17. Tu l'aimes ?

(en média: Le Seigneur Iwen) (oui, il est très beau, je sais.)

Le ciel était décidément tombé sur la tête, le coude, et les orteils. Un homme plus que séduisant était présent, devant elle, en la regardant... tendrement ? 

Mais déjà, il semblait avoir un problème. Cet homme, elle avait également l'impression de le connaître d'un film qu'elle regardait chez elle... Mais c'était impossible qu'il soit devant elle... De plus, il avait un air méprisant. Pas du tout le genre de Will, donc.  Me voilà rassurée. 

- Je ne suis pas Willy-tourneur, déclara d'une voix grave le Seigneur, mais mon nom est Adriel Iwen, Seigneur des Îles Doreos, au sud des Îles Solitaires.

- Euuh, et bien, enchantée, fit maladroitement la jeune fille, déboussolée par cette apparition, et ne sachant pas comment agir avec ce nouvel individu.

Caspian sentit une sorte de gêne et préféra passer à autre chose en s'exclamant :

- Je serais ravie de vous faire visiter nos écuries, vous trouverez tout ce qu'il vous faut pour vous promener sur nos terres, comme nous en avions discuté tantôt.

- C'est avec grand plaisir que j'accepte votre offre, fit Adriel Iwen d'une voix forte et assurée. Mademoiselle ?

- Eléonore, répondit doucement la jeune fille. Elle était tout de même impressionnée par le quasi jumelage de son Will Turner et de ce Iwen. 

- Je serais très honoré de vous avoir à mes côtés pendant notre promenade à cheval.

- Oh, fut le seul son que trouva à répondre la jeune fille. Elle était un peu perdue, car elle ne pensait déjà pas faire partie de cette promenade (elle avait d'ailleurs remarqué un stand à nourritures pas loin du lieu de rencontre avec Chasseur de Truffes et Trompillon qui lui faisait très envie). D'un autre côté, elle avait envie de se balader pour découvrir un peu plus le monde de Caspian, le monde de Narnia et s'instruire un peu plus, et quoi de mieux qu'un roi et un Seigneur d'une contrée lointaine dont personne n'avait pas entendu parler pour l'éclairer ? Chacun pourrait lui apporter un peu de savoir.

- Hem, reprit-elle, j'en serais... ravie aussi, mais je ne sais pas faire de cheval, Seigneur.

- Pas de problème pour cela, vous monteriez derrière moi, n'est-ce pas Majesté.

Eléonore se tourna entièrement vers Caspian, de façon à ce que le Seigneur ne la voit pas, et mima discrètement un «non» désespéré. Ce n'était quand même pas maintenant qu'elle allait apprendre à faire du cheval non ? Elle retirait ce qu'elle avait dit, en fait, elle voulait se promener à pied, à pied ! Caspian la regarda avec un magnifique sourire, et, pendant qu'il la regardait ainsi, Iwen interrompit en déclarant :

- Je vais me changer pour prendre des habits plus adéquats.

Il finit sa phrase sur un rictus. Il se tourna vers Eléonore et la regarda avec un sourire (qu'elle n'apprécia pas du tout) : "Je vous devance et vous attendrais à la salle du Couronnement."

Pendant qu'il s'éloigna, Eléonore souffla. Mine de rien, cet homme lui faisait un tantinet peur, ils ne se connaissaient pas, mais il voulait l'avoir près de lui, et lui lançait des sourires et cela ne lui plaisait pas du tout. Elle se sentait intimidée et ce n'était pas une attitude qui lui plaisait. Elle riait moins, désormais. Elle se mit à côté de Caspian, ses coudes appuyés sur les rembarres de pierres.

- Je suis désolée, mais je ne pense pas venir.

- Pourquoi donc ?

- Oh Caspian, geignit la jeune Eléonore, je n'ai jamais fait de cheval, et là je dois me préparer à monter derrière un inconnu pour en faire ! Et puis, tu ne trouves pas que malgré son côté charmant, il me dévisage étrangement ?

- Tu devrais te sentir heureuse qu'il soit arrivé, il a l'air très intéressant et tu as l'air à son goût t'ait trouvée, ne souhaitais-tu pas trouver quelqu'un ici ? Et puis, apprendre à faire du cheval n'est pas difficile, c'est plus une question d'entraînement. Lorsque je discutais avec Iwen, il m'a assuré qu'il se débrouillait très bien à cheval, tu n'as pas à t'inquiéter, répondit Caspian.

- Oui. Ouais, sourit mesquinement Eléonore, tu as raison, je vais aller le voir. À plus tard.

Et avant que Caspian eut pu dire un seul mot, elle s'était déjà élancée dans les escaliers, entre colère et tristesse. Ah ça, c'était bien les Rois ! Monsieur je sais tout et mieux que toi comment tu dois être. Bon, c'était un roi, certes, et elle n'avait pas grand-chose à dire. Mais tout de même, elle disait que cet homme lui faisait peur, et lui, il s'en fichait éperdument ! Éléonore craqua : et si il décidait de semer Caspian et de la tuer dans les bois ? Ce serait bien sa veine. Tuée par un seigneur à Narnia... Bon au moins, ça ne change pas du destin tragique et horrible des femmes tuées par les hommes dans son monde... Les salauds, ils méritaient tous de mourir enfermé, seuls et torturés, et ... Bon je m'emporte. restons calmes.  

Elle s'arrêta en bas des escaliers, essoufflée par sa course et ses pensées, et se reprit. Elle ne comprenait pas sa réaction, d'ordinaire il aurait été compréhensif et plus agréable avec elle. Pourquoi faisait-il ça ? Oh... et puis elle n'avait plus le temps de se morfondre. Elle verrait ça après. Les problèmes étaient et resteraient en France. Actuellement, elle devait être hypocrite avec le Seigneur Iwen en découvrant si en effet, elle devait se méfier ou non. Il fallait peut-être qu'elle puisse se défendre non ? Elle se remit à courir, sous l'œil amusé de quelques domestiques qui passaient par là, et s'enferma dans sa chambre. 

"Oh, bordel de... Je vois des étoiles partout, j'ai quatre cent points de côtés... Qu'est-ce qui leur prennent, à construire des châteaux avec de longs couloirs et avec toujours plus d'escaliers... moi qui rechignais à monter huit étages à pied, là, je me pourrais me taire... Pfiouuu..."

Eléonore se releva et se dirigea tant bien que mal vers le robinet au fond de sa chambre. Elle s'aspergea d'eau fraîche et reprit enfin toutes ses capacités cérébrales. Elle prit la dague que Tavros lui avait donné, et réfléchit... Devait-elle se changer et se mettre en pantalon pour être plus à l'aise ? Non. Il fallait qu'elle reste en robe, c'était l'attitude d'une femme ici. Pas de problème, elle pouvait supporter sans grande gêne sa nouvelle robe préférée de tous les temps.

Elle quitta sa chambre et se dirigea vers la salle de couronnement tout en se faisant un chignon. Elle savait très bien que d'ici là, il serait défait, mais pour l'instant, elle avait besoin d'avoir le visage dégagé. Lorsqu'elle arriva devant la salle du couronnement, elle vit un spectacle des plus étranges. Un faune, Yrief si elle se souvenait bien, servait du vin à Iwen qui était assis confortablement dans le siège de Caspian. Ça va il s'met bien l'autre.  Eléonore ne s'en soucia pas plus que ça, ayant compris que c'était peut-être ainsi, chez lui. Être mal-élevé. Mais être dans cette position sous tous les regards pouvaient amener à des conclusions hâtives. 

Elle entra en prenant bien soin d'être la plus bruyante possible afin de voir s'il allait faire quelque chose. Eléonore eut raison. Il sursauta et fit tomber sa coupe qui se brisa en mille morceaux de cristal sur le sol dallé. Hehe, elle jubilait à présent, elle était géniale.

- Oh, désolée, je ne voulais point vous effrayer, fit-elle avec la voix la plus calme qu'elle pouvait. Oh, quelle maladroite, je vous ai fait casser votre coupe, je suis vraiment confuse. (bon là, elle était un peu sincère, elle pouvait largement en imaginer la valeur et détestait casser des choses)

- Il... il n'y a pas de mal, répondit-t-il. Il avait l'air au bord d'un AVC, le bougre...  

Il se regardèrent en chien de faïence pendant quelques secondes qui parurent une éternité, puis Yrief toussota et intima aux deux qu'il prenait congé. Eléonore lui donna à peine un regard tant elle était fixée sur le Seigneur. Il l'intriguait tellement. Il cachait quelque chose, et elle devait le découvrir. 

- Vous vouliez quelque chose en particulier, l'invita-t-il à s'asseoir.

- Heu oui, fit-elle en posant élégamment son postérieur sur une chaise (éloignée de lui, et proche de la porte tiens) et en remettant proprement sa robe qui commençait à tirer sur son décolleté. Manquerait plus qu'il croit qu'on lui fait des appels de phare, c'est bien le genre  à croire ça. J'allais, reprit elle d'une voix forte, vous annoncer que je viens bien avec vous. Pendant la promenade entre le Roi Caspian et vous.

- Fort bien, fort bien. Vous m'en voyez ravi, annonça-t-il. Quand partons-nous ?

- Lorsque le Roi sera arrivé. Il a des obligations et ne peut pas être cent pour cent disponible à toute heure de la journée. 

- Vous avez l'air bien proches, vous deux, fit-il en se grattant la barbe. 

- Oh. Et bien, nous nous entendons bien, voilà tout. Non mais pour qui il se prend l'autre, à demander ça... Ça le regarde ? C'est la gossip girl du pays ?

- Vous l'aimez ? Demanda avidement Adriel sans faire attention à sa réponse.

- Pardon ? Quoi, qui ?

- Le Roi. Vous l'aimez ? 

- Vous êtes fou, Seigneur. Même si cela ne vous regarde pas, je vais vous répondre, je n'ai rien à cacher. Contrairement à d'autres, n'est-ce pas... Je n'aime pas notre Roi, je l'aime comme un sujet aime son suzerain. Et c'est un bon ami. Vous devez connaître ce type de relations avec vos sujets, je me trompe ?

- Non non, vous avez raison... marmonna-t-il... Mais ce pauvre gars est à peine un adulte et il se repose les fesses assises sur un fauteuil qui n'a même pas lieu d'être.

- Vous êtes sérieux ?

- Je vous demande pardon ?

- Vous critiquez notre Roi, votre Roi, dans l'enceinte de son château et en plus après qu'il vous ait offert l'hospitalité ? Vous n'êtes pas du tout reconnaissant. 

En guise de réponse, il se contenta de se redresser dans le fauteuil de Caspian et sifflota en souriant. 

Il était complètement fou. Il critiquait son Roi, sans aucun état d'âme et scrupule. Sans aucune gêne, il lui demandait ouvertement si elle l'aimait. Bon en soi, ce n'était pas un sacrilège, mais pourquoi cette question ? Au fur et à mesure, elle le trouvait de plus en plus bizarre. À présent, Eléonore devait se préparer à passer des longues et interminables heures avec un Roi sec et un Seigneur suspicieux, tout en découvrant des paysages merveilleux et splendides de Narnia.  

Quand Caspian arriva, il n'eut pas un seul regard pour Eléonore. Ah, il voulait l'ignorer ? Qu'il fasse comme bon lui semble, elle n'allait pas revenir vers lui comme un mouton. J'ajoute quelque chose à mon essai sur les Rois tels que Caspian. Il ne se considère par comme le monsieur je sais tout, c'est en plus un gamin. Pitoyable. J'attends  avec impatience le moment où il viendra me parler tiens.

Caspian serra les mains de Iwen et affirma que les chevaux étaient prêts. Ils se dirigèrent vers la sortie quand Iwen remarqua que la belle jeune fille n'était pas derrière lui. 

"Venez" avait-il simplement lancé. Eléonore obtempéra et les suivit avec une certaine nonchalance et un certain mépris. Pffff, perdent rien pour attendre ces deux là. Ils sortirent de la tour principale et se dirigèrent vers les écuries. Curieusement, Iwen était à la même hauteur que Caspian et semblait bien connaître le château. Peut-être qu'il était déjà venu, après tout. Ils arrivèrent enfin, et des écuyers les habillèrent en conséquence. Ils mirent des selles sur les chevaux, les étriers, et habillèrent les hommes de grandes vestes protectrices. Eléonore dut se contenter d'une simple cape, mais elle ne râla pas, jugeant que c'était inutile et une perte de temps, et puis, elle avait autre chose à penser. 

Le temps arriva où le moment fatidique était arrivé. Monter sur les cheveux. Accessoirement monter derrière Iwen. Pense aux gentils chevaux Eléonore. Chevaux qui faisaient quasiment deux fois sa taille... Ça promet.
Iwen lui tendit sa main afin qu'elle puisse monter derrière lui. Ah, au moins il a de bonnes manières, quand ça lui chante. Elle accepta la main offerte et monta rapidement. Elle lui fit un petit sourire coincé en guise de remerciement, ne voulant rien engager de plus. Elle se tourna  vers Caspian, ses yeux cachés par ses cheveux blonds et put voir qu'il l'observait. Elle haussa un sourcil en le questionnant du regard, et il haussa simplement les épaules, l'air nonchalant. Grrr. Elle se retourna devant et admira le cheval. Elle n'y connaissait rien en cheval, encore moins en équitation. Pourtant elle devait avouer qu'il était magnifique. D'une couleur noir de jais avec des yeux verts perçants. Elle n'avait jamais vu ça. 

- Bonjour le cheval, chuchota-y-elle tandis que Caspian et Iwen riaient fortement à propos d'une plaisanterie à base d'aubergiste, de mouton, et de colline.

- Bonjour jeune fille, je suis Callus.

- Oh, euh, enchantée. Ah, les chevaux parlaient donc. D'accord, c'est noté.

- Que dites-vous ? Aboya bruyamment Iwen.

- Rien, je saluais juste le cheval. 

- Ce ne sont que des bêtes, laissez tomber.

Quel rabat-joie, celui-là. Quand je vais te faire fermer ta bouche, tu parleras, moins c'est sûr. Elle lui lança un regard noir, regard qui ne pouvait l'atteindre puisqu'il était de dos, mais heureusement (ou malheureusement pour elle), Caspian l'avait bien vu. Et cela semblait, beaucoup, beaucoup l'amuser.

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Hey hey hey! Voilà, vous avez pu faire la connaissance du [sexy] Adriel Iwen... et aux humeurs de notre chère Eléonore ! 

Je vous avoue que je me suis amusée à imaginer les réactions si cela arrivait en vrai... Une jeune fille qui sort de nul part en insultant un seigneur dans un palais... J'adore!

Dites-moi ce que vous en avez pensé, ça m'intéresse ! 

Bonne fin de journée :))

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