٥١
N A S S E R ~ ناصر
-Moi: Ya rouhi (ma vie)...
C'est la première fois que je l'appelle comme ça, je pense que c'est le cadre et le contexte qui m'ont poussé à dévoiler ce que j'avais sur le cœur.
Le silence du désert, le ciel, la nuit, les étoiles, et elle...Elle qui est juste à mes côtés, tellement proche de moi que je peux entendre les battements de son cœur et sa respiration. Son parfum m'envoûte, son regard timide m'ensorcelle, tout en elle me fascine.
J'ai tellement envie de prendre sa main, la serrer tendrement dans la mienne, entourer ses épaules de mon bras et l'attirer vers moi pour qu'elle pose sa tête sur mon épaule, mais je n'ose pas, c'est comme si elle était un objet sacré que je n'avais pas le droit de toucher.
-Arwa: Wa enta rouh galbi (et toi, tu es l'âme de mon cœur)...
Elle est toute mignonne, comme sa petite voix. Elle me regarde, je la regarde, on se sourit puis on baisse les yeux. Ce n'est que maintenant que je réalise que je suis vraiment amoureux et que ce n'était pas de la blague dès le début, dès le premier instant où son regard a croisé le mien pour la première fois, quelque chose a été bouleversé en moi.
Je pris mon téléphone pour regarder l'heure, il est environ 23h, le temps passe tellement vite. J'ai aussi vu un déferlement de notifications, beaucoup de messages dont la plupart venaient de Talal et Abdullah. Ce n'est pas si grave que ça, ils me racontent juste comment s'est passée la soirée chez Abdullah mais ça peut attendre, je leur répondrai plus tard.
Je réfléchis à ce qu'Arwa m'a dit précédemment par rapport à Mohammed. Ça serait mentir si je disais que je n'ai pas ressenti de jalousie quand elle m'a dit qu'il l'avait regardée je ne sais plus quand. Je connais Mohammed et sa réputation de Don Juan, il enchaînait déjà les filles à l'époque, chaque semaine une nouvelle faisait son apparition.
Le simple fait qu'il ait posé ses yeux sur Arwa éveille en moi un sentiment de jalousie et de frustration, il peut regarder qui il veut, mais pas elle.
Et moi qui voulais lui faire part de cette nouvelle, heureusement que je n'ai rien dit. Mais après, ce n'est pas totalement de sa faute vu qu'il ne sait pas qu'elle est déjà prise...par moi.
Mais il ne tardera pas à le savoir.
Le vent frais caresse mon visage, pas besoin de parler, la présence d'Arwa me suffit. C'est comme si notre silence parlait pour nous, relatant la profondeur des sentiments qui nous unissent. Oui, car même si on ne s'est pas encore avoué explicitement notre amour, il n'y a aucun doute sur le fait que je l'aime et qu'elle m'aime.
Je crois que c'est la première fois de ma vie que je tombe RÉELLEMENT amoureux, je n'ai jamais ressenti un sentiment aussi puissant que celui que je ressens actuellement.
Cela voudrait dire que mon histoire avec Alanoud n'était finalement que de la rigolade ? Absolument, les pseudo-sentiments que j'avais pour elle à l'époque ne valent rien comparés à ce que j'ai pour Arwa aujourd'hui.
Je regardais les étoiles en me demandant où est ce que tout cela allait nous mener, lorsque je sentis quelque chose me toucher.
C'était Arwa qui avait posé sa tête sur mon épaule, et lorsque je me penchai légèrement pour la regarder, elle dormait comme un bébé.
Elle est tellement belle, je ne le dirai jamais assez.
J'essayai de faire le moins de mouvements possibles pour ne pas la réveiller, elle était fatiguée, après tout. Elle respirait doucement, enveloppée dans ma farwa que je lui avais passée pour qu'elle se protège du froid, je ne pouvais pas détacher mon regard d'elle.
Je la regardais dormir, en réalisant l'ampleur de l'attachement que j'avais pour elle, et en demandant jusqu'où on ira ensemble...En espérant qu'elle ne me déçoive pas. Au fond, je sais pertinemment que je n'ai rien à craindre, mais je préfère rester sur mes gardes. Les femmes ne sont finalement pas toutes les mêmes, mais j'attends qu'elle me le prouve.
Une heure s'est écoulée, une heure pendant laquelle je l'ai admirée et pensé à elle. Elle dort toujours, blottie contre moi, l'image de son visage resplendissant d'innocence ne quitte pas mon esprit. Il faut maintenant que je la réveille au vu de l'heure qu'il est, mais je ne sais pas comment m'y prendre.
Après quelques hésitations, je posai délicatement ma main sur son épaule puis la caressai doucement, et elle commença à se réveiller petit à petit.
Elle leva aussitôt les yeux vers moi.
-Moi: Tu t'étais endormie.
-Arwa, en souriant légèrement: Ah oui...il est quelle heure ?
-Moi, en regardant l'heure sur mon téléphone: Il est minuit passé, 00h15 exactement.
-Arwa, surprise: Ah bon, j'ai dormi pendant tout ce temps ?
-Moi, en souriant: Oui, mais j'allais pas te réveiller, t'avais l'air de bien te reposer.
-Arwa, en souriant: Merci...
Après avoir réuni nos restes de nourriture dans une seule boîte, on décida qu'il était temps de rentrer.
-Arwa, en riant: J'ai la flemme de me lever, mais bon, faut y aller.
-Moi, en lui tendant la main: Je t'aide à te lever, si tu veux.
Elle rougit puis baissa la tête, comme à son habitude lorsqu'elle est gênée.
Elle hésita un instant avant de me tendre sa main que je pris dans la mienne, puis je l'aidai à se relever.
Je frissonnai intérieurement au contact de sa peau. Elle était face à moi, souriante mais gênée, avec ma main dans la sienne. Nos doigts s'entrelacèrent, puis elle leva timidement les yeux les yeux vers moi, un petit sourire aux lèvres. Mon cœur battait comme jamais, comme s'il n'avait jamais eu l'occasion de battre avant ce moment.
Nos mains se détachèrent progressivement l'une de l'autre, je lui ouvris la portière côté passager, m'installai moi-même côté conducteur, et nous voilà sur la route du retour en direction de Jeddah.
Une quinzaine de minutes plus tard, on arriva près de chez elle. C'est fou, comment elle a réussi à me faire oublier la réalité de la vie le temps d'une soirée.
-Arwa: Merci encore pour ce soir, c'était incroyable.
-Moi: C'est normal, ne me remercie pas, toujours là pour te faire plaisir, tu le sais.
Je me demande comment j'ai fait pour ne pas l'avoir connue avant, elle aussi est native de Jeddah mais je ne l'ai jamais vue auparavant. Mais bon, je ne pense pas que ça aurait été facile de la repérer dans une grande ville de plus de 4 millions d'habitants.
-Arwa: Nasser ?
-Moi, en me tournant vers elle: Ya eyouni ana (ô mes yeux à moi).
(NDA: "Ya eyouni" est une expression arabe qu'on adresse à une personne aimée, et qui signifie qu'on ne voit que par cette personne. Elle se rapproche aussi de l'expression "nour eyni" qui veut dire "la lumière de mes yeux" et dont le sens est assez similaire à l'expression mentionnée plus haut.)
-Arwa: Fais attention à toi, bonne nuit.
-Moi: Merci...fais attention à toi aussi, bonne nuit.
Elle sortit de la voiture et avança vers chez elle, puis me fit un petit signe de la main avant de rentrer, auquel je répondis aussi par un geste de la main. Après m'être assuré qu'elle était bien rentrée, je redémarrai et partis en direction de chez moi.
Le matin suivant...
Ça fait depuis un moment que je suis réveillé, j'avais pour projet de me rendormir un peu après la prière du Fajr mais en vain, impossible de refermer l'œil. Après m'être préparé, j'allumai mon ordinateur dans le but de consulter mes mails, rien de bien compliqué, je sais juste qu'une nouvelle recrue a rendez-vous ce matin avec moi, avec laquelle je serai amené à travailler directement, mais je ne sais pas de qui il s'agit.
Après avoir vu mes mails, je me rappelai du nombre de messages que j'avais reçu la veille et auxquels je devais répondre. Je répondis de façon expéditive à plusieurs d'entre eux, et après avoir remis du parfum, je montai dans ma voiture en direction du travail.
Le trajet fut rapide, j'arrivai puis montai directement à mon bureau, de toute façon j'ai une machine à café donc je peux laisser tomber le distributeur.
Je ne cessais de penser à Arwa et au fait que Mohammed puisse continuer à la regarder, il faudra que je sache si cette histoire est encore d'actualité ou pas, et cela bien sûr avec l'aide de mes agentes de renseignements préférées, Nyhad et Nour.
Au passage, j'ai l'impression que je vois Taha de moins en moins souvent, et Najia aussi d'ailleurs, il faudrait que je demande à Nyhad si elle a des nouvelles d'elle.
Une dizaine de minutes plus tard, quelqu'un frappa à la porte. C'est sûrement la personne que j'attends pour le rendez-vous.
-Moi: Entrez !
La porte s'ouvrit, laissant apparaître une jeune femme d'environ mon âge, la vingtaine, vêtue d'une abaya blazer bleu clair, d'un haut et d'un pantalon de la même couleur, avec des escarpins blancs. Son voile bleu clair laissait dépasser des mèches de couleur châtain mêlé de blond et elle avait la peau bronzée.
Elle ne perdit pas de temps et se présenta d'emblée.
-Elle: Salam alaykum, Lamar Abduljaleel Al Shahrani, enchantée.
-Moi: Alaykum salam, Nasser Turki Al Harbi, (en lui désignant un fauteuil) vous pouvez vous installer, bienvenue à vous.
Elle s'assit alors et notre entrevue commença. Elle sera en quelques sortes mon assistante, mais on ne sait pas encore si ça sera pour une durée déterminée ou non, on verra ça plus tard. Elle a l'air d'être très sérieuse d'après ce que j'ai entendu de sa part, et je pense qu'on va bien s'entendre.
-Lamar: C'est un plaisir pour moi de pouvoir travailler avec vous, je suis sûre qu'on va réussir à atteindre tous nos objectifs.
-Moi: Plaisir partagé, et oui, je n'en doute absolument pas.
On continua en parlant des différentes attentes et objectifs, je n'ai rien à redire là-dessus, si ce n'est que je suis très optimiste en ce qui concerne le futur de la marque.
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