11. Je ne pense pas être prêt
- Tu vas voir, Narnia est une contrée qui te plaira sûrement, s'exclama Yrief lorsque Eléonore passa à côté de lui.
- J'espère, répondît-elle. Je suis toujours un peu stressée lorsque je découvre une région inconnue.
- Il n'y a vraiment aucune raison de t'en faire. Miraz n'est plus, et nous vivons en paix, alors tu peux y vivre tranquille.
Pour toute réponse, Eléonore sourit et partit dans la cabine de Caspian. Elle prit ses affaires entreposées dans un coin, sur le coffre et les glissa dans un sac qu'elle avait trouvé. Quant elle souhaita se retourner pour observer comme à son habitude l'océan, elle vit Caspian qui était déjà accoudé au hublot, l'air pensif, un coude sous son menton. Il ne semblait pas l'avoir vu, ou du moins, ne souhaitait pas lui parler. Tant pis, se dit Eléonore, maintenant qu'il m'a dispensé de révérences et de courbettes, je ne vais pas manquer de les lui casser.
- Vous avez hâte de rentrer chez vous, n'est-ce pas, constata-t-elle. Intérieurement elle constata qu'elle l'avait encore vouvoyé, enfin, dans un moment aussi sérieux, elle ne pouvait pas parler mal. Et puis, elle n'arrivait pas à le tutoyer, c'était encore trop étrange.
- J'ai hâte de retrouver mes proches et la vie que je menais avant, dit Caspian, toujours face à la fenêtre. Tu sais Eléonore, quand tu pars des mois, et que tu ne reviens qu'après tout ce temps, tu as peur d'avoir raté plein de choses.
- Comme l'évolution de son fils ?
- Quel fils ? Fit-il en se retournant, surpris.
- J'en sais rien moi, un fils que vous auriez eu avec votre copine, ou votre meuf. Fin, avec votre conjointe, votre femme, la Reine quoi ! (Génial Eléonore, toujours aussi polie et délicate, à ce qu'on voit... Déplorable.)
- Je n'ai pas de fils et encore moins de femme, rétorqua-t-il.
- Ne croyez-vous pas qu'il serait temps de vous trouver une femme ? Vous n'allez pas être Roi toute votre vie, un jour viendra où votre fils, héritier légitime prendra la relève. Et puis, qu'en est-il si vous mourrez au cours d'une bataille ? Ne craignez-vous pas que après votre mort, une sombre politique et de terreur se mette en place, déclara Eléonore en venant s'accouder aux côtés de Caspian (qui lui laissa une place, évidemment), mais si tu meurs avant, Caspian, qui prendra la relève ?
- Je ne pense pas être prêt, et puis je n'ai pas le temps de chercher une femme, j'ai un peuple à m'occuper !
- Appliquez le contraire de ce que vous pensez. Ce n'est pas urgent, mais je pense que vous préférez que ce soit quelqu'un de votre famille qui soit sur le trône et pas un oppresseur.
- Je pourrais te retourner la question, se défendit le Roi, n'as-tu pas un homme qui t'attend ?
- Il semblerait que non. En réalité, soupira Eléonore en essayant d'ironiser, j'en ai plutôt rien à faire, c'et plus de contraintes que de bonheur. Ce serait trop compliqué, alors je préfère n'aimer personne.
- Comment ? Tu oses me dire que je devrais me marier alors que tu n'as personne ?
- Je suis sûrement envoyée ici pour le découvrir, sourit énigmatiquement la jeune fille. Pour en revenir à ce que tu disais, je peux comprendre ce sentiment. Mais je pense que personne ne t'aura oublié. Tu as fait de grandes choses pour le pays. Et les peuples alentours. Il ne se sera pas passé grand chose pendant ton absence.
- Je l'espère.
Eléonore regarda Caspian, qui se retourna aussi. Comme ils n'allaient pas se fixer pendant des siècles, le Roi sourit, faisant doucement rire sa compagne de voyage et elle quitta la fenêtre afin d'aller se poser devant le miroir, sous l'œil bienveillant de Caspian.
(une idée du sourire de Caspian)
Eléonore soupira en observant son corps. Même arrivée ici, lorsqu'elle y pensait, elle n'appréciait toujours pas son corps et n'était pas en harmonie avec lui. Elle trouvait ses jambes trop épaisses et disproportionnées. Elle ne comprenait pas pourquoi elle faisait une telle fixette dessus. Elle pourrait laisser tomber, mais non. Dans son monde, la société avait créé des idéaux avec des corps et codes à respecter. Malgré elle, elle avait été emmené dans un de ces codes, à savoir la minceur des jambes. Mais justement, ici, dans ce nouveau monde, les idéaux devaient être différents. Et peut être qu'ici, elle apprendrait à s'aimer.
Si, devant le miroir Eléonore ne se trouvait aussi fine qu'elle le voudrait, Caspian, de loin, l'observait et pensait que vraiment, il fallait qu'elle se nourrisse plus. Elle avait des fines hanches, qui ressortaient un peu lorsqu'elle était allongée. Il n'avait pas souvent vu ça à Narnia. De toute manière lorsqu'ils débarqueraient, un buffet sera forcément organisé et les plats seront plus copieux et délicieux les uns que les autres.
- Majesté, s'écria Rachacky en tambourinant contre la porte. Nous arrivons ! Nous sommes arrivés à Cair Paravel !
Eléonore, qui s'était retournée à l'arrivée du faune, n'eut pas le temps de voir la réaction du Roi qu'il s'était déjà précipité dehors en bousculant presque le pauvre faune. Celui-ci regarda Eléonore avec un regard quasiment accusateur, et celle-ci, ayant compris le message, lui rétorqua "J'ai rien fait du tout ! Pour une fois !"
Le faune eut l'air de la croire, et partit. Eléonore soupira. Elle commençait à en avoir marre des gens qui ne la prenaient pas au sérieux.
" Il y a forcément une explication.. même deux ! Je suis blonde, et je suis arrivée en jogging, ça veut tout dire."
Elle soupira une nouvelle fois et sortit de la cabine de Caspian afin de se rendre sur le pont afin de découvrir ce nouveau paysage.
Quand elle arrive, presque en courant, quelques regards se tournèrent vers elle. Elle les regarda tous mal, un par un, ne comprenant pas ce qu'ils lui reprochaient. Ça suffisait à un moment ! Merde !
Elle essaya de trouver Caspian parmi tout ce beau monde, et n'y arriva pas, alors elle monta à la barre et fut ravie de le trouver là où elle se mettait d'habitude. Étant donné son effort sportif extraordinaire, elle respira fort, essayant de se redonner de l'oxygène.
Caspian avait l'air perdu. Sa main droite bougeait lentement, son regard allait de droite, légèrement à gauche.
La respiration de buffle égorgé d'Eléonore poussa le beau Roi à se retourner.
Il lui adressa un sourire fermé, et Eléonore comprit qu'il ne voulait pas parler. Ne souhaitant pas le déranger, elle avança, pressa lentement sa main sur son épaule, lui montrant son soutien. Elle fut surprise de voir que Caspian posa sa main sur la sienne, en la pressant, signe qu'il la remerciait. Eléonore partit ensuite réunir ses quelques affaires, puis, accompagnée de son petit sac, retourna une énième fois sur le pont. Caspian n'avait pas bougé, c'était un fait. Mais les hommes devenaient nerveux, stressés, excités, perdus, et Eléonore comprenait bien tout cela. Ils longèrent Cair Paravel et s'apprêtaient à jeter l'ancre lorsque Caspian entra en trombe dans la cabine du Capitaine, où Drignan était. Quelques hommes et faunes, ainsi que Tavros furent curieux, mais préférèrent ne pas s'avancer par simple sécurité. Quant Caspian ressortit, son teint était livide, et on ne pouvait dire mieux du Capitaine Drignan. Les deux hommes, ayant attiré une grande foule de marins, appelèrent ceux qui restaient en faisant sonner une cloche.
- Mes amis, commença Drignan, compte fait des évènements récents, nous...
- Nous ne nous arrêterons pas à Cair Paravel, nous irons directement au château. Après être installé, nous débuterons une marche à Cair Paravel.
- Pourquoi ça ? s'exclama un marin.
- Parce que ce qui est arrivé aux Rois et Reines de l'ancien temps pourraient très bien nous être arrivé aussi. En notre absence, un peuple pourrait très bien avoir détruit Narnia, et mieux vaut rentrer au château que se promener dans les bois, que nous ne reconnaitrions pas, répondit Caspian, l'air sombre.
Certains acquiescèrent en silence, comprenant la décision de leur Roi. D'autres maugréèrent un peu, mais leur avis n'était pas demandé. Eléonore resta silencieuse, ne sachant pas trop quoi dire. Et puis, elle n'allait pas contester les ordres, elle ne voulait pas se faire charcuter.
- Nous accosterons dans la soirée. Vous pourrez profiter de la soirée pour retrouver vos proches, demain, nous aurons un conseil, je vous demande donc de ne point vous éloigner. Merci à tous, conclut Caspian.
Suite à cela, il scruta longuement l'équipage, remerciant intérieurement les faunes pour leur habileté, et leur loyauté, ainsi que les Minotaures, pour leur force et leur hargne. Son regard se posa par hasard sur Eléonore à laquelle il sourit. Celle-ci, en retour, hocha la tête, afin de lui faire comprendre que ce qu'il faisait était juste et normal.
Il était prêt. C'était sûr, ça se voyait.
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Bon les gars j'avoue j'ai deconné ça fait depuis le 30 avril 😭 on est le 24 août et je poste maintenant.. incapable de tenir un rythme...
Sinon comment ça va vous ? Prêts à rentrer en cours ? Moi pas 😂😭 je veux retourner au lycée xD
Sinon je vais essayer de m'organiser cette année pour poster régulièrement lol (oui j'avais dit que cette histoire se postait le lundi et oui nous sommes samedi x) j'ai honte x)
J'espère quand même que ça vous a plu :D je reviens vers la rentrée pour faire un update de rentrée et d'organisation.
A plus !😛
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