Mute
La jeune femme marchait sur le long chemin dallée de cette rue vide, le regard vide lui aussi, la tête basse ne sachant plus quoi penser. Elle était contrariée et mitigée, elle avait aujourd'hui eut pour la première fois de sa vie, un terrible échec en sa matière principale et préférée : la littérature.
Elle avait étudiée la veille plusieurs heures sur cette examen, et sa note ne fut qu'un 42/100. Elle s'en voulait.
Ses cheveux volaient dans tous le sens au rythme de ses pas, emportés par la brise du vent se faisant de plus en plus fort.
D'autres pas claquant sur la pierre à grande vitesse troublèrent le silence et la mélodie du vent sur les feuilles de cerisiers.
- Lucy, attends !
Ces seuls mots furent arrêté la jeune femme aux longs cheveux blonds qui se retourna vers cette voix l'interpellant.
Une des filles de sa classe se tenait maintenant devant elle reprenant son souffle avec difficulté ce qui laissait à en juger qu'elle avait couru assez longtemps.
- Tu t'es trompé de feuille ! reprit-elle en lui désignant la feuille qu'elle tenait entre ses mains pâles.
Lucy baissa le regard vers la feuille qu'elle tenait entre ses mains, levant les yeux vers l'écriture sèche et rapide, lisant le nom dans sa tête : Mirajane Strauss.
Puis après avoir reprit son souffle, la prénommée Mirajane continua.
- La tienne est celle-ci.
Elle lui tendit timidement sa feuille et reprit la sienne en soupirant regardant sa note médiocre.
Pendant ce temps, Lucy regardait vers sa bonne feuille cette fois-ci et son coeur bondit de joie au vu de sa note : 93/100. C'était bien la note qu'elle méritait après ce travail acharné.
L'autre jeune femme lui lança un dernier regard et se retourna pour partir, intimidée par Lucy.
Tout le monde à l'université était intimidé par elle, ils ne savaient pas comment l'aborder puisque qu'elle ne pouvait prononcer aucun mot ce qui les rendait le plus souvent mal à l'aise. Alors ils ne lui lançaient que de brefs "salut" et "au revoir" ne lui adressant pas la parole de la journée.
Lucy avait donc cette habitude d'être toujours seule à lire des livres dans son coin. Elle s'était faite à l'idée qu'elle vivrait éternellement de cette manière. Même si son coeur souffrait, la blonde ne laissait rien paraître et continuait de vivre même si l'envie n'y était plus.
La chaleur était forte mais le vent, lui, était plus fort encore donnant un temps où tout le monde voudrait rester dehors à pique-niquer.
La blonde resta longtemps à regarder les cerisiers dansés grâce au vent. Elle regarda une dernière fois sa note avec satisfaction et après un petit soupir, poursuivit son chemin jusqu'à son appartement.
C'était un petit loft à 4 pièces, tout juste bon pour une personne ou même peut-être un couple. Il régnait toujours un grand calme chez elle et dans sa rue qu'on pourrait croire qu'elle n'a aucun voisins. Mais ce sont tous des séniors qui traînent chez eux à jouer aux échecs. Certains ne voient plus ou n'entendent plus très bien de toute manière.
C'était ce qu'il fallait à Lucy, un grand calme et un quartier sans histoires. Même si la nuit, elle avait souvent peur de ces sirènes ambulancières qui venaient chercher les personnes âgées ayant fini leur vie. Ça lui rappelle de mauvais souvenirs...
- Oh tiens bonjour Lucy, c'est rare qu'on se croise. parle une vieille femme en voyant la blonde entrer dans sa rue.
Elle hoche la tête par signe de politesse en lui faisant un faible sourire.
- Je ne vais pas te déranger plus longtemps, tu as l'air pressée.
Ce n'était pas vrai, la blonde n'était pas pressée c'était juste un moyen à la vieille femme de pouvoir s'éclipser. Pour elle c'était sûrement une malchance de tomber sur "la muette". Et dans sa tête ça devait sûrement être "Oh non.. que vais-je dire ? "
Enfin c'est ce que pense Lucy.
Elle continue sa route après s'être légèrement inclinée vers la vieille femme par politesse et s'empresse de rentrer dans son chez soi pour s'enfermer du monde en lisant un bon livre romantique.
~
Le lendemain il n'est que 9 heures quand Lucy se réveille. C'est un samedi et elle n'a pas cours.
Le sommeil n'étant plus, elle part déjeuner tranquillement dans un éternel silence en regardant le jour qui achève de se lever.
Elle n'a pas de projets pour aujourd'hui, et elle a fini tout ses livres. Elle décide donc de passer à la bibliothèque pour en prendre de nouveaux.
Après son petit-déjeuner, elle part se vêtir d'un pull rose, d'un short bleu marine accompagné de longues chaussettes noires et de bottines brunes. Elle laisse ses cheveux retombés dans son dos.
Lucy prend tout ses livres, ses clés et son téléphone puis laisse ses pas la guidée à la bibliothèque municipale pas loin de l'université.
~
PDV Lucy
Mes pas sont lourds et las sur le sol quand je passe les portes de la bibliothèque. Il fait calme et les seules choses qu'on peut entendre ce sont les personnes parlant à voix basse ou le coulissement de pages des livres.
Je m'approche doucement de la bibliothécaire et pose mes livres à rendre sur le comptoir.
- Oh, tu as les as déjà finis ?
J'hoche la tête.
- Tu n'es pas très bavarde ! rit-elle calmement en rangeant les livres dans des étagères.
Normal, je suis muette. Mais ce n'est pas comme si j'allai le faire savoir à tout le monde. C'est vrai qu'on pourrait juste croire que je suis une fille timide qui ne parle pas beaucoup voir pas du tout. C'est le cas, mais je ne peux vraiment pas parler.
Je me promène gentiment entre les étagères de bibliothèques ou des milliers de livres y règnent dans chacun. Bon milliers, j'exagère. Mais il y en a tellement qu'on ne sait plus où donner de la tête.
Mes yeux s'arrêtent sur un livre en hauteur attirant mon attention. Il est de couleur rose, ma couleur préférée d'ailleurs. Je ne fais qu'un petit mètre 65 et l'étagère est bien plus haute.
Ne souhaitant pas dérangé la bibliothécaire, je me hisse sur la pointe des pieds tendant mon bras au maximum. Tellement que mon pull se relève un peu lui aussi.
Je fais tellement pitié car je n'y suis pas du tout mais ma fierté veut que je l'atteigne. Mon bras commence à me faire mal.
- Tu as besoin d'aide ?
Une voix me fait sursauter et je lâche prise retombant sur mes pieds.
- Je vais t'aider. dit cette même voix grave.
Je me retourne la tête baissée et m'incline légèrement n'osant le regarder. Oui car c'est une voix d'homme. Enfin, il a l'air jeune. Je relève la tête pour découvrir son visage. Peut-être mon âge ?
Il s'approche de l'étagère où je me trouvais et attrape avec facilité le livre que je voulais. En même temps, il est beaucoup plus grand que moi. C'est vraiment un avantage d'être grand.
Il me tend mon livre avec un grand sourire. Je le détaille en attrapant ce qu'il me tend. Il a les cheveux roses, c'est bizarre mais ça fait son charme.
Ses yeux sont d'un vert intense tellement que je me perds dedans.
- Je m'appelle Natsu Dragneel. Je suis le fils de la bibliothécaire.
Il me tend sa main avec un sourire. Je l'attrape en la serrant. Ce simple contact qui ne dura que quelques secondes fit battre mon coeur un peu plus vite.
- Et toi, c'est quoi ton nom ? il continue.
Je fouille dans mon petit sac et en sort un carnet et un stylo, où j'écris brièvement avant de le retourner vers lui.
《 Lucy Heartfillia 》
Il ouvre de grand yeux.
- Oh ! Tu es muette ?
J'hoche la tête et sourit tristement. Après avoir appris ça, il va sûrement se comporter bizzarement comme tout le monde et trouver un moyen de s'éclipser et ne pas à avoir à être mal à l'aise en la présence d'une muette. Mais à mon plus grand étonnement, il fait tout le contraire.
Il s'assit avec moi à une table et me regarde lire ce qui me gêne un peu mais je ne laisse rien paraître.
Après un petit moment, je pose mon livre et attrape mon carnet pour lui écrire quelque chose.
Après avoir noté je le tourne vers lui.
《 Qu'est-ce que tu fais ici si tu ne lis pas ? ^-^ 》
Il sourit.
- Ma mère m'a forcé à venir, il gonfle les joues. Elle m'a dit je cite : Natsu, j'en ai marre de te voir glander chaque week-end donc aujourd'hui tu viens à la bibliothèque avec moi.
Il m'explique avec de grands gestes et une tête indignée.
Je lui lance un grand sourire alors que je ris intérieurement.
- Mais ça m'a permis de te rencontrer. il me regarde dans les yeux tandis que je rougis me replongeant dans mon livre.
Nous restons au moins une heure comme ça, moi à lire, lui à me regarder presque comme si il voulait me juger juste en me regardant plongeant dans mon esprit.
Une fois mon roman d'amour terminé, je regarde encore la couverture du livre. Je ne sais pas si c'était une coïncidence. Mais ça parlait d'une rencontre causée par le destin, les deux amoureux se rencontraient dans un sauna alors que la fille essayait d'attraper une serviette, le garçon venait l'aider.
J'hausse les épaules, pousse un petit soupir et part ranger le livre sous le regard de Natsu. Mais je reviens bien vite vers lui, le livre dans les mains, une tête déconfite sur le visage. Il rit et vient m'aider à le ranger à sa place.
Je pense que c'est à partir de là que Natsu et moi sommes devenus amis.
Les jours, les semaines et même les mois passaient. Nous nous sommes vus presque tous les jours dès qu'on le pouvait.
C'est une première fois pour moi, avoir un ami, quelqu'un avec qui traîner... Mais ces temps-ci, je me sens bizarre à ses côtés. Je rougis à chaque phrase qu'il me sort, mon coeur bat toujours plus fort et quand il me prend des fois la main, des papillons se forment dans mon ventre.
Je me sens bien quand ça arrive mais si ça se trouve, il se passera exactement la même chose que le roman que j'ai lu quand je l'ai rencontré. La fille dont le nom était Elie dans l'histoire se rend compte qu'elle commence à aimer le garçon qui l'avait aidé ce jour-là. Après une déclaration et une petite course-poursuite après qu'elle se soit enfuie, ils s'embrassent sous les étoiles brillant de milles feux.
Serais-je un jour capable d'avouer mes sentiments à Natsu ? Ou plutôt de l'écrire ? Jamais !
Je suis bien trop timide et réservée. Je ne serai jamais assez courageuse pour lui écrire "Je t'aime". Je devrai faire comme Elie après, m'enfuir en courant. Idée pas très intelligente.
~
On est à un mardi après-midi, il fait presque nuit mais je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Alors je pars m'installer à la colline la plus haute de cette ville pour observer le soleil se coucher. Je venais souvent ici avec ma mère et mon petit frère. Eux qui ne sont plus depuis bien longtemps maintenant...
Je pose mon manteau au sol qui me sert de coussin et m'assis dessus levant la tête vers le ciel. Le temps est chaud alors je n'ai pas froid.
Je reste là à contemplé le ciel orangé quand des pas se font entendre derrière moi ce qui me fait légèrement sursauter. Je me retourne avec méfiance mais me détend en reconnaissant Natsu.
- Je savais que tu serais là. il dit.
C'est vrai que je lui ai montré cette endroit lors d'une balade à deux.
J'hoche simplement la tête.
- Tu as l'air contrariée. il remarque en s'asseyant à mes côtés.
Je ne répond pas. Normal. Mais je ne prend pas la peine non plus de prendre mon carnet pour lui répondre.
Il me regarde.
- Tu as envie d'être seule ?
Je ne bouge pas continuant de regarder mes chaussures.
- Bon, je vais te laisser.
Il se lève et s'apprête à partir mais je me retourne vivement et fais quelque chose qui l'étonne tout comme ça m'étonne encore plus.
- Non ! je m'exclame d'une petite voix.
J'ouvre de grands yeux tout comme lui qui se retourne vers moi avec stupéfaction. Je touche ma gorge n'y croyant pas. Ai-je... parlé ?
Je ne me souviens pas de ce qu'il se passe après car je m'évanouis sur l'herbe chaude de cette belle colline.
J'ai l'impression de voler mais il fait tout noir. Je touche quelque chose de doux et moelleux. J'entends des voix au loin mais je ne comprends pas ce qu'ils disent. Je n'ai ni froid, ni faim, ni sommeil, je ressens comme... rien.
Je reste longtemps dans cette sensation de vide avant d'ouvrir faiblement les yeux. La première chose que je vois est un plafond blanc et quand je baisse les yeux, je reconnais directement l'hôpital.
Tellement de mauvaix souvenirs...
Je suis seule dans ma chambre. Il fait chaud et j'ai mal à la tête, c'est horrible. J'ai l'impression qu'on joue du tambour à l'intérieur. Ma gorge est sèche, combien de temps ai-je dormie ?
Je tourne la tête et vois un verre d'eau rempli sur la table de chevet. Je m'empresse de le prendre pour finir tout le contenu à l'intérieur. Alors que je repose le verre, un homme qui je présume est le médecin au vu de son accoutrement entre dans la pièce.
Il me regarde surprise et s'approche de moi.
- Oh tu es réveillée. J'en connais un qui sera content. il parle.
Je n'entends pas très bien ce qu'il dit tellement ma tête me fait mal. Mais je reconnais aussi le médecin qui a essayé de sauver mes parents et mon petit frère lors de leur accident. Malheureusement, il n'a rien pu faire mais je le remercie toujours pour tout l'effort qu'il a fait.
- Coïncidence, n'est-ce pas ? dit-il comme si il avait lu dans mes pensées. Ça fait longtemps, tu as bien mûrie depuis cette fois-là.
Je ne fais que l'observer sans savoir quoi faire alors qu'il continue de parler avec joie. J'aimerai demander où est Natsu mais je n'ai pas mon carnet sous la main.
- Bien, je vais prévenir ton ami de ton réveil. Ça fait 2 jours que tu dors. Tu étais en transe.
J'hoche la tête et il garde son sourire en coin.
- Tu ne parles pas ?
Je secoue la tête. Pourtant des brefs souvenirs me reviennent. Natsu et moi assis sur l'herbe, et moi me demandant comment lui avouer mes sentiments. Il a sûrement mal interprété les choses car je me rappelle qu'il s'est levé pour partir et je l'ai arrêté en criant.
Je l'ai arrêté en criant ?
Moi ?
Celle qui n'est censé ne rien pouvoir dire ?
Le médecin me tend un bloc de feuilles accompagné d'un bic.
- Tu as sûrement des choses à demander. Je répondrai à tes questions avec plaisir. J'ai déjà prévenu ton ami pendant que tu réfléchissais.
Je prend doucement le bloc et l'ouvre pour directement écrire ces mots qui me brûlent les lèvres.
《 Je suis muette. Pourtant il y a deux jours j'ai pu dire "Non". 》
Il lit puis sourit.
- Muette ? Hahaha ! C'est une bonne blague.
Je le regarde incrédule ne sachant quoi faire alors qu'il continue de s'esclaffer.
- Sache-le, tu n'es pas muette. se calme-t-il. Si tu l'étais, tu l'aurais attrapé dès ta naissance ce qui n'est pas le cas. Ce n'est qu'un traumatisme, ton cerveau à bloqué quelque chose en toi. Et tu as arrêté de parlé par toi-même ce qui t'a laissé croire que tu étais devenue muette, hors tu ne l'es pas. Là maintenant, tu pourrais me parler normalement comme une personne le ferait, tu ne le veux juste pas. C'est différent du mutisme.
Il m'explique tout ça, un sourire en coin sur le visage alors que je l'écoute attentivement avec stupéfaction.
- Ça te prendra peut-être du temps mais tu pourras bien reparler un jour.
Les larmes commencent à couler toute seule et je ne sais plus quoi penser...
Natsu entre dans la pièce en furie et viens me prendre dans ses bras dès que son regard se pose sur moi. Je le serre en pleurant contre lui. Le médecin sourit puis sort de la pièce.
- J-J.....J-e-.....
Ma voix tremble mais je veux lui dire.
- J-Je...... t'.... t-t'aime...
Je pousse un gros souffle comme si j'avais fais l'effort de ma vie. Ce qui est un peu vrai puisque parler me fait si bizarre.
- Lucy... il sourit et prend mon visage entre ses mains avant de plaquer ses lèvres sur les miennes.
Je ne pouvais être plus heureuse, l'homme que j'aime m'aimait aussi.
Le baiser est doux et passionné à la fois. Nos langues s'entremèlent et nos lèvres se séparent pour mieux se retrouver.
Je l'aime tellement, je ne pourrai jamais le nier.
Un an plus tard
Je marche tranquillement sur les pavés de cette rue, regardant les feuilles roses de cerisiers s'envolés dans le ciel au rythme de mes cheveux volant au vent.
- Lucy, attends !
Tiens ça me rappelle quelque chose ?
Je me retourne et vois une fille de ma classe avancé vers moi, essoufflée.
- Tu as oublié tes clés sur ta table. Alors je suis venue te les apporter...
Elle me les tend en souriant.
Je les prends en inclinant légèrement la tête pour la remercier.
- Euh... j-je suis Mirajane Strauss, tu sais la fille qui avait ton contrôle à la place du mien l'année passée...
- Oui je me rappelle de toi. je dis en souriant.
Elle ouvre de grands yeux s'étouffant avec sa salive. La réaction des gens quand ils me voient parlée, m'amuse toujours.
- T-tu...
- Se serait bien qu'on se reparle. je continue un sourire amusé sur le visage. À demain Mirajane !
Elle me regarde partir, stupéfaite tandis que je ris doucement.
Puis je pose ma main sur mon ventre avec un sourire bienveillant et continue ma marche jusqu'à notre petite maison à Natsu et moi.
The End
J'espère que vous avez aimé! :3
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