Tome I - Chapitre douzième
Une fois en haut des marches, j'entends ses pleurs, incessants et douloureux. Mon cœur se tord. Il fallait qu'elle le sache. Je ne pouvais pas la laisser dans l'ignorance. J'aurais peut-être dû lui dire. Kasey m'a dit qu'elle m'en voulait pour ça. Mais je n'avais pas la force, tout simplement.
Son petit corps, dos au mur, le visage dans ses mains et ses épaules, victimes de spasmes à cause de sa crise de larmes. J'ose faire un pas timide vers elle, assez sonore pour qu'elle m'entende. Elle ne réagit pas. Je m'avance encore et m'assied à côté d'elle. Je glisse mes bras autour de sa tête et l'emmène tout près de moi, balayant le rideau cuivré de cheveux pour découvrir son visage. Elle ne proteste pas. Elle s'agrippe à mon débardeur et le tâche avec l'eau qui s'échappe de ses yeux. Je pose mes doigts sur sa tête et la caresse pour l'apaiser. Mais je n'y arrive pas.
_ Pourquoi ? Pourquoi ça ?, s'exclame-t-elle dans le tissu.
_ Shh... Je suis tellement désolée, Tania...
Elle pleure de plus bel. Et nous restons ainsi pendant plusieurs minutes encore. Jusqu'à ce qu'elle se calme enfin.
*
Tania retourne dans son cocon, une heure plus tard. Les joues encore imbibées de ses larmes. Elle ne m'a pas adressé un seul mot depuis que je lui ai présenté mes excuses.
Je marche encore, silencieuse, sur la passerelle avant de regagner ma chambre. Dès que je rentre à l'intérieur, je remarque que Kasey est assis sur le lit. Tobias en face de lui.
_ Vous l'avez retrouvé ?, demandé-je aussitôt.
_ Non, me répond Tobias en me faisant face. Il s'est volatilisé. Et il n'a pas emprunté l'échelle. On poursuit les recherches. Nous avons fermés toutes les issues du village. Personne ne peut entrer, ni sortir pour le moment. A part par l'échelle, que l'on garde sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Tobias nous laisse seul, après avoir posé sa main sur mon épaule encore valide. Kasey se lève avec un arc et un carquois rempli de flèches.
_ Qu'est-ce que tu fais avec ça ?
Il tourne la tête vers l'arme et soupire.
_ Je savais que tu voudrais utiliser tes armes à feu. Mais vu qu'ils ont déjà un plan d'attaque de fait, il ne vaut mieux pas nous faire repérer.
_ Je n'ai jamais utilisé ce genre de chose. Je ne sais même pas viser !, dis-je désemparée.
Et encore, je ne serai même pas étonnée de ne plus savoir viser avec une arme à feu, vu comment Clark a paré mon coup.
_ Tu n'abandonneras pas tes flingues, Nam. C'est juste pour la première partie du plan, me rassure Kasey en s'approchant de moi.
_ Et ils ont vraiment besoin de moi en tant qu'archère ? Ils n'ont pas trouvé quelqu'un de mieux ? Je ne sais pas, à l'arme blanche, oui, mais... Un arc ? Et des flèches ?, ris-je.
Je ris jaune. Jamais je ne toucherai ça !
_ Ecoute, il faut qu'on élimine le plus d'ennemis pendant la première partie du plan.
_ Quelle partie ? Vous avez fait un plan, vous m'affectez où bon vous semble mais je suis la dernière au courant et je dois me taire ? Mais vous avez rêvé, ma parole ! Et vu mon épaule et mon poignet, ça ne va pas être de la tarte !
_ Je savais que tu dirais ça...
Il sort une petite fiole de sa poche et me la tend.
_ Zana a oublié de te donner ça, après que tu sois partie. C'est un accélérateur de cellules. D'après elle, demain, tu n'auras plus aucune douleur si tu la bois.
Je saisis la petite fiole et la bois d'une traite. Le goût âcre et amer me reste en bouche !
_ Tu ne pourras pas protéger Tania, Nam.
Je ferme les yeux face à la vérité en me mettant devant mon miroir. Ce miroir comme celui que je voile au fond de moi pour me détourner de la vérité. Oui, je veux me battre. Mais Tania est plus importante que tout ça. Elle a plus de valeur.
Je titube vers la première chaise que je vois et m'assied, comme si je pesais une tonne. Je frotte mon front avec ma main. Kasey marche vers moi.
_ Elle ne sera pas seule, Nam. Elle sera avec les autres, cachée dans le village. Ils ont le bunker, tu te souviens ?
_ Oui mais...
_ Nam... Tout ira bien ! Nous réussirons à la sauver. A tous les sauver. Fais-nous confiance.
Je le regarde s'agenouiller devant moi et plonger ses yeux droits dans les miens. Ses yeux. Je ne les avais jamais bien regardés. Je ne l'ai jamais vraiment bien regardé de toute façon.
Un regard perçant, aux teintes bleues noircies comme un orage d'été, une bouche pleine, des cheveux châtains ramenés en un petit chignon bas et un nez droit et un peu aplati.
Je baisse la tête pour ne pas paraître dingue. Je regarde l'arc et les flèches. Il va vraiment falloir que je m'entraîne si je veux réussir à rester en vie, dehors. Demain soir.
Je me lève et m'approche de l'objet posé sur le lit, me jaugeant pour voir si je suis digne de lui.
Je le saisis et le met debout. Il m'arrive à la poitrine, en partant du sol. Il n'est pas très léger. Mais mon fusil est deux fois plus lourd que lui. On n'aurait pas dit en le regardant de loin. Je pince la corde et la tend. Elle claque dans l'air quand je la lâche.
Je pose mon regard sur la sacoche contenant les accessoires de l'arc et le serre dans ma main.
_ C'est où que l'on s'entraîne ?, demandé-je à Kasey.
Il m'adresse un sourire et me fais un signe de la main en s'approchant de l'entrée de la pièce.
_ Viens avec moi.
Il m'emmène en bas. Derrière l'escalier pour aller aux cocons, un tunnel de près de cinquante mètres de long s'étale comme un serpent dans l'obscurité. Kasey passe devant et va tout droit. Des bruits d'air se font entendre. Comme si vous agitiez un bout de bois très vite sans jamais vous arrêter.
Je plisse les yeux pour voir mais mes iris ont du mal à s'habituer à la pénombre. Kasey a l'air de savoir où il va. Au bout de quelques secondes, nous arrivons au bout du tunnel. Et nous pénétrons dans une large salle toute en longueur, comme un vieux stand de tirs. Sauf qu'à la place des armes à feu, il y a des arcs et des flèches, comme celui que je tiens dans ma main.
Kasey se décale sur la gauche et je le suis. Plusieurs personnes sont déjà en train de s'entraîner au tir à l'arc. Mais pas toutes les places ne sont prises. Nous allons vers un box qui ne se trouve pas très loin du milieu du stand. Kasey s'installe confortablement au stand à côté du mien.
_ Alors, tu sais comment le tenir ?
Je soupire d'énervement.
_ Je ne sais pas viser avec mais je ne suis pas une débile profonde, non plus !
Il pouffe de rire et lève ses mains et guise de reddition. Je secoue la tête et positionne l'arc sur la planche en bois pour pas qu'il ne tombe. J'enfonce le carquois dans la poche sur le côté. Je saisis le bout de bois bombé de la main gauche et prend une flèche. Je la cale sur mon index gauche et emprisonne les plumes noires de la flèche entre deux doigts, ainsi que la corde. Je tire sur la corde et vise la cible en face de moi. Je laisse passer deux secondes et libère mes doigts. La flèche part et va se loger... Juste au-dessus de la cible sans la toucher. Et en un éclair, une longue bande de feu vient s'acharner sur mon avant-bras.
Je jette un regard à mon bras et remarque que ma chair est à vif, toute rouge, parce que la corde est venue se frotter dessus quand je l'ai lâché. En pressant ma main dessus, je lance un regard assassin à Kasey. Il me tend une poche de glace d'une main innocente. Apparemment, il avait prévu le coup.
Un silence de plomb s'installe dans la salle. Quelqu'un fait tomber quelque chose. D'autres pouffent de rire. Kasey ouvre sa bouche :
_ Encore.
Je le regarde d'un mauvais œil. Je me retourne sur lui et saisis un bout de tissu qui pendouille à sa ceinture et applique un bandage express sur mon bras. Puis je réessaie, en faisant attention à mon bras. Mais je rate.
_ Encore.
Ma bouche ne forme qu'un trait et la colère s'empare de moi. Je retire.
_ Encore.
Et c'est comme ça jusqu'à la fin de l'après-midi.
Kasey n'arrête pas de me répéter « encore ». Encore et encore. J'en ai assez. Je n'ai même plus de flèches dans mon carquois. Il faut que j'en redemande, encore... Et encore. Kasey ne bouge pas d'un pouce, comme pour m'obliger à m'humilier encore plus face à l'armurier. Celui-ci tourne les pages d'un magazine en soupirant.
Je souffle un coup et me tourne. Je regarde le mur d'enceinte derrière moi. Et Kasey reprend son beau discours.
_ Tu ne te concentre pas assez. Tu es trop rapide. Tu ne prends pas assez le temps d'analyser et tu es trop...
_ AAAARGH !
Ma fierté en prend un coup et je m'énerve. Je me retourne à une vitesse fulgurante et décoche une flèche qui vient se loger au cœur de la cible. Un autre silence fend l'air. Un sourire vient se projeter sur mon visage et je sautille dans tous les sens comme une vraie gamine.
_ Oui ! Je le savais que je le ferai ! Haha ! Tu as vu ça, Kasey ? Ça t'embouche un coin, hein ?
_ Effectivement. Tu peux passer à l'arme que tu vas utiliser vraiment demain soir.
Il se lève sans pression et se retourne vers l'armurier sans m'adresser un mot. Quoi ? Comment ça, je ne vais pas utiliser l'arc ? Alors j'ai fait tout ça pour rien ? J'ai un avant-bras en miette ? Je vais utiliser quoi alors ?
Mes oreilles et mes naseaux fument comme une usine. Il m'énerve, ce gosse. Je pose tout sur la planche et croise les bras en attendant le retour de Kasey.
_ Tiens.
Je me retourne et Kasey me présente ma nouvelle arme. Je fais les gros yeux. Il veut vraiment que j'utilise ça ? Après le carnage que j'ai fait subir au mur derrière la cible ?
_ Une arbalète ?, demandé-je surprise.
_ C'est le mélange parfait entre un arc et une arme à feu. C'est invisible, comme un arc. Mais tu peux tirer avec comme si c'était ton neuf millimètres ou ton Wheellock.
Je baisse les yeux vers l'arbalète. Elle est toute noire, mate. Elle est plutôt petite mais parfaite pour ma taille. Je pourrais la tenir à une main. Je la saisis et la pèse. Elle fait pratiquement le même poids que mon Wheellock. Ce sera peut-être plus simple.
L'armurier arrive avec une petite boîte en fer, contenant de toutes petites flèches blanches. Kasey se poste à côté de moi et me regarde me servir. Je charge l'arbalète et vise.
_ Il faut que tu saches, Nam, que...
Je tire et le carreau atterrit pile à côté de la grande que j'avais lancé quelques secondes plus tôt.
Le silence est revenu une seconde fois quand le bruit de la flèche qui traverse la cible retentit. Même Kasey se tait. Je remets un carreau. Puis un autre. Et encore un autre, jusqu'à vider entièrement la boite. Maintenant, le cœur de la cible est tout blanc. Plus aucune trace de noir, sauf la flèche de l'arc.
_ Je crois que je vais la garder, dis-je nonchalante.
Je me retourne en saisissant la boite en fer et me dirige vers l'armurier. Je redemande une boite et paie cette dernière et l'arbalète avec quatre bons payants. Je lui souris et me dirige vers le tunnel de la sortie. Tout le monde se retourne. Je balance mon arbalète sur mon épaule et m'en vais, sans me retourner.
Fière de moi, je ressors du stand de tir en sifflotant. Je me précipite vers ma chambre pour déposer tout mon nouvel équipement à côté de mon sac. Je m'arrête devant le miroir et remarque que j'ai une sale tronche. Une douche s'impose.
*
Mon corps sous le jet d'eau chaude se détend dès que la chaleur entre en contact avec mon corps. Et toutes mes pensées reviennent, mais moins violemment.
Je ne sais pas quoi faire. Tania m'en veut. Et je n'ai aucune idée de comment demain va se dérouler.
J'ai encore les images de Clark en train de me mettre une dérouillée sans rien pouvoir faire alors que je me suis déjà battue.
Je repense aussi à la confiance envolée de Tobias par rapport aux ogives et aux vrais suspects.
Je soupire en me convaincant que tout ira pour le mieux. Oui, pour le mieux.
*
_ Nam ? Il faut que je te parle !, m'interrompt Tobias en me croisant à la sortie de la douche.
_ Oui ?
_ J'ai regroupé tout le monde dans le bureau sous la salle de surveillance. On va expliquer le plan de défense à tous les combattants. Kara sera là aussi.
_ Elle va combattre ?
_ Non. Elle restera avec les enfants et les autres personnes qui ne sont pas comme nous. Allez, viens. On est attendus, dit-il en marchant. Ah, au fait !, poursuit-il en se tournant vers moi. Juste après, on va faire parler Dorian Patcher. Si jamais tu veux te joindre à nous.
_ Avec plaisir !
Tobias m'emmène dans une salle à côté du bureau de surveillance. Une grande salle tout en longueur, avec seulement une table longue de deux mètres, avec trois chaises faisant face à l'assemblée. Des torches sont accrochées aux murs, surplombant toute la pièce. Presque tout le village et là, même Kasey est assis. D'autres sont adossés aux murs de pierres. Il devient même difficile de se frayer un chemin à travers les soldats de la Garde. J'ai failli tomber une fois mais je me suis vite reprise. Tobias s'assit sur la chaise à gauche, laissant Kara au centre et un autre homme de la Garde, sûrement le second de Tobias. Moi, je me retrouve juste derrière eux.
_ Bien. Vous savez tous pourquoi vous êtes là, je suppose ?, commence Tobias.
Toutes les personnes, majoritairement des hommes, acquiescent. Nous ne sommes que quelques femmes, dont Kara et moi. Les autres vont rester avec les mortels. Et je me prends à les envier. Juste parce qu'elles vont pouvoir avoir un œil sur Tania.
_ Bon. Aucun de nous ne va rester dans Faniath, sauf quelques personnes. Sinon, nous serons tous dehors.
_ Tu plaisantes ?, l'interrompt un homme pas très loin de lui.
Un type au visage grincheux et à la voix rocailleuse se lève de son banc et regarde Tobias droit dans les yeux.
_ Pourquoi on ne resterait pas tous au village ? Ils ne savent pas où est l'entrée ! Autant gagner du temps en sauvant des vies et en faisant profil bas.
_ Pour qu'après ils nous tombent dessus et qu'on n'arrive pas à les retenir ? Pour qu'ensuite, ils mettent la main sur le Pluratium ? Mais tu t'entends parler, Zach ?, prononce le second en chef
Ce fameux Zach se renfrogne et se rassied, effrayé par le ton de la personne qui venait de réduire en miettes son idée.
_ Désolé, s'excuse Zach. Continue, Tobias.
Tobias fait un signe de la tête et prend une grande inspiration pour continuer son explication.
_ De toute manière, nous sommes obligés de nous tenir à l'extérieur. S'ils viennent et qu'ils ne sont pas arrêtés, ils feront sauter la plaine.
Des murmures s'élèvent dans l'assistance. Puis une main s'agite au-dessus des autres pour prendre la parole.
_ Comment le savez-vous qu'ils feront sauter la plaine ?
_ Les personnes qui ont recueilli ces informations ont trouvé plusieurs caisses d'explosifs aux abords de leurs camps. Mais nous avons peut-être une longueur d'avance car ils ont eu la bonne idée de brûler la quasi-totalité de leurs informations et cartes papiers. Le plan va consister en deux parties. D'abord, nous monterons dans les arbres dès seize heures pour préparer les armes et les munitions. Pour ne pas être à court. Nous nous posterons dans les arbres, continue-t-il en pointant avec un long bâton la carte accroché au-dessus de ma tête.
Je ne l'avais même pas remarqué tellement j'étais obnubilée par mon envie de ne pas me rétamer devant toutes ces personnes.
Tobias se lève et je baisse la tête pour qu'il puisse montrer les endroits stratégiques.
_ La moitié ira dans la forêt au sud et l'autre moitié, au nord. Nous défendrons Faniath avec les flèches. Nous ne devons pas signaler nos positions. En aucun cas. Sinon, nous sommes fichus. La deuxième partie sera de tuer les derniers survivants au sol.
En disant cette phrase, il scrute l'assemblée pour desceller une quelconque émotion. Il était dur et intransigeant dans ses paroles. Je ne l'ai jamais vu comme ça.
_ Et s'ils arrivent à entrer dans le village ?, demande Kara.
_ Des gardes les attendront sous le puit et d'autres seront postés aux autres issues du village. Ces gardes seront mortels, alors il est primordial de faire un travail net, et bien fait.
Tout le monde hoche la tête à cette réponse.
_ Nous ne rentrerons pas dans Faniath tant que nous n'aurons pas éliminer toute menace à notre porte. Ils sont une soixantaine, d'après nos éclaireurs. Ce sera facile de les éliminer. Et puis nous sommes invincibles.
Un froncement de sourcils se forme sur mon front. Pas tout le monde ne l'est. Je sens un regard peser sur moi. Je lève les yeux et regarde l'assemblée. Kasey m'analyse avec un petit sourire triste. Il a compris ce que je me disais.
Tobias me hôte de ma rêverie.
_ Les portes de Faniath seront fermées à tous à partir de seize heures, demain, sauf pour les quatre gardes sous le puit qui seront Jenny, Max, Carter et... Kasey, balance Tobias en pointant de la main mon camarade de chambre.
Je lance un regard à ce dernier qui fixe Tobias avec un air hébété.
_ Personne n'entre et personne ne sort tant que ce n'est pas finit. C'est la règle numéro une. Vous avez bien compris ?
Un « oui chef » retentit dans la salle, comme si une seule personne l'avait hurlé. Tobias sort de la salle et tout le monde s'en va aussitôt. Je suis l'une des dernières personnes à sortir du bureau de réunion.
Je sens une main se poser sur mon épaule.
_ Comment tu te sens ?, me demande Kasey.
_ Ça va, dis-je absente. Et toi ?
_ On s'en sortira, ne t'en fais pas. Tout va bien se passer.
_ Oui. Je l'espère.
J'accélère le pas et m'engouffre dans les escaliers, le laissant en plan derrière moi. Il sera seul, mais au moins, il sera en sécurité dans le village. Il pourra toujours retrouver son frère, même sans moi.
Quelqu'un me retient. Je me retourne et trouve Tobias.
_ Toujours partante pour l'interrogatoire ?
_ Non, je vous fais confiance. Allez-y sans moi.
_ Nam ?
Tobias me regarde avec un petit air désolé.
_ J'ai fait ça pour toi. Si quelqu'un est à proximité de Tania, tu seras plus tranquille, je pense.
J'acquiesce d'un signe de tête et descends les escaliers. J'ai besoin de me vider la tête.
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