Chapitre 7
Le réveil sonne. Je regrette de ne pas pouvoir lui tirer dessus alors je fais ce que je veux pour l'éteindre de ma main. Ce qui veut dire, dans mon jargon : l'envoyer valser contre le mur d'en face. Je l'ai lancé tellement fort que le mur s'est creusé à l'endroit de l'impact. Je n'ai toujours pas appris à contrôler ma force, en quarante ans. C'est génial !
_ C'était quoi ?, se réveille Kara en sursaut.
Elle me surplombe depuis le lit. Moi, j'ai dormi par terre car ils n'avaient pas prévu que la « seconde en chef » de Tobias s'incruste au pot de départ.
_ Le réveil a foncé contre le mur pour l'embrasser. Le cœur a ses raisons.
Kara me regarde et fait une moue amusée.
_ Tu dois reprendre ton cachet, me dit-elle. T'es redevenue toi-même.
Je pivote sur le côté et chope dans le coin la boîte qui contient les pilules vertes de Berty. J'en avale une et me redresse pour m'adosser contre le mur. Au bout de quelques secondes, les picotements s'estompent et Kara me fait un signe de tête pour me dire que je repris ma couverture.
Elle se lève et me laisse seule, tandis qu'elle se dirige à la salle de bain.
Je repense à ce que Kara m'a dit hier avant de parler du plan pour m'infiltrer dans le vaisseau.
Élise avait une rampe de lancement. Elle avait une putain de rampe de lancement ! J'ai passé près de vingt ans à la traquer dans tout le nord et je n'ai pas été assez attentive pour remarquer une rampe de deux-cents mètres de haut allant jusque dans les nuages !
Je me hais. Je me hais. Je me hais. Je me hais.
Mais Kara pense qu'elle était dans le sol, camouflée par une trappe la recouvrant ou dans la crevasse d'un canyon.
Elle n'avait pas à la camoufler, plus personne n'est allée dans le Nord depuis au moins une centaine d'années ! Alors à part peut-être des Hazes non modifiés, des empâleurs ou des Arbis, je vois pas qui aurait été la voir en disant : « votre rampe bouche la vue depuis ma maison ! Coupez-la ! ». Non, personne ne l'aurait signalé. Et même si quelqu'un l'avait fait, Élise ou Clark aurait très bien pu éliminer cette personne avant même qu'elle ait fini sa phrase.
Les chiffres sur le réveil sont encore lumineux. L'amour est plus fort que tout, on dirait.
4h12. Kara ne devrait plus tarder. Et quand on parle du loup !
_ Tiens, heureusement, notre taupe n'a pas eu trop de mal à le cacher.
Elle me tend un sac blanc presque mat. Au travers, je peux voir des vêtements noirs et un masque. Une phrase est écrite dessus, en blanc très net : « propriété de la milice ».
La guerre est finit. Ils devraient changer de nom !
Je l'ouvre et sors tout l'attirail.
_ Ça, c'est l'équipement que tu auras à mettre lorsque on aura décollé. Garde-le avec toi.
Je glisse le paquet dans mon sac à dos, entre mon neuf millimètre et mon Wheelock.
_ Pourquoi on a besoin d'un masque?
Je l'extirpe du paquet et le regarde, j'apprends à le connaître. Le masque représente le visage d'un homme dont les traits et les mimiques sont grossièrement exagéré. Il me ferait peur si je ne savais pas que ça m'aiderait à survivre. Le masque est mon ami !
_ L'air d'Atorn et l'air de la Terre sont très différents. Les masques nous protègent des bactéries dues à la quatrième guerre mondiale qu'il y a eu là-bas.
_ Pourquoi? Ils ont fait quoi pour pourrir l'air comme ça?
_ Ils se sont envoyés des bombes nucléaires. D'après Berty, elles étaient quatre à cinq fois plus puissantes que le Pluratium. Et les proportions étaient dix fois plus importantes que celle qui a frappé Laina, il y a vingt ans.
Ils blaguent pas les Terriens, dis-moi !
_ Les effluves des toxines pourraient avoir des conséquences néfastes sur nous. Maladies, problèmes cardiaques,...
_ Une deuxième tête qui te pousse !, ris-je.
Kara me regarde comme si j'avais dis la pire horreur du monde.
_ Ce n'est pas drôle, c'est déjà arrivé.
Elle me fixe d'un mauvais œil en rangeant ses affaires dans son sac.
Ok, vaut mieux pas que je blague par rapport à ça, alors. Sinon, je vais me porter la poisse toute seule.
_ Il se fait appeler Two Face.
Je relève la tête vers elle.
_ Je te demande pardon ?, murmuré-je.
_ Oui, Two Face, d'après un personnage de fiction que les terriens aimaient bien, avant. Même si ça fait trois siècles, ils continuent de croire en ces conneries. Il fait partie du groupe que nous allons rejoindre à Londres. Ce sont nos contacts.
Je rigole plus du tout, là. Je range le masque et mets mon sac sur mes épaules.
_ Prête ?, me demande Kara en ajustant les bretelles de son sac à dos.
Ma tête bouge toute seule et nous sortons de la pièce.
*
A l'angle du couloir, Kara accélère le pas. Je fais de même, bien que je dois marcher plus vite qu'elle pour rester à sa hauteur, vu qu'elle est plus grande que moi. Ouais, j'ai des jambes bioniques mais Kara me devance toujours, en tout. Heureusement que le comprimé les cache, même si je sens toujours les rouages de ce cher Water tourner comme le faisaient mes os.
Nous descendons les escaliers et continuons de prendre plusieurs couloirs. J'ai finis par me perdre, au bout d'un moment. Jusqu'à ce qu'on atteigne les salles de contrôles et le hangar où la navette se trouve. Il n'y a pas grand monde sauf deux personnes. L'une nous fait un signe de tête - la taupe de la Garde, l'autre lit une feuille noircies de mots.
Nous marchons vers la navette et nous entrons à l'intérieur. La taupe nous rejoint et salue Kara. Quand il se tourne vers moi, son regard est plein de respect et d'admiration.
_ Madame Odi-
_ Fermez-la, bon sang !, dis-je avec énergie puis d'une voix fluette, je suis Bera.
Kara lui donne une tape derrière le crâne et sa tête rentre instinctivement dans ses épaules.
_ Xavier, les bonnes manières !
_ Pardon, maman.
MAMAN ???
Je regarde Kara puis la taupe, et là, ça me frappe. Les yeux, les cheveux, le même nez droit. Seulement la couleur de sa peau, sa bouche et la forme du visage diffèrent de Kara. Mais sinon, il ressemble physiquement en tout point à elle. Grand, longiligne, pommettes saillantes, musclé et sec.
J'ai du mal à imaginer Kara avec un homme. Et surtout avec un gosse !
Elle remarque mon regard totalement déstabilisé et hausse les épaules.
_ Je ne fais pas que la paperasse, au village. Tu croyais quoi, toi?
Xavier, le FILS de KARA - décidément je ne m'en remets pas! -, nous entraîne vers le fond du vaisseau. Il est tout en longueur immense et remplis à moitié avec les provisions pour le voyage d'aller et de retour. Xavier, toujours le FILS de KARA, m'emmène dans une pièce minuscule s'apparentant à un placard à balai.
On encercle la porte et je sens les regards appuyés de Kara et Xavier.
_ Je vais rester là-dedans pendant tout le voyage ?, demandé-je en pointant la cage à poule qui va me servir de cachette.
_ Jusqu'à ce que le vaisseau soit stabilisé. Ensuite, je viendrai te chercher pour que tu vienne profiter du spectacle avec nous, me rassure Kara.
Xavier ouvre la porte et me montre l'intérieur. Un siège, reproduction fidèle des fauteuils à lavant du vaisseau, est de profil, dans le même sens que les autres du vaisseau. Pleins de sangles y sont attachés.
_ Je vais vous aider à vous installer.
_ Attendez, je vais devoir rester assise et coincée là pendant quatre heures avant de pouvoir sentir le vaisseau bouger ?
_ Oui. Après, tu pourras gambader comme un petit animal libre.
Je pointe un doigt tendu vers Kara.
_ Je te remercie mais t'aurais pu quand même pu faire mieux !
_ Mais de rien !
J'enlève mon sac à dos et le donne à Xavier pour qu'il le mette sous le siège. Pendant qu'il prépare mon fauteuil, je me tourne vers Kara et l'éloigne des petites oreilles de la taupe.
_ Sérieux, c'est ton fils ?
Kara parait ennuyée mais pas moi. Je n'ai jamais été aussi intéressée depuis un sacré bout de temps !
_ Oui, c'est mon fils. Et alors ?
_ Il a prêté serment ?
_ Bien sûr que oui ! Pour qui me prends-tu ?, s'exclame-t-elle en croisant les bras.
Je lui fais signe de se taire.
_ Qui est le père ?
_ Tu ne le connais pas.
Je la regarde suspicieuse.
_ C'est Tobias ?
_ MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE ?
_ J'en sais rien, moi ! J'étais partie pour chercher ma mère et je ne vous ai pas vu pendant plusieurs années !
_ Ce n'est pas Tobias ! Tu ne le connais vraiment pas !
_ Mais aller, fais pas ta rabat-joie, dis-moi qui c'est !
Kara soupire et me fixe d'un mauvais air. Moi, je trépigne d'impatience.
_ Il vient des îles du Sud. Il traversait la zone pour trouver des objets de valeurs pour une collection qu'il entretient.
_ Et il t'a trouvé, toi !
_ Oui, mais il est reparti aussi sec quand il a su que j'étais enceinte. D'après ce que j'ai entendu, il a une femme au Sud. Charlotte, elle s'appellerait. Alors j'ai coupé les ponts et il est reparti. Je n'ai plus jamais entendu parler de lui, depuis.
Je fixe Xavier d'un œil compréhensif. Je sais ce qu'il a vécu. J'ai eu la même histoire avec ma mère. Je comprends mieux pourquoi il m'a regardé de la sorte quand on est arrivé dans le vaisseau.
_ Il a tenté de le retrouver ?
_ Il l'a retrouvé. Mais il s'est fait rembarré comme pas possible. Son père a finit avec le bras cassé et deux dents en moins.
_ Là, je vois bien ta part en lui.
_ Mais tais-toi sur ça. Il n'aime pas parler de lui alors laisse-le tranquille.
_ Oui, réponds-je avec le plus de sérieux possible.
Elle le remarque et me fait un signe de remerciement. Elle tente de retourner auprès de lui mais je la retiens du bras.
_ J'aurais besoin de ton aide, encore une fois. Mais ce n'est vraiment rien par rapport à ce qui a déjà été fait.
_ Dis-moi.
Je prends une grande inspiration et les mots sortent tous seuls.
_ Vera va venir dire au revoir à Tania et Noah de la part de leur père, puisqu'il ne peut pas venir. Tu lui diras, à elle, que s'il arrive un truc à Kasey, je la tiendrai pour personnellement responsable. Dis-lui qu'elle a intérêt à prendre soin de lui en l'absence des enfants parce qu'il en aura besoin plus que jamais. Il va être inquiet tout le temps alors tu lui dis bien qu'elle fera tout pour lui rendre la vie la plus simple possible. Parce que, dans le cas contraire, je viendrai lui botter le cul personnellement à coup de jambes de fer. Tu pourras lui dire ça pour moi?
_ Au mot près, me rassure Kara en souriant légèrement.
Je lui fais un signe de tête et m'avance vers Xavier.
_ Tu es toujours amoureuse de lui.
Mes jambes factices, comme mes jambes d'acier en-dessous, arrête de me faire avancer. Je tourne la tête sur le côté pour continuer d'écouter Kara, le sang bouillonnant à l'intérieur de mes veines.
_ Tu l'aimes toujours autant.
_ Ç'a n'a jamais cessé.
_ Ce n'était pas une question.
Je me tourne pour la regarder. Dans ses yeux, je lis la compréhension mais aussi le regret et la désapprobation. Ce que j'ai fais, partir pendant longtemps dans le Nord pour trouver ma mère, ça nous a détruit, Kasey et moi. Mes yeux vagabondent sur les caisses, fuyant la réalité dans les ceux de Kara.
_ Il est heureux avec Vera, maintenant. Il n'est plus en danger. Il ne souffre plus à cause de moi.
_ Qu'est-ce qui te fais croire qu'il ne souffre plus ?
Je la fixe à nouveau, avec une once d'espoir dans le cœur.
_ Es-tu certaine qu'il est heureux avec elle ? Es-tu certaine qu'il ne veut plus de toi ?
Une boule se forme dans ma gorge.
_ Ce que j'ai fais est impardonnable.
_ La dernière fois qu'il ne t'a pas pardonné, c'était quand ?
Les mots ne sortent pas parce qu'ils n'existent pas. Kasey m'a toujours pardonné.
_ Tu regrettes ?
_ Regretter quoi ?, demandé-je.
_ D'avoir rompu avec lui.
Kara, je l'aime bien. Mais elle a aussi l'art, très énervant et humiliant, de mettre les pieds dans le plat.
_ Non, je ne regrette pas d'avoir rompu. Parce que je ne le fais plus souffrir avec mes décisions de merde. Ce que je regrette, c'est la situation dans laquelle on est. Et tout ça, c'est à cause de ma mère et de Connors. Je l'ai fais payé à Connors. Pas à elle. C'est pour ça que j'y vais.
_ Pourquoi tu veux y aller ?
_ Pour me venger de tout ce qu'elle m'a enlevé. De tout ce à quoi j'ai dû renoncer par sa faute. Pour me venger d'avoir été abandonnée, de ne pas avoir pu mener la vie que j'aurais dû. De ne pas pu profiter d'Ae-...
Je me renfrogne direct en prononçant la première syllabe de son nom. Les larmes se pointent.
_ Aedan ne l'a su en réalité que très peu de temps avant toi que tu étais sa fille. Élise a tout gardé pour elle.
_ Voilà qui se rajoute à ma liste, donc, dis-je sèche en enlevant la larme qui commence à couler d'un geste rageur. Aussi, de m'avoir fait faire des choix à moitié par sa faute, comme retirer la mémoire de Kasey, même s'il l'a récupéré, ou même d'avoir rompu avec lui parce qu'elle m'a obligé à aller la chercher partout. Je veux me venger de tout ça, Kara. Je veux venger tout le monde.
Je m'arrête sous le regard interrogateur de Kara. C'est la première fois que je parle autant de tout ça, et bon sang, je le fais avec Kara.
_ Je vais la tuer, Kara.
Un silence de plomb s'installe. Kara s'approche de moi et pose une main douce sur mon épaule.
_ Tu ne pourras pas la tuer. Elle ne peut pas mourir.
_ Mais je peux quand même essayer.
*
Quatre heures, c'est long. Très long. Surtout quand vous n'avez rien pour faire passer le temps. Le livre de Kara me manque déjà, même s'il était pas très bien compréhensible.
Les haut-parleurs sont allumés depuis une heure et pleins ordres sont aboyés. Xavier et Kara ont empilé des caisses devant la porte de mon cagibi pour que personne n'ait l'idée de voir ce qu'il y a à l'intérieur. Ils ont prit les plus lourdes aussi. Tobias aidera Kara à les enlever pour me laisser sortir.
D'après ce que j'ai entendu, nous allons pas tarder à partir. Les gens commencent à s'installer dans les sièges. J'ai compté treize voix, pour le moment. Je ne connais pas la moitié d'entre elles mais je sais que nous avons deux pilotes et un ingénieur/technicien pour nous conduire jusqu'à la Terre. Je ne fais pas de bruit dans mon trou de souris et ça commence vraiment à me monter à la tête.
Mais soudain, le vaisseau s'ébranle.
ENFIN !
Tout le monde est installé apparemment et nous allons décoller. Mon sens de l'écoute m'a joué un mauvais tour. J'ai pas perçu tout ça, moi. J'espère que ça ne va pas me mettre dans une situation inconfortable une fois sur Terre.
Le temps que l'on s'accroche à la rampe de lancement est plus rapide que prévu. J'entends soudain deux petits coups brefs sur ma porte. C'est Kara. Je tape une fois en retour pour lui dire que tout va bien.
_ Décollage dans 1 minute.
Je l'entends courir pour s'installer et s'accrocher. Je respire doucement pour faire évacuer le stress tandis les secondes s'égrainent.
_ Dix...
Mes mains resserrent les accoudoirs tandis que le vaisseau se met à la verticale. Mes cheveux tombent derrière l'appuie tête et c'est comme si j'étais couchée. Xavier m'a conseillé de tenir ma tête contre l'appuie-tête car, avec la vitesse, je me ferai très mal au coup si jamais je la laissais aller et venir comme elle veut.
_ Cinq... Quatre...
_ Nam, toi et tes décisions de merde !
_ Trois...
Les moteurs s'excitent de plus en plus. Le vaisseau tremble de moins en moins et les bouchons d'oreilles aident mon cerveau à ne pas exploser.
_ Deux...
Aller, décolle, enfin !
_ Un...
La seconde qui suit est sûrement l'une des plus longues que j'ai passé. Et les dix minutes suivantes, encore plus.
Mon corps se retrouve enfoncé dans le siège. Mes muscles et mes os se liquéfient alors que mes yeux s'enfoncent dans mon crâne. Je les ferme mais ça n'aide pas. J'entends les autres hurler. Mais moi, je ne bredouille pas. Si j'ouvre la bouche, je vais devenir hystérique. Alors, je serre les dents. Et c'est horrible. Puis, le calme revient. L'apesanteur revient dans le vaisseau et nous revenons doucement à l'endroit. Deux minutes plus tard, les caisses devant la porte sont retirées. Je commence déjà à me détacher et à souffler. On ouvre la porte et le visage lumineux de Tobias me regarde.
_ T'es redevenue toi-même. Berty n'a pas encore trouver la solution miracle, me dit-il.
_ On s'en fout, c'est le bon moment pour prévenir les autres, ajoute Kara.
Il m'aide à me détacher et me tient pour que je me lève. Tobias me regarde, très fier. Mais j'ignore si c'est de moi ou de la mission qui s'entame.
_ Lève-toi, tu vas vouloir voir ça de tes propres yeux.
_ Enfin !
Je me dépêche et les suit jusqu'à la salle de pilotage où tous les autres se trouvent. Et devant nos yeux à tous, un spectacle des plus sensationnels se produit.
_ Nous sommes dans les étoiles, messieurs dames, dit l'un des pilotes.
Une marée de points lumineux et blancs sur un fond d'encre noir. Nous les voyons bien depuis Atorn mais c'est encore mieux là. Parce qu'il n'y a pas de lumières parasites.
Et pour la première fois, je vois le reste de l'équipage. Ceux qui n'étaient pas là à l'audience. Gio et Iori se lèvent et regarde tendrement les étoiles, tout comme mon fils et ma fille.
Et puis le calme devient tempête. L'une des pilotes se retourne et me voit. Tout doucement, les autres se retournent. Tous choqués, surpris. Sauf Iori, bien sûr.
_ MAIS QU'EST-CE QU'ELLE FAIT LÀ, ELLE ?
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