Chapitre 8
Tout le monde maintien ses positions et personne ne flanche malgré les explications des différents clans.
Depuis l'arrivée de Taeyong, le groupe s'est scindé en deux, certains étant pour le suivre et l'autre voulant rentrer à la maison maintenant que Renjun a été retrouvé.
Hendery est le seul à ne pas avoir d'opinion et joue comme d'habitude l'arbitre, écoutant attentivement les arguments des uns et des autres.
Chenle n'accepte pas de partir, il veut rester ici et retrouver son ami, Lucas est quelqu'un d'important pour lui et il ne le laissera pas aux mains de cette sorcière, surtout en sachant qu'il est la cause de sa disparition.
Le faune a mis sa vie en danger pour lui, alors il n'hésitera pas à faire la même chose en retour. Renjun est aussi du même avis, contrairement à ce qu'ils auraient pu penser, l'adolescent se sent bien ici et ne veut pas rentrer, surtout après avoir entendu la prophétie qui explique leur important rôle à Narnia.
YangYang s'est bien évidemment rangé du côté de son meilleur ami, combattant ardemment les trois autres qui se défendent comme ils le peuvent.
— De toute façon, ça ne servira à rien puisque le passage est fermé ! Il ne s'ouvrira pas avant que la prophétie se soit réalisée ! Attaque Chenle en répondant à l'argument de Winwin qui proposait de retourner sagement au manoir tant qu'ils le pouvaient.
— C'est beaucoup trop dangereux, nous ne sommes pas en sécurité ici, et qui nous dit que cet homme est bien intentionné ? Parce qu'il connaît ton Lucas, il est forcément gentil ?!
Les cris résonnent et c'est finalement Taeyong qui y met fin en s'approchant. Hendery l'aide à séparer Xiaojun et YangYang qui sont particulièrement énervés l'un contre l'autre et il prend la parole, légèrement timide.
— Hum, si je peux me permettre, comme l'a expliqué votre ami, il est vous impossible de rentrer chez vous sans l'autorisation d'Aslan, du moins, pas avant que la prophétie se soit réalisée, même s'il faut y laisser votre vie. Je peux vous aider à vous cacher et à rejoindre l'armée rebelle, mais il est préférable qu'on quitte cette partie de la forêt. Les soldats de la sorcière blanche sont à votre trousse, et vous êtes recherchés dans tout le royaume avec à la clé une grosse somme d'argent pour celui qui vous trouvera.
Chenle se tourne vers les plus grands comme pour leur dire "Voilà ! J'ai raison une fois de plus !".
Kun soupire et un sourire de malice apparaît sur les lèvres de Renjun en comprenant que les plus vieux vont abdiquer.
— Il n'y a vraiment aucun moyen de retourner chez nous ? Demande Winwin en suppliant presque le Narnien.
Celui-ci affiche une moue désolée en secouant la tête de droite à gauche. Le Chinois observe alors son grand frère dans les yeux pendant plusieurs secondes durant lesquelles ils se comprennent sans même parler. Un nouveau soupir résonne dans l'air et Kun hoche la tête pour accepter de suivre Taeyong, sous les acclamations de victoire de Chenle.
Le Narnien leur fait un signe de main et les sept garçons s'avancent en le suivant à travers la forêt. Le plus jeune de la bande, de nature curieuse, ne fait que poser des questions à cette nouvelle tête ce qui fait souffler Winwin qui n'aime pas cet attrait de son petit frère. Il explique que sa curiosité finira par le tuer un jour et que certaines fois, il vaudrait mieux ne pas parler au lieu de dire des bêtises et de poser des questions trop personnelles qui ne les regardent pas. Néanmoins, dans cette situation, il ne peut s'empêcher d'écouter attentivement chaque réponse que leur offre Taeyong, tout comme Kun et les autres.
Seuls YangYang et Renjun sont en retrait, discutant ensemble tout en écoutant d'une oreille les conversations qui fusent de devant eux.
— Depuis quand connais-tu Lucas ?
— De nombreuses années, c'est l'un de mes plus précieux amis, on a été élevé dans le même environnement et nos mères étaient elles-mêmes meilleures amies. Ma famille est assez solitaire, les habitants de notre espèce ont tendance à vivre en groupe, mais mes parents ont toujours aimé leur liberté et pouvoir faire comme bon leur semble, alors ils se sont installés loin des autres, ont fondé un foyer, et ils ont ensuite rencontré la famille de Lucas.
— Vous vous êtes tout de suite bien entendu ?
Taeyong éclate soudainement de rire et semble se remémorer des souvenirs lointains qui le rendent heureux.
— Loin de là. Les faunes et les castors ne font pas bon ménage à Narnia, moins ils se voient, mieux ils vivent. Notre situation n'était pas une exception, mais avec le temps, les relations se sont apaisées et on s'est rendu compte qu'on pouvait tous cohabiter en paix.
Winwin ressent l'incompréhension de Kun rien qu'en le regardant froncer les sourcils, et c'est la même chose pour lui. Alors il se décide à couper le moulin à paroles qu'est Chenle et à enclencher une discussion avec le nouveau guide.
— Que voulez-vous dire par "castors" ?
Un sourire s'installe sur le visage de Taeyong qui n'avait l'air d'attendre que ça, qu'on lui pose cette fameuse question.
— Je suis un métamorphe. Je vis dans une cabane en bois près de la rivière, je peux respirer sous l'eau, je construis des barrages et je pêche des poissons. L'eau est mon milieu naturel, je suis né sur les bords de le Grand-Rivière. Je suis un castor, même si je n'en ai pas l'apparence, c'est comme ça qu'on me définit.
Winwin hausse les sourcils, mais ne dit rien. Il n'a pas l'air d'y croire, et les autres doutent aussi. Seul Chenle trouve ça tout à fait normal. Après tout, il a vu un homme avec des sabots et des petites cornes, alors rien ne peut l'étonner maintenant.
Le plus jeune à l'air très serein et observe le soleil se lever doucement sur Narnia et la brise fraîche du matin lui caresser le visage. Certains oiseaux commencent à chanter et Chenle adore cette ambiance agréable ; il a toujours aimé ouvrir la fenêtre de sa chambre tôt le matin à Pékin, voir le monde se réveiller et les habitants recommencer leur routine chaque jour, sans aucun changement. Les écoliers partent à l'école en hurlant dès le réveil, les hommes prennent leur voiture pour conduire jusqu'à leur lieu de travail, la boulangère ouvre sa boutique et laisse une odeur de pain fraîchement préparé se balader dans la rue.
C'est certain, même à Narnia et dans un environnement différent, ce moment de la journée reste son préféré.
— On y est, ma maison est là-bas.
Toutes les têtes se tournent vers la gauche pour apercevoir une cabane ressemblant à un igloo géant, en rajoutant les multiples branches de bois qui sont recouvertes par la neige d'hier qui n'a pas encore fondue. Cette maisonnette se trouve tout près d'une rivière où le courant est fort à en juger par le bruit de l'eau qui se jette sur les grands cailloux.
L'endroit est désert, les hauts sapins s'arrêtent tout autour de cette petite clairière, probablement coupé pour laisser de l'espace aux habitants de cette commune.
— Je ne vis pas seul ici, nous sommes deux dans cette petite bâtisse entièrement fabriquée de nos mains. Mais ne vous inquiétez pas, il est au courant pour vous, il ne vous fera rien. Il a même dû vous préparer le petit-déjeuner, parce que j'imagine que vous n'avez pas beaucoup mangé depuis que vous êtes arrivés ici.
À l'entente de cette phrase, YangYang pose sa main sur son ventre en grimaçant.
— Je pourrais même avaler les choux-fleurs dégueulasses de Tante Yuqi s'il le fallait tellement j'ai une faim de loup.
Un frisson parcourt Renjun à l'entente du dernier mot, mais il ne montre rien, se contentant de suivre les autres sans prêter plus d'attention à son meilleur ami.
Après quelques mètres, ils arrivent enfin à destination et Taeyong ouvre la petite porte ronde avant d'y entrer, invitant les autres à faire de même.
— C'est la maison des Hobbit ou comment ça se passe, s'exclame YangYang en voyant la toute petite porte qui se profile devant lui.
Hendery lui frappe doucement l'arrière de la tête en lui demandant d'arrêter de se plaindre pendant que Xiaojun lui dit clairement de la fermer s'il ne veut pas avoir de problèmes. Renjun lève les yeux au ciel en entendant son meilleur ami grogner une nouvelle fois et finit enfin par entrer dans la pièce principale.
Celle-ci est éclairée par des petites bougies, mais la lumière du soleil filtre par les petites ouvertures au milieu du bois qui ne forme qu'une fine protection contre la froideur. Kun en vient à se demander comment Taeyong fait pour ne pas mourir de froid la nuit, et puis, il n'a pas peur de tous les insectes qui peuvent facilement entrer chez lui ? Et les inconnus ? Pour lui, il n'y a aucun confort, dormir dans cet igloo ou dehors, c'est la même chose, rien ne semble changer.
— Taeyong !
Un garçon aux cheveux noir de jais s'élance vers le guide qui écarte ses bras de sorte à pouvoir recevoir l'étreinte que l'inconnu lui donne. Taeyong baisse la tête pour donner un rapide baiser sur les lèvres de son camarade qui ronronne de plaisir.
Winwin détourne le regard gêné, tout comme les deux adolescents perturbateurs qui détestent voir les signes d'affection des couples, qu'importe qui ils sont. L'amour est quelque chose en quoi ils ne croient pas, ils trouvent ça barbant d'aimer une personne, et ils sont persuadés que ce n'est que de la comédie parce qu'après tout, de nombreux couples se séparent et perdent la lueur qui les habitaient.
— Les garçons, voici Ten, mon compagnon. Chéri, tu as devant toi les sept enfants de la prophétie.
Ten se détache lentement de son amoureux et s'approche lentement de Xiaojun qui s'avère être le plus proche de lui. Il l'observe sous toutes les coutures, posant l'une de ses mains sur la joue du Chinois en détaillant les traits de son beau visage. Le futur souverain ne bouge pas, bien qu'il lance des coups d'œil suppliant en direction de Taeyong, lui demandant silencieusement de l'aider à se sortir de cette situation quelque peu gênante pour lui.
— Il a les mêmes manières que la Reine Blanche dans Alice au Pays des Merveilles, regarde les gestes qu'il fait avec ses mains, rit Renjun en direction de YangYang qui lui fait les gros yeux pour lui indiquer qu'il n'a pas été discret et que par conséquent, tout le monde a entendu.
Cette phrase ne semble néanmoins pas gêné Ten qui continue son inspection, un sourire aux lèvres. Après quelques secondes, il fait sursauter les garçons en se reculant pour montrer les chaises en bois se trouvant autour de la petite table de la pièce, qui se trouve être le seul meuble de la maisonnette.
— Prenez place, je vous en prie. Je vous ai cuisiné du pain perdu et du thé, vous devez être affamés.
Taeyong est le premier à s'asseoir, invitant les autres à faire de même. Chenle se racle la gorge, mais suit les indications en s'installant près du guide, suivi par tous les autres.
YangYang remercie Ten après que celui-ci lui ait donné son thé et fait les gros yeux lorsqu'il sent une main caresser ses cheveux. Renjun se retient de rire en voyant le visage décomposé de son meilleur ami qui a horreur qu'on lui touche les cheveux.
Les minutes passent dans un silence de plomb. Ce Ten est un être très bizarre, c'est ce que pense l'intégralité des garçons. Il n'a pas arrêté de sourire depuis qu'ils sont là, il ressert chaque personne de la tablée dès qu'ils n'ont plus rien à manger, il glousse parfois pour rien en les observant et lance des regards amoureux à Taeyong comme s'ils n'étaient que tous les deux dans cette petite pièce. En plus de cela, il n'arrête pas de passer ses mains dans les cheveux de YangYang, même quand celui-ci montre clairement son agacement.
Même si cette ambiance n'est pas d'une extrême gênance, Chenle préfère prendre la parole pour combler ce vide et peut-être en apprendre davantage sur eux et sur Narnia en général.
— Toi aussi tu es un castor ?
Ten ouvre grand les yeux en se tournant vers le plus jeune et semble tout heureux qu'on s'intéresse soudainement à lui. Il secoue vivement la tête de haut en bas, ce qui fait sourire Renjun qui apprécie la personnalité du petit ami de leur guide, contrairement à son meilleur ami qui est plus agacé qu'autre chose.
— Oui, j'en suis un aussi. Mais je ne suis pas aussi bon nageur que Taeyong. Et je ne suis pas aussi habile que lui, je n'ai pas l'aptitude de pouvoir réparer tout objet en un rien de temps comme il peut le faire.
Ten et Taeyong se lancent un regard amoureux et YangYang lève les yeux au ciel en mimant de vomir à cause de ce trop-plein d'amour.
Un bruit fait se retourner Kun d'un coup vers la seule petite fenêtre de la cabane. Un corbeau est posé près du rebord, tapant la vitre de son bec, comme pour attirer l'attention.
Taeyong se lève en leur ordonnant de rester ici, ouvrant la porte pour sortir. Winwin lance un regard appuyé vers Ten qui ne quitte pas l'oiseau des yeux, se demandant s'il doit suivre Taeyong ou rester à l'intérieur.
— Ce n'est que Chan, c'est un ami, vous ne craignez rien, ne vous en faites pas. C'est un métamorphe tout comme nous, il était en mission pour observer et avoir des informations sur l'avancée des troupes de la Sorcière Blanche. Il y en a beaucoup ces temps-ci qui rôdent dans cette partie de la forêt, surtout maintenant qu'ils ont pris connaissance de votre arrivée.
Les garçons semblent se détendre un peu, mais Ten aperçoit la jambe de Winwin tressauter, signe qu'il est anxieux.
— Il y a deux catégories de personnes à Narnia. Vos alliés et vos ennemis, ni plus, ni moins. Lucas a dû vous apprendre que cette forêt n'est pas qu'une simple forêt. Les arbres sont vivants, ils parlent. Pas la même langue que nous, mais ils communiquent entre eux, avec les nymphes, avec les animaux, il suffit de les connaître et d'y croire pour les entendre. C'est grâce à eux que nous avons appris que Lucas s'était fait capturer par les troupes de cette Sorcière. C'est aussi grâce à eux que Taeyong à pu connaître votre position, les oiseaux aussi nous ont aidé, comme Chan. Si ici, vous ne craignez pas d'être trahi, là où vous étiez plus tôt, la plupart des arbres ne sont pas de notre côté, c'est pour ça que nos ennemis savent que vous êtes là.
Chenle se remémore tous les dessins sur les arbres près de l'habitation de Lucas. Il se souvient du vent qui lui avait donné la chair de poule, et l'ambiance lourde qui régnait autour de lui. Il se sentait oppressé, et surtout observé, malsainement observé. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il se rend compte que Lucas ne lui disait pas ça pour lui faire peur. Il était très sérieux lorsqu'il lui demandait de toujours suivre le même chemin pour venir jusqu'à chez lui, pour retourner jusqu'à l'armoire. Parce que sur ce chemin, il n'y avait aucun ennemi.
— C'est de ta faute ça, s'énerve Chenle en direction de Renjun. Si tu ne t'étais pas aventuré n'importe où, personne n'aurait su et Lucas serait toujours chez lui !
Ten ouvre les yeux en grand en voyant les deux garçons s'affronter du regard.
— Et si t'avais pas fais le con en ouvrant cette putain d'armoire, alors rien ne se serait passé, ne remets pas la faute sur moi quand tout part de ta bêtise.
Les voix s'élèvent et Winwin tente d'apaiser la situation en se mettant entre les deux frères de sorte à ce qu'ils ne puissent plus se voir. Kun calme Chenle en lui chuchotant que rien n'est de sa faute et qu'il ne faut pas écouter l'adolescent. Ten s'approche de Renjun qui recommence à s'énerver en entendant les mots traverser la barrière des lèvres de Kun.
— Ce n'est rien. Ne t'énerve pas, tout va bien, personne n'est fautif au contraire.
Après quelques secondes, les deux redescendent en température et Chenle lance un petit "désolé", obligé par Winwin, qui ne fait pas réagir Renjun qui comprend clairement que rien n'est sincère dans ce mot.
Tous les regards finissent par se tourner vers Ten lorsque celui-ci se lève pour lancer un coup d'œil vers la porte d'entrée. Taeyong est revenu et il semble avoir du mal à cacher sa panique puisqu'il n'arrive même pas à prononcer un mot.
Son petit ami s'approche alors de lui et pose ses deux petites mains sur ses joues, le forçant à le regarder dans les yeux. Avec les doux mots réconfortants de Ten, Taeyong inspire et expire pour se calmer et pouvoir expliquer la raison de son anxiété, qui ne fait que grimper dans le corps de Winwin en ce moment-même en voyant cette image.
— Ils arrivent.
À peine une seconde après cette phrase, Ten se précipite vers les garçons en leur ordonnant de l'aider à pousser la table où la nourriture est toujours présente.
Sous les yeux paniqués de Chenle, Ten enlève le tapis pour faire apparaître une trappe qui était dissimulée par le parquet.
Il l'ouvre en un rien de temps et Renjun est le premier à descendre à l'intérieur grâce à l'échelle collée à la paroi, comprenant qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Un hurlement retentit soudainement, provenant de dehors, à quelques mètres seulement de l'habitation des deux castors, faisant hérisser les poils de Ten qui regarde Taeyong en tremblant.
— Ils sont là.
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Bonne année tout le monde !
Je n'espère que du bonheur pour vous, beaucoup de réussite, d'être en bonne santé, etc !
Je voudrais vous poser une question, je ne lis que très peu sur Wattpad, c'est-à-dire que j'ai du lire maxi cinq fanfictions ici x) je me suis dis que ce serait bien de m'y mettre, alors si vous pouviez me proposer des fanfictions que vous avez fortement apprécié, sur n'importe quel groupe, ce serait super sympa !
Parce que j'ai la flemme de chercher sans mentir x)
En attendant j'espère que ce chapitre vous a plu et à la semaine prochaine pour la suite ~
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