16. Seigneur Iwen

- Ça te plairait, un bal ?

- Je n'ai jamais assisté à ce genre d'événement, déclara en soupirant Eléonore. Mais je serais ravie d'y participer ! Je pourrais porter une belle robe, et m'amuser avec tout le monde ! Il y aurait en plus à manger à foison alors...

- Ne sous-entendrais tu pas par tout hasard que tu souhaites t'amuser en dansant avec tous les cavaliers possibles et t'empiffrer telle un minotaure ? Fit Caspian, taquin.

- Comment peux-tu penser ça de moi ? Eléonore fit la grimace à l'entente du  mot "minotaure"... Elle n'avait pas du tout oublié ses antécédents avec Tavros ! Mais danser avec tous les cavaliers possibles... Ça c'était une bonne idée ! 

- Je le savais ! Tu caches bien ton jeu je trouve.

- Tu te moques de moi, j'espère, tu m'en penses capable ?

Sous l'œil pas du tout désolé de Caspian, Eléonore s'avoua vaincue : "Bon, d'accord, je suis démasquée... Je vais danser avec tout le peuple ! Mais je ne sais pas bien danser en revanche !

-  Vraiment ? S'étonna Caspian, peu habitué.

- Oui, vraiment, acquiesça Eléonore. Il y a des cours de danse, mais je n'en n'ai jamais pris, je n'ai jamais eu besoin de de danser la valse, tu vois, fit-elle narquoisement.

- Je vais t'apprendre, ne t'en fais pas.

- Attends, tu veux être mon professeur ? Même l'éternité serait trop courte pour m'apprendre à danser correctement, s'écria la jeune fille.

- Je suis sûr que non, nia le jeune homme.

- Je suis sûre que si, rétorqua la jeune Eléonore.

- Ah non.

- Si.

- Non.

- Si.

- Majesté ? Les interrompit une voix.

Sérieusement ? On était en plein dans un échange politique et philosophique traitant de la dichotomie du bien et du mal et voila qu'un bonhomme à la barbe rousse vient nous embêter ? Mais où va le monde, s'indigna Eléonore.

- Oui ? Répondit solennellement Caspian.

- Un Seigneur souhaite vous voir, nous l'avons placé sous bonne garde et avec des conseillers qui essaient d'en tirer quelque chose. Quand je suis parti, ils n'arrivaient pas à lui faire sortir un mot. Il dit seulement qu'il doit absolument vous voir, et que c'est urgent.

- Bien, je vous accompagne. Eléonore, appela Caspian alors que la jeune fille s'était reculée afin de leur laisser plus d'espace et d'intimité.

La dite jeune fille qui se disait d'ailleurs "étrange, d'après ce que vient de dire Monsieur à la barbe rousse,on dirait tous les synopsis des films où les gens se vont enlever..." Celle-ci se rapprocha et vint jusqu'à l'encontre de Caspian en se triturant machinalement les mains, placées derrière elle.

- Comme tu as plus ou moins entendu, j'ai à faire. Je ne sais pas trop ce que tu peux faire en attendant, mais essaye de pas te faire enlever, ni de te faire tuer, ni d'énerver Tavros, je ne serais pas là cette fois ci. Je te conseille de prendre ta dague avec toi et de ne pas t'éloigner du château. Ne t'aventure pas dans un endroit sombre et en solitaire. Compris ?

- Oui papa, maugréa Eléonore, faussement énervée. Ne t'inquiète pas, je m'en sortirais ! Et pour Tavros je peux le...

- Non, tu n'iras pas le titiller.

- Mais est-ce que je peux...

- Non plus.

- ... Bon d'accord, approuva de mauvaise foi Eléonore.

- Bien.

Caspian lui fit un grand sourire, puis une brève accolade et sortit de la pièce, avec Barbe rousse.

Bon. Je fais quoi, maintenant ? se demanda Eléonore sitôt la porte refermée. La question ne se posa pas bien longtemps. La jeune fille pensa qu'aller explorer le village situé en contre-bas du château après avoir repéré les lieux possibles où se déroulerait le bal, si tant est qu'il soit organisé, n'était pas une mauvaise idée. Eléonore décida de changer de tenue ; d'une part ce nouveau vêtement serait plus élégant que son pantalon, et beaucoup plus pratique pour moins se faire remarquer et plus facilement se faire accepter. Elle réussit à retrouver son chemin (à sa grande stupéfaction) et fonça tête la première dans son armoire retrouver la si belle robe qu'elle avait vue. Elle était longue, d'un bleu dit « charron » Le col, rectangulaire, était serti de broderies brillantes sur un ruban noir. Les manches, au niveau des poignets s'évasaient tellement qu'on aurait pu y mettre dix-huit dictionnaires.

Eléonore, époustouflée par la beauté de la robe, elle qui avait toujours aimé les robes anciennes, et longues, s'empressa de l'enfiler et quand ceci fut fait, elle s'admira de longues minutes dans le miroir, prenant diverses poses, et se coiffant différemment. Elle était subjuguée, elle ne pensait pas qu'une simple robe pouvait lui faire une telle silhouette. Je suis magnifique, je pense que d'ici ce soir je suis mariée, pensa-t-elle en riant silencieusement.

Allons explorer le village, tiens, pensa Eléonore tandis qu'elle sortait de sa chambre. Elle se dirigea, prudente, à la sortie du château et saluant d'un signe de tête le soldat posté là. Elle traversa le long pont et arriva dans le village, celui-ci étant parsemé de petites maisons fumantes et grouillant d'habitants. Eléonore se sentit un peu ridicule dans sa noble robe au milieu de ces gens qui n'avaient pas forcément de quoi s'acheter à manger pour les semaines avenantes.

- Et bien ! Je savais que la famille royale était proche du peuple, mais delà à ce qu'elle vienne séparément nous rendre visite, il y a de quoi s'étonner !

Eléonore se retourna, en essayant de voir qui lui parlait ainsi. Elle ne vit personne, alors elle se baissa, et devant elle se trouvait un nain. Même si elle avait accepté de voir des Minotaures, des Centaures, voir des Nains était assez particulier. Même s'ils existaient dans son monde, ils n'étaient pas apprêtés pareil et n'avaient pas le même regard dur.

Elle se retourna de nouveau et regarda autour d'elle pour voir si le nain ne parlait pas à quelqu'un d'autre. Personne non plus. Elle fit donc face à ce curieux personnage : 

- Vous devez faire erreur, je ne suis pas de la famille royale, répondit en souriant Eléonore. Je suis juste une nouvelle arrivante si on peut dire.

- Veuillez l'excuser, fit une autre voix derrière lui. Il n'a plus toute sa tête.

- J'te permets pas, Chasseur de Truffes, maugréa le nain. J'suis assez grand pour reconnaître des gens d'la famille royale, finit-il tout bas.

- Heu... Je m'appelle Eléonore, coupa la jeune fille. Et je ne vous cache pas que si j'étais de la famille royale, je pense que je le saurais.

- Trompillion, grogna le nain blond, sans réagir à sa dernière phrase. Peu d'humour donc.

Un nain et un blaireau lui faisaient face,  en la regardant de leurs petites billes bleues et noires. Sur le moment, Eléonore trouva cela étrange qu'un blaireau soit debout devant elle, à discuter comme s'il était de coutume et d'usage d'avoir un ami blaireau.

- Bonjour Eléonore, salua le blaireau en coupant le nain qui s'apprêtait à grogner une nouvelle fois. Vous n'êtes pas réellement de la famille royale, n'est-ce pas ?

- Non, vous avez raison, je... (Ils étaient un peu sourds ou bien ?!)

- Alors vous êtes qui ? Apostropha le nain.

- Du calme, Trompillon, nous ne sommes pas en guerre.

- Je suis donc Eléonore, je viens de... France ? déclara en hésitant la jeune femme.

Devait-elle leur faire confiance ? A vrai dire, tout ceci ressemblait à un rêve et puis, on avait vite fait de se faire soutirer des informations sans le savoir. Eléonore se demanda si elle devait leur faire confiance. Étaient-ce des amis de Caspian ?  Elle avait l'impression de les connaître, mais impossible de se rappeler ou et quand ni comment ! Elle l'avait sur le bout de la langue !

Son instinct lui souffla de dire qu'elle venait du même monde que les Rois et Reines de l'Ancien temps... mais attendez, comment est-ce qu'elle pouvait savoir ça, d'ailleurs ?  

La jeune fille décida de tenter le tout pour le tout en avouant :

- Le pays d'où je viens est proche de là où vivaient les Reines Lucy, Susan, ainsi que les Rois Peter et Edmund.

À ces mots, le blaireau ouvrit sa gueule, stupéfait, tandis que la violence sur le visage de Trompillon se fana. De toute évidence, leurs Rois et Reines leurs manquaient.

- Comment... dites vous ?

- Je ne voulais pas vous surprendre ou ramener de vieux maux, mais je ne viens pas de Narnia.

- Ça alors ! S'exclama Chasseur de Truffes. Bon à vrai dire, j em'en doutais, vous n'agissez pas comme quelqu'un d'ici. Et avez vous déjà eu contact avec nos Rois et Reines ?

- Heu non, pas du tout... Nous ne vivons pas dans le même pays et vous savez, il y a la barrière de la langue et... et bien je ne les connaissais pas avant d'arriver ici... Enfin, j'en avais vaguement entendu parler, mais... (Bon tais-toi, là, ça suffit, tu t'enfonces!)

- Bien... bien sûr. 

- Eléonore ? Appela une voix.

Ciel, merci, un sauveur. La jeune fille se retourna et reconnut Caspian, qui marchait vers elle à grandes enjambées. Il avait une longue cape foncée qui mettait en valeur son allure, et ses cheveux volaient au vent, lui donnant un air aérien. Oui, oui, aérien. Très volage.

- Oui ? répondit Éléonore.

- Je venais t'annoncer que La réunion s'est achevée rapidement ! Le Seigneur Iwen va rester quelques temps avec nous, vous le connaîtrez mieux au dîner, dit-il pour les trois compères.

- Euuuh, très bien, d'accord. C'est qui encore ce seigneur Iwen ?

- Trompillon, Chasseur de Truffes, bien le bonjour mes amis. Vous êtes conviés au dîner de ce soir naturellement.

- Merci majesté, dirent en s'inclinant respectueusement le nain et le blaireau.

Ils saluèrent d'un signe de tête Eléonore, qui le leur rendit, et Caspian la prit par le bras, et l'amena vers le château. Il la fit monter quelques marches, en lui parlant banalement, mais il ne lui indiqua pas leur destination. Quand enfin ils furent arrivés en haut, ils sortirent et Eléonore comprit qu'ils étaient en haut d'une tour.

Fait étrange. Il ne comptait pas la jeter par dessus bord quand même ? 

Un fait plus étrange encore était qu'ils n'étaient pas seuls. Il y avait un homme, assis entre les rambardes. Alors lui,un coup de vent, et hop, dans le vide...

- Eléonore, je te présente le Seigneur Iwen ! Fit jovialement le Roi. Seigneur ? Je vous présente Éléonore, ma petite protégée. 

Le Seigneur Iwen se retourna. Eléonore en fut choquée, elle connaissait ce visage, elle le connaissait. Qui était-ce déjà... Oh, ça y est, ça lui revenait ! Mais c'était vraiment insensé en revanche... Bon, quitte à passer pour une folle...

- William, Turner ?

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Ne me tuez pas, j'étais obligée de caser Will ici quelque part :D je suis morte vraiment je m'épuise x))
Vous verrez dans le prochain chapitre le pourquoi du comment x)

N'hésitez pas à donner votre avis ou à réagir sur l'histoire, vraiment j'y réponds avec plaisir et c'est motivant !

Je poste plus souvent dans cette période haha j'espère que ça vous convient comme ça moi je pense à autre chose et vous vous voyez distraits par la terrible histoire de Eléonore x)) Je plaisante !

A la prochaine :))

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