Chambre de Ash, QG,

— Y s'passe que j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, tu veux laquelle en premier ? répond Snake.

— La mauvaise, affirme Ash qui s'assied au bord du lit.

— J'ai dû taser ton ex, sourit Snake. Deux fois, alors elle va être de mauvais poil, quand elle se réveillera, précise-t-il.

Court silence.

— Putain, j'suis pas sûr de vouloir connaître la bonne nouvelle, Snake, qu'est-ce t'as foutu ? s'inquiète Ash, sans être certain de comprendre la situation.

— J'ai planifié et orchestré son enlèvement pour te permettre de parler avec elle, ça fait partie de la thérapie non, « demander pardon »... Alors, elle t'attend chez toi... si t'as du bol, elle sera encore dans les vapes quand t'arriveras, sinon elle sera vénère.

— Putain, Snake, t'es un grand malade, déclare Ash en se levant pour enfiler ses fringues.

— Tu m'remercieras plus tard, conclut Snake avant de tourner les talons.

Ash s'habille à la hâte, puis il sort de sa piaule et dévale les escaliers en courant avant d'enfourcher sa bécane pour foncer chez lui.

Quand il arrive, il n'y a pas de lumière provenant de la maison, mais il y a un fourgon garé dans l'allée du garage.

« Pourvu qu'ce soit juste une putain de mauvaise blague ! » espère-t-il en mettant sa moto sur béquille.

Ash franchit le seuil et allume, Vic et James arrivent du couloir pour jeter un œil :

— Putain, c'est pas vrai ! s'inquiète Ash en voyant l'état de leur tronche.

— On l'a attachée dans ta chambre d'ami, affirme Vic en le rejoignant.

— Heureusement qu'on avait déjà tout démonté, ajoute James une mèche dans chaque narine pour empêcher le saignement.

— On t'laissera remonter le mobilier, en revanche, intervient Mat qui arrive avec des griffures au visage.

— Nom de Dieu, souffle Ash. Vous êtes tous dans c'coup tordu ?

— Ouais, ben, nous remercie pas, clame Crow. On en a chié durant l'trajet, Snake a dû la taser une deuxième fois, affirme-t-il.

— Vous l'avez chopée où ? demande Ash qui se rend compte qu'il fait traîner les choses.

— Devant l'église du Padre, répond Mat. Mais c'est pas l'plus important, ajoute-t-il. Allez, nous, on s'casse... On en a assez pris plein la gueule pour ce soir, soupire-t-il en lui jetant une petite clé.

« Avec elle, fallait vous y attendre » pense-t-il en les voyant sortir.

Les lieutenants et le VP quittent sa maison, laissant Ash seul dans l'entrée. Il entend le fourgon démarrer et c'est ce qui le force à réagir.

Il va lentement vers la chambre d'ami, jette un œil à son bureau où ils ont entassé le mobilier. « Putain, de bordel de merde ! » marmonne-t-il avant d'ouvrir la porte.

Magda est attachée à une chaise, elle ne voit rien avec le sac qu'ils lui ont laissé sur la tête, mais au vu de son corps crispé, il sait qu'elle est folle de rage.

Ash entre et ferme derrière lui, quand elle tire sur les menottes pour tenter de se libérer, il prend conscience qu'il a toujours sur lui le parfum de la brebis qu'il a baisé un peu plus tôt.

« C'est totalement insensé ! » se dit-il.

« Dis quelque chose, idiot ! » se fustige-t-il quand elle s'agite sur sa chaise alors qu'il approche en silence.

— Tout va bien, soupire-t-il quand il lui retire le sac, puis le bâillon qu'ils lui ont mis.

— Détache-moi tout de suite, ordonne-t-elle. Ou j'te préviens que j'vais tous vous péter un os avant de sortir d'ici ! le menace-t-elle.

— Il n'y a qu'toi et moi, réplique-t-il en allant chercher la chaise qu'ils ont laissée dans un coin de la pièce.

— Où on est ? feule-t-elle en tirant sur les menottes qui lui serrent les poignets.

— T'es chez moi, répond Ash en s'asseyant en face d'elle. C'est ma chambre pour les invités, précise-t-il.

— J'aurais deux, trois critiques à faire sur ton hospitalité, feule-t-elle. Mais avant j'insiste... DÉTACHE-MOI ! martèle-t-elle de fureur.

Ash soutient son regard froid et il a l'impression de revoir la pute SM qu'il a rencontrée, il y a un peu plus de quatorze mois. Son cœur se serre de la savoir déterminée à vivre sans lui... délestée volontairement de l'amour qu'elle avait pour lui.

— T'es pas prisonnière, affirme-t-il en s'adossant à sa chaise. Mais puisque Snake...

— C'est lui qui m'a tasée, j'parie, le coupe-t-elle en plissant le regard de haine.

— Oui, enfin... j'étais pas au courant de c'qu'il avait prévu de faire, affirme-t-il. Mais, je serais vraiment con de n'pas profiter de l'occase pour te parler.

— Va t'faire foutre, s'indigne-t-elle. J'parlerai pas avec toi dans ces conditions... j'suis menottée à une putain de chaise, connard ! feule-t-elle.