٧٨
A R W A ~ اروى
Samedi, jour J...
Ce n'est que le matin, pourtant, je suis super excitée, je ne tiens plus en place. J'étais en train de m'extasier devant le rendu de ma robe et de mes bijoux dans le reflet du miroir pendant que Maribel se moquait gentiment de moi.
-Maribel, en riant: On t'arrête plus toi, ça fait trois jours que t'essaies ta robe et que tu réagis comme si tu la portais pour la première fois.
-Moi, en riant à mon tour: Mais Maribel, tu sais très bien ce que ça signifie pour moi !
-Maribel, en avançant à côté de moi: Bien sûr que je sais ma belle, (me regarde en souriant) alors, t'as hâte ?
-Moi, en me tournant vers elle: Mais oui ! (Avec un grand sourire) Comment ne pas avoir hâte alors que c'est le jour que j'attends depuis longtemps ?
J'ai senti mes joues me piquer rien qu'en disant cette phrase. Souriante, Maribel passa un bras autour de mon épaule et se tint à mes côtés devant le miroir.
-Maribel: J'ai qu'une chose à dire: force à Raghed. Il a été disqualifié avant même d'entrer dans cette maison. Pareil pour l'autre qui est censé venir mais dont j'ignore malheureusement l'identité, Huda ne m'a rien dit.
J'eus un sursaut lorsqu'elle prononça le nom de Raghed, car je me suis rappelée que j'avais totalement oublié de lui faire un retour via sa sœur concernant notre première rencontre. Je signifierai un refus, bien évidemment...et il faut que je le fasse le plus vite possible pour ne pas qu'il se fasse de faux espoirs.
-Moi: Exactement...il faut que je dise à sa sœur que je ne suis pas intéressée, d'ailleurs. J'avais complètement oublié !
-Maribel: Bah oui hein, vaut mieux ça plutôt qu'il découvre plus tard que tu t'es mariée pendant qu'il t'attendait comme un con. (En haussant un sourcil) Arwa, il faut qu'il sache que t'es la future femme de Nasser, pas la sienne.
Je baissai instantanément la tête en rougissant avec un petit sourire. Imaginons que je devienne vraiment sa femme, qu'il devienne vraiment mon mari...je sais que ça arrivera, enfin, je l'espère. Je n'ai pas de raison à propos de laquelle je dois m'inquiéter, de toute façon.
Sans attendre, je pris mon téléphone pour envoyer un message à Maria, la sœur de Raghed, afin de lui dire de lâcher l'affaire. J'espère qu'elle me comprendra, en tous cas.
-Moi: Dis, Maribel, est ce que je précise que je suis intéressée par quelqu'un d'autre ou c'est pas la peine ?
-Maribel: Hum...j'te conseille de pas trop t'étaler. Tu sais, ça va vite hein, il suffit que tu racontes trop ta vie pour que les gens te tombent dessus, tu vois ce que j'veux dire ? La fille peut très bien avoir la haine contre toi pour avoir refusé son frère, on sait jamais. On ne la connaît pas, on ne sait pas comment elle peut réagir.
Je réfléchis un instant à ce qu'elle venait de dire. En soit, elle a raison, mais je ne vois pas pourquoi Maria m'en voudrait si je dis que je ne veux pas aller plus loin avec Raghed, le but étant tout de même de donner mon avis. Mais je vais quand même écouter Maribel, évidemment.
J'envoyai alors le message à la sœur de Raghed puis retournai à mon occupation qui était simplement de discuter avec Maribel et essayer différents bijoux.
Au même moment, mon téléphone afficha une notification de plusieurs messages du groupe des filles, c'était Maha qui proposait de sortir ce soir. Les autres filles ont naturellement accepté, mais moi, j'ai bien évidemment décliné la proposition.
Je me demande encore comment je vais faire pour leur annoncer tout ça, grande timide que je suis !
-Moi: Purée, j'arrive pas à rester tranquille ! J'ai ce truc en moi qui me dit que je vais devenir folle si j'attends encore longtemps.
-Maribel: C'est normal, t'es amoureuse, c'est totalement compréhensible !
Je n'arrête pas de penser à Nasser, au moment où il franchira le seuil de la porte, à comment il sera rayonnant de beauté comme à son habitude...toutes ces pensées me font sourire et rougir, ce qui n'échappa pas à Maribel qui m'observa avec un sourire malicieux.
Je sais que tout va bien se passer, il n'y a pas de raison à ce qu'il y ait un blocage. Mon père a réussi à apprécier Raghed avec lequel je ne souhaitais rien, qu'en sera t-il alors de Nasser que j'aime de tout mon cœur et que j'ai choisi de mon propre gré ?
Je sûre et certaine qu'il l'appréciera tout autant.
"اخترتو من تبونه و بختار اللي اباه
ما اصبر عن عيونه، فدوة انا لرضاه"
Vous avez choisi celui que vous vouliez, et je choisis celui que je veux
Je ne peux pas attendre plus de voir ses yeux, que je sois la rançon de sa satisfaction.
•joud, mohamed alshehhi• ekhtarto man teboonah
Maribel resta encore un peu avec moi puis s'en alla continuer les préparatifs pour ce soir. Je lui ai proposé de l'aider mais elle refusa catégoriquement, jugeant que j'avais déjà assez à faire. À vrai dire, la seule chose que je faisais était de penser à Nasser, à ce soir, mais je dois avouer que ça a demandé beaucoup de temps et de concentration de ma part. Je compte les heures, les minutes, les secondes même, il faut que je trouve une occupation si je ne veux pas perdre la tête à cause de mon impatience, on aurait dit une enfant à qui on a promis un paquet de bonbons, carrément ! Mais je ne sais pas quoi faire, à part descendre et voir comment les affaires avancent.
J'enlevai alors ma robe et me changeai avant de sortir de ma chambre.
-Oh, mais t'inquiètes Mira, venez quand vous voulez, si vous avez prévu de venir aujourd'hui y'a pas de problème, faudra juste passer avant ou après 18h étant donné qu'on aura des invités.
Je m'arrêtai et me raidis en entendant ma mère parler au téléphone. Mira...purée, comment j'ai pu oublier cette éventualité...il fallait que je me doute que Mohammed n'allait pas rater l'occasion en or qui s'offrait à lui après que je lui aie dit que j'aimais quelqu'un. Je savais pertinemment qu'il ferait quelque chose mais je ne m'attendais pas à ce qu'il veuille aussi demander ma main, c'est donc lui le fameux autre prétendant dont Maribel ne connaissait pas l'identité...
Mon Dieu, quand est ce que je serai enfin libérée de ce fou ? Qu'est ce qu'il ne comprend pas dans le fait que je n'ai aucun sentiment pour lui et que de toute façon, mon cœur est déjà pris ? Il se fatigue pour rien, parce que dans tous les cas, je le refuserai, bien évidemment. Ça m'attriste vraiment de voir qu'il ne veut pas lâcher l'affaire avec moi et qu'il joue avec Sabra en même temps, elle qui de base fait tomber les hommes à ses pieds comme des mouches, c'est elle qui est tombée dans le piège de Mohammed. C'est l'impression que j'ai, c'est mon opinion, mais on ne sait jamais, peut être qu'elle se rendra bientôt compte qu'elle ne lui servait qu'à s'amuser, et malheureusement, "m'oublier".
Quelques minutes plus tard, ma mère termina son appel, ce qui m'obligea à quitter le couloir dans lequel je m'étais cachée pour écouter la conversation. Comment faire maintenant qu'ils ont prévu de venir aussi ? Je pourrais très bien dire à ma mère de les remballer mais si elle leur dit de laisser tomber, ça compliquera encore plus les choses...Il ne me reste plus qu'à prier pour qu'ils annulent d'eux mêmes, croyons en nos rêves les amis.
Je descendis donc mais je ne trouvai pas Maribel dans la cuisine, alors je remontai dans ma chambre, toujours aussi excitée mais ressentant un peu d'appréhension. Après avoir vérifié que personne n'était dans les parages, je décidai d'appeler Nasser. J'ai besoin de réconfort, j'ai besoin d'entendre sa voix pour décompresser.
Je passai l'appel et attendis patiemment qu'il décroche, chose qu'il fit dans les quelques secondes qui suivirent. Je m'assis alors sur mon lit tout en soupirant de soulagement, prête à me perdre dans ses paroles.
-Nasser: Ouais allô Arwa, tu vas bien ?
-Moi, en chuchotant: Ça va et toi ?
-Nasser: Ça va aussi (Chuchote, m'imite pour me taquiner) quand tu vas bien, je vais bien, tu le sais maintenant, mais pourquoi tu chuchotes comme ça ?
-Moi, en riant doucement: Commence par arrêter de m'imiter et je te dirai pourquoi.
-Nasser, continue de chuchoter: Ah ouaiiis...ça joue les durs à cuire maintenant, hum, madame a du caractère.
-Moi, avec un petit rire: C'est pour pas que ma mère nous entende.
-Nasser, en riant: Dans tous les cas, elle m'entendra ce soir en face à face.
-Moi: C'est vrai, c'est vrai, t'as pas tort. (En prenant une grande inspiration) Tu peux pas imaginer à quel point je suis pressée de te voir ce soir Nasser, j'arrive pas à faire passer le temps tellement j'y pense !
-Nasser: Mais moi aussi ! Si tu savais, ça fait depuis ce matin que je pense à toi et à comment tu seras incroyable comme d'habitude.
C'est fou, j'arrive à rougir même derrière un écran, qu'est ce que ça sera ce soir dans ce cas ? C'est vrai que j'avais totalement oublié que j'allais être super gênée...
-Moi, en mettant ma main devant ma bouche: J'sais pas quoi répondre.
-Nasser: Pas besoin de réponse habibty, tu sais...j'arrive à te comprendre même quand tu parles pas, comme là, par exemple.
Je rougis de plus belle, puis me levai pour aller à la fenêtre sans dire un mot.
-Nasser: Tu sais, j'me sens bizarre, j'ai des frissons partout tellement j'ai hâte de te voir. J'te verrai pas n'importe où, j'te verrai chez tes parents, pour un but précis, avec une intention noble.
Il se tut un instant puis s'éclaircit la gorge avant de continuer.
-Nasser: L'intention de faire de toi ma femme, celle qui partagera ma vie.
Je fus tellement heureuse d'entendre ces mots que des petites larmes m'échappèrent. Je les essuyai rapidement du revers de la main puis pris respirai un coup avant de reprendre la parole en essayant d'être la plus naturelle possible.
-Moi: J'ai l'impression d'être dans un rêve éveillé, je sais que je me répète mais je réalise pas ce qui nous arrive tellement c'est...wow.
-Nasser: Je ressens exactement la même chose.
Plongée dans la discussion, j'entendis au dernier moment un bruit dans les escaliers.
-Moi: J'dois te laisser, j'ai entendu quelqu'un monter. À ce soir, je pense fort à toi.
-Nasser: Vas-y, pas de soucis, à ce soir.
Je me raidis en attendant de m'assurer s'il y avait bien une présence dans les escaliers, puis je vis que Nasser n'avait toujours pas coupé l'appel.
-Nasser: Arwa, galbi (mon cœur) ?
-Moi: Oui habibi ?
-Nasser: Ahebek marra (je t'aime fort).
-Moi: Ahebek marra baad (je t'aime fort aussi).
Nous raccrochâmes en même temps, puis je me laissai aller à mes rêveries qui furent interrompues lorsque j'entendis qu'on frappait à ma porte.
Je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille puis avançai vers la porte tout en paniquant à l'idée qu'on aie pu m'entendre.
-Maribel: C'est moi, t'inquiètes !
Je poussai la poignée et la porte s'ouvrit sur Maribel qui avait le sourire jusqu'aux oreilles.
-Maribel, malicieusement: Je comprends mieux pourquoi Nasser est tombé amoureux de toi, maintenant.
-Moi, bégaye: Hein, quoi ? Tu...(en baissant la tête) T'as entendu quelque chose ?
-Maribel, me tapote l'épaule: Hahaaa, allez c'est bon j'ai rien vu ! (Me prend par l'épaule) J'imagine que t'as vu la décoration, ça te plaît ?
-Moi: Bien sûr que ça me plaît, (la prend à mon tour par l'épaule) surtout si c'est toi et yoma qui avez tout géré.
J'aurais bien aimé contribuer, mais ma mère m'a clairement dit que ce n'était pas à moi de le faire et que mon seul travail aujourd'hui était de bien me préparer à avoir une conversation, tout simplement, car elle sait que je ne suis pas très à l'aise.
-Maribel: Normal ma belle ! (Ouvre la porte) Viens, on va se prendre un verre de jus d'orange pressé que je viens de préparer, qu'est ce que t'en penses ? Tu vas déstresser.
-Moi: Bonne idée, allons-y !
Elle me devança dans les escaliers puis on descendit à la cuisine. Je la suivis et ouvris le placard pour prendre deux verres que je lui apportai afin qu'elle y verse le contenu de la carafe qu'elle tenait, puis nous allâmes nous asseoir sur le canapé.
-Maribel: Désolée de te gêner, mais vous êtes trop mignons.
Fort heureusement, nous étions les seules à être à la maison. Ma mère était sortie et mon père au travail, ce qui fait que nous pouvons avoir nos petites discussions sans aucun filtre.
-Moi, en riant: Merci beaucoup !
-Maribel: Mais putain, j'vais vraiment pas me retenir de hurler quand j'vais vous voir tous les deux ce soir, aaaaah ! (Elle rit) Oui je sais, j'suis trop investie, mais c'est normal, toi même tu sais.
Je me contentai de rire, et on termina ensuite de boire notre jus d'orange. J'en peux plus d'attendre, vivement ce soir, j'ai l'impression que la journée dure une éternité, mon Dieu que c'est embêtant...j'essaie de faire passer le temps mais sans succès, mon impatience ne fait que croître.
Mais au moins, je me dis que cette impatience aura servi à quelque chose, qu'elle en aurait valu le coup.
Quelques heures plus tard, aux alentours de 18h...
L'heure approche...Nasser m'a dit qu'il viendrait pour 18h. Il est 17h45 et je suis en train de terminer de me préparer. Je suis toute contente mais en même temps assez tendue et...stressée. Car,oui, c'est un jour extraordinaire mais mes soucis liés à ma timidité et compagnie jouent aussi un grand rôle.
Pour l'occasion, je porte une longue abaya rose pâle avec quelques détails en blanc, un voile de la même couleur et des sandales à talons blanches avec quelques bijoux aux tons dorés, et je suis actuellement en train de finir les dernières touches de mon makeup. Je n'aime pas trop les maquillages chargés donc j'ai décidé de faire un makeup léger qui va bien avec ma tenue.
Je me regardai dans le miroir en prenant une grande inspiration pour tenter de me calmer, parce qu'il faut que je sois la moins tendue possible, il ne faut pas que je laisse le stress gâcher ce beau moment.
Je pris rapidement mon téléphone et je vis que je n'avais pas reçu de réponse de la part de Maria, mais elle avait vu mon message. Bon, l'essentiel est que j'aie refusé son frère, de toute façon. J'attends maintenant celui que j'ai choisi...
Après m'être parfumée, je décidai de descendre, lorsqu'une notification de Nasser s'afficha sur mon écran.
"On est devant"
Mon cœur commença à tambouriner et mes lèvres s'étirèrent en un grand sourire. J'étais littéralement dans tous mes états, j'avais envie d'exploser de rire, de pleurer, j'avais froid, chaud...vous allez me prendre pour une folle mais essayez de me comprendre, il vient avec une intention qui n'est pas anodine !
-Yoma: Ma chérie, ils sont là !
Sous le regard encourageant de Maribel, je m'avançai jusqu'à la porte et l'ouvris, mon cœur battant la chamade. Mes mains tremblaient, mais il fallait bien que je passe outre.
Lorsque j'ouvris la porte...
Je fus comme hypnotisée.
Comment vous expliquer ce que j'ai ressenti à ce moment là ?
Un mélange de joie, de fierté, d'émotion forte, d'amour,mais aussi d'inquiétude.
-Baba, d'un ton avenant: Hala fikom (bienvenue à vous) !
Nous ne pouvions pas nous quitter du regard, nous avions beau nous détourner, rien à faire, obligés de se perdre dans les profondeurs des yeux de l'autre. Il est tellement beau avec son qamis blanc qui fait ressortir tout son charme naturel...
-Nasser, en s'avançant vers moi avec un sourire gêné: Salam alaykum.
-Moi, tête baissée: Alaykum salam.
"عيني انا لعيونه، خلوني في هواه
مشاعري مفتونة، مديونة في غلاه"
Mes yeux sont les siens, laissez moi dans sa passion
Mes sentiments sont exaltés, redevables à sa cherté.
Il entra et me tendit un magnifique bouquet de roses rouges que je pris délicatement avant de me mettre plus en retrait tandis que sa mère donnait d'autres paquets à Maribel qui s'était avancée pour les prendre.
-Yoma, à la mère de Nasser: C'est drôle ça, nos maris se connaissent déjà depuis un moment, mais nous, on se connaît pas encore !
-La mère de Nasser, avec un grand: Mais oui ! Je suis sûre qu'on s'entendra bien toutes les deux. Moi, c'est Khawla Al Julaydan, enchantée ! À côté, c'est mon mari Turki Al Harbi, ma fille Nada, c'est ma petite dernière et mon fils, Nasser.
-Yoma, en souriant à son tour: Huda Al Buraik, enchantée également, voici mon mari, Sultan Al Rajehi, et ma fille, Arwa. (En la prenant par le bras) Rentrez rentrez, restez pas comme ça dehors, marhaba (bienvenue) ! Nasser, fais comme chez toi !
-Nasser, en souriant: Teslameen khalti (merci ma tante).
Tout le monde rentra donc et je les saluai en luttant pour ne pas craquer sous le poids de l'émotion, mais aussi de la gêne. Je guettais Nasser du coin de l'œil, comme si j'avais peur qu'il parte, mais dans tous les cas, il sera obligé d'aller dans l'autre salon.
-Khawla, avec enthousiasme: Salam alaykum, ça va ma poupée ? (Me fait la bise) Arwa, c'est bien ça ? T'as de beaux yeux, Allahumma barek !
-Moi, timidement: Alaykum salam, je vais bien, merci, et toi ? (Je lui fais la bise) Oui c'est bien ça, merci khalti.
J'aperçus Nasser à côté de mon père en train de nous regarder avec des yeux tous brillants et un grand sourire, ça me fait plaisir de voir qu'il est content que sa mère et moi sommes en train de discuter, mais bien évidemment, je reste toujours la grande timide de service et ça me gêne beaucoup...Bon, Arwa, respire.
J'échangeai rapidement quelques banalités avec le père de Nasser qui est très drôle d'ailleurs, avant que les hommes ne partent s'installer dans l'autre salon.
-Nasser, profite de l'inattention, en partant: T'es magnifique.
-Moi, chuchote en souriant: Merci !
Une fois partis, nous allâmes à notre tour nous asseoir dans le salon qui nous était réservé. Je n'ose pas imaginer la rougeur de mon visage ni l'étendue de mon sourire, c'est un miracle si personne ne remarque rien.
-Khawla: Arwa, t'es vraiment jolie mashaAllah, (en riant) comme ta mère.
Ma mère éclata de rire tandis que je souriais comme une bête sans dire un mot. Je me résolus par la suite à répondre, tout en esquivant le regard de la mère de Nasser.
-Moi: Merci !
-Yoma: Merci beaucoup Khawla, c'est gentil, je te retourne le compliment !
-Khawla, en souriant: Je te remercie, mais je ne le suis pas autant que vous.
On discuta de choses et d'autres pendant un moment en prenant le café, j'ai aussi pu faire la connaissance de Nada, la petite sœur de Nasser, une petite fille très mignonne, très intelligente aussi, et d'après ce qu'elle m'a raconté, il paraît qu'elle est aussi très créative.
-Khawla: Bon, je pense qu'il va être temps que nos enfants se parlent un peu, Huda, qu'est ce que tu en dis ?
-Yoma: Il le faut, de toute façon ! (Elle me caresse le bras) Arwa, tu veux bien ?
Ohlala...je ne sais pas de quoi je dois avoir l'air mais je dois être bien plus rouge qu'une tomate. Et ça...la mère de Nasser l'a remarqué.
-Khawla, en me faisant un sourire rassurant: T'inquiètes pas ma chérie, sois pas gênée, (elle me taquine) il est gentil mon fils, ne crains rien.
Au même moment où je riais, mon téléphone afficha un message de Nasser.
"mdrrr viens vite stp j'suis en train d'attendre dans le couloir comme un mongol"
-Moi: Euh...d'accord, j'y vais.
Je me levai alors, tout en sentant le regard de la mère de Nasser sur moi. Je tournai brièvement la tête vers elle, elle me regardait avec des yeux pleins de bienveillance et de fierté. Aurais-je déjà tout gagné alors qu'on se connaît à peine, elle et moi ? Peut être que oui.
Je sortis du salon et pris soin de refermer la porte derrière moi, puis arpentai le couloir jusqu'à ce que je voie Nasser. J'avançai donc vers lui, et lorsqu'il me vit, il fit de même, puis nos mains se rejoignirent d'elles mêmes lorsque nous nous retrouvâmes l'un face à l'autre.
-Moi: Désolée pour l'attente.
-Nasser: L'attente est insignifiante lorsque tu en es la finalité, ya nour eyni (lumière de mes yeux).
Je pouffai timidement de rire dans ma main, tandis qu'il me regardait avec un énorme sourire.
-Moi, en riant: Décidément, tu rates aucune occasion de me faire perdre mes moyens avec tes mots doux, habibi.
On se regarda sans parler pendant quelques secondes, mes mains serrant tendrement les siennes comme si je craignais qu'il me lâche, puis nous détournâmes tous les deux le regard en souriant.
-Nasser: Tu t'es bien entendue avec ma mère, j'imagine ? Je savais que ça allait direct marcher entre vous, elle était déjà à fond avant même de t'avoir vue.
-Moi: Ah oui, bien sûr, elle est super gentille ! Ta petite sœur aussi, elle est trop mignonne, j'ai vraiment apprécié la discussion que j'ai eue avec elle.
-Nasser: Ça fait plaisir, ça fait plaisir...nos familles s'entendent, et nous, on s'aime, qu'est ce qu'on demande de plus ?
Je baissai mon regard un instant sur nos mains qui étaient les unes dans les autres avant de lever les yeux vers lui.
-Moi, doucement: Je ne demande rien d'autre, si ce n'est ta présence à mes côtés.
Son regard sombre croisa le mien, nos doigts s'entrelacèrent, son parfum provoqua un brouillard dans mes pensées.
-Nasser: Je serai là, Arwa,et je crois en toi, je crois en nous.
Un instant de silence s'installa, brisé par Nasser qui regardait mes yeux comme s'il voulait s'y aventurer. Moi, je me suis noyée dans les siens dès la première fois...
-Nasser: Ma mère n'avait pas tort quand elle a dit que t'avais des beaux yeux. De grands yeux marron, avec de longs cils...des vrais yeux de biche. C'est l'une des choses qui me plaisent le plus en toi.
-Moi: Si je devais parler à mon tour de tout ce qui me plaît en toi, on n'aura pas fini.
J'ai tellement envie qu'il me prenne dans ses bras, mais ce n'est pas possible...
-Nasser, se penche légèrement pour chuchoter dans mon oreille: Fedet eyounek el helwa (que je sois sacrifié pour tes beaux yeux).
Je resserrai doucement mon étreinte sur ses mains, et l'émotion me submergea. Je n'arrive toujours pas à croire que je serai sa femme, et lui mon mari, c'est une idée qui me rend folle de joie et assez inquiète à la fois.
-Moi: Galbi (mon cœur)...
Quand je suis avec lui, plus rien ne m'effraie. Je me sens tellement en sécurité que ni les histoires de Mohammed, ni le fait d'imaginer la réaction de Raghed lorsqu'il connaîtra ma réponse ne me font d'effet,
C'est lui, Nasser Turki Al Harbi, que je veux. Lui, et seulement lui.
Soudain, j'entendis un bruit de pas venant de l'autre côté de la porte, comme si la personne qui marchait avait l'intention de se rendre dans le couloir où nous nous trouvions Nasser et moi.
Je pense bien que je n'avais pas tort, quelqu'un venait vraiment...
----------------------
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top