est loin d'être terminée. Ça ne me dérange en aucun cas de m'occuper de Darcy, je serais très heureux de pouvoir faire un miracle afin qu'elle sorte du coma et puisse revoir ses parents. Cette gamine n'a rien demandé. Elle mérite que l'on prenne soin d'elle, je le ferais, mais aussi pour Harry.
Je feuillette rapidement, d'un regard attentif, désormais, sur le dossier de ma patiente.
□ Prénom : Darcy Eve Lucy
□ Nom : Styles
□ Age : 6 ans.
□ Date de naissance : 10/10/2008
□ Père : Harry Styles
□ Mère : Mandy Clark-Styles
□ Frère(s) : 0
□ Sœur(s) : 0
□ Motif d'hospitalisation :
• Victime d'un accident de voiture.
• Coma.
• Fracture de la jambe droite.
• Fêlure du bras gauche.
• Traumatisme crânien
□ Date d'entrée dans l'hôpital : 04/07/2014 dans la soirée
□ Maladie : non identifié
□ Autre antécédents : non identifié
□ Chirurgie : non identifié
□ Asthme : oui
Je refermais le classeur, alors que je tendais l'oreille vers la porte de la chambre de Darcy. J'étais seul, à présent, dans les couloirs déserts, mais un bruit provenant de la chambre intrigua ma curiosité. J'ouvris les yeux en grand et mon cœur cessa de battre alors que je reconnu la voix d'Harry. Des éloquences de voix incompréhensibles. Je tendais un peu plus l'oreille. Sa voix rauque était brisée, ses pleurs me déchiraient au fond de mes entrailles. Je ne l'avais jamais entendu pleurer. Je ne savais même pas qu'il en était capable. J'avalais ma salive avec difficulté. Pourquoi c'était si dur ? Pourquoi suis-je toujours impliqué dans les situations complexes ? Mon organe vital bat à la chamade, je ne veux pas entendre Harry pleurer, et une envie soudaine de le prendre dans mes bras me surprend. J'hésite. C'est trop dur. Je sais qu'il a besoin d'être rassuré. Je fais demi-tour, avant de me diriger vers la machine à café. Je me sers un café au lait, double sucré comme il l'aime.
Je traverse la porte doucement, sans faire de bruit. Il ne m'a pas remarqué, et ses sanglots me détruisent. C'est aussi douloureux que la vérité qui éclate au grand jour. Entendre pleurer l'homme que vous aimez plus que tout au monde, est un horrible sacrilège. C'est insupportable et bien la première fois que j'entends Harry pleurer, je déteste ça. Le corps inconscient de la petite Darcy repose bien gentiment sur le lit d'hôpital, tandis que mes yeux me brûlent. Harry est recroquevillé sur elle, leurs mains entrelacées, je les regarde. Il est complètement fou de sa fille. Comment cela a-t-il pu arriver ? Je soupire subitement avant de me faire remarquer par mon patron. Mes doigts crispés sur la tasse de café en plastique, que je tiens entre mes mains. C'est bouillant, mes doigts bouillent, je suis certainement en train de me brûler les doigts, mais je ne décroche pas de ses yeux verts. Légèrement sombre. Ses paupières épaisses montrent qu'il est fatigué, le contour de ses yeux rougis dit qu'il pleure. Ses lèvres entrouvertes, c'est parce qu'il est surpris de me voir. Sans aucun doute. Je rougis. Mes joues surchauffent, plus que mes phalanges.
« J'ai pensé que vous en aurez besoin. » Je lui tends le gobelet que je pose sur la table.
Voir Harry aussi désemparé, perdu et complètement déboussolé, me fait de la peine. J'ignore ce sentiment qui me donne l'envie de me réfugier dans ses bras, je voudrais poser ma bouche sur sa peau et l'embrasser jusqu'à ne plus pouvoir respirer, mais je n'ai pas le droit. D'ailleurs je n'ai jamais eu le droit. C'est un homme marié. Je sens son regard insistant dans mon dos, je me demande ce qu'il pense. Je détourne la tête, avant de lui souffler que je vais partir afin de ne pas le déranger. Il a sûrement besoin d'être avec sa fille.
« Niall... » Lâche finalement Harry, après ce long et interminable silence pesant.
Je fais semblant de n'avoir pas entendu, afin de tracer ma route. Je préfère ne pas lui parler, mais sa voix brisée me fend le cœur. J'ai la trouille. Je suis peut-être un dégonflé, mais je vais craquer. C'est trop difficile de ne pas lui résister. Je sens une main sur mon épaule, et cette fois-ci, je sais que c'est trop tard pour moi. Je ferme les yeux.
« Niall... Je veux que tu restes avec moi. J'ai besoin de toi, mon amour. »
Sa voix qui n'est plus qu'un souffle, si faible, me donne des frissons. Mes mains, mes doigts tremblent, j'avale ma salive maladroitement puis j'ouvre les yeux lentement. Lorsque j'ouvre les paupières, je ne vois que les beaux yeux verts d'Harry. Une sensation familière se répand dans mon estomac. Je fais un pas vers lui, sa main est posée sur ma joue, nous sommes très proches. Je le regarde, il est magnifique. Je ne peux plus lui en vouloir. Je n'y arrive pas et jamais je n'y arriverais. Mes doigts parcourent son visage humide, pour essuyer une larme qui s'écoule le long de sa joue.
« Tout est ma faute, ma fille... ma fille est- elle ne mérite pas de souffrir, je devrais être à sa place. Elle est qu'un bébé, c'est mon bébé ! » Soupire Harry, tout en laissant échapper un petit cri, par ses sanglots. Je me retrouve dans ses bras sans même que je m'en rende compte. Tout s'est passé rapidement, j'enroule mes bras autour de son dos avec hésitation. Aspiré entre ces bras, je me sens bien. Je me sens mieux. Il a besoin de moi, comme j'ai besoin de lui. Ça me fait mal de le sentir mal, ça me consume tous les organes. Mes membres tremblent. Je sens ses larmes rouler sur ma peau, ses mains caresser mon dos. C'est si dur et j'ai peur de le perdre. J'ai tellement peur.
« Niall... Ne me laisse pas... Il ne me reste plus toi si... Je ne vais pas le supporter. »
Je renonce. Je refuse de croire à ces mauvaises choses. Je suis persuadé que Darcy est hors de danger, même si malheureusement je ne peux pas aider. Je suis impuissant. Je secoue la tête pour montrer mon désaccord. Je monte sur la pointe des pieds, en collant mon front contre le sien. Harry me regarde, surpris de mon geste, mais j'ouvre la bouche pour rétorquer.
« Ne dis pas ça, ne pense pas à ça, parce que Darcy va s'en sortir. Elle va s'en sortir, tu m'entends Harry ? Ce n'est pas de ta faute. C'était un accident, et je sais que ce n'est pas de ta faute. »
« Si Niall, tu ne comprends pas, mais tout est ma faute. Je m'en veux de lui avoir crié dessus, parce qu'elle croit que je la déteste, elle pense que je ne l'aime pas. Je ne veux pas qu'elle me laisse... J'ai encore tellement de choses à faire avec ma fille. Je me déteste. J'aurais dû être à sa place, c'est moi qui ai fait tout ce mal, en commençant par te mentir. Je fais du mal aux gens que j'aime, aux personnes qui m'entourent et qui comptent le plus pour moi. Ce n'est pas à ma fille de se retrouver dans mon hôpital, entre la vie et mort. » Explique Harry, la voix cassée, ses mains entre ses boucles. J'ai perdu la chaleur de notre étreinte alors qu'il recule pour toucher les mains de sa fille. Il les embrasse, et les serre contre son cœur. Harry est si doux. Je me mets à pleurer de plus belle mais je reviens à ces paroles. Ces mots qui sont ancré dans ma mémoire. Ces sous-entendus qui me détruisent le cœur. Ma gorge se serre, je respire difficilement et je peux sentir les larmes inonder mon visage. L'imaginer dans un lit d'hôpital, le corps froid, la peau gelée, et empêtré de tubes respiratoires me donne envie de vomir. Je ne veux pas qu'il songe à ce genre de conneries. Pas mon Harry. Non, je l'aime plus que personne. Je le suis du regard, il s'assoit sur le fauteuil, face au lit de Darcy, elle ressemble à un petit ange qui dort paisiblement. Je ressors de mes pensées en m'approchant du père de la jeune fille.
« Personne ne mérite ça, personne, pas Darcy, pas toi, ni personne d'autre, arrête. Ne dis pas ça Harry, je... Non, tu es choqué, tu es tellement fatigué, que tu dis n'importe quoi. Je ne veux pas que tu dises ça, je t'en prie. Jamais, ne redis plus jamais car c'est moi qui ne le supporterais pas. » J'insiste en retirant ses mains de son visage. Je pose mes doigts sur sa joue, avant de capturer son menton pour le regarder. Je me penche contre ses lèvres, je suis conscient de ce que je veux faire, mais je m'en fiche. J'en meurs d'envie. Je sais que lui aussi. Je l'aime. Je l'aime tellement.
« Tu es censé me détester Niall, je t'ai fait du mal. Je ne te mérite pas. Tu es tellement bon, si gentil, tu mérites quelqu'un qui sache prendre soin de toi, sans te blesser, ni te faire du mal. » me murmure-t-il entre deux souffles, alors que son nez cogne contre le mien. Mes mains enfouies dans sa chevelure bouclée et épaisse, j'enroule mes mains dans sa nuque et je prends place à ses côtés. Il me tend ses bras pour que je m'installe confortablement sur ses genoux. J'ai l'impression d'être un petit garçon. J'aime lorsqu'il prend soin de moi, je sais que l'amour je ne le trouverais jamais ailleurs qu'avec cet homme.
« Je ne suis pas censé, c'est que j'en ai pas envie c'est tout. Je ne suis pas d'accord avec toi. » Je lui réponds sur le même ton. Un silence de quelques instants s'installe entre nous. Je meurs d'envie de l'embrasser, mais je me résigne. Je sais que ce n'est pas le moment, et que je devrais m'abstenir maintenant que je sais qu'il est marié.
« J'ai tout dis. »
Je le regarde perplexe, en haussant les sourcils.
« Quoi ? » Je chuchote.
« Elle est courant... »
Oh. OH MON DIEU !
« Quoi ? Harry... Mais ! »
Je n'en crois pas mes oreilles. Est-ce qu'il est sérieux ?
« Ça été plus simple que je le croyais en fait, je me demande pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt, et puis, je t'avais dit que je ferais tout pour toi. Je veux être avec toi, Niall. Je regrette de ne pas avoir fait ça avant, mais je l'ai fait. »
Mes yeux sont écarquillés, je suis certain que je fais peur à voir. J'ai du mal à réaliser. Il a quitté sa femme. Il a quitté sa femme pour moi. Je devrais me sentir heureux, mais un sentiment horrible se génère au creux de mon cœur. J'ai vraiment brisé un mariage ?
« Mais... Mais pour Darcy ? Et ta femme ? Elle a besoin de toi. Comment a-t-elle réagit ? Harry, tu es fou. »
« Calme-toi, elle peut très bien se débrouiller toute seule, elle n'a pas besoin de moi. Je sais ce que je fais. J'expliquerais à Darcy quand elle... se réveillera, elle comprendra. Niall, je ne suis pas fou. Je suis amoureux d'un homme, par toute évidence... de toi. C'est de toi, dont j'ai besoin, je n'ai surement pas eu besoin de la quitter pour le comprendre. » me dit Harry en prenant ma main entre les siennes, si chaudes. Ça me touche, ça me fait très plaisir, mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir mal. Mes yeux se ferment à l'instant où Harry pose ses lèvres sur mon front. La tête allongée sur son épaule, je relève les yeux, son regard est posé sur celui de sa fille. Je peux remarquer ses yeux verts, pétiller. Je souris, doucement, en espérant de tout cœur, que Darcy se réveillera bientôt.
Il est 6 heures du matin, et j'ai finis ma garde de nuit. Je vais pouvoir me reposer, et rentrer chez moi tranquillement, même si la dernière révélation d'Harry, me perturbe. Je suis content, mais je me sens coupable. C'est égoïste, d'être heureux pour son mariage qui se termine en fiasco. Ce n'est pas ce que j'aurai voulu, même si bien évidemment, je veux Harry pour moi tout seul. Je suis mitigé. La situation dans laquelle je me trouve est très compliquée, mais cela ne me dit rien, sur l'avenir de moi et Harry. Je ne sais pas si nous sommes de nouveau ensembles. Je suis impatient de le revoir, mais je ne sais pas comment aborder le sujet. Je ne devrais peut-être pas lui demander. Ça serait déplacé. Sa fille est dans le coma, il vient de quitter sa femme. Bon dieu, Niall ! Qu'est-ce que tu peux être aussi stupide et égoïste des fois.
Je soupire, avant de monter l'étage. J'ai décidé de passer voir Darcy avant de partir. Au fond de moi, je crois qu'elle se réveillera à chaque fois que je viendrais la surveiller. J'entre en discrétion dans la chambre, surpris de voir Harry endormie sur le fauteuil. Il n'a pas bougé depuis que je l'ai quitté tout à l'heure.
Je souris, il est tellement adorable, mais il a besoin de repos. Je m'approche du bel endormi, Harry est vraiment très beau. Des frissons traversent mon corps. C'est inhumain, et ça devrait être interdit d'être aussi beau. Il est à couper le souffle.
« Harry ? » Je lui murmure dans son oreille, alors que sa main se pose sur ma hanche.
Il ouvre difficilement les yeux, j'ai beaucoup de peine. Il a l'air si innocent comme ça.
« Tu devrais aller rentrer chez toi, et te reposer... Je t'appellerais s'il y a du nouveau, maintenant tu dois te reposer. »
« Non... Et combien même, j'ai été viré de chez moi, donc je préfère rester ici. » Il marmonne entre sa barbe, avant de hausser les épaules.
J'ouvre la bouche, puis je la referme presque aussitôt. J'ai une petite idée derrière la tête. Je ne peux pas laisser Harry comme ça, de ma faute. Je viens de finir mon service, ça tombe bien.
« Lève-toi. »
Point de vue Omniscient ☼
Niall reboutonnait sa veste tout en sortant de la salle des vestiaires, très impatient de se retrouver avec son amoureux, même si c'était difficile d'identifier leurs relation. Il courra pour rejoindre le britannique, qui, ce dernier, l'attendait au bas des grandes portes automatiques de l'hôpital.
Harry, lui, était pensif et admirait Niall se diriger vers lui, son allure charmante, sa posture d'irlandais. Il se vénérait et se sentait fière d'avoir trouvé ce jeune homme. C'était sans aucun doute pour Harry, que Niall tenait à lui, et l'aimait plus qu'il ne le pensait. Le jeune infirmier lui pardonnait, et c'était ce qu'Harry avait le plus de mal à croire. Il ne réalisait pas la chance qu'il avait. Une partie de son cœur était réparé, recouverte par l'amour de Niall, qui avait su en prendre soin, tandis que l'autre était arraché et escamoté. À cette pensée, Harry ravala un sanglot. Sa fille lui manquait. Rien n'était pire pour un père que de s'inquiéter pour sa fille. Finalement les deux amoureux s'éloignèrent de l'hôpital, dans la voiture du jeune blond, qui les conduisait jusqu'à son appartement.
« C'est assez embarrassant.. » lâcha Harry.
« De quoi tu parles ? » demanda Niall perplexe marchant à côté de son amant.
« La dernière fois que je suis venu, tu m'as jeté de ta chambre, puis ton meilleur ami s'est fait un plaisir de me cracher toutes sortes d'insultes. »
Harry suivait Niall, jusqu'à la porte d'entrée qu'il connaissait par cœur.
« Oh, mais Louis ne sera sûrement pas levé à cet heure, puis, je te signale que c'est aussi chez moi, donc je fais ce que je veux. »
Niall déverrouilla la porte avec sa clé, et entra le premier, s'assurant que l'appartement était bien rangé. Il avait de la chance. Il souffla avant de perdre son sourire en remarquant Harry s'éloigner.
« Harry, où vas-tu ? »
« Je crois pas que ça soit une bonne idée, je vais te laisser et prendre une chambre dans un hôtel, ou certainement retourner à l'hôpital près de Darcy, bonne nuit et merci Niall. »
Le bouclé joua avec ces mains nerveusement sous le regard de son employé, et infirmier.
« Harry, j'ai très envie que tu viennes. Tu dois te reposer, les visites ne sont pas encore autorisées. » lui rappela le plus jeune.
« Tu oublies que c'est mon hôpital. » répondit l'autre avec un sourire. Non, Niall ne pouvait pas avoir oublié ceci.
« Je veux que tu viennes. » lança ce dernier en faisant la moue.
« Mais il me déteste... » insistât le docteur Styles.
« Oh shhhut, tu vas venir et entrer dans l'appartement, je vais faire du café ça vas te faire du bien. J'ai très envie de passer du temps avec toi... »
Niall entra dans la pièce de sa cuisine, et sorti deux tasses. Ces tasses favorites, celle que Harry prenait toujours, et puis la sienne.
« Pourquoi tu es comme ça avec moi ? » demanda alors soudainement, Harry.
« Comme quoi ? »
« Je ne sais pas, je réalise que j'ai beaucoup de chance de t'avoir. »
« Je me dis la même chose. » répondit timidement Niall en rougissant. Son cœur s'accéléra, lorsqu'il sentit Harry s'approcher vers lui pour poser ses doigts sur sa joue flamboyante.
« Je suis désolé que ce soit passé ainsi, j'aurais aimé que tu l'apprennes autrement, que de cette façon. »
Niall soupira, et baissa les yeux sur sa boisson, avant d'en prendre une gorgé. Il se remémora cette fameuse scène, qu'ils se reparleraient toujours, mais très vite il grimaça avant de se brûler la gorge.
« Oublions ça. » conclu t'il.
« Tu m'aimes ? »
« Hein ? »
« Je te demande si tu m'aimes ? » répéta Harry.
Niall se trouvait à quelque centimètre du bouclé. Les mains du plus vieux posées sur ses hanches.
« Oui... » marmonna l'intéressé avant de rougir de plus belle, et détourner le regard sur ces chaussures. « et toi, tu m'aimes ? »
Harry lui releva la tasse des mains, avant d'enrouler ses bras autour de sa taille et lui chuchoter.
« Je t'aime, oui, mais peut-être même plus que toi. »
Le blondinet releva la tête, et sourit grandement, tandis que son cœur explosa dans sa cage thoracique. Niall fit un pas, et s'appuya sur la pointe des pieds afin d'attendre les lèvres d'Harry.
« Qu'est-ce qu'il fait ici lui ? » La voix rauque et ferme de Louis retentit dans toutes les pièces du studio, faisant sursauter les deux tourtereaux qui s'éloignèrent à contrecœur.
« Louis, tu nous as fait peur ! » lâcha l'irlandais en reprenant son souffle.
« Tu comptes m'expliquer ce que tu fais encore avec cet abruti ? »
Harry inclina la tête, et salua Louis qui ne le remarqua pas.
« Je vais t'expliquer demain, on est fatigués, et Harry et moi, on aimerait se reposer, mais promis, demain, Louis, je t'expliquerais... » insistât le blondinet.
« Il n'a rien à faire ici à ce que je sache. » rétorqua l'originaires de Doncaster.
« Louis, je... »
« Je ne te comprends pas Niall. Ce mec est le pire des salauds qui existe sur terre, qu'est-ce que tu fais avec lui ? Il ne t'a pas fait assez de mal tu ne crois pas ? »
« Laisse-moi parler... » Niall soupira alors qu'Harry recula d'un pas, et se pencha près de l'oreille du jeune garçon irlandais qui tentait de le défendre. « Je devrais te laisser, je suis désolé du dérangement, je t'avais dit que cela n'était pas une bonne idée. Bonne nuit Niall, et merci pour tout. »
« Non, Harry ! Louis, tu te trompes, Harry n'est pas - »
« Tu rigoles ? Il t'a menti, il est marié, il t'a fait du mal. Qu'est-ce qu'il est, si ce n'est pas un salaud, hein ? » Railla l'anglais avec sarcasme. Son ami était le roi de la naïveté absolu, à faute de le raisonner à plusieurs reprises, Niall était mordu du grand et beau docteur Styles. Irrécupérable lorsqu'il était amoureux. C'était la première qu'il voyait Niall sous cet angle. Il laissa tomber.
« Louis, pour l'amour du ciel, tu... »
« Laisse-le dire, il n'a pas tout à fait tort, après tout... » Harry chuchota, une main caressa le dos de Niall, qui le fusilla des yeux.
Louis haussa les sourcils, amusé par la situation. « Tu vois que je ne suis pas le seul à le penser. »
« Louis, je t'expliquerais plus tard, laisse nous dormir, et toi... Tu restes avec moi ! » Niall exigea, en arrachant le bras d'Harry qu'il guida jusqu'à sa chambre.
« Je vais te faire la peau Styles ! Tu ne vas pas t'en sortir comme tu le crois. » Dit Louis, sur un ton menaçant alors que la porte de la chambre claqua.
« Il délire ! » chuchote Niall, en levant les yeux au ciel.
« Tu penses ? Je croirais bien qu'il ait raison. C'est ton ami, il s'inquiète pour toi. Je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée, mais tu es si têtu. » soupira le bouclé, tout en affichant un sourire sur ses lèvres face au comportement de Niall.
« Mais moi, j'ai envie d'être avec toi Harry, je veux vraiment... Être avec toi. Je demande rien de plus que toi. Je meurs d'envie de passer du temps avec toi parce que j'en ai besoin, je ressens ce besoin. Je sais que tu en as envie autant que moi, alors s'il te plaît reste avec moi, oublie Louis, oublie le reste. Je me fiche de le décevoir, je sais que tu n'es pas un salaud. Parfois les gens méritent une deuxième chance. Tu en fais partie. Je ne peux ma résigner, ni faire marche arrière, car je suis amoureux de toi. Mon cœur t'appartient. Si tu pars, tu me l'arraches. »
Les mains de Niall tremblaient, puis sa voix mima la même action, pris d'une immense émotion, il laissa une larme s'échapper de ses beaux yeux bleus. Il renifla discrètement, avant de sentir la main chaude d'Harry sur sa cuisse. Ce dernier s'approcha, doucement, ému avant d'entourer l'irlandais de ses bras musclés. Ce dernier soupira de soulagement, et se laissa tomber en arrière, sur le lit.
« Tu m'as manqué. » souffla l'aîné.
Niall sourit timidement, insensible à cette remarquable sensation venant pénétrer son corps, puis venir entortiller, et envahir de papillons qui survolaient son estomac. Niall se redressa, alors qu'Harry se colla à lui. Sans perdre de temps, pas une seconde, le plus jeune se blottit dans ses bras, et huma son odeur.
« Tu m'as tellement manqué, aussi. » marmonna le blondinet, en relevant la tête vers son amant.
Harry baissa la tête, ses yeux bloqués sur les paires de lèvres roses qui lui avaient terriblement manquées, ses mains sous le tee-shirt gris, de son amoureux, sa peau contre la sienne provoqua un énorme électrochoc. Il hocha la tête et scella l'espace entre lui et Niall. Pour une fois, le bouclé ne se sentait plus coupable d'un affreux mensonge dont il était prisonnier. Le cadet porta ses mains dans les boucles brunes, puis s'y accrocha afin de ne plus jamais perdre l'homme qu'il aimait plus que tout au monde.
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