14. Philitarus
Au lendemain de ce banquet somptueux (et délicieux), et de la discussion animée avec Caspian jusqu'à très tard dans la nuit, Eléonore se réveilla dans un lit gigantesque, orné de rideaux, de couleur ambre. Elle se souvenait que Caspian lui avait montré cette chambre de par son éloignement aux autres, proférant un calme et une sérénité qui faisait drôlement du bien. Eléonore poussa doucement les rideaux devant son lit et se leva doucement. Actuellement, elle se sentait comme dans un clip musical, ou mieux : comme une princesse délicate et virevoltante, et cela la mit de suite de bonne humeur. Elle marcha pieds nus, vêtue d'une robe de nuit longue et pâle, vers la fenêtre couverte par de grands rideaux opaques. Eléonore ouvrit soudainement les rideaux, faisant d'une part, un bruit crissant, d'autre part une lumière affreusement... lumineuse.
"Putain, c'est pas possible, ce soleil... Il est six heures du matin ou quoi... Quand je me réveille à midi, ce qui est, entre nous, une heure totalement convenable, le soleil tape moins fort."
Eléonore se frotta les yeux et recula vers une partie de la pièce qu'elle appréciait tout particulièrement : l'armoire. Cette armoire n'était pas énorme, mais d'une taille relativement supérieure à celle que l'on pouvait voir habituellement. Elle ouvrit les portes de bois, et en fouilla les quelques robes et vêtements qu'il y avait là. Elle se voyait mal porter une robe, surtout lorsqu'il faudrait attacher le corset, et des millions d'autres fils dans son dos... A grand regret, elle rangea une robe qu'elle trouvait magnifique, et sortit une chemise en lin blanc cassé/crème, ainsi qu'un pantalon de toile marron. Elle s'habilla rapidement, après s'être cachée dans une pièce cachée attenante à la chambre, et s'être débarbouillée le visage. Elle passa devant un miroir et retint un juron :
"Ouloulou, ce pantalon me fait de ces fesses !"
En réalité, si elle pensait qu'en sortant, le monde vivrait sa vie et qu'elle serait limite engueulée pour être descendue aussi tard, il n'en était rien. En dix minutes, à explorer toutes les parties du château, elle n'avait vu que trois domestiques (en réalité elle voulait juste trouver la salle dans laquelle on déjeunait, elle ignorait comment ça se passait) et, au final, elle s'était perdue magistralement. Elle se décida à trouver une ouverture pour sortir et trouver son chemin dès qu'elle serait sortie ; après des recherches infrutucueuses, elle préfera sauter d'une fenêtre pour se repérer plus facilement. Elle se glissa entre deux colonnes qui rendaient la fenêtre plus étroite et sauta. Elle atterit sur ses pieds, fort heureusement, car l'ouverture était à deux mètres grands maximum du sol. Elle n'aurait pas paru très finaude si elle s'était cassée la figure.
- Excusez-moi, l'apostropha une voix tandis qu'elle remettait en place sa chemise, que venez-vous de faire ?
Eléonore se retourna et reconnut le Minotaure qui avait annoncé à Caspian le festin.
- Heuuu, bonjour ?
- Bonjour, salua-t-il. Vous savez, il y a des portes pour sortir du château, vous n'êtes pas pas obligée de passer par les fenêtres.
- Figurez-vous que je ne trouvais pas la sortie, je m'étais même perdue, donc j'imagine que ça ne facilite pas les choses.
- En effet, s'exclama le Minotaure. Au fait, je suis Philiratus. Et vous ?
- Eléonore.
- Je me disais bien qu'elle avait un nom de fleur.
- Hein ?
- Non, rien, fit-il, un peu... gêné ? Décidément, ils avaient l'air tous timbrés ici.
Philiratus l'invita de la main à avancer à ses côtés, et, lorsque la jeune fille le suivit, il lui annonça que Caspian l'attendrait dès qu'il aurait fini son affaire. Cela sous-entendait que la jeune fille devrait être le plus tôt possible proche de Caspian afin de ne pas le déranger dans son emploi du temps si elle venait à être en retard.
- J'espère qu'il ne va pas être en colère, commença la jeune Eléonore.
- Pourquoi serait-il en colère ?
- Parce que disons que pour un premier jour dans un palais où sa Majesté devait peut-être m'indiquer quel serait mon travail ici, j'ai vagabondé dans le château, je me suis perdue, j'ai du faire peur à pas mal de servantes, et je me suis échappée par une fenêtre.
Phil' (ha oui, elle allait l'appeler comme ça désormais) la regarda avec un sourire un peu... croquant ? (Oui, aux dernières nouvelles, c'était un Minotaure, et quand il souriait, il dévoilait des dents blanches et pointues. Très pointues les dents.) Il rit doucement, un peu comme un grand-père riant calmement face aux questions un peu ridicules de ses petits-enfants.
- En effet, ce n'était pas la meilleure des impressions que tu as donné. Surtout que, je ne sais pas si tu as remarqué, mais les femmes importantes sont habillées de belles robes, pour valoriser leur titre.
- Jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas quelqu'un d'important, haussa les épaules Eléonore, sans penser que sa phrase pouvait être interprétée comme une sorte de dévalorisation. Enfin, je dis ça, mais je ne demande pas d'importance ou un titre, reprit-elle très rapidement.
- Ne t'en fais pas, j'avais compris, répliqua-t-il en souriant. Voilà, nous sommes arrivés, conclut-il en montrant d'un signe de tête une grande porte en bois, avec une poignée en forme d'anneau ; sur le dessus, il y avait une sorte de sculpture d'un lion.
Aslan, devina Eléonore.
- Je te conseille d'attendre ici. Notre Roi est en réunion avec ses conseillers.
Sous le regard interrogatif et le froncement de sourcils d'Eléonore, il expliqua, d'un air sage :
- Ils lui indiquent ce qui s'est passé durant son absence, autant au rang social qu'au rang politique et économique. Ils lui parlent de diverses menaces qui peuvent s'être abattues sur Narnia, ou de phénomènes étranges pouvant s'être déroulés par exemple. Les problèmes des habitants ont été référés dans un carnet, les conseillers prennent les problèmes les plus importants et en discutent avec le Roi. Quelques telmarins, non-acceptés par un petit groupe de narniens, continuent, pour certains, à se battre. Et quand ils se battent, ils détruisent. Il faut éviter tout débordement qui pourrait mener au régime dans lequel Miraz, l'oncle de Caspian, régnait. Tu as compris ?
- Bien évidemment, je vois ce que ça représente dans mon pays, répondit en hochant la tête Eléonore.
Un brouhaha et des bruits de chaises poussées, ainsi que des éclats de rire, se firent entendre de l'autre côté de la porte. On comprit alors que le conseil était terminé, et, qu'incessamment sous peu, les portes s'ouvriraient. Eléonore recula, ne voulant guère se prendre une porte, ou une personne dans le crâne.
- Ah ! Philiratus ! Je suis heureux de te revoir, mon ami, fit un homme à la barbe brune, les bras remplis de parchemins, une paire de lunette en demi-lune posée sur son nez fin.
- Seigneur Ezekiel, quel plaisir. J'amène la petiote au Roi, il a dû t'en parler.
- Oui en effet, fit-il en lissant sa barbe et en regardant fixement Eléonore, qui se sentait un tantinet gênée. Bienvenue dans notre pays, Mademoiselle.
- Merci Monsieur, répondit-elle sérieusement en s'inclinant.
- J'espère que tu te sentiras à l'aise parmi nous.
- Je n'en doute pas une seconde, rétorqua-t-elle avec le même ton sérieux, et en faisant un signe de tête.
- Le seigneur Ezekiel gère toute la géographie et les alentours, il nous est d'une aide précieuse, déclara Caspian en sortant de nulle part, pendant que ledit seigneur s'éloignait à grands pas.
- Majesté, fit respectueusement Philiratus en s'inclinant.
Eléonore effectua le même geste, vachement intimidée (heureusement que les minotaures n'entendaient pas ses pensées, elle se serait fait fusiller à coup sûr).
Caspian leur intima de se relever, et sur ce fait Phil' adressa un signe de tête encourageant à Eléonore qui ne comprit ce regard encourageant qu'après que Caspian lui ait annoncé en riant :
- Alors, on s'amuse à grimper comme une petite souris ?
Et merde.
Tout le monde l'avait vu ou quoi, elle était sûre que personne ne l'avait vue pourtant !?
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JE POSTE TARD JE SAIS
Mais le chapitre est bien là alors que dire x))
Comme d'habitude, j'espère qu'il vous aura plu !
A plus !
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