٧٤

M O H A M M E D ~ محمد

Sur la chemin du retour, mille et une questions s'entrechoquent dans ma tête comme des fers de lances, provoquant un désordre complet dans mon esprit. Sabra me parle, mais je l'écoute à peine, les seules paroles qui résonnent dans mes oreilles sont celles d'Arwa. Comment a-t-elle osé...

-Sabra: Mohammed, ça va ? Tu m'as l'air pas très bien. J'suis sûre que t'as même pas écouté ce que j'te raconte depuis tout à l'heure.

-Moi: Si si, t'inquiètes je vais bien, merci.

-Sabra: On dirait pas, j'ai l'impression que tu cogites...(me regarde) Rien ne te préoccupe ?

-Moi: T'inquiètes Sabra, rien de grave, te prends pas la tête.

Je lui fis un sourire rassurant puis replongeai dans les méandres de mes pensées. Ma tête va exploser avec tous ces sentiments et émotions contradictoires, j'essaie de me concentrer sur la route mais je suis assailli de toutes parts.
Je regardai rapidement Sabra du coin de l'œil. Elle est silencieuse, elle a compris que quelque chose ne tournait pas rond mais elle sait que ce n'est pas la peine de débattre. Je me rappelai ensuite de ce que j'avais dit à Arwa à propos d'elle, que j'essayais de l'oublier à travers elle mais que ce n'était pas possible. C'est vrai que c'est une belle fille, très attachante, elle me plaît, mais en même temps, il m'est impossible d'imaginer un avenir sans Arwa, j'essaie de l'oublier mais elle reste dans mon esprit jour et nuit...

-Sabra: J'sais pas si je te l'avais dit, mais les Saoudiens, j'aime trop vos musiques. Abdulmajeed Abdullah, Majid Al Mohandis, etc...tu vois le truc ? J'aime trop, j'ai l'impression d'être une princesse en écoutant, (prend son téléphone) on va mettre ça !

Je vois qu'elle essaie de changer l'ambiance, c'est gentil de sa part. J'vais pas casser son délire, mais si elle savait qu'elle n'était qu'un alibi pour oublier celle que mes yeux ont toujours voulu...

-Moi: Ouais je vois, j'savais que ce genre de son allait te plaire, t'as de bons goûts ! (En tournant à droite) Vas-y, fais toi plaisir.

La playlist démarra donc, pleine de sons qui puent l'amour mais qui te font pousser des ailes et te font te sentir comme si tu venais d'une famille royale, allez comprendre. Mais on aime beaucoup quand même.

-Sabra, chante: Ghasba aan eyni ahebeeeek (je t'aime malgré mes yeux) !

Je fronçai les sourcils en l'entendant. Ce passage du son Entebeh de Majid Al Mohandis m'a fait penser à moi même, à Arwa. C'est vrai, elle a eu raison quand elle m'a dit que personne ne me forçait à l'aimer, mais c'est juste moi même qui me force. J'suis persuadé qu'il n'y a plus moyen mais je cherche toujours des façons d'atteindre mon but, encore plus maintenant que j'ai su qu'elle avait quelqu'un en vue.

Putain, j'ai l'impression que je vais devenir fou rien qu'en y pensant, il faut que je me calme.

-Moi: Eh tu connais hein ! J'pensais pas.

-Sabra: Bien sûr que je connais ! J'trouve que c'est vraiment élégant comme genre de musique.

Une dizaine de minutes plus tard, nous étions arrivés devant le resto indien où Sabra devait rejoindre ses copines.

-Moi: Voilà, on est arrivés. Tu veux que je t'attende pour te reprendre ?

-Sabra, en souriant: Oooh mais c'est trop gentil, non ça va aller, merci beaucoup !

-Moi: T'es sûre ? Ça va pas être chiant de te trimballer avec tous tes paquets ?

Eh ouais, sah je l'ai gâtée quand on est sortis, j'allais pas la laisser payer, la honte.

-Sabra: Mais non, t'inquiètes pas, j'vais demander à une des filles de me raccompagner et je mettrai tout dans sa voiture, j'ai pas envie de te déranger Hamoudi.

Les surnoms, le comportement, et j'en passe...miskina, elle a l'air de me kiffer. Mais malheureusement pour elle, elle ne me sert qu'à me changer les idées.

-Moi: Comme tu veux alors. Mais...Sabra, dis moi, c'est lesquelles de tes copines qui sont là ?

-Sabra: Alors, il y a Nour, Nyhad, Yara, Rola, Maha, Souad, Amina, Alanoud, Arwa...

Elle continua à me citer des noms tandis que je restai bloqué à réfléchir aux deux derniers. Deux cas distincts mais tout aussi difficiles à traiter. Je savais qu'Arwa serait présente dans tous les cas, mais je voulais simplement m'en assurer.

-Moi: Ok...bah écoute, profite bien, fais attention à toi Sabra, et à la prochaine (sourire+ clin d'œil) c'est quand tu veux de toute façon.

-Sabra: Merci beaucoup Mohammed, c'est trop gentil, fais attention à toi aussi !

Elle me sourit puis prit ses paquets et sortit de la voiture, j'attendis ensuite qu'elle rentre puis démarrai pour rentrer chez moi. Je n'arrête pas de cogiter, qui peut bien être cette personne qu'Arwa aime et qui m'a volé ce qui m'était dû ? Je n'aurai pas de répit tant que je ne saurai pas de qui il s'agit, c'est clair et net.
Je poursuivis ma route et arrivai à un feu rouge, lorsqu'un appel entrant s'afficha sur l'écran de mon téléphone. C'était Ammar, mon meilleur ami, je m'arrêtai donc et répondis à l'appel.

-Moi: Ouais allô ?

-Ammar: Ouais Mohammed bien ou quoi ?

-Moi: Tranquille, alhamdulillah. Et toi ?

-Ammar: Ça va aussi, alhamdulillah. T'es chez toi là ?

-Moi: Naaan même pas, j'suis sur la route pour rentrer, justement.

-Ammar: Ah...d'accord.

Il me paraît bizarre, j'ai l'impression qu'il veut me dire quelque chose mais qu'il n'ose pas.

-Moi: Tebgha tgoul shay (tu veux dire quelque chose) ?

-Ammar: Gare toi, j'ai une info importante mais je te préviens, c'est quelque chose qui va vraiment pas te plaire.

-Moi: Heiiin ? Comment ça ? Ammar esh essalfa (c'est quoi le délire) ?

-Ammar: Tekfa bass waggef essayara, ou baaden agoul lek (s'il te plaît arrête juste la voiture, et je te dirai après).

Le feu était passé au vert, je suivis donc ses instructions et allai me garer dans un parking voisin. Une fois garé, je repris le fil de la conversation.

-Moi: C'est bon j'suis garé, dis moi.

-Ammar: Khoya, tu vas pas croire ce que je viens d'apprendre, wallah shay rahiiib (un truc de fou).

-Moi: Ammar parle, par pitié. Dis tout que ce tu sais au lieu de me jouer le gars mystérieux comme ça.

Il se racla la gorge et prit une inspiration avant de me répondre.

-Ammar: C'est à propos d'Arwa, j'ai entendu que quelqu'un allait demander sa main dans quelques jours. La semaine prochaine, apparemment.

Une douleur aiguë transperça mes tempes, et je me mis à trembler de rage. C'est donc pour ça...le fameux concurrent...

-Ammar: J'connais pas la famille en question, mais j'ai eu l'info via mon père. J'sais pas ce que tu comptes faire frérot, mais faut qu'on se bouge. Dis moi si tu veux de l'aide ou quoi que ce soit.

Je vais devenir fou, c'est pas possible.
Fou de rage, fou furieux, tous les genres de fous imaginables.

-Moi: Je gère.

-Ammar: Bass kef ya ebn el halal (mais comment, oh fils du hlel) ?! Si tu merdes on est des hommes morts ! Et je sais que rien t'arrête quand ça parle d'Arwa Sultan !

-Moi: Khalass ya Ammar ana golt lek rah adabber hali (c'est bon Ammar, je t'ai dit que j'allais me débrouiller) ! Merci pour l'info, je te tiendrai au courant de ce qui va suivre et tu m'aideras. Pour l'instant, ce que tu peux faire, c'est d'essayer de savoir quel jour exactement aura lieu la demande en mariage.

-Ammar: Pas de soucis, je ferai ça, t'inquiètes même pas.

-Moi: BaarakAllah ufik khoya.

On se salua puis je raccrochai et posai mon front sur le volant. Je bouillonne de l'intérieur, je suis comme un fou qui ne veut pas admettre qu'il l'est.
Je l'aime, cette femme, mais je suis tombé dans un cercle vicieux qui m'emprisonne et m'oblige à en fréquenter d'autres pour tenter de l'oublier, or elle est inoubliable...Certains diront que je lui manque de respect en faisant ça, mais je n'arrive pas à m'arrêter.
Quelques larmes de rage s'échappèrent de mes yeux mais disparurent rapidement, je ne dois pas me laisser abattre, je dois agir.
Je décidai alors de redémarrer et de prendre la route, non pas en direction de chez moi, mais en direction de chez mes parents.

15 minutes plus tard...

Ma mère m'accueillit à la porte, rayonnante comme à son habitude.

-Yoma: Habibiiii ! (Me prend dans ses bras) Comment tu vas ?

-Moi: Ça va et toi yoma (lui fait un bisou sur le front) ? Shaklek farhana lyoum (t'es contente aujourd'hui, visiblement).

-Yoma, en s'asseyant: Ça va aussi, merci, viens t'asseoir ! Et oui, comment ne pas être contente de voir mon fils ?

Je pense qu'il est temps de sortir la grenade.

-Moi, en m'asseyant: Hum...(Sourire de coin) Et moi, je viens avec quelque chose qui te rendra encore plus heureuse.

-Yoma: Comment ça ? Dis moi tout !

Je pris une grande inspiration et lui annonçai donc mon projet.

-Moi: Yoma, je sais que t'es une bonne copine de Huda Al Buraik, la femme de Sultan Al Rajehi. Huda et Sultan sont des personnes bien, de bonne renommée, et tu sais aussi bien que moi que leur fille ne peut que leur ressembler. Ce que je veux te dire ce soir, c'est que je veux demander la main d'Arwa le plus vite possible.

Au fur et à mesure que je parlais, le visage de ma mère s'illuminait d'un sourire comme je n'en avais jamais vu auparavant. Une fois mon propos terminé, elle ne put s'empêcher de verser des larmes de joie.

-Yoma: Ebni (mon fils)...(essuie une larme) j'sais pas quoi te dire tellement je suis heureuse, si tu savais depuis combien de temps j'attendais que tu m'annonces cela !
J'ai toujours voulu que la fille de Huda devienne ta femme.

Un sentiment de fierté m'envahit. Avec ma mère à mes côtés, je suis sûr de gagner la partie. Je la pris donc dans mes bras pour la calmer puis nous continuâmes à discuter autour du sujet de la demande en mariage.

-Yoma: Je passerai un coup de fil à Huda pour lui dire, elle en parlera à son mari. J'en parlerai aussi à ton père, mais tâche quand même de lui en toucher deux mots !

-Moi: T'inquiètes yoma, tu peux compter sur moi.

-Yoma: J'ai toujours eu le pressentiment qu'il se passerait quelque chose avec Arwa, j'ai remarqué la façon dont tu la regardais quand on était allés chez eux une fois, et je me suis dit que ce n'était pas anodin.

Si seulement elle savait que ce n'est pas récent et que tout remonte à notre adolescence...
On peut dire que je commence bien, reste à voir comme le reste se déroulera.

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N A S S E R ~ ناصر

Actuellement, je suis avec mon père chez mon oncle paternel. Il y a une bonne ambiance, tous mes cousins et mes autres oncles du côté de mon père sont présents.
Les "anciens" (ils ont à peine 40-50 ans mdrrrr) sont dans un salon et nous, les plus jeunes, dans un autre, ce qui me convient parfaitement parce que ça ne m'aurait pas trop enchanté d'entendre parler de politique non-stop pendant des heures, ou ce que tel voisin a fait je ne sais quand.
Ici, au moins, c'est plus détendu, notamment grâce à mon cousin Meshary qui ne rate pas une seule occasion de faire le bordel.

-Meshary: Shabab (les gars), venez on fait un truc de fou.

-Safwan: Ah toi, j'suis pas serein avec tes idées là ! (En haussant les sourcils) J'suis encore visé, j'en suis sûr.

-Moi: Vas-y dis.

Je dois avouer que j'étais un peu distrait étant donné que je parlais par message avec Arwa qui me racontait les détails de sa sortie avec ses copines. Ce qui fait que je n'étais pas totalement à fond dans la discussion.

-Meshary: Non en vrai, j'voulais juste mettre un coup de pression à Safwan, alias notre prochain futur marié...(se moque) Alors, t'es triste, t'as pas vu Layan aujourd'hui ?

Layan, c'est ma cousine, la fille de mon oncle Bandar. Comme vous l'avez deviné, Safwan est amoureux d'elle, ce qui donne lieu à des campagnes d'harcèlement comme ce que vous venez de voir, principalement menées par nous, les autres cousins, avec Meshary en tête.

-Moi, sournoisement: Si tu veux on l'appelle hein, j'fais semblant d'aller chercher ma petite sœur et je lui dis de dire à Layan de venir...

-Ahmed: Nasser le big brain nous a trouvé LA solution, (se lève) yalla goumou (allez levez vous).

Meshary était tellement mort de rire qu'il avait glissé du canapé et fini par terre. Quant à moi, j'ai posé mon téléphone sur la table basse afin de prendre pleinement goût à la scène.

-Meshary, mort de rire, pointe Safwan du doigt: HAAAA ELYOUM KHARABEEEEK (aujourd'hui c'est ta destruction) !

-Safwan, mort de rire: Tfouuuu alikom ! Heureusement que Jaber est du côté des darons, sinon on serait déjà tous dans la sauce s'il entendait qu'on parle de sa sœur.

-Jalal: Non mais sah, Safwan, plus sérieusement, t'attends quoi pour faire le premier pas ?

-Abadi: De fou ! Ça fait j'sais pas combien de...(grand sourire surpris) Waaaah Nasser, c'est qui A ?

-Moi, normal: Hein ?

Tous les cousins se tournèrent simultanément vers moi et me guettèrent d'un air narquois. Je les regardai à mon tour avec incompréhension et jugement jusqu'à ce que je me rende compte que la source de discorde était mon téléphone dont l'écran venait d'afficher la notification d'Arwa...

-Meshary, passe une main sur sa barbe: Ahaaa...

C'est à ce moment là que j'ai compris que je n'avais plus aucun échappatoire.

-Abadi: Alleeez, dis nous, t'inquiètes ! On sait maintenant, on a vu.

-Moi, le menton contre le poing: Hum...j'vous le dirai mais j'ai plusieurs conditions.

-Ahmed: Sammi (vas-y dis).

-Moi: De une commencez pas à vous exciter, de deux, ça reste entre nous pour l'instant, et de trois, pas de bullying à la Safwan.

-Safwan: J'suis devenu une réf, pfff.

-Jalal: Haram aleiiik, t'inquiètes on va rien faire, juste explique nous.

Je pris une grande inspiration puis levai la tête, le sourire aux lèvres.

-Moi: C'est la fille que je vais demander en mariage, inshaAllah.

Comme je l'ai anticipé, Meshary s'apprêta à pousser un cri de surprise mais je le fis taire en plaquant ma main sur sa bouche.

-Moi: Chut...respectez la consigne.

-Abadi, en se forçant à chuchoter: Mais comment tu veux qu'on reste tranquilles alors que tu viens de nous sortir une dinguerie pareille ?!

-Safwan: J'avoue !

Je leur expliquai ensuite les circonstances de notre rencontre, sans rentrer dans les détails, bien sûr. J'ai simplement évoqué la toute première fois quand elle est venue déposer son CV.

-Ahmed: Waaaw, un film le bail.

-Meshary: Purée mashaAllah, notre Nasser va rejoindre le FC mariage, ahlalaaaa !

Flatté, je souris à leurs remarques. C'est vrai que je n'en ai jamais parlé à Arwa, mais je compte demander sa main. J'y ai réfléchi toute la nuit, je me suis dit que rien d'autre n'est mieux pour nous que le mariage. Sinon, à quoi ça sert de s'attarder et de rester dans une relation interdite ? Ça n'apporte rien de bénéfique.

-Jalal: Alooors, dis nous, t'en as parlé à tes parents ?

-Moi: Pas encore, mais je compte le faire rapidement.

-Abadi, tape dans ses mains: Le fait qu'on ait grillé est le signe qui montre que tu dois le faire. Fais le ce soir sans faute.

-Ahmed: J'suis tout à fait d'accord avec toi petit frère.

Tous les autres cousins étaient unanimes sur le fait qu'il fallait que je m'y prenne impérativement ce soir, ce qui me détermina encore plus.

-Moi: InshaAllah, ce soir, tout sera carré.

-Meshary: Putain j'ai envie de crier tellement j'suis content.

-Moi, en riant: Évite sah, si tu veux pas faire fuir la prétendante de Safwan.

-Safwan: Hein ?! Mais qu'est ce...(tourne la tête et reste bloqué).

Nous tournâmes tous la tête dans la même direction, et nous vîmes une fille qui n'était autre que Layan, notre cousine. Elle couvrit précipitamment ses cheveux tandis que Safwan ne la lâcha pas du regard.

-Layan: Ah...désolée, je cherchais mon frère.

-Safwan, en chuchotant: Elle est trop belle...

-Jalal: Il est dans l'autre salon.

-Layan: D'accord, merci !

Meshary se retint de rire pendant quelques secondes mais il ne tint pas longtemps, ce qui n'échappa pas à Layan qui se retourna pour lui lancer un regard interrogateur.

-Meshary, à Layan: Rien rien, (regarde Safwan) t'inquiètes.

Elle s'en alla alors et nous retournâmes à notre sujet de base après avoir taquiné Safwan une énième fois.

-Ahmed: Tu nous tiendras au courant Nasser hein, mais déjà, comment elle s'appelle notre future belle-sœur ?

-Jalal: Ouais de fou, on sait même pas.

-Moi, clin d'œil: Vous verrez ça en temps voulu...

-Meshary: Au pire Nasser, tu sais quoi ? Appelle ton père, dis lui de venir ici et tu lui en parles, nous on ira ailleurs.

-Abadi: Pas con le bison.

J'éclatai de rire tant la suggestion était absurde. Même s'ils vont autre part, je les connais, ils feront tellement de bruit que tout le monde sera au courant de ce qui se passe.

-Moi: Mdrrr vous êtes sah ? J'vous connais, vous allez braire de là où vous serez.

-Jalal: Vas-y vite avant que ça soit nous qui nous levons et qui allons chercher ton père !

-Moi, en sortant mon téléphone: Que j'vous entende pas hein ! Restez ici, je sortirai dans le couloir.

J'envoyai un message à mon père pour lui demander de venir dans le couloir, puis attendis sa réponse. Je n'eus pas à attendre longtemps vu qu'il répond dans la minute qui suivit, je me levai donc et sortis du salon sous les encouragements de mes cousins.

-Meshary: Force à toi chef !

-Jalal: Ouais ouais, force !

Je leur souris puis allai rejoindre mon père qui arrivait dans le sens inverse.

-Baba: Nasser, tu veux me parler de quelque chose mon fils ?

-Moi: Oui baba...c'est important, ça m'a travaillé toute la nuit et je voulais t'en faire part.

-Baba: Je t'écoute.

Je baissai les yeux sur le sol un instant, puis pris une grande inspiration et regardai mon père dans les yeux.

-Moi: Je veux demander la main de la fille de Sultan Al Rajehi.

Le visage de mon père s'illumina soudainement, heureux d'entendre cette bonne nouvelle.

-Baba, tout souriant: Men jad (sérieusement) ?

-Moi: Aywa, men jad (oui, sérieusement).

Il est fier de moi et ça se voit clairement à son sourire, je suis également fier de moi parce que je lui ai tout dit sans filtre ni préparation préalable. En temps normal, j'aurais stressé même si c'est le sujet me tient à cœur.

-Baba, me tapote l'épaule: J'suis vraiment fier de toi mon fils. Sache que je serai toujours derrière toi, quoiqu'il se passe. Et concernant la fille de Sultan...(Clin d'œil) Je m'occupe de te mettre en contact avec son père, t'inquiètes. Je lui en parlerai aussi.

-Moi: Merci beaucoup baba.

-Baba: Y'a pas de quoi, c'est normal, tu le sais très bien. Par contre, ta mission, Nasser, c'est d'en parler à ta mère dès qu'on rentre, faut pas laisser traîner ce genre de choses.

-Moi, en souriant: T'inquiètes, tu seras pas déçu.

-Baba, fièrement: Ça c'est mon fils ! Bon, allez, je vais rejoindre tes oncles, (en chuchotant malicieusement) on continuera le reste du plan ce soir.

Il me fit un clin d'œil puis regagna le salon où il était, tandis que je repartis rejoindre mes cousins. À peine ai-je poussé la porte que Meshary, Ahmed, Jalal, Abadi et Safwan se précipitèrent vers moi.

-Abadi: Alors ?

-Safwan: Dis nous tout !

Je souris d'un air gêné face à leur enthousiasme, puis me risquai à répondre.

-Moi: J'ai parlé à mon père du coup, ce soir j'en parlerai à ma mère, et...(Avec un grand sourire) Ça devrait se faire prochainement.

-Meshary: KAFO ALEIIIK YA BATAL (Bravo champion) !

Tout le monde commença à s'agiter d'un coup, et le salon manqua de finir en champ de bataille.

-Safwan: Wesh arrêtez j'vais faire youyou là.

-Jalal, attrape Safwan et le balaye: Ouaiiis, va d'abord faire youyou à ton propre mariage et on en reparlera.

-Safwan, lui met un coup de pied: Pffff, espèce de hmar va, toujours obligé de faire de moi LA référence.

Je ne peux pas décrire la joie que j'ai ressenti à ce moment là, le fait que j'aie pris la décision de demander la main d'Arwa, et le fait que mes cousins soient à ce point contents pour moi m'ont fait éprouver un sentiment de joie inestimable, même si théoriquement, rien n'est encore fait.

-Meshary: Tu nous tiendras au courant de tout hein, hors de question que mon cousin compte aller khtob sans que je sache ce qui se passe !

-Ahmed: Ça c'est clair, net et précis.

-Moi: Alors là, vous serez servis, n'ayez même pas un peu d'inquiétude.

Le reste de la soirée se passa merveilleusement bien comme d'habitude lorsque je suis avec mes cousins, puis chacun rentra chez lui.
Je décidai de faire un saut chez mes parents pour annoncer la nouvelle à ma mère. Elle sera plus qu'heureuse, j'en suis sûr et certain.

J'arrivai donc devant chez mes parents, la voiture de mon père était déjà garée car il était arrivé avant moi.
Je restai un peu dans ma voiture à parler avec Arwa par message, c'est extraordinaire comme elle me met dans tous mes états même derrière un écran...J'ai décidé de ne rien lui dire en ce qui concerne la demande en mariage, ça sera une surprise qui lui fera plaisir sans aucun doute, et d'ailleurs, j'ai prévu autre chose pour la prochaine fois qu'on sortira.

Quelques minutes plus tard, j'ouvris l'application Instagram et me mis à regarder les stories tout en sortant de ma voiture. Mais après avoir avancé de quelques pas, quelque chose retint mon attention dans la story de Mohammed.

Il avait posté un hadith parlant de mariage, chose qui me fit plisser les yeux de curiosité. Genre, Mohammed Al Shamari, le Don Juan de Jeddah, connu pour ce qu'il est, enfin intéressé par le mariage au lieu des relations sans lendemain ? C'est plus que surprenant...et suspect venant de sa part.

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