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PDV OMNISCIENT~ وجهة نظر عامة
📍Khobar, province d'Al Sharqiya, royaume d'Arabie Saoudite.
Trônant majestueusement sur un fauteuil rehaussé de velours pourpre dans une grande salle aux riches détails rappelant l'Europe du 18ème siècle, un grand homme à la peau basanée et au regard sombre aspire la fumée de sa chicha avant de la recracher, créant ainsi un nuage blanc dans la pièce.
Sur le pas de la porte, deux hommes massifs surveillent l'entrée.
Autour de lui, une dizaine de jeunes femmes au physique de rêve.
L'une d'elles est étendue sur ses genoux dans une tenue très légère, tandis qu'il dévore du regard une autre portant une tenue de danseuse orientale en train de danser, guettant avec envie les mouvements sinueux de son bassin et de ses hanches.
Ce jeune homme âgé de 22 ans est l'un des mafieux les plus redoutables de toute la région du Golfe arabo-persique, héritier d'une éminente famille dans le monde de la mafia.
Fawaz Hawsawi.
aka Timsah Al Khobar,
aka T.A.K.
Pris d'ennui, il prit à deux doigts le menton de la jeune femme qui se trouvait sur lui afin de l'obliger à le regarder, puis lui ordonna de s'en aller d'un geste de tête accompagné d'un clin d'œil. Celle-ci s'exécuta après lui avoir chuchoté quelque chose à l'oreille tout en se collant à lui, les bras autour de son cou, le laissant ensuite afficher un sourire dévergondé sur ses lèvres charnues.
Elle ne tarda pas à être suivie des autres filles qui s'en allèrent à leur tour. Une fois toutes parties, Fawaz fit signe aux deux gardes du corps de s'approcher.
-Fawaz: Des nouvelles de Najia Trabelsi ?
-Garde n°1: Oui patron, elle est arrivée à Jeddah peu avant le lever du jour.
-Garde n°2: On surveille tous ses déplacements grâce au bracelet, patron.
Fawaz esquissa un sourire sadique avant de passer une main dans son bouc. Il se rappelle encore de ce moment où il lui avait mis de force ce fameux bracelet fait d'une bande de cuir et d'un pendentif en forme de crâne de crocodile incrusté d'un diamant noir entouré d'un serpent.
Son emblème.
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FLASHBACK
-Najia: Fawaz, je t'en supplie relâche moi ! (Pleure) Je te jure que je ferai tout ce que tu veux mais laisse moi partir !
Insensible aux cris de la jeune femme, Fawaz fait signe à un homme habillé tout en noir qui avance aussitôt et qui lui donne une aiguille et du fil.
-Fawaz: Je t'avais prévenue, je t'avais mise en garde. Je t'avais dit de ne pas me désobéir, maintenant assume les conséquences de tes actes.
Najia a un mouvement de recul en voyant le regard perçant de Fawaz avançant vers elle avec l'aiguille qu'il brandit comme une arme devant elle.
Fawaz lance un regard à ses hommes qui pointent tous leurs armes sur la jeune Tunisienne, puis s'accroupit à sa hauteur. Un autre homme s'invite dans la confrontation, attendant debout à côté de l'Afro-Arabe qui scrute Najia d'un air à la fois malicieux et dégoûté.
-Najia: Par pitié, Fawaz, je...
-Fawaz: Je t'avais dit de ne pas t'immiscer dans les affaires qui ne te regardent pas, mais qu'est ce que t'as fait ? T'as transgressé les ordres.
Il regarde l'aiguille en se humectant les lèvres, comme s'il se délectait de l'atrocité qu'il s'apprête à commettre, et passe ensuite le fil dans le trou de l'aiguille.
-Fawaz, à l'homme debout à côté de lui: Kaysâr, à toi de jouer.
Le dénommé Kaysâr s'agenouille à son tour et met autour du poignet de Najia une grosse bande de cuir sertie d'un pendentif en forme de crâne de crocodile incrusté d'un diamant noir et entouré d'un serpent, tandis que Fawaz sourit ironiquement en approchant l'aiguille qu'il a l'intention de planter dans la chair de la jeune femme.
-Fawaz: Goûte maintenant l'amertume et la douleur que cause la désobéissance à mes ordres, Najia Karima Trabelsi. Et encore, j'suis trop gentil.
Totalement indifférent aux hurlements que pousse la victime, il plante l'aiguille dans son poignet et commence à coudre la bande de cuir dans sa peau sous les yeux de ses hommes et de Sara, son escorte principale qui vient d'entrer au même moment.
-Sara: Fawaz ? (regarde Najia de haut en bas) C'est qui elle ?
-Fawaz: C'est une petite salope qui a enfreint mes consignes. Une vraie ingrate.
Sara émet un rire aigu tout en jouant avec les cheveux du Crocodile d'Al Khobar.
-Sara: Dans ce cas...fais lui payer, fais toi plaisir mon bébé.
La vue du sang qui gicle ne choque personne, surtout pas Fawaz qui, bien au contraire, fixe la flaque de sang qui s'est formée au sol avec une étrange avidité, comme s'il voulait le boire.
-Najia, en hurlant: Fawaz je t'en supplie, arrête, pitié, s'il te plaît !
-Fawaz, vicieusement: T'entendre hurler de la sorte me procure un grand plaisir, ma belle.
Il se tourne brièvement pour regarder la table basse située quelques mètres plus loin, sur laquelle se trouve du scotch, puis redirige son attention vers Najia qui était toute blanche.
-Fawaz: J'adore ta voix quand tu cries mais là, faudrait baisser d'un ton, tu trouves pas ? (À un de ses hommes) Saoud, le scotch, s'il te plaît.
Un homme ayant environ la vingtaine prend donc l'énorme rouleau de scotch et en arrache un morceau avec ses dents, puis se dirige vers la jeune femme et le colle sur sa bouche tandis qu'elle continue de pousser des cris, étouffés par la présence du ruban adhésif.
De grosses larmes roulent sur les joues de Najia, toute pâle à cause du sang qu'elle perd abondamment depuis tout à l'heure. Elle tente de se lever, de se débattre, mais c'est à ses risques et périls. Un pas de travers et les hommes de T.A.K n'auront aucun scrupule à la tuer.
Elle ne peut plus parler à cause du scotch et de la douleur, elle n'a donc plus que ses yeux pour pleurer, observée par Fawaz et son escorte qui semblent bien profiter de ce spectacle repoussant.
-Fawaz, entre ses dents, prend Najia par le menton: Tu me la dois cette putain de somme, tu me la dois.
Il resserre son étreinte autour de son menton jusqu'à ce qu'on entende sa mâchoire craquer, puis il lâche prise pour continuer de coudre la bande de cuir sur le poignet de la jeune femme qui recommence à hurler. Totalement indifférent, il poursuit sa macabre tâche et fait même exprès d'enfoncer l'aiguille de plus en plus.
Après quelques minutes interminables, il finit enfin ce qu'il faisait, laissant à la fin Najia au bord de l'évanouissement. Tout en arborant un sourire sarcastique, il se lève pour observer le résultat sous un autre angle, suivi de Sara qui se colle contre son dos.
-Fawaz: Alors, Najia, qu'est ce que tu penses de mon bracelet ? T'aimes bien ?
En larmes, Najia répond par des propos inaudibles qui semblent être des insultes au vu du ton qu'elle emploie. Cela fait rire Fawaz qui passe une main dans ses cheveux bouclés bien définis avant de riposter.
-Fawaz: Hum...tu veux empirer ton cas, ma chère, visiblement. (Il s'humecte les lèvres) Attends, t'es d'origine tunisienne, n'est ce pas ?
Il lisse l'arête de son nez droit et fin en faisant les cent pas, puis revient devant sa victime.
-Fawaz: Bah écoute, pourquoi ne pas ajouter une petite touche tunisienne à tes souffrances, ma douce ? J'suis sûr que t'en seras ravie. (À Saoud) Va voir Antonio dans les cuisines et dis lui de te donner l'huile piquante qu'il prépare lui même. Demande lui de la faire bouillir au passage.
-Saoud: D'accord patron.
Saoud s'en va donc et Fawaz reprend son discours d'un air songeur.
-Fawaz: J'aime trop l'huile d'olive à l'harissa qu'Antonio prépare, elle est comme le feu. Dévorante.
Cinq minutes plus tard, Saoud revient avec une bouteille pleine d'huile que T.A.K prend et contemple brièvement avant de l'ouvrir et de l'approcher du poignet saignant de Najia.
Il commence à déverser le liquide sans aucun état d'âme sur les blessures de la jeune femme qui hurle à pleins poumons et se débat comme elle peut, en vain.
-Sara: Ça lui apprendra de ne pas t'obéir.
Une fois la torture terminée, T.A.K ordonne à ses hommes de relever la victime.
-Fawaz: Ramenez la dans sa chambre immédiatement. (À l'oreille de Najia) Réfléchis bien à ce qui peut t'arriver de pire si tu continues sur cette lancée.
Une fois partie, il se tourne vers son escorte qui le prend par la main tout en le regardant d'un air provocateur, puis ils entrent dans une grande chambre en prenant soin de fermer la porte derrière eux.
FIN DU FLASHBACK
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Après avoir reçu les informations nécessaires de la part de ses hommes, le mafieux Saoudien aux lointaines racines soudanaises et tchadiennes réfléchit à comment il pourrait régler au plus vite le problème de Najia. Il a d'autres choses plus importantes au sujet desquelles il doit s'inquiéter, et ce n'est absolument pas une petite ingrate comme elle qui va le retarder dans ses projets.
Oui, ingrate car c'est lui qui l'a aidé à venir en Arabie saoudite et l'avait placée sous sa protection. Ignorant clairement à qui elle faisait face, elle gaspilla toute la somme d'argent que Fawaz lui avait confié et qu'elle devait lui restituer, et évidemment que lorsqu'il l'apprit, il entra dans une colère noire.
Lui même ayant vécu quelques années à Jeddah, il a des connaissances dans la ville, de près comme de loin. Et parmi ces connaissances lointaines se trouve Mohammed.
C'est pour cela qu'il lui a demandé d'installer le traceur, sachant que lui et Najia travaillent au même endroit et qu'il avait plus de chance de réussir que ses propres hommes.
-Fawaz, aux gardes du corps: Appelez Kaysâr et Saoud, et que ça saute.
-Les gardes: Hader sayyidi (d'accord patron).
Quelques minutes plus tard, les deux concernés arrivent dans la salle et sont invités par leur chef à s'installer autour de la grande table.
-Kaysâr: On est là, dis nous.
-Fawaz: Comme vous le savez, j'ai missionné Al Shamari en lui disant de poser le traceur dans la voiture de l'autre pauvre conne.
-Saoud, en faisant oui de la tête: Mmh...
-Fawaz: Et j'veux que vous alliez à Jeddah.
-Saoud, fronce les sourcils: C'est vraiment nécessaire ? On peut très bien le surveiller d'ici, les gars ont déjà fait ce qu'il faut pour garder un œil sur lui.
-Fawaz: Tout est nécessaire quand il s'agit de surveiller les affaires. Il faut que vous lui mettiez la pression de par votre présence. Votre vol est prévu pour ce soir, 22h.
Kaysâr et Saoud se regardent en plissant les yeux, essayant de comprendre où est ce que leur chef veut en venir.
-Fawaz: Je sais qu'il sera très occupé ce week-end, (sourire narquois) il va aller demander la main d'une fille, mon Dieu que c'est mignon...
Il émet un petit rire avant de reprendre son air dur.
-Fawaz: Ne le lâchez pas d'une semelle, je veux voir qui il fréquente, qui il ne fréquente pas, ses forces et ses faiblesses. Samedi, il ira chez la famille de la fille, et je veux que vous y soyez aussi.
-Kaysâr, surpris: Fawaz, tu trouves pas que t'en fais trop ? En quoi ça va nous servir de le suivre là-bas ?
T.A.K se tourna vers son acolyte et éclata cyniquement de rire en haussant un sourcil.
-Fawaz: Je sais ce que je fais, t'inquiètes. Il y a toujours une raison derrière chacune de mes actions.
Sur ces mots, il autorise ses acolytes à se retirer puis continue de fumer sa chicha, le regard vide.
Personne d'autre que lui ne connaît les raisons qui le poussent à faire surveiller Mohammed, et c'est mieux comme ça.
📍Jeddah, province de Makkah, royaume d'Arabie Saoudite.
De l'autre côté du pays, loin du somptueux palais de T.A.K, Mohammed est toujours choqué de ce qu'il a vu. Il a bel et bien vu Arwa portant une bague, mais cela ne le freinera pas pour autant dans sa démarche. Il réfléchit, il se dit qu'il se rendra quand même chez les Al Rajehi, et si quelqu'un lui dit quoi que ce soit, il prétextera qu'il ignorait qu'Arwa était promise. Mais cette histoire lui semble tout de même étrange : si elle avait vraiment choisi Raghed, sa famille l'aurait su par l'intermédiaire de Huda et ils auraient dû tout annuler. Or, ce n'est pas du tout le cas, tout est maintenu pour le samedi qui arrive.
Sabra le rattrape ensuite lorsqu'il se lève précipitamment à la vue d'Arwa, et n'ayant pas compris ce qui se passe, elle tente de le calmer, en vain.
-Sabra: Mais Mohammed, tu vas enfin me dire qu'est ce qui se passe ?!
Il avance sans savoir où il va, avec Sabra qui le suit en lui tenant le bras pour le convaincre de s'arrêter. Tout se mélange dans sa tête, il veut à tout prix en découdre mais il se doit d'être stratégique et ne pas s'emporter s'il veut que tout se passe bien samedi.
-Mohammed: Nan...rien, t'inquiètes.
-Sabra: T'es sûr ?
-Mohammed: Certain.
Pendant ce temps, de son côté, Arwa essaie la robe qu'elle portera samedi lorsque Nasser et sa famille viendront.
Elle se contemple dans le miroir, elle a vraiment très hâte de voir Nasser entrer chez elle avec l'intention de faire d'elle sa femme pour le restant de ses jours. Elle imagine la scène et ne peut s'empêcher de sourire, la joie la submergeant avant même d'arriver à l'instant T.
Au moment où elle y pense, son téléphone vibre, affichant un appel entrant de Nasser. Toute souriante, elle répond à l'appel en continuant ce qu'elle fait.
-Nasser: Salam habibty, comment tu vas ?
-Arwa: Alaykum salam habibi, ça va et toi ?
-Nasser: Alhamdulillah, ça va aussi.
-Arwa: Alhamdulillah, tant que tu vas bien, je vais bien. (Avec un petit rire timide) Ça m'avait manqué d'entendre ta voix.
-Nasser, en riant: On est deux alors. Moi aussi, le fait d'entendre de ta voix m'avait vraiment manqué.
-Arwa: J'arrive pas à croire que...samedi, quoi...
-Nasser: Moi non plus, j'arrive pas à réaliser...
Arwa affiche un grand sourire et se dit que Nasser fait de même à l'autre bout du fil.
-Arwa: Qu'est ce que tu fais, sinon ?
-Nasser: Bah écoute, je prépare mon outfit pour samedi, et toi ?
-Arwa: Moi aussi !
-Nasser, en la taquinant: Tricheuse !
-Arwa, en riant: Dit-il !
-Nasser: Je rigole ya rouhi (ma vie), tu le sais bien. Eh sinon, tu sais pas à quel point ma mère est pressée de te rencontrer, c'est un truc de fou !
Arwa baisse instinctivement la tête en entendant ce que Nasser vient de dire. Honnêtement, elle a eu d'étranges expériences avec les mères d'autres personnes, et ce que Nasser lui dit ne la rassure pas trop.
-Arwa: Ah...c'est gentil, c'est gentil de sa part !
Le trouble de la jeune femme n'échappe pas à Nasser qui s'enquiert immédiatement de l'état de sa bien-aimée, ressentant que quelque chose ne tourne pas rond.
-Nasser: Oui...mais, Arwa, t'es sûre que ça va ? Tu m'as l'air...j'sais pas, stressée, troublée ? Dis moi tout, je t'écoute.
-Arwa, se ressaisit: Non non, t'inquiètes pas hayati, tout va bien, j'suis juste un peu fatiguée mais je t'assure que ça passera.
-Nasser: D'accord habibty.
Un court moment de silence s'installe, pendant lequel Arwa prend une grande inspiration pour se calmer. Elle n'y a pas fait attention, mais c'est vrai qu'elle est un peu stressée.
-Nasser: J'ai tellement hâte de te voir samedi.
-Arwa: Et moi alors ? J'ai l'impression que je vais devenir folle d'impatience ! Moi aussi j'ai vraiment hâte de te voir, Nasser.
Ils discutent encore une trentaine de minutes avant de couper l'appel, retournant à leurs occupations.
-Nasser: Prends soin de toi ma princesse, ahebek (je t'aime).
Un frisson parcoure le corps d'Arwa et elle se met à rougir violemment en esquissant un énorme sourire.
"Ma princesse" était clairement le mot de trop pour lui faire perdre le nord.
-Arwa: Ahebek baad ya rouh galbi (Je t'aime aussi, oh âme de mon cœur).
L'appel terminé, Arwa regarde sa main gauche, main à laquelle elle porte habituellement la bague que Nasser lui a offerte.
Elle prend soin de ne pas la porter chez elle pour que ses parents ne sachent pas qu'elle entretient une liaison avec Nasser, et surtout, pour ne pas qu'ils se doutent de quelque chose le jour de la demande.
Elle se doit de cacher tout ça jusqu'à ce que ça devienne officiel. Pour l'instant, de son côté, personne n'est au courant à part Maribel. Ni ses cousines, ni ses copines ne savent que Nasser et elle sont dans une relation et encore moins qu'il l'a demandée en mariage.
Elle se demande comment elle fera pour leur annoncer, sachant que son tempérament réservé ne supportera pas longtemps les explosions de joie de ses copines les plus folles, notamment Nyhad et Maha.
Elle sait qu'il ne faut pas trop qu'elle s'étale dans ses réfléxions, elle décide donc de ranger sa robe et de commencer à réfléchir au maquillage et aux bijoux qu'elle va porter.
Elle s'assoit donc sur son lit, téléphone à la main et un grand sourire aux lèvres, pensant à l'avenir de la façon la plus optimiste possible.
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