٥٨
PDV OMNISCIENT ~ وجهة نظر عامة
Personne ne s'attendait à ce que l'altercation entre Lamar, Nour, Nyhad et Sabra ait lieu, et personne ne s'attendait non plus à voir Nasser et Lamar aussi proches en si peu de temps.
Surtout Arwa, qui, dans son désespoir, fit un accident à cause d'un excès de vitesse qui a conduit à une petite collision avec un autre véhicule.
La jeune femme ouvre doucement les yeux, sa tête lui fait horriblement mal, mais le principal, c'est qu'elle est vivante. Elle se redresse en grimaçant de douleur, lorsqu'elle entend quelqu'un frapper à sa vitre.
Ne sachant que faire, Arwa baisse la vitre et tombe nez à nez avec un charmant inconnu.
C'est un jeune homme musclé au teint entre le clair et le mat, grand de taille, à la barbe bien taillée et aux yeux marron, portant un t-shirt blanc et un pantalon de jogging gris Nike.
-Excuse moi ma sœur, c'est juste pour savoir si tu vas bien ? Rien de grave ? J'suis désolé franchement.
Elle répond machinalement à ses questions, toujours aussi sous le choc après avoir évité le pire. Elle ne remarque même pas que c'est le conducteur de la voiture qui a failli lui rentrer dedans.
-Arwa, sans le regarder: Ça va, merci. Mais qui es tu ? J'te connais pas.
Voyant l'état dans lequel se trouve Arwa, le jeune homme se montre très compréhensif et lui explique la situation.
-Lui: Je te réexplique, en fait, on a fait un accident, t'es arrivée super vite, et alhamdulillah, j'ai réussi à freiner de justesse, j'ai juste touché un côté de la portière côté passager, voilà tout.
Sonnée, Arwa se contente de hocher la tête d'un air absent, elle ne sait même pas quoi répondre.
-Lui: Hum...visiblement t'as quelques hématomes. (Il voit qu'Arwa a le visage crispé par la douleur que lui causent ses maux de tête) T'es sûre que ça va ?
-Arwa: Oui, oui...j'ai juste très mal à la tête.
Le jeune homme s'en va chercher en vitesse une bouteille d'eau dans sa voiture, puis revient à la vitre côté conducteur de la voiture d'Arwa.
-Lui, en lui donnant: J'pense pas que ça te soit d'une grande utilité mais c'est la seule chose que j'peux te donner, tu m'excuseras...
Arwa le remercie puis prend délicatement la petite bouteille de ses mains et en boit une gorgée, elle se sent dorénavant un peu plus détendue.
Elle lève rapidement la tête vers l'inconnu et remarque qu'il a le regard baissé.
-Lui: Ça va aller pour conduire ?
-Arwa: Oui, merci beaucoup, c'est gentil...
-Lui: Pas de soucis...bon, sur ce, bonne route et bon rétablissement, j'suis vraiment désolé wallah.
-Arwa: Merci, et ce n'est pas grave, c'est moi qui ai roulé trop vite.
Arwa est surprise par la gentillesse du jeune inconnu, bien que le fait qu'il soit venu voir si elle n'avait rien de grave soit totalement normal et qu'il l'aurait probablement fait avec n'importe qui d'autre. Elle veut mettre un nom sur le visage de cette personne, mais elle n'ose pas lui demander comment il s'appelle, d'autant plus qu'elle est très intimidée et gênée de nature.
Après quelques hésitations, elle se résout enfin à lui poser la question.
-Arwa: Excuse moi, mais comment tu t'appelles ?
Elle prie intérieurement pour qu'il ne lui demande pas aussi son nom.
-Lui: Je m'appelle Raghed Al Olayan. Et toi ? C'est pas grave si tu veux pas me dire, je peux comprendre.
-Arwa, en faisant non de la main: Merci beaucoup en tous cas.
-Raghed: Y'a pas de quoi franchement. Salam alaykum.
-Arwa: Alaykum salam.
Raghed regagne sa voiture et Arwa redémarre, cette fois-ci en prenant soin de ne pas rouler n'importe comment. Elle décide de se retenir de pleurer, elle ne pleurera qu'une fois arrivée chez elle. Mais le trajet lui paraît durer une éternité et ses larmes commencent à remonter à flots.
Elle a envie d'appeler quelqu'un pour se confier, mais elle se rappelle que personne n'est réellement au courant de l'histoire. Certes, les filles ont remarqué qu'il se passait quelque chose, mais si elle les appelle et leur explique, elle se démasquera seule.
Si elle appelle Nour et Nyhad, il y a de fortes chances qu'elles aillent tuer Nasser et Lamar à mains nues, et ce n'est pas le but de l'opération.
Elle n'a donc plus d'autre choix que de garder tout ça pour elle et de seulement extérioriser par les larmes.
Quelques minutes plus tard, elle arrive devant chez elle. Fort heureusement, elle constate que les voitures de ses parents ne sont pas garées devant la maison, ce qui signifie qu'elle pourra pleurer en paix. Elle tourne les clés dans la serrure puis entre, les larmes coulent directement après qu'elle ait franchi le pas de la porte.
Entendant des pleurs, Maribel, la domestique, d'origine philippine, vient voir ce qui se passe. Cette femme âgée de la quarantaine travaille chez les Al Rajehi depuis la naissance d'Arwa, ce qui explique que cette dernière l'aime beaucoup et inversement.
-Maribel: Arwa, tout va bien ? (Elle s'arrête, surprise) Mais, ma chérie, qu'est ce qui se passe ?
Elle court prendre Arwa dans ses bras qui s'abandonne aux larmes contre son épaule.
-Maribel: Allons...tu sais quoi ? Je vais te préparer le bon petit smoothie que t'aimes, on va s'asseoir et si tu veux parler, on parlera, d'accord ?
Trop étouffée par les pleurs pour dire quoi ce soit, Arwa acquiesce et regarde Maribel préparer son smoothie préféré aux fruits rouges.
La recette étant rapide à réaliser, Maribel dispose deux grands verres sur un plateau et les remplit de smoothie, puis pose le tout sur la table basse et invite Arwa à s'asseoir.
-Arwa: Merci beaucoup Maribel, vraiment...
-Maribel: Je ne fais que mon travail, tu sais...(en étouffant un cri, la main sur la bouche) ¡Dios mio (mon Dieu)! Mais qu'est ce que t'as à ton front, je vais aller chercher de la glace, bouge pas.
Elle va chercher une poche de glace dans le congélateur puis l'applique sur le front d'Arwa.
-Arwa: Merci...le bleu que j'ai au front ne me fait plus mal, c'est pas grave, j'ai juste eu un petit accrochage avec une voiture en sortant du travail, mais tout va bien.
Un moment de silence s'installe, et chacune boit une gorgée de smoothie. Maribel regarde Arwa dont les larmes
continuent de couler, elle se doute de quelque chose. Elle a assez d'expérience pour comprendre ce qui se passe dans la tête d'Arwa.
-Maribel, en lui prenant la main: Des peines de cœur, n'est ce pas ?
Arwa lève les yeux vers Maribel, surprise que la quadragénaire ait directement deviné la raison de son affliction. Elle lui fait confiance, mais elle hésite tout de même à lui raconter toute l'histoire.
-Arwa: Euh...
-Maribel: Arwa, tu sais que tu peux tout me dire, je suis comme ta mère, rappelle toi que je t'ai connu quand t'étais comme ça (elle rit puis baisse sa main pour signifier "petite"), je suis là pour t'aider, n'oublie pas.
La jeune femme baisse les yeux, elle n'a pas l'habitude qu'on soit pleinement à son écoute sur ce sujet. Certes, ses parents sont là pour elle mais elle n'oserait jamais leur parler de ce genre de choses.
-Maribel: Alors...qu'est ce qu'il a fait ?
-Arwa: Il est proche d'une autre...
Maribel fait oui de la tête pour montrer à Arwa qu'elle l'écoute, et l'encourage à poursuivre.
-Arwa: Je les ai vus tout à l'heure, ils se taquinaient, elle lui a tapoté l'épaule, et lui, il se contentait juste de la suivre dans son délire...Je pensais qu'il y avait quelque chose entre nous, pourtant.
-Maribel, en posant son verre sur la table: Je te comprends ma chérie, je comprends que tu sois jalouse, ça montre que tu l'aimes vraiment. Mais je suis d'accord, ce qu'il a fait n'est pas bon.
-Arwa: C'est ça, le problème, Maribel, le problème est que je l'aime tellement, je l'aime beaucoup trop...et ça me fait mal.
-Maribel: Je vois ce que tu veux dire, mais écoute, ma grande. Tant que t'as de bonnes intentions, saines et claires, et que tu fais confiance à Dieu, sache que rien ne pourra vous séparer.
Émue, Arwa prend un mouchoir pendant que Maribel continue de la conseiller. C'est bien la première fois qu'elle se sent comprise à 100% et qu'elle n'a pas besoin de se cacher.
-Maribel, en lui tapotant le genou: Prie, mi hermosa (ma belle), prie et si Dieu décide de vous réunir, Il le fera. Peut être que c'est juste une mauvaise passe et que rien n'est encore fait ?
-Arwa: Tu as raison...mais je lui en veux, comment il a pu me faire ça après m'avoir raconté monts et merveilles ? (Sa voix se brise) Je te jure Maribel, je ne sais plus quoi faire ni penser, j'vais devenir folle !
Touchée par la désarroi de la jeune Saoudienne, Maribel la prend dans ses bras et la réconforte du mieux qu'elle le peut. La Philippine, convertie à l'islam depuis une quinzaine d'années, a du vécu et suffisamment d'expérience pour donner des conseils de qualité.
-Maribel: Ma Arwa, relativise, s'il te plaît. Je sais que tu l'aimes, je te comprends totalement, ce n'est pas interdit d'aimer, c'est quelque chose de totalement et naturel.
Fais comme je t'ai dit, sois optimiste, prie, et inshaAllah, tu verras les résultats. Si Dieu a fait que son amour soit dans ton cœur, c'est qu'il y a une raison.
-Arwa, en essuyant ses larmes: Merci beaucoup...j'essaierai, mais j'ai peur.
-Maribel: T'as pas à avoir peur, t'inquiètes pas, comme je t'ai dit, tant que tu restes droite et que tes intentions sont saines, tu ne crains rien. (Elle lui prend les deux mains et la regarde dans les yeux) Crois moi, Arwa, je t'assure que tu seras pas déçue.
Arwa réfléchit à tout ce que la domestique lui a dit, elle se rend compte qu'elle n'a pas tort et qu'elle devrait vraiment appliquer ses conseils. Néanmoins, elle est toujours aussi triste et déçue en ce qui concerne Nasser, ce qui est totalement normal.
Maribel l'embrasse sur le haut de la tête avant de retourner à ses tâches, tandis qu'elle décide d'aller dans sa chambre. Elle a besoin de temps et surtout, d'être seule pour pouvoir réfléchir.
Elle entre dans sa chambre et s'assoit sur son lit. Elle contemple la gourmette en or qu'elle porte au poignet droit, celle qu'elle avait oublié dans la voiture de Nasser le jour où il l'avait reconduite chez elle la première fois, les larmes lui montent à nouveau aux yeux en pensant à ce souvenir, et au même instant, son téléphone sonne. Elle regarde l'écran et réalise que c'est Nasser qui l'appelle. En larmes, elle hésite à répondre, mais après un instant de réflexion, elle se ressaisit et éteint son téléphone.
À l'époque, tout était beau et rose, pourtant...
De leur côté, Nyhad et Nour sont furieuses. Elles n'acceptent pas que Lamar, fraîchement arrivée, prenne leur place du jour au lendemain. Considérant Nasser comme leur frère, elles se sont senties mises à l'écart et surtout, blessées dans leur fierté.
-Nyhad: Eh par Allah, je vais lui casser le nez, j'vais les démolir !
-Nour: Mais wallah que c'est une humiliation !
-Faisal: Nour, Nyhad, khalaaaass (stop) apaisez vous un peu !
-Hassa: Elles ont raison de s'énerver, laisse les, j'aurais réagi pareil à leur place. Lamar est juste écœurante et elle mérite qu'on la corrige comme il faut.
-Abdulrahman: La prochaine fois, frappez la please, comme ça elle va redescendre, sa rass de cafard là, tfou...Je vous comprends sah, les filles, mais dites vous qu'au moins vous avez apporté quelque chose a l'entreprise, contrairement à elle.
Tout le monde se regarde, l'air de se questionner sur l'issue de cette histoire.
-Eyad: Vous êtes chaud on fait tout pour qu'elle soit virée ?
-Sabra: Pas con, mais...la question est: est ce que Nasser va coopérer ? La réponse vient de passer sous nos yeux, j'en dis pas plus.
-Souad: J'pense pas hein, vu la façon dont il parle d'elle, comme quoi, elle est sérieuse dans son travail, nanani...Apparemment, le chiffre d'affaires a triplé depuis qu'elle est là. J'crois pas qu'il veuille se défaire d'une associée comme elle, malheureusement pour nous.
-Nour: Au pire pour aller plus vite, je la tue et on n'en parle plus.
-Abdullah, en riant: Dose toi aussi !
Une chose est sûre, c'est que toutes les personnes présentes sont du même avis. Le visage crispé par la haine, Nyhad consulte son téléphone dans le but de voir si Nasser lui a envoyé un message, mais...rien.
-Nyhad: Il a trouvé en nous des gens sur qui il pouvait rigoler sah, wallah que j'vais lui régler son compte.
-Nour: Réel, il nous prend vraiment pour des hmara !
Contre toute attente, les deux maghrébines se lèvent en même temps, provoquant la surprise générale. La Marocaine remet son blazer bleu marine tandis que l'Algérienne s'empare de son petit sac et le met sur son épaule.
-Faisal: Wesh, vous jouez à quoi ?
-Abdulrahman: NAAAN, me dites pas que vous allez les choper par le col ? (Il sort son téléphone) Attendez, j'appelle Talal, SINGERIE !
-Hassa, surprise: Ya banat (oh les filles) ?!
-Abdullah: Les filles, calmez vous, asseyez vous, je vais m'en charger, vous inquiétez pas. J'vais parler à Nasser et tout sera réglé.
-Nyhad, en lui lançant un regard incrédule: Pour qu'il recommence au bout de deux heures ? Reste où t'es Abdullah, c'est nous qui allons remettre les choses dans l'ordre.
"Salfat hareem" (délire de femmes), apparemment ? Bah, laissez les femmes faire leur taff comme il faut.
Et avant que quiconque ne puisse les retenir, les deux jeunes femmes franchissent la porte de la salle de pause et s'engagent dans le couloir pour rejoindre le rez-de-chaussée.
Plus elles y pensent, plus leur sentiment d'injustice ne cesse de croître.
Les deux filles traversent le hall rapidement et en furie sous les yeux abasourdis des passants, puis sortent aussitôt.
-Nyhad: On prend ta caisse ou la mienne ? Ça m'est égal sah.
-Nour: Vas-y, on prend la mienne, j'suis garée un peu loin par contre.
-Nyhad: Pas grave, marcher un peu ne fait de mal à sonne-per.
Elles marchent alors jusqu'à la voiture de Nour et y entrent.
-Nour: J'te laisse conduire, tu rouleras plus vite que moi.
-Nyhad: Sahet (merci), comme vous dites.
À vrai dire, elles ne savent pas réellement où elles vont, elles voient plutôt cette sortie improvisée comme un moyen de se mettre d'accord sur ce qu'elles comptent faire, et aussi de rester énervées pour une potentielle nouvelle attaque.
Nyhad démarre, baisse toutes les vitres et s'engage rapidement sur la route telle une pilote, tandis que Nour connecte son téléphone au Bluetooth de la voiture et lance leur playlist composée exclusivement de rap européen, maghrébin et américain, qui débuta par le titre Agitato du rappeur italo-tunisien Simba La Rue.
-Nyhad: On va tout casser.
-Nour: C'est clair et net.
Elles s'arrêtent au bout de quinze minutes sur un parking, la musique s'échappant toujours de leur voiture.
En regardant autour d'elle, Nyhad remarque que deux personnes assises dans une voiture voisine ne font que lancer des regards dans la direction de la BMW de Nour. Elle regarde alors Nour qui a aussi remarqué le manège.
-Nour: Wesh, ils sont bizarres eux...
-Nyhad: Je descends les embrouiller ou c'est pas la peine ?
-Nour: Attends un peu...(ouvre grand les yeux) Mais eh !
Nour analyse soigneusement la voiture avant de se tourner vers sa collègue.
-Nour: C'est une Porsche Panamera !
-Nyhad: Hein ?
Elle inspecte à son tour la voiture des yeux, puis se concentre sur ses occupants. Ces derniers, attendant sa réaction, explosent de rire en voyant qu'elle les a remarqués.
-Nour: Mais ils sont fous ?
-Nyhad: Vas-y lui, wallah...c'est le gardien encore. Un vrai bghel (âne/mule).
-Nour, en riant doucement: Eh, mais en plus son pote, il est bien beau hein !
Au même moment, Nyhad fait signe à Osama de sortir, puis lui fait comprendre par signe qu'elle allait le tuer. Ce dernier sort, accompagné de son ami, et les deux filles sortent également.
-Osama, à son pote: Tu vois Hamed, c'est elle la go de Nafaha, même elle est trop aigrie.
Nyhad dégaine son meilleur regard de tueuse en série en guise de réponse. Bien qu'il lui ait sauvé la vie en quelques sortes, ellee trouve qu'il prend trop la confiance alors qu'il ne sait pas de quoi elle est capable.
-Hamed, en riant: J'ai remarqué !
-Nyhad: T'es sah Hamed, tu l'écoutes alors qu'il dit de la merde comme ça ?
Hamed éclate de rire en entendant comment Nyhad a prononcé son prénom. En effet, elle le prononce avec un fort accent marocain.
-Hamed: Wallah tu fais trop rire (il passe une main sur son visage). Mais atteeends, toi t'es pas saoudienne, ça se voit.
-Nyhad: Pas du tout, je suis marocaine.
Osama hausse les sourcils de surprise, il ne savait pas que Nyhad était marocaine, il ne l'a jamais remarqué.
-Hamed: Aaah, je me disais bien. (À Nour) Et toi ?
Nyhad jette un coup d'œil à Nour qui n'ose pas regarder Hamed, ce qui l'amuse fortement.
-Nour, timidement: Algérienne.
-Hamed: D'accooord. Saoudien et mauritanien pour ma part.
-Nour: Beau mélange.
Cependant, quelque chose d'inhabituel se passe pendant la conversation, Osama et Nyhad se lancent des regards rapides , et lorsqu'un des deux croise le regard de l'autre, ils détournent tous les deux le regard.
En le voyant agir ainsi, Nyhad se met à le regarder davantage, à inspecter chaque détail de son visage. Elle reconnaît qu'il a un charme, particulièrement dû à son nez droit, à sa mâchoire bien définie et bien sûr, sa petite barbe.
Ce serait du mensonge que de répondre non si on lui demande s'il est beau ou pas.
Osama la regarde aussi quand il est sûr de ne pas croiser son regard.
Lui aussi trouve qu'elle a quelque chose de spécial, qu'elle est jolie. Si quelque chose lui a fait de l'effet à cet instant, c'est bien ses yeux marron en amande et ses cheveux bouclés bruns aux reflets blonds.
Le jeu de regards se poursuit pendant que Nour et Hamed discutent, mais lorsque ces derniers se taisent, le silence l'arrête.
-Hamed, brise le silence: Bref...Eh, mais j'vous ai même pas demandé vos prénoms !
-Nyhad: Moi c'est Nyhad, et ma pote c'est Nour.
-Hamed: Ah oui, Nyhad, j'avais oublié, d'accord.
Les deux filles le regardent d'un air interrogateur. Comment ça "il avait oublié", il le savait avant ?
-Osama, en entourant l'épaule de Hamed de son bras: (il montre Hamed du doigt) Hamed Al Shanqity (il se montre lui-même) Osama Al Mermesh. Hamed, c'est le gardien d'Al Shabab, il vient de monter en équipe A avec l'Arabie saoudite, et moi bah...gardien de l'Ittihad hein, niveau national j'vais bientôt passer en U23. J'pense qu'on est au point.
-Nyhad: Mais toi on te connaît, on n'a pas besoin que tu te présentes sah, économise ta salive.
Ce n'est qu'après avoir prononcé cette phrase qu'elle s'est rendu compte qu'elle venait de dire une bêtise, sa phrase pouvant être interprétée dans le sens où elle aurait parlé de lui à Nour qui n'est pas censée le connaître
-Osama: Toi tu veux te battre j'crois, mais sah tu me termines à toujours être sous tension (en riant) c'est abusé.
-Nyhad: Tu comptes me ressortir cette réponse combien de fois ?
-Osama, à Hamed: T'as vu ? Je t'avais dit quoi ?
Les quatre sont tellement investis dans leur discussion qu'ils ne se rendent même pas compte qu'ils ont avancé dans la rue, quittant le parking. Rien de bien dramatique, c'est un simple tour improvisé.
Les deux amies se regardent, réprimant un fou rire. Elles se sentent toutes petites à côté de Hamed et Osama dont la taille environne les 1m90.
Soudain, le téléphone de Nyhad puis celui de Nour sonne, affichant des appels de Nasser. En vraies nord-africaines fières et bornées, aucune d'elles ne décroche.
Les conversations, les jeux de regards et les rires continuent, lorsque que tout à coup, Nour fait une drôle de tête devant son téléphone.
-Nour, en mettant un coup de coude à Nyhad: Nyhad...choufi had chi (regarde ça) !
-Nyhad: C'est quoi kho ? Hum...(écarquille les yeux) HEIN ?
Les deux gardiens, alertés par le cri de Nyhad, se joignent à la découverte.
-Osama: Euh, y'a quoi ?
-Hamed, en riant: Vous avez vu quoi wesh ?
Pour toute réponse, Nour et Nyhad se regardent d'un air déterminé, puis la Marocaine claque sa main sur son front en prenant un air dépassé.
-Nyhad: Putain, sa grand-mère...
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