Chapitre 45

Fairbanks, lundi 22 mai, 16 heures,

Regroupés dans la chambre de Liam et Malcolm, les Chasseurs ont fait le point sur leur mission respective :

— Mais il n'était pas agressif, ni hostile ? demande Gilles, étonné.

— Il était plutôt serein, admet Malcolm.

— Un peu blasé, ajoute Liam.

— Il a dit pourquoi il ne donnerait pas la bague ? s'inquiète Katlyne.

— Nan, souffle Liam. Et quand vous avez fouillé la maison, vous n'avez rien vu d'étrange ? demande-t-il à Gilles.

— Encore faut-il savoir quoi chercher, soupire Paul.

— Non, rien, ajoute Gilles. La maison est celle d'un vieux célibataire ordonné, clame-t-il.

— Quel intérêt de rester en vie aussi longtemps, si c'est pour ne pas en profiter ? lance Aron.

— J'pense qu'il savoure le fait que les deux autres camps doivent s'opposer encore et encore, suppose Liam.

— Y'avait une photo de mariage sur sa table de chevet, affirme Gilles.

— Ah bon ? s'étonne Malcolm.

— Oui, ça datait au moins des années vingt, mais c'était bien lui l'heureux époux, explique Gilles.

— Ça nous apprend quoi ? balance Zack qui se met à marcher un peu.

— Peut-être qu'il y a d'autres Nao, s'affole Katlyne.

— Ça m'étonnerait, avoue Liam. Mais faut qu'on creuse le plus loin possible dans sa vie !

— On ne connaît que cette identité-là, objecte Paul. Nous n'arriverons pas à remonter au-delà, parce qu'il a dû déménager sans cesse et changer de nom à maintes reprises au fil du temps.

— De toute façon, soupire Lorie. On doit surtout se décider sur la suite à donner à notre mission !

— On y va et on le tue, ajoute Gilles. Et après ? Comment retrouver la bague ?

— On le capture et on le torture ? propose Elliot.

— Parce que tu crois qu'il va rester chez lui à nous attendre, se moque Zack. Il a dû foutre le camp dès qu'ils ont été loin.

— Il ne quittera pas la ville, objecte Liam.

— Comment tu peux affirmer ça ? s'étonne Lorie.

— Il s'attend à prochaine rencontre moins cordiale, précise Malcolm.

— C'était un test ? s'interroge Zack.

— L'évaluation de nos forces et capacités, ça serait logique, admet Paul.

— On a perdu l'avantage de l'effet de surprise, clame Aron.

— On était tous d'accord d'attendre encore, objecte Katlyne.

— Sauf Liam, enchérit Elliot.

— Paul et Gilles vont aller lui parler, ordonne Liam. Demain, sans arme, en public ! précise-t-il.

— Pour lui dire quoi ? demande Paul.

— En tant qu'Hommes de Lettres ce n'est pas l'envie qui vous manque de l'interroger à défaut de le disséquer, réplique Liam.

— Je satisfais ma curiosité et après ? approuve Paul.

— Malcolm et moi retournerons chez lui pendant ce temps, affirme Liam.

— Pour y chercher quoi ? demande l'intéressé.

— Je sais pas, avoue Liam. J'veux juste fouiller personnellement dans la vie du bonhomme, sourit-il.

— Et après ? insiste Lorie.

— Après on le capture dans le même piège qui nous a servis à piéger l'ange de la mort et on le menace de faire venir un ange, explique Liam. Il ne veut pas retourner à la Cité d'Argent, il tient à sa vie tranquille sur Terre, donc tentons ça. On le tuera en dernier recours !


https://youtu.be/Z1l99ubswq8

Du côté de Magda et Ash, mardi 23 mai, 19 h 25,

La chanson Times like These de FFDP provient de l'ordi de Ash, qui est assis sur son lit en short de sport et t-shirt à lire ses mails, quand Magda, sort de la salle de bains de la chambre double qu'ils partagent.

En débardeur et short, son linge enroulé autour des cheveux, elle va s'installer sur le petit canapé pour mater la télé, parce qu'elle a trop mal pour sortir et qu'il tombe un véritable déluge dehors.

— Si t'avais attendu que je sois en place, grogne Ash, concentré sur les infos qu'il lit.

— Si j'avais attendu, il aurait foutu l'camp, réplique Magda qui zappe pour trouver une chaîne acceptable.

— T'en fais qu'à ta tête, soupire-t-il.

— Ah non, tu vas pas devenir aussi rabat-joie que Liam, se plaint-elle.

— J'prends ça comme un compliment, sourit-il. Allez, montre-moi ça ! insiste-t-il en allant s'asseoir à côté d'elle.

— Pas question, clame-t-elle. T'es un infirmier à deux balles, comme hier soir, j'aurai encore plus mal après ton intervention !

— Joue pas les p'tites natures, ça t'va pas, sourit-il. En plus, si t'aimes la baise hard, tu devrais aimer ça ! s'esclaffe-t-il.

— Pffff, se désole-t-elle. Faut quand même pas tout mélanger, ça n'a rien à voir, d'accord !

— Allez, Miss Maboule, laisse-moi voir, insiste-t-il. J'vais insister, alors abrège nos souffrances à tous les deux... s'il te plaît, ajoute-t-il.

— Tu regardes, mais tu touches pas, soupire-t-elle, résignée.

Elle se tourne et fait glisser les fines bretelles de son débardeur pour lui montrer l'hématome de son dos.

— Alors ? demande-t-elle.

— J'sais pas quoi dire, soupire Ash. Si ce n'est que c'est plus foncé qu'hier soir !

— Ben, oui, l'hématome change de couleur, c'est normal, se moque-t-elle.

— J'vais te remettre de la crème, affirme-t-il en se levant pour aller chercher le tube à la salle de bains.

Il revient et constate qu'elle n'a pas changé de position, résignée à son sort, elle mate encore une redif d'Ink Master.

— Des nouvelles de la fine équipe ? demande-t-il en se préparant.

— Non, aïe, touche pas ! se plaint-elle alors qu'il l'a à peine effleurée.

— Comment tu faisais quand tu bossais seule ? lui demande-t-il en veillant à appliquer le baume doucement.

— J'travaillais plus intelligemment, j'me faisais moins mal, marmonne-t-elle.

— Ouais, enfin, j't'ai quand même mis une balle y'a pas si longtemps, soupire-t-il.

— Ton seul exploit, grogne-t-elle de douleur.

— J'en ai eu plus d'un depuis qu'on s'connaît, affirme-t-il en affichant un sourire un coin.

— Efface ce sourire, ordonne-t-elle sans le voir.

— Rabat-joie, s'amuse-t-il en la massant.

— Brute épaisse, soupire-t-elle en grimaçant de douleur.

— On sort manger après ? demande Ash.

— Ça ne me dit rien, marmonne-t-elle.

— J'vais nous chercher quelques trucs, propose-t-il toujours appliqué à la masser.

— On s'fait livrer, affirme-t-elle.

— Ça marche, on commande quoi ? lance-t-il en se levant pour aller se laver les mains.

— Chinois ? propose-t-elle en remettant ses bretelles.

— Ça roule, accepte-t-il quand il revient pour prendre son portable.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top