A R W A ~ اروى

Je viens de sortir du shooting, c'était super bien ! J'suis trop fière des photos et des vidéos que j'ai prises, on a de quoi monter un Reels incroyable.
J'étais un peu mal à l'aise quand Rawan la tiktokeuse m'a complimentée en me disant que j'étais très belle, mais c'était très gentil de sa part. Hormis cela, tout allait bien.
J'ai essayé de me faire la plus discrète possible pour que Nyhad ne me voie pas. Ce n'est pas contre elle mais j'avais peur qu'elle me pose des questions compromettantes, vous savez maintenant quel genre de question et au sujet de qui.
J'ai remarqué qu'elle et le gardien se regardaient sans arrêt, dès qu'il avait le champ libre, il la regardait, et elle le regardait aussi, sans baisser les yeux.
À sa place, je serais déjà morte de honte, mais bon, on n'a pas la même personnalité, elle et moi. Je sais qu'elle est extravertie et qu'elle a beaucoup plus d'assurance que moi.

"Dès que tu finis, viens au cinquième comme d'habitude."

Je n'avais vu le message de Nasser qu'après être descendue au rez-de-chaussée, mais je remontai aussitôt. En passant, j'ai pu apercevoir Nyhad et le gardien, et je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que Nyhad était tellement naturelle et parlait sans aucune gêne, tout le contraire de moi. Parfois, j'aimerais avoir sa capacité à ne pas être gênée.

J'entrai alors dans l'ascenseur et appuyai sur le bouton 5, puis quelques minutes plus tard, j'étais arrivée au cinquième étage.
Je traversai le couloir pour atteindre le bureau de Nasser, mais en avançant, j'entendis des bruits de pas, des bruits de talons plus précisément. Craignant que ce soit Sheyla, je m'arrêtai et attendis de voir si les pas allaient se prolonger ou non. Le bruit s'arrêta complètement, alors je me retournai pour continuer ma route en me disant que je m'étais peut être fait des films. Étrangement, lorsque je recommençai à marcher, le bruit revint, mais je décidai d'en faire abstraction.

J'envoyai un message à Nasser pour lui dire que j'étais venue.

"Je suis là"

Il répondit à la seconde près.

"D'accord mais t'inquiètes, rentre sans frapper sois pas timide"

J'ouvris la porte, cette porte qui me paraissait si difficile à ouvrir par le passé.

-Moi, en entrant: Salam alaykum.

J'avais déjà pris mes habitudes, alors je partis directement m'asseoir sur le fauteuil en face de lui.

-Nasser, en souriant: Alaykum salam, (me regarde) toujours aussi belle et élégante, à ce que j'vois.

-Moi, en souriant: Oh, merci, c'est gentil, tout comme toi.

Un grand sourire s'afficha sur mes lèvres. J'étais particulièrement contente de le voir aujourd'hui, bien plus que les autres fois où on se voyait au cinquième étage.

-Nasser: Merci, merci...tu veux boire quelque chose ?

-Moi: Non merci (le regarde), juste le fait d'être avec toi me suffit.

Je me stoppai net après avoir dit cette phrase. C'était sorti tout seul, j'sais pas comment j'ai fait pour oser dire ça.

Ce n'est pas moi qui ai parlé, c'est mon cœur.

-Nasser: C'est réciproque...

Je baissai le regard. Est ce que ce que je viens d'entendre est réel, ou est ce que j'ai entendu une voix ?

C'est bel et bien réel.
Dorénavant, c'est évident.
On ressent la même chose, et dès que j'y repense, on a aussi beaucoup de points communs. Quand je le vois, je suis dans tous mes états, j'ai le sourire jusqu'en Australie, un sourire mêlant la joie, la timidité, l'amour, et la satisfaction...La satisfaction de savoir qu'il ne voit que moi.

"يشبهك قلبي كأنك لقلبي مخلوق، و عيوني إلا شافتك وجهي تضيّا"
Mon cœur te ressemble, comme si tu avais été créé pour lui, et lorsque mes yeux te voient, mon visage s'illumine.

•aseel hameem• yeshbehak galbi

-Nasser: Et le shooting alors ?

Sa question me tira de ma rêverie, dont il était le sujet.

-Moi: Franchement c'était super, c'était trop stylé.

-Nasser: J'imagine...(rires) Elle était là Nyhad ? Tu vois le gardien, tu savais que c'était lui avec qui elle s'était embrouillée à City Walk ? Dès que je l'ai vu, je l'ai direct reconnu.

Ah bon ? Elle ne m'avait pas raconté, j'ai dû rater un épisode...c'est donc pour ça que leurs eyes contact ressemblaient plus à des combats de regards qu'à des jeux de regards basiques. Du genre: le premier qui détourne le regard a perdu. Et si je dois parler de l'issue de ce combat, personne, aucun des deux n'a perdu, en tous cas de ce que j'ai vu.

Par exemple, pour ma part, je sais que je passe ma vie à perdre ce jeu, et encore maintenant...mais pas face à n'importe quel adversaire.
Moi, mon adversaire est un adversaire de taille, un adversaire qui possède toutes les techniques et stratégies possibles pour me faire perdre. Son visage, ses yeux noirs, son beau sourire, son parfum enivrant, son comportement, sa voix...tout cela m'intimide et me fait perdre la partie.
Comment ne pas se sentir gênée face à autant de beauté et de charisme ? Il est vrai que souvent, j'aimerais le regarder longuement sans que ma timidité ne me prenne à la gorge.

Et sa voix, sa voix...
J'ai vraiment un faible pour sa voix.

"صوتك يسفِّر قلبي و يطير به فوق"
Ta voix fait voyager mon cœur et l'envole.

Moi: Ah...non, j'savais pas. C'est donc pour ça qu'ils n'arrêtaient pas de se regarder, j'imagine.

-Nasser, éclate de rire: Attends, quoi ?

J'explosai de rire malgré moi, il a un rire contagieux, impossible de l'entendre rigoler sans rentrer dans le délire.

-Nasser:  J'suis mooort, elle a dû le massacrer avec ses regards de tueuse en série. Il a dû regretter d'être venu le frérot (rires).

-Moi, en riant: T'as pas tort, c'est exactement ce qui s'est passé !

On continua à discuter de choses et d'autres. Vous devez sûrement vous demander ce qu'on fait quand on se voit ici. La réponse est qu'on discute, tout simplement, et puis, tant qu'on se voit, c'est le principal. Je pourrais rester avec lui des heures, dans le silence, tellement j'apprécie sa compagnie. Je me suis peut être attachée trop vite, mais on ne peut pas blâmer une personne qui aime...

Il me regarde, je peux lire l'admiration dans ses yeux. Gênée, je rougis en baissant le regard, tandis qu'il détourne le regard en se laissant légèrement glisser le long du dossier en velours de son fauteuil, les bras croisés.

-Nasser: Arwa ? J'ai une question qui n'a pas quitté mon esprit depuis quelques temps.

-Moi: Oui ? Dis moi, je t'écoute.

Je peux voir qu'il rougit un peu, ce qui amplifie la rougeur de mes joues puisque je me mets à rougir en même temps.

-Nasser: D'où tu sors toute cette beauté, franchement ?

J'ai rougi, mais d'une manière...

-Moi, rire gêné: Mais Nasser, c'est quoi ces questions, encore ?

-Nasser, en riant: Bah quoi ? Je demande...

Au même moment, mon téléphone vibre, affichant les notifications de deux messages.

"Ma chérie t'es où ? Je t'ai cherché partout et personne sait où t'es"

"Arwa t'es où ma star ? Fallait que j'te raconte un truc en plus"

C'était Alanoud et Nyhad. Leurs messages me sont parvenus à quelques minutes d'écart entre eux, c'est bizarre...Autant Nyhad, je sais qu'elle se doute de quelque chose, mais Alanoud ne sait rien du tout, et bien que ce soit ma copine, je ne lui ai encore rien dit car je ne veux pas que tout le monde sache ce qu'il se passe.

On a continué à parler, Nasser et moi, mais je n'étais pas très sereine. Le fait que les filles m'envoient un message presque en même temps avec la même question m'inquiète énormément.

Et j'ai vraiment eu raison de me faire du souci, car quelques instants plus tard, j'entendis des bruits de talons dans le couloir, s'approchant dangereusement de l'endroit où nous étions. Et cette fois-ci, il ne me semblait pas que ce soit les pas d'une seule personne...

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