Chapitre 24 | I, 2

Musique proposée : Beautiful Lie - Thirty Seconds To Mars. (En média).

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ATTENTION : Ce chapitre contient des scènes de violences physiques et morales détaillées, il doit donc être lu par un public averti. Âmes sensibles, faites attention à vous.

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L'air tout puissant, ce dernier s'approche de West, attrape son tee-shirt, puis le déchire sur toute sa longueur. Loin d'être ébranlé, mon acolyte baisse le nez sur le bout de tissu en lambeaux et se met à rire avec condescendance.

— Oh, mec t'abuses, ton frère adorait ce tee-shirt !

Exaspéré par son comportement dangereux, je secoue la tête, tandis que Gale pouffe de rire, presque sidéré par la réflexion de son meilleur ami. La colère de Ian assombrit inexorablement son visage. Impitoyable, son poing s'abat d'abord sur la mâchoire déjà amochée de West, pour ensuite s'attaquer à Gale qui ne bronche pas. Sans surprise, même après une énième démonstration de violence, l'insolence de mon binôme est toujours bien présente.

— T'as vu, elle passe à côté de toi sans te remarquer. Elle en a rien à foutre de toi.

Le souffle de Ian devient plus rauque. Visiblement, West sait comment jouer avec la flamme de haine qui semble brûler dans la poitrine de son agresseur.

— Tu veux savoir à quel point t'es insignifiant pour elle, à côté de moi ? renchérit West, plus provocateur que jamais.

Anxieux de la réaction qui se prépare, j'ai envie de me lever pour faire taire mon coéquipier. Quand va-t-il enfin comprendre qu'à trop alimenter le feu de colère qui flambe devant nous, il va finir par tous nous réduire en cendres ? Plus West provoque Ian, plus je mords l'intérieur de ma joue. Il faut que je parvienne à garder mon sang-froid. Je ne dois pas ouvrir la bouche. En y réfléchissant un peu, j'essaie de me dire que mon partenaire ne fait pas ça pour rien. Il a forcément une idée derrière la tête, il ne prendrait pas autant de risques si ce n'était pas le cas. Je crois que plus il fait bouillir Ian, plus il retarde le moment fatidique de l'interrogatoire musclé. Plus il fait durer ce jeu de défiance mutuelle insupportable, plus il donne de temps au FBI pour nous retrouver. Après tout, même s'il ne sait pas que j'ai passé un accord avec la police, il sait que cette fois, les forces de l'ordre ne lâcheront rien sans avoir trouvé Gambino. Finalement, peut-être que West ne joue pas. Peut-être qu'il nous fait juste gagner quelques infimes minutes qui peuvent faire toute la différence entre la vie et la mort. Il met sa vie en danger pour sauver la nôtre.

— C'est moi qu'elle a écouté ce jour-là. Sans avoir aucune réelle preuve. C'était ta parole contre la mienne, et j'ai remporté la mise.

Les joues de notre ravisseur s'empourprent de rage. Les phalanges de ses poings serrés blanchissent dangereusement. Pourtant West ne s'arrête pas.

— C'est même elle qui a autorisé ma demande d'exécution.

— Tu mens ! s'écrit Ian d'une voix rauque.

Peter et James se lancent un regard dubitatif, mais décident d'un signe de main mutuel de ne pas intervenir, alors que Gale, lui, regarde la scène d'un œil incertain.

— Je suis sûr que si je n'avais pas insisté, elle aurait carrément buté Tom elle-même, jubile West.

— Ferme-la, Hutchins !

Le cri de Ian a à peine le temps de résonner dans la salle qu'un coup violent s'écrase contre les côtes de mon partenaire, qui lâche un gémissement atroce. Le cœur serré, j'observe le torse-nu de l'homme que j'aime, mais reste bloqué sur les hématomes jaunes et violacés qui barrent son épiderme. Combien de fois ces ordures lui en ont-elles fait baver pour qu'il comprenne qu'il n'était maître de rien ? Combien de fois a-t-il dû supporter les coups pour être marqué à ce point ? Pour être aussi imperturbable pendant cette torture ? Mon estomac se noue. À en juger par leur couleur, il est évident que certaines de ses blessures ne datent pas d'aujourd'hui. Est-ce qu'il souffrait d'une douleur lancinante sans que je n'en sache jamais rien ? Je n'ai pas le temps de m'attarder sur cette hypothèse que deux mains charnues entourent la gorge de West.

— Maintenant, on arrête de jouer. Tu vas me dire ce que t'as balancé à la police, tremble Ian.

L'angoisse me ravage la poitrine, alors que mon acolyte, lui, tient toujours tête à son bourreau sans se défaire de son air de défi.

— Tu sais, les flics et moi, on est pas trop potes, sourit ce dernier.

Le volcan en éruption qui nous fait face explose, et touche West de plein fouet. La mâchoire, la tempe, l'abdomen, le torse, les côtes... Les heurts s'enchaînent. Ian n'interroge pas sa victime, il s'acharne sur elle. Chaque impact provoque un déferlement de douleur épouvantable. Bien vite, les gémissements de West se transforment en hurlements incontrôlables et je ne suis plus très sûr d'avoir la force de rester là sans réagir. S'il parvient à encaisser, j'en suis incapable. Personne ne devrait avoir à supporter ou à regarder une telle souffrance sans broncher. C'est monstrueux. Impuissant, je suis obligé de détourner les yeux lorsqu'un filet rouge gicle sur le sol. Plus la détresse de West retentit à ma gauche, plus je me repasse les phrases qu'il m'a répétées avant que tout ne dégénère : « Quoi qu'il puisse bien se passer, il ne faut pas que tu cèdes », « Si tu leur donnes ce qu'ils veulent, ils nous tueront tous ». Ces quelques mots tournent en boucle dans ma tête, repoussant de toutes leurs forces la rafale de culpabilité qui sévit à l'intérieur de moi.

— Allez Hutchins, parle ! Parle, et j'arrête, gronde la boule de nerfs en laissant quelques secondes de répit à son punching-ball.

À bout de souffle, West bascule la tête en arrière et son visage ravagé de larmes fait dégouliner les miennes. Le menton gonflé, l'arcade en sang et la lèvre inférieure fendue, il se racle la gorge. Pendant un court instant, je l'imagine abdiquer, mais son expression insolente remplace rapidement son agonie. Je suis à deux doigts de m'évanouir et lui, il toise de nouveau Ian. Comment peut-il avoir autant de self-control ?

— Même si je meurs...

Coupé par sa respiration courte et bruyante, West déglutit.

— Même si je meurs, elle va encore te baiser, Ian.

Ce dernier penche la tête, puis fronce les sourcils.

— Tu croyais qu'en m'évinçant, tu serais son bras droit ?

Mon acolyte attente un rire qui sonne faux, puis tente de piéger un peu d'oxygène dans ses poumons avant de reprendre.

— Ouvre les yeux, mec... T'es rien pour elle. Elle te prend pour un moins-que-rien, comme elle le faisait déjà avec Tom... La preuve, c'est pas à toi qu'elle a fait confiance pour appeler les flics dans l'espoir de me piéger, mais à James.

Surplombant West de toute sa hauteur, Ian ne parvient pas à contrôler les tremblements de ses poings fermés. Les dents tout aussi serrées, il se rue sur le chariot, qui bascule. L'inox s'éclate contre le sol de la salle dans un bruit tonitruant et le contenu du chariot s'éparpille à mes pieds. Le cœur au bord des lèvres, je ne peux pas m'empêcher de scruter les ustensiles de torture un à un. Des couteaux, des scalpels, des pinces, un shocker électrique... Je crois que je vais vomir.

— Ferme-la ! La ferme, putain ! beugle Ian.

Une lame de scalpel que je viens tout juste d'apercevoir s'enfonce à quelques centimètres de la jugulaire de West et je m'apprête à supplier Ian d'arrêter quand Peter me prend de court.

— Eh, ne le tue pas ! T'as entendu Gambino, il les veut vivants à son retour. Surtout le Prodige.

Le blond interrompt son geste, avant de balancer le bistouri et de se baisser pour attraper quelque chose que je ne vois pas tout de suite. Un crissement strident rugit dans la pièce, alors que Ian dépose les deux dars métalliques qui dépassent d'un boitier sombre sur la peau de sa victime. Le regard de West change. Loin de laisser transparaître un stress quelconque, ses traits ne font que se crisper légèrement, mais lorsqu'il ancre ses prunelles dans les miennes, j'y ressens toute l'appréhension qu'il tente de dissimuler. Bien plus puissants que tout à l'heure, ses cris recouvrent presque le crissement désagréable qui explose lorsque Ian fait fonctionner le shocker. Le visage déformé par la souffrance, West paraît suffoquer à chaque fois que son bourreau actionne son engin de torture. Entre chaque déchirement bouleversant, Ian ordonne des informations mais mon camarade ne prononce pas le moindre mot.

— Ian, stop ! Arrête ! Hurlé-je sans pouvoir me retenir.

Il faut que ça cesse. Ce supplice m'est insupportable. Après encore quelques minutes interminables, le shocker électrique rejoint le reste du matériel et le regard sadique de l'enflure sur laquelle j'aimerais pouvoir bondir s'abat sur moi. Cette dernière se tourne ensuite vers James pour lui murmurer quelque chose à l'oreille, mais je ne prends pas la peine d'essayer de comprendre quoi. Focalisé sur le torse humide de West qui se soulève bien trop vite, j'ai envie de hurler. Il est de plus en plus faible, il ne tiendra pas longtemps comme ça. Un révolver scié à la main de Ian me sort de mon horrible contemplation, et le canon de celui-ci se dépose sur le genou de l'homme que j'aime.

— Si tu me racontes ce que vous avez dit aux fédéraux, je ne tire pas, Gueule d'Ange.

Mon rythme cardiaque s'accélère. Non. Il ne peut pas me demander de faire ça. Non. Je ne peux pas faire un choix pareil. Non. Mes lèvres frémissent. Mes larmes coulent de plus belle. Qu'est-ce que je dois faire ? De nombreux spasmes me secouent. Je ne peux pas sciemment le laisser tirer sur West... Mais si j'ouvre la bouche, ils nous tueront tous les trois et je refuse de voir qui que ce soit mourir aujourd'hui.

— Alors Gueule d'Ange, qu'est-ce que t'en penses ? Je tire, ou je ne tire pas ? Tu parles, ou tu le regardes souffrir ?

Je fusille Ian d'un air mauvais, avant de scruter son arme. Dépassé, je cherche désespérément quelque chose à quoi me raccrocher, mais les prunelles de West sont dissimulées derrière ses paupières. Sans solution, je me rabats sur Gale, qui semble être dans un état similaire au mien même s'il masque ses émotions avec plus de facilité que moi. Lorsqu'il capte mon regard et mes questionnements, il secoue la tête. Après encore quelques secondes d'hésitation, je prends une profonde inspiration, fixe Ian et lui indique sans un mot que je ne dirai rien. Sa satisfaction s'efface.

— Tu l'auras voulu.

Une détonation retentit, suivie d'un hurlement déchirant, et je réprime un sanglot. Qu'est-ce que j'ai fait ? Les gémissements et la respiration de plus en plus saccadée de West m'arrachent le cœur. Je me hais. La colère violente qui s'infiltre soudain dans mes veines me donne envie de tout fracasser. Je déteste cet endroit. Je déteste Eleven Stars. Je déteste Ian. Je déteste même la police. Qu'est-ce qu'elle fiche, bon sang ? Elle devrait déjà être là. Tous ces enfoirés devraient déjà avoir les menottes aux poignets. Non, en fait, tout ça n'aurait même pas dû se produire. Savannah n'aurait pas dû tomber dans l'enfer de la drogue parce que nos parents n'auraient jamais dû la pousser dans ses retranchements avec leur haine absurde de tout ce qui sort du rang. Mon petit frère était bien trop jeune pour déjà vouloir fuir ses géniteurs et un gamin de vingt-trois ans ne devrait pas se sentir obligé de sauver la vie de sa sœur pour ne pas perdre le reste de sa famille. Je ne devrais pas être ici. West et Gale non plus. Tout ça n'aurait jamais dû arriver parce que nous méritions tous d'avoir des vies normales. Des vies remplies de déceptions ridicules qui nous auraient mis en rage malgré ce quotidien banal et sécuritaire que je rêve de retrouver.

— C'est bon, on change de méthode. La douleur ne fonctionne pas, donc on va passer à mes règles du jeu.

Le ton déterminé de James me sort de mes lamentations, et je remarque que sa réflexion paraît agacé Ian, qui pourtant acquiesce et s'éloigne de West. West... Mon cœur rate un battement. Je n'entends plus son souffle rauque. Aucun son ne provient plus de lui. Une panique colossale s'empare de ma poitrine alors que je risque un coup d'œil dans sa direction. La tête en arrière et les yeux clos, il ne bouge plus. Il respire à peine.

— West ? murmuré-je, un instant incapable de parler plus fort. West, réveille-toi.

La voix éraillée, je ne parviens pas à garder mon calme.

— West ! m'écrié-je.

Il faut qu'il m'entende, il faut qu'il reprenne connaissance. Interpelé par mon agitation, James fronce les sourcils, puis s'approche de l'homme que j'aime en soufflant du nez. Lorsque les doigts du criminel se déposent dans son cou pour vérifier son pouls, je perds pied. Tu n'as pas le droit de mourir maintenant, West. Je te l'interdis. Ma vision se brouille, mon stress s'emballe, je tire sur mes liens de toutes mes forces.

— Eh. Tu te calmes, me somme froidement James, alors qu'il semble revenir de quelque part.

Quand est-il parti ? Est-ce que la panique m'a submergé au point de ne plus faire attention aux mouvements qui m'entourent ? Les perles salées libèrent mes prunelles pour s'écraser sur mes joues, et je me rends compte que James approche une seringue du bras de West.

— Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que t'es en train de lui faire ? gémis-je, affolé.

Ils vont le tuer, ils vont vraiment finir par le tuer.

— Relaxe, Singer. C'est juste un petit remontant. Ce serait dommage qu'il loupe le reste de la fête, pas vrai ? Ironise James, un rictus horripilant au coin des lèvres.

Une fois l'injection terminée, il se baisse pour attraper un seau d'eau qui semble sortir de nulle part et balance son contenu à la figure de West, qui finit par bouger. Même si un râle de douleur s'échappe de sa gorge, une vague de soulagement déferle à l'intérieur de moi. Il n'est pas mort.

— Bon, le temps que la Belle au Bois Dormant reprenne ses esprits, détachez-moi le barman, ordonne James.

Surpris, Peter lève un sourcil, mais s'exécute sans argumenter, tandis que Ian reste en retrait. Puisque West redresse la tête et semble doucement revenir à lui, j'ose enfin le quitter des yeux pour me concentrer sur les deux molosses armés qui entourent Gale alors qu'on le défait de ses liens. James se poste devant le barman, attrape sa chemise blanche et en fait sauter les boutons en l'ouvrant d'un geste sec pour finir par la jeter par terre. Interloqué, j'observe la scène en tentant de ne pas laisser le stress m'envahir de nouveau.

— Oh, mais on se connaît toi et moi, Jamesy. T'aurais dû me dire que c'était ça que tu voulais, il ne fallait pas avoir peur, j'ai moi-même des amis gays, se marre Gale avec insolence.

Étrangement, James ne réagit pas. Il ne dit rien, ne s'énerve pas. Il reste impassible, et le contraste entre Ian et lui m'arrache une grimace d'appréhension. Que va-t-il faire ? Que sont ses règles du jeu ? Qu'est-ce qu'elles ont de différent avec celles de Ian ? J'ai l'impression que la glace est en train de remplacer le feu et, même si la glace est moins explosive, je ne suis pas sûr qu'elle en soit pour autant moins dangereuse.

— Peter, les menottes et la chaîne, exige James.

Son fidèle compagnon lui apporte les bracelets en métal qui finissent bien vite autour des poignets de Gale. Le sous-fifre se déplace avec une telle rapidité que je ne remarque qu'il a changé de pièce que lorsqu'il revient avec une chaîne en ferraille dans les mains. Il la lance en l'air pour qu'elle passe au-dessus qu'un énorme tuyau rouillé dans un boucan effroyable, puis attend que James le rejoigne avec Gale. À l'aide d'un cadenas gris, Peter attache les menottes du barman à l'alliage métallique avant de tirer brutalement sur le tout. Les bras en l'air, c'est tout juste si Gale touche le sol. Concentré sur ce dernier, je ne prête plus attention à quoi que ce soit d'autre qu'à l'image d'horreur qui se dessine devant mes yeux. Pétrifié devant la peau massacrée de son dos, je manque de pousser un cri de surprise. Qu'a-t-il bien pu lui arriver ? Commençant sur son omoplate gauche pour s'arrêter sur la droite de son bassin, une immense cicatrice rosâtre déchire son échine. Sans pouvoir m'en empêcher, je scrute davantage son épiderme et y remarque que de nombreuses traces blanches zèbrent la quasi-totalité de son épine dorsale. Quel genre de monstre peut faire une chose pareille à quelqu'un ?

— J'avais dit à Ian qu'il pourrait te torturer autant qu'il voulait. J'étais sûr qu'il n'obtiendrait rien de toi, même s'il te faisait hurler à la mort, ricane James à l'attention de West.

Toujours un peu sonné, mon acolyte le fixe, mais ne répond rien.

— Mais il a pas voulu m'écouter, il était persuadé que ton nouveau copain craquerait bien avant toi, continue-t-il en me lançant un coup d'œil impressionné. Je dois bien avouer que sur ce coup-là, on l'a tous sous-estimé. Même moi j'aurais pas parier sur lui.

Un rictus mauvais s'échappe de la gorge de Peter, qui imite une révérence dans ma direction comme pour me féliciter.

— Mais j'ai un avantage que Ian et Peter n'ont pas, West Aaron Hutchins : Je te connais par cœur. 


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Salut, salut. 

J'espère que ça va, même après une partie comme celle-ci. J'ai pas trop avancé sur le chapitre 25, donc j'espère que je pourrais vous le poster à temps. Mais en attendant, sachez que pour la prochaine partie du 24, ce sera pareil que pour la première : elle sera découpée en deux et sera postée à deux jours d'intervalle, soit samedi et dimanche, soit dimanche et lundi. 

Du coup, j'avais prévenu la team West sur Instagram que vous alliez me détester (autant les ancien.ne.s que les nouvelleaux en plus), c'est le cas ? Vous croyez qu'il va tenir le coup ?

Et Wayne alors, vous pensez qu'il va craquer ? Enfin, déjà, est-ce que vous pensez que l'un d'entre eux va craquer ? 

James, il vous insupporte plus ou moins que les deux autres ? Pourquoi ? 


Voilà, c'est tout pour moi, j'espère que tout va bien pour vous.

Je vous envoie plein de bonne onde.

Coeurs sur vous les potes. 

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