Je t'aime...
Tanguy, Fred, Maxence, mes meilleurs potes, mes pires cauchemars.
Je suis content qu'ils soient là, ils partagent tout avec moi, même leurs péchés.
Et il y en a beaucoup.
Ils rentrent dans l'appartement, sacs Leclerc à la main, des bouteilles en dépassent. Champagne, vin, vodka, diluants, très bien, on va passer une excellente soirée.
Sans oublier les gâteaux apéro. Très important.
Je prends un cendrier, le pose sur la table en face de la télé, puis invite mes amis à s'asseoir.
— Mais dis-moi, c'est que ça sent bon ici ! remarque Tanguy, à mon grand plaisir.
— Ça se voit qu'il y a une fille qui vit ici maintenant. ajoute Max, rigolant à sa propre blague.
— Ferme la et trouve-toi une meuf avant de les insulter. répliqué-je, le sourire aux lèvres.
Il est au sol, personne ne l'aide, ils sont trop occupés à se foutre de sa gueule. Les bouteilles sont posées sur la table, les clopes sont déjà allumées, tout est parfait.
— Elle est où ta meuf d'ailleurs ? interroge Fred, impatient.
C'est vrai qu'il ne l'a jamais vue.
— Elle prend sa douche, ah oui d'ailleurs, il faut que j'aille surveiller le poulet.
Je pose ma cigarette dans le cendrier, me dirige vers le four. La cuisson a l'air bonne, j'éteins et laisse le plat dedans. Les patates sont parfaites aussi, plus besoin d'utiliser la plaque de cuisson.
Au moment où je rejoins mes amis, le grincement des marches nous interpelle, mais pas que.
Eileen descend, vêtue d'une robe que je lui ai offerte, c'est la première fois qu'elle la porte. La gêne qu'elle ressent doit être extrême. Un charme indéfectible émane de son corps.
Elle est putain de sexy, j'ai choisi la robe avec la vendeuse, trapèze, col bardot avec ruchés. Ses sensuelles épaules sont mises en valeur, le haut de ses bras et de son corps aussi.
— C'est quoi cette dinguerie que t'as dégotée Naël ?
Je souris fièrement, l'avoir à mes côtés, quel bonheur. Ils la regardent tous avec envie, ça me rend à la fois heureux et jaloux.
Évitez de trop regarder ce qui m'appartient.
— C'est ma meuf mec. La meilleure.
— On sait t'inquiète. répond Tanguy, blasé. Tu nous le rabâches tout le temps.
— En même temps y a de quoi ! affirme Fred, obnubilé.
— Bonsoir ! s'écrie Eileen, avec assurance.
J'aime la voir comme ça, peu à peu, ses craintes disparaissent. Elle se dévoile au fil du temps, je la redécouvre à chaque fois. Elle fait la bise à Tanguy et Maxence, salue Fred d'un signe de tête, les habitudes changent pas, si c'est un inconnu, elle se braque. Je rassure mon meilleur pote.
— Elle est comme ça avec tous ceux qu'elle connaît pas t'inquiète.
Eileen arbore un sourire gêné, puis se lève en direction du four, son dos mis en avant par sa robe est terriblement excitant. Le rouge lui va tellement bien...
— Naël ! s'exclame-t-elle, le ton impérieux.
La reine a parlé.
Je lève mes fesses de serviteur pour m'en aller rejoindre Sa majesté. Son visage paraît satisfait, je vais pas me faire engueuler.
— On mange quand ? demande-t-elle, la voix basse.
— Je sais pas, dans une heure ou deux ?
— Ok, je vais tout mettre dans le four.
— C'était juste pour ça ?
— Non pour ça aussi.
Elle m'embrasse tendrement, me lèche la lèvre et s'en va s'asseoir sur le canapé. Je reste planté là, sans comprendre ce qui vient de se passer.
— Qu'est-ce que tu fous Naël ?! On dirait un poteau ! raille Fred, le ton moqueur.
Qu'est-ce que j'ai fait ? Je suis devenu le bouffon de la reine, l'espace d'un instant. Le pire c'est que j'aime quand elle est entreprenante et aussi assurée.
La soirée se passe bien, l'alcool monte dans le cerveau de tout le monde. Fred a petit à petit brisé la glace avec ma Eileen. Il faut dire qu'il est sacrément sociable, ça m'étonne pas.
— Mais du coup Eileen ? dit alors mon meilleur pote, bourré. Tu sais qu'on est des criminels ? Et tu restes ? T'es complètement barge !
Elle pouffe de rire, heureusement pour ce connard que ça ne la gêne pas. Sinon, je lui aurais fait fermer sa grande gueule.
— Oui, je sais tout ce que vous faites. Mais bon, la plupart de vos rivaux sont des connards, je m'enfiche de ce que vous pouvez leur faire... Tant que vous faites pas ce qu'il... Non rien laissez tomber.
— On est pas mauvais Eileen. affirme Tanguy, la voix douce. C'est difficile à croire vu le carnage qu'on a fait, ce sont les risques du métier. Tous ceux qui sont là-dedans le savent.
— Ce qui nous différencie des autres bâtards c'est qu'on fait jamais de dommages collatéraux. rajoute Maxence, avant de finir son verre de vin.
— Puis on ferait jamais à une meuf ce que des lâches ont voulu te faire. conclut Fred qui n'était même pas là quand c'est arrivé.
— Merci Fred. dis-je, le ton glacial.
Putain, il enchaîne les boulettes. Je veux qu'elle passe un bon moment pas qu'elle se rappelle que je suis un criminel ou qu'elle a faillit se faire violer par ma putain de faute. Il se rattrape en posant des questions sur notre relation, notre rencontre et ce qu'elle pense de moi.
— Tanguy et Max le savent déjà, Naël m'a sauvé la vie, je me suis retrouvée chez lui. Il a continué de veiller sur moi chaque nuit, j'ai rapidement eu confiance en lui...
— Oh putain on se croirait dans un livre tellement c'est beau... sanglote Fred, dont le caractère fait contraste avec son air de truand.
— Elle a pas fini ! s'esclaffe Maxence, tandis qu'on rigole chaleureusement.
— Désolé, tu peux continuer.
Elle reprend son récit, l'air gêné. Son regard croise le mien.
— Du coup, malgré ma phobie, je me suis rapidement prise d'affection pour lui. Je crois que je commençais déjà à ne plus pouvoir me passer de lui quand je suis venue la première fois chez toi Tanguy. Il ne restait qu'un obstacle pour que je l'exprime. Puis quand il s'est absenté un mois j'ai réellement su que je l'aimais et je me suis débloquée de ce qui me retenait.
— Ensuite ? dit Fred, attentif.
— Je me suis retrouvée dans un projet X, le frère de Naël m'a droguée en mettant de la MD dans mon verre. J'étais défoncée, après, j'ai vu Naël, il m'a emmenée dans une chambre. On a faillit faire les préliminaires avant que je me rende compte que c'était Aiden. J'ai pété un plomb il a essayé de me violer une autre fois. Je lui ai fait un coup de boule, puis un coup de pied dans la tronche, je suis partie, j'ai pleuré, Naël est arrivé, j'ai encore pleuré. Il a défoncé son frère, il m'a emmenée dans une chambre, c'est moi qui ai pris les devant.
Ils la regardent tous, l'air complètement ahuri. J'ai l'impression qu'elle est ce genre de film avec tellement d'actions qu'on y comprend plus rien. À la fin, on finit par se rendre compte qu'on était juste largués.
— Putain la dinguerie que tu nous as lâchée. commente Tanguy, stupéfait.
— Quand tu m'as dit ça Naël, je croyais que c'était une blague. Du coup t'as vraiment niqué ton frère ?
— Bah ouais, même vous je vous tuerai si vous touchez à un seul de ses cheveux.
J'ai lu ça dans un livre qu'Eileen a acheté. Mais bon, je sais qu'ils ne sont pas comme ça.
— Belle mais trop jeune ! s'exclame Tanguy en faisant le signe de Satan vers Eileen, ce qui a le don de me faire mourir de rire.
Je sais que Max et Tanguy ont déjà une copine de toute manière, enfin Tanguy en a plusieurs, il faut pas chercher à comprendre. Quant à Fred, il est trop glauque pour en avoir une.
— Moi j'me la ferais bien... Ses petites fesses là...
Eileen le dévisage avec dégoût, leur regard se croisent, ils explosent de rire.
Il se passe quoi là ? Normalement, elle aurait pété un plomb.
— T'as pas cette aura dans les yeux Fred. dit-elle, sérieuse.
— De quoi tu parles ?
— T'as pas un air malsain, ni du désir dans ton regard.
— Comment tu sais ça ? répond-il crédule.
Je commence de nouveau à être tendu, il m'énerve de plus en plus.
— C'est bon Fred, on peut parler d'autres choses ? intervient Tanguy qui me connaît par cœur.
— Ouais désolé.
Le reste de la soirée se passe bien, ils ont tous été charmés par la cuisine d'Eileen. Son poulet rôti patate a fait l'unanimité. En tout cas, je me suis bien pété le bide.
Il est une heure du mat, la fatigue commence à se faire ressentir. Demain c'est dimanche, ça le fait. Les gars se couchent sur les canapés, il y a ce qu'il faut pour eux, ils sont habitués.
Je monte avec Eileen, elle titube, je la tiens. Qu'est-ce qu'elle est mignonne quand elle est bourrée. On se couche dans le lit.
— Comment t'as trouvé la soirée ?
— C'était bien... chuchote-t-elle en collant sa tête sur mes pectoraux. Fred était un peu chiant avec ses questions mais il est marrant...
— Je vois... Bonne nuit ma belle.
— Bonne nuit.
Avant de s'endormir, elle me susurre la meilleure berceuse.
— Je t'aime Naël.
**
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top