Chapitre 24
Aéroport, du côté de Ash,
Le Devil Dog a fait une razzia dans le distributeur de friandises, il entame sa troisième barre de chocolat quand son regard est attiré par une silhouette qu'il reconnaîtrait entre mille.
« J'ressens plus rien pour elle, alors pourquoi j'irai lui parler ? » se questionne-t-il en la regardant fouiller dans son sac.
« J'crois pas à ces conneries d'êtres destinés ! » s'insurge-t-il tout en ayant envie de la rejoindre.
« Putain, même le Déchu a dit que y'avait rien à faire, alors pourquoi ? » pense-t-il en avançant vers elle.
Du côté de Magda,
Son sac de voyage en bandoulière, que Liam lui avait apporté à l'hôpital, Magda s'agace de ne pas trouver sa carte de crédit.
— T'as vraiment la phobie des hostos ou t'as une meilleure raison d'avoir fait faux bond à Liam ? lui lance une voix familière.
— C'est pas tes oignons, grogne-t-elle en sortant sa carte bancaire.
— T'as pas l'air en état de voyager, insiste-t-il en se plantant à côté d'elle.
— Tant que j'ai pas à piloter l'avion, tout ira bien, réplique-t-elle en le dévisageant. Mais ça te va bien de critiquer, tu t'es regardé dans un miroir dernièrement ? demande-t-elle.
— Ouais, ben, j'vais pas voyager clandestinement cette fois, répond-il pour dévier la conversation. Tu vas où ? ajoute-t-il alors qu'elle l'ignore à nouveau.
— J'espère prendre un vol direct pour Providence ou le premier avion qui m'en rapprochera le plus vite possible, explique-t-elle en lisant les destinations au tableau d'affichage.
— Ben, on va au même endroit, réalise-t-il. T'as de quoi payer ou j'nous prends deux places ? ajoute-t-il.
Magda le dévisage en fronçant les sourcils :
— J'sais que j'devrais éprouver de la colère contre le traître que tu es, mais même ça... soupire-t-elle consciente qu'elle ne ressent vraiment plus rien pour lui.
— Ok, soupire-t-il tout en faisant le lien entre elle et l'ange, Caliel.
— Nan, Ash, j'veux pas de ton fric, alors fous-moi la paix, clame-t-elle par raisonnement.
— Réfléchis mieux qu'ça, grogne-t-il. Si t'es là sans les autres Chasseurs c'est pour une bonne raison, répond-il. J'ai pas besoin de savoir c'que c'est, mais c'que je sais, c'est que t'es pas en état de voyager seule, Magda. Et te connaissant, tu dois pas avoir assez de fric pour te payer une place, sourit-il.
— Shinji est mort, tu vas aller parler de mes faits et gestes à qui cette fois ? demande-t-elle en croisant les bras sur la poitrine. Lucifer ? Ah non, lui il est retourné en Enfer la queue entre les jambes, ironise-t-elle.
Ash soupire et crispe les mâchoires, au lieu de répliquer il s'éloigne et va faire la queue vers le guichet, mais la Chasseuse sait qu'il vaut mieux pour Liam qu'elle accepte l'aide offerte :
— C'est d'accord, lui lance-t-elle. J'veux bien que tu me prennes une place, ajoute-t-elle en le rejoignant.
Quelques minutes plus tard, billet en main,
— On a deux heures à tuer avant d'embarquer, tu veux manger un morceau ? lui propose-t-il.
— Si c'est toi qui payes, accepte-t-elle.
Ash soupire et lui fait signe de le suivre.
Attablés avec leur sandwich, Ash place ses mains sous la table pour cacher ses nouveaux tremblements.
— Alors, qu'est-ce que tu vas faire à Providence ? lui demande-t-il.
— Pourquoi ça t'intéresse ? répond-elle méfiante.
— Parce qu'on a l'air de deux cons assis l'un en face de l'autre sans rien s'dire, affirme-t-il.
— T'es pas un Chasseur, ça te concerne pas, objecte-t-elle.
— Comme tu veux, soupire-t-il.
Court silence, Ash tourne la tête en direction de la grande allée et observe les badauds.
— Pourquoi tu trembles comme ça ? lui demande-t-elle.
— J'suis en manque, avoue-t-il.
— Alcool ou...
— Coke !
— T'es tombé bien bas, affirme-t-elle.
— Ça doit t'faire plaisir, réplique-t-il.
— Ça devrait, mais ça m'fait rien, avoue-t-elle en le regardant droit dans les yeux.
Ash éprouve un léger mélange de regret et de culpabilité, le tout est acidulé d'une pointe de douleur face à la froideur de ses yeux hazel.
— Pourquoi tu m'regardes comme ça ? s'agace-t-elle.
— T'as pas l'air bien, affirme-t-il.
— J'irai mieux quand j'aurai retrouvé ma grâce, affirme-t-elle d'un haussement d'épaules.
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