Chapitre 5

Petite info : le nom du Grand Njël a changé, ne vous inquiétez pas quand vous verrez "Eod" écrit !


Les lumignons oranges éclairaient la salle remplie de manuscrits dans laquelle se tenaient les quatre Elfes. Ils étaient tous prostrés, mesurant enfin combien la situation était grave.

Bien sûr, ils savaient que Nähil devait succéder au Grand Njël. Mais ils venaient seulement de le réaliser. Seule Leirinè se tenait debout.

"Et alors ? Qu'est-ce que vous attendez pour trouver une solution ? lança-t-elle, d'un air accusateur.

- Que veux-tu que nous fassions ? Nähil est mort. Il faudrait trouver un remplaçant, rétorqua le Grand Njël.

- C'est impossible, dit Anher. Et quand bien même, si un enfant se voyait doté du signe, on ne pourrait pas l'éduquer dans les temps."

Emerhyion se releva brusquement.

"Est-ce que vous vous rendez compte que vous essayez de remplacer Nähil ? Vous en rendez-vous compte ?" tonna-t-il.

Il était furieux. La colère et la tristesse faisaient vibrer l'air autour de lui.  Avec hargne il tourna  les talons, claqua la porte et s'en fut hors de la bibliothèque.

Anher se mordit les lèvres. Le Grand Njël n'avait pas bougé, les yeux rivés au sol. Leirinè soupira.

"Allons le chercher, dit-elle".


    La Grande Forêt autour de lui résonnait des chants légers des oiseaux. Emerhyion s'éloigna un peu plus de la bibliothèque... Si seulement Nähil l'avait écouté, ils seraient probablement en train de chasser en ce moment. Fichue tête de gaÿdar ! L'Elfe donna un coup de pied dans une branche en maugréant.

Aussitôt, l'air s'alourdit, l'atmosphère devint difficile à respirer.

Comment un Sombre avait-il pu pénétrer aussi loin dans la Forêt ? Il faudrait prévenir le Grand Njël de cette défaillance de sécurité. Les pensées d'Emerhyion qui concernaient le disparu s'écartèrent d'elles mêmes de son esprit. Il se rua vers le Tilleul Chêne, sortant de l'espace de végétation sauvage, suivant la trace du Sombre.

L'Arbre était magnifique, sa splendeur était éblouissante. Mais rien d'anormal, rien de suspect. L'air lui-même avait retrouvé sa consistance habituelle.  L'Elfe allait rebrousser chemin pour  surveiller la bibliothèque quand, tranquillement, sans se presser le moins du monde, Anher sortit du Tilleul-Chêne.

"Que fais-tu là ? demanda Emerhyion en fronçant les sourcils.

- Je pensais que tu étais venu te réfugier ici, répondit Anher.

- Et où sont Leirinè et le Grand Njël ?

- A l'intérieur."

Emerhyion plissa les yeux. Son ami certes ne se sentait pas concerné par beaucoup de choses, mais sa désinvolture n'était pas normale. De même que l'air hébétté qui était affiché sur son visage. Il lui prit le bras et le tira jusque dans l'Arbre.

A peine eûrent-ils franchi les portes qu'un effroyable vacarme leur parvint. L'air sans crier gare, s'était de nouveau mis à peser aussi lourd qu'une pâte à gâteau en manque d'eau.

Rappelez-vous, cher lecteur, que l'écorce d'un Tilleul-Chêne occulte tout bruit venant de l'intérieur pour quiconque ne s'y situe pas lui-même. Nous venons de découvrir, en même temps que notre protagoniste, qu'il en va de même pour la perception de l'atmosphère... il faudrait songer à inscrire cette trouvaille dans les Annales des Elfes sylvains.

Mais revenons à Emerhyion qui découvrait avec horreur la scène suivante.

Acculés dans un escalier, le Grand Njël et Leirinè se battaient contre un Elfe Noir. La vieille dame tentait de défendre le gourou, qui n'en menait pas large, empêtré qu'il était dans sa robe.

Emerhyion sortit de sa gaine un fin poignard puis il entreprit de s'approcher discrètement du Sombre afin de l'attaquer par surprise. Mais la cape d'Anher - qui semblait fort disposé à ressortir- s'emmêla dans ses jambes. Entraîné par son élan il s'affala face contre terre. Son effet de surprise était réduit à néant. Néanmoins cette chute lui fut salutaire, lui évitant d'être atteint par un trait de magie perdu.

Maudissant Anher, Emerhyion releva la tête. Quelque chose n'allait pas. Un seul Elfe Noir pour attaquer deux sylvains aguerris ? Et de front, qui plus est ? Illogique. Il scruta le plafond dans tous ses petits recoins d'ombre. Rien. C'était pour le moins étrange. 

Pendant ces élucubrations, la disposition des trois combattants avait changé. Le Sombre reculait, marche après marche, asaillit de près par Leirinè. Le Grand Njël n'était plus acculé, à présent il avait suffisamment d'espace autour de lui pour se mouvoir. Emerhyion plissa les yeux. Suffisamment d'espace pour être encerclé. Alors il vit enfin, se détachant de l'ombre, jaillir la silhouette d'un second Elfe Noir.

D'un bond le sylvain se releva et prit appuis sur une marche. Pas le temps de sortir ses flèches, en moins d'un éclair il bondit par dessus Leirinè et son adversaire, projetant une puissante onde magique.  Le Sombre n'eût pas le temps de réagir, il fut balayé loin du Grand Njël. Emerhyion alors décocha flèche sur flèche contre les intrus. Lorsque l'une d'elles embrocha presque l'un d'eux, ils s'enfuirent d'un commun accord.

Le sylvain les poursuivit jusqu'à ce qu'ils disparaissent par magie.

 Seulement alors il rejoignit les deux vieillards. Leirinè, habituée qu'elle était à cavaler de partout et à user de magie, n'était pas trop épuisée. Ce n'était pas le cas du Grand Njël qui, rappelons-le, avait presque 2000 ans, ce qui est deux fois plus que la longévité d'un Elfe ordinaire. Le grand gourou était adossé au mur, assis de travers dans l'escalier. Emerhyion se laissa tomber à côté de lui.

Il savait Anher peureux, mais pas couard ! Sa réaction le mettait en rage.

"La prochaine fois que je le vois... maugra-t-il

- Calme- toi donc, lui dit Leirinè en s'asseyant à son tour."

Le jeune Elfe soupira. Il ferma ses yeux d'émeraude un instant, puis les rouvrit.

"Tout cela nous a coupés dans notre discussion, souffla-t-il. Eod, reprit-il en se tournant vers l'interpelé, je voudrais simplement un peu d'aide de votre part afin de retrouver Nähil.

- A quoi cela servirait-il puisque... Nähil est mort ?

 - Mais qu'en savez-vous ? Il est peut-être toujours vivant !

- Et où veux-tu qu'il soit en ce cas ? le Grand Njël le regarda dans les yeux. Tu as fouillé toute la Grande Forêt et tu ne l'as pas trouvé.

- Il peut avoir été transporté à l'extérieur, dans les montagnes, chez les Sombres, que sais-je !

- Emerhyion tu sais aussi bien que moi qu'un sylvain perd la mémoire et finit par mourir s'il reste trop longtemps en-dehors du couvert des arbres."

Le jeune Elfe voulut rétorquer quelque chose, mais il ne trouva rien et sa frustration resta coincée dans sa gorge.

"Ce qu'il nous faudrait, dit malicieusement Leiriniè, c'est un moyen de savoir si Nähil est vivant ou mort."

Elle se tourna vers le Chevaucheur.

" Oui, c'est ce qu'il nous faudrait, dit-il sans grande conviction, les yeux perdus dans le vague."

Soudain son regard s'éclaira.

" C'est évidemment ce qu'il nous faut !

- Eh bien, il en a mis du temps, sourit Leirinè tandis qu'Emerhyion sortait en trombe."

Le jeune Elfe était tellement impatient qu'il ne remarqua même pas Anher sur le chemin.

Il grimpa quelques chênes, bousula quelques marchands et arriva enfin face au Quartier Général des Chevaucheurs. Il se rua dans l'escalier et parvint jusqu'à sa chambre.

Après qu'il eût trouvé ce qu'il cherchait, il refit le même chemin à l'envers, bousculant quelques marchands, descendant quelques chênes, et se planta face au Grand Njël, son pendantif de cristal pendant à son poing. Le gourou haussa un sourcil. Il n'était pas au courant de l'expérience autrefois tentée par les deux amis.

Emerhyion lui expliqua le fonctionnement de l'artefact. Puis il lui remit le cristal étincelant dont la lumière était toujours intacte.

Le Grand Njël  le porta d'une main tremblante à ses yeux, qui soudain ouvrirent les vannes, laissant un flot de larmes se déverser. Leirinè et Emerhyion se regardèrent. Même la vieille Elfe n'avait jamais vu quelque chose de pareil.

Apeès quelques minutes, Eod rendit le pendantif au Chevaucheur et prit la parole.

"Pourrais-tu me rappeler ce que vous avez découvert sur les lieux du... miroitement ?

- Il y avait des empreintes, des petites et des grandes. Celles-ci sentaient le feu. L'ambiance que charient les Sombres flottait dans l'air, et près de la Chose, des feuilles vertes.

- Et il a entendu des bruits de pas juste avant que Nähil ne disparaisse, ajouta Leirinè.

- Tout nous porte donc à croire que c'est un Elfe Noir qui l'a poussé, conclut le Grand Njël.

- Le problème, reprit Emerhyion, est qu'un Sombre est passé par là après que Leirinè ait détruit le sortilège. Je me suis peut-être trompé pendant mon inspection."

Le gourou se releva, majestueux malgré ses cheveux ébouriffés et sa robe froissée, et, s'appuyant sur son bâton, sortit de l'arbre. Les deux autres lui emboîtèrent le pas.

Dehors, le soleil chaleureux en se couchant donnait aux feuilles sèches encore accrochées aux branches un aspect bienveillant et doux. Le ciel revêtait lentement son habit bleu nuit tandis que la Grande Cité se calmait.

Le Grand Njël se retourna vers ses compagnons, et dit, comme si c'était d'une simplicité innée ;

"Eh bien nous n'avons qu'à capturer un Sombre et l'interroger ! Ils sont nombreux en ce moment, ajouta-t-il en cueillant un escargot, nous n'auront qu'à en ramasser un. Je compte sur les Chevaucheurs pour mener cette mission à bien."

Il jeta l'escargot et s'en alla  pour une promenade solitaire.

Le lendemain régnait une grande agitation au Quartier Général des Chevaucheurs. Quatre de ceux-ci en étaient la cause : Emerhyion -qui en faisait partie- avait exposé l'idée du Grand Njël aux trois volontaires qui l'accompagneraient.

Ce matin donc, ils élaboraient leur plan autour de quelques tartines, eux-mêmes entourés par un groupe de Chevaucheurs qui transmettaient les suggestions fusant dans la salle. Emerhyion, ravi de la participation de tous, notta tout de même l'abscence d'Anher.

Une fois que le plan, ainsi que le petit déjeûner, furent achevés, nos quatre amis s'attaquèrent aux préparatifs de départ.

Ils passèrent entre les flèches et traits de magie des espaces d'entraînement, puis derrière les parcours où quelques Elfes exerçaient leurs chevaux. Là, ils se retrouvèrent dans la clairière où ces bêtes se regroupaient. Nul besoin de barrières ou de prés délimités, elles étaient en liberté totale. Elles ne s'échappaient donc jamais.

Après avoir sifflé leur monture respective, ils les talonnèrent en direction de la Chose. Une fois que les arbres se furent tordus et que la Forêt se fut assombrie, Emerhyion et une Elfe dont les bras étaient couverts de bijoux sautèrent à terre puis s'avancèrent vers le miroitement. Le sylvain s'allongea sur un rocher, posa son arc à ses côtés tandis que sa complice examinait l'ovale plein de couleurs qui ne fanaient pas. Une heure passa. La jeune Elfe s'assit et commença à gratter le sol insouciemment. Une autre heure passa. Emerhyion avait fermé les yeux, l'Elfe aux bijoux s'était éloignée. Une heure allait-elle passer encore ? Il faut croire que oui. Il faut croire aussi que la patience des Elfes sylvains est assez grande. Et qu'elle porte ses fruits.

L'atmosphère s'épaissit petit à petit, l'air pesa plus lourd, il devint dense au point de ne plus bouger d'un atome, et un Sombre sortit de l'ombre. Ses yeux brillaient de mauvaise malice comme deux comètes sur sa peau bleu nuit.

Un sylvain qui dort en un lieu pareil, cela ne se présente pas tous les jours ! Ce sera un excellent moyen de se défouler les nerfs. D'autant qu'il y en a forcément un autre dans le coin, ces idiots ne vont pas le berner. Ce sera deux fois plus de soulagement ! Il faut tout de même être prudent. En reniflant l'air, on ne sent rien d'autre que cette abominable odeur de forêt moisie... Tant pis pour la prudence, sort un poignard acéré qui jette un éclair blanc.

Un éclair est beaucoup plus lent qu'Emerhyion.

Il se jeta sur le Sombre et lui envoya un direct en pleine figure. Celui-ci fut projeté contre les bijoux de la Chevaucheuse, qui lui déroba son poignard. L'Elfe Noir, d'un saut de chat, s'écarta et sortit de sa ceinture un tube et des fléchettes. Les bijoux scintillèrent tandis que leur porteuse évitait souplement les projectiles.

Pendant ce temps, Emerhyion avait bandé son arc et décoché une flèche qui alla se ficher dans le mollet de son adversaire. Celui-ci se retourna vivement et se rua sur le Chevaucheur. Du bout des doigts, qu'il avait ornés de griffes de métal, il lui griffa le visage. Ce que lui rendit Emerhyion à l'aide de sa dague. Les deux Elfes commençaient à s'énerver, se rendant grifffes sur griffes. Cet affrontement commençait à tourner au ridicule. Heureusement, l'Elfe aux bijoux sauva la dignité de l'Espèce par la grâce de ses mouvements. Majestueuse, elle tournait autour des assaillants d'un pas calme et sûr, décochant ses flèches. Puis elle s'arrêta, banda son grand arc... Le Sombre, agacé, se rua sur elle. A ce moment, Emerhyion claqua des doigts. Des arbres alentours jaillit un tissus de magie qui emprisonna l'Elfe Noir. Une Elfe aux yeux dorés et une autre dont les cheveux étaient retenus par une pince métallique sautèrent au sol. Des filaments reliaient leurs paumes à l'Elfe Noir. La troisième Elfe baissa son arc, un grand sourire aux lèvres. Emerhyion souffla.

Ils le tenaient !

Tout à coup le filet magique se brisa, les filaments se résorbèrent et le Sombre fut libéré.

Ses yeux scintillaient de rage. Ses mains s'embrasèrent d'un feu rouge et dans un ricanement narquois, il prit en chasse les quatre sylvains. Ceux-ci sautaient d'arbre en arbre, de branche en branche, aussi aisément qu'un nautbathus dans une chasme, ou pour que ce soit plus clair, qu'un poisson dans l'eau.

Bref, le Sombre avait tout de même un peu de mal à les suivre, d'autant qu'il les bombardait de feu. Ces satanés sylvains cavalaient sans se retourner, sans même tenter de contrer ses attaques. Ils semblaient même presque trop sûrs d'eux quant à la direction qu'ils suivaient.

L'Elfe Noir n'eût pas le temps de s'arrêter. Ils débouchèrent dans une clairière dont les huit arbres qui la bordait étaient entourés de sylvains en robe et tunique, des étincelles blanches au bout des doigts. Au centre de la clairière, les quatre Chevaucheurs. Devant eux, une rangée de mages.

Tout autour du Sombre se resserrait un cercle de magiciens. Il chercha vivement une issue. Alors, il commença à s'inquiéter.

Rassurez-vous, il n'eût pas le temps d'approfondir ce sentiment. La magie blanche se déversa sur lui, l'emprisonnant cette fois-ci pour de bon.

Les professeurs repartirent - ils n'avaient pas que cela à faire - tandis que Leirinè, armée d'un bâton, s'approcha du bloc ainsi formé. Elle le tapota...

"C'est... c'est solide ?" risqua un élève

Pas de réponse. Tous les apprentis se regardèrent. De là où ils se trouvaient, ils ne pouvaient pas voir leur professeur.

"BOUH ! cria-t-elle, jaillissant de derrière sa cachette."

Elle éclata de rire face à leurs visages terrifiés. Puis se tourna vers les quatre... non, trois Chevaucheurs.

"Où est Emerhyion ?"

Emerhyion s'arrêta sur les lieux de l'affrontement où ils avaient failli avoir le Sombre, dans la Forêt. Il avait fait le plus vite qu'il avait pu, mais c'était sûrement trop tard.

Son visage émacié transpirait l'inquiétude. Avait-il bien vu ? Il espérait que ce ne soit juste un effet de son imagination. Il fouilla les fougères, les plantes, les ramures de arbres, les buissons, mais rien, pas une trace. Il avait dû mal voir.

Il revint à la clairière de l'école de magie, presque rassuré.

"Où étais-tu donc passé ? interrogea Leirinè, assise sur le bloc de l'Elfe Noir.

- Je pensais juste avoir vu... mais qu'importe. Il est temps d'apporter notre gibier au Grand Njël."

La vieille Elfe sourit, se pencha en avant, appliqua sa paume sur son acrotère. Une douce lumière orangée en émana, et le bloc flotta, dirigé par Leirinè telle une statue de marbre.

Après quelques minutes, le cortège pénétrait dans Njëlet'tharan sous les regards étonnés des passants.

Enfin les cinq sylvains arrivèrent face au Tilleul-Chêne, devant lequel attendait Eod aux cheveux blancs, son grand bâton incrusté de pierres à la main. Il revêtait aujourd'hui une courte tunique posée par dessus des chausses, serrée à la taille par une ceinture. Là était accrochée une coutille affûtée, sans gaine. Face au Sombre, le Grand Njël paraissait dur et sans pitié.

Soudain, sans que personne ne l'ait entendu venir, Anher apparut. Emerhyion lui lança un regard qui se voulait noir mais qui, en réalité, était rempli d'inquiétude. Son ami ne sembla pas le remarquer.

Il rentrèrent dans l'Arbre à la suite du Grand Njël, et descendirent un escalier de racines tordues. Sur les parois de bois étaient accrochées les mêmes lumignons que ceux de la bibliothèque, diffusant leur lumière orange.

Après avoir dépassé plusieurs encadrures de porte poussiérieuses, le petit groupe arriva dans une salle sombre. Le Grand Njël déposa son bâton dans un socle censé accueillir une torche. Les pierres incrustées dans le bois se mirent alors à briller, et bientôt une grande lumière éclaira les lieux.

Emerhyion tressaillit. Là s'entassaient des outils ; chaînes, pinces, scies et autres objets de torture. Puis il se rassénéra. Ces choses, tout comme l'attitude du Grand Njël, n'étaient destinées qu'à impressionner l'Elfe Noir.

Leirinè sauta à bas de son socle, et entreprit de défaire partiellement les liens qui immobilisaient le Sombre. Puis le Grand Njël lui emprisonna les mains dans des bulles de magie pure. Enfin, ils le suspendirent par les poignets, et l'attachèrent complètement au mur. Seules ses lèvres pouvaient bouger.

Les six sylvains s'assirent en face de lui, et le gourou se prépara à l'interrogatoire. Emerhyion tourna la tête. Anher était resté debout.

Il semblait n'être en aucune façon concerné par ce qu'il se passait, perdu dans ses pensées. Emerhyion haussa les épaules et se concentra à nouveau sur le Sombre, qui, lui, gardait sa dignité, tête haute, visage fermé.

Alors le fils du jour tressaillit. Il fut aveuglé de douleur. Il regarda Anher.

Celui-ci, un arc à la main, s'était brusquement mit en mouvement et décochait flèche sur flèche.

En direction des sylvains.

Voilà pour ce chapitre, désolée pour le retard et la piètre qualité de l'écriture, mais disons que le temps me manque un peu. N'hésitez pas à laisser commentaires et votes, pourquoi pas, ça fait toujours plaisir !



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