٣٦

A L A N O U D ~ العنود

J'suis hors de moi. Plus le temps passe, plus je me dis que Sheyla joue un double jeu. Je l'ai vue avec Nasser il y a quelques jours, étrangement après avoir vu qu'il y avait une fille dans sa voiture, et maintenant, Arwa me raconte qu'elle est venue l'embrouiller parce qu'elle parlait à Nasser. Vraiment malade celle-là, c'est sûr qu'elle cache quelque chose !

Je fais confiance à Arwa, c'est une fille en or et je sais qu'elle ne s'approchera pas de lui. Elle ne sait pas ce que je ressens pour lui, certes, mais c'est une fille très réservée et je suis sûre qu'elle ne me décevra pas. Comme je l'ai déjà dit: ici, toute femme, à part Nour, Nyhad et Arwa, est une potentielle rivale pour moi.
Mais si j'en suis arrivée au stade où ma meilleure amie devient ma rivale...c'est très grave.

-Moi: Écoute la pas ma chérie, tu sais...Sheyla, c'est une fille qui veut que toute l'attention soit sur elle. Normal qu'elle soit jalouse de Nour et Nyhad mais aussi de toi, parce que vous lui volez la vedette en quelques sortes. La prochaine fois qu'elle te dit quelque chose, tu m'appelles et j'irai lui parler, d'accord hayati (ma vie) ?

La pauvre...elle paraissait tellement dégoûtée et dans l'incompréhension la plus totale, elle se demandait sans doute pourquoi tant de haine de la part de Sheyla alors qu'elle ne lui a rien fait, ou du moins la seule chose que Sheyla peut lui reprocher, c'est le fait d'avoir parlé à Nasser.
Mais Sheyla...j'comprends pas pourquoi ça la touche à ce point, et surtout pourquoi elle ne m'a pas prévenue. Je la connais, elle prétendra qu'elle l'a fait pour moi parce qu'elle sait que j'aime Nasser, mais si tu fais ça pour moi, tu me préviens après coup ma belle...

-Arwa: D'accord...merci beaucoup Alanoud, vraiment.

-Moi: Y'a pas de quoi choupi, allez viens dans mes bras (la prend dans mes bras). Te sens pas coupable, t'as rien fait du tout, et puis sa parole n'a pas de valeur, c'est personne pour Nasser de toute façon. C'est pas comme si c'était Nour ou Nyhad ou leur copine la Tunisienne dont j'ai oublié le nom qui te l'avait dit, tu vois ce que j'veux dire...

J'essayai de la rassurer au maximum, elle est trop mignonne miskina, elle se sentait réellement coupable alors qu'elle n'avait absolument rien fait !
C'est ça d'être trop gentille et d'avoir un cœur pur...
Pour se changer les idées, on décida de monter dans la salle des stylistes pour voir comment avançaient nos collègues, ça serait aussi l'occasion pour Arwa de faire quelques stories.
Pour ma part, j'attends que Rami et Maha finissent leurs croquis pour pouvoir en faire le design avec Rola, donc je n'ai pas grand-chose à faire pour l'instant.
Justement, avant d'arriver à l'ascenseur, on a croisé Sheyla qui m'adressa un grand sourire que je pourrais clairement qualifier d'hypocrite. Attendez seulement que je lui règle son compte, à celle-là.

-Moi, en entrant: Salam alaykum ! (M'arrête et regarde Arwa en explosant de rire) Mais qu'est ce que vous faites ?

C'était plus une salle faite pour travailler mais une salle des fêtes carrément. Sur fond du titre Yasiya d'Asad Al Bathary, je pouvais voir Yara faire la danse traditionnelle émiratie, un long bâton à la main, tandis que Rola éclatait de rire et que Maha essayait péniblement de l'imiter, manquant de se déboîter le cou.

-Yara, toujours en dansant: On s'ambiance, ma copine, tout le monde était flingué ce matin, j'me suis dit pourquoi pas les réveiller avec quelque chose de différent...

-Maha, en se massant la nuque: Mais c'est quoi cette danse ? On dirait des chameaux, j'crois que je me suis cassée la nuque ! Dansez normalement comme tout le monde, non ?

On éclata tous de rire, puis j'allai m'asseoir avec Arwa à côté de Rola. On tapa des mains au rythme de la musique jusqu'à ce qu'elle finisse, et franchement, Yara est très douée, à sa place je pense que j'aurais déjà eu un torticoli à forcer de brusquer mon cou comme ça !

-Yara: J'espère que le spectacle vous a plu mesdames.

-Rola: C'était tellement drôle ! Tu nous sors des masterclass comme ça sans prévenir !

-Yara: Esh tabbin asawwi habibty (qu'est ce que tu veux que je fasse ma chérie)...toujours là pour surprendre mes copines et les faire rire surtout !

Moi qui voulais utiliser ces filles pour me rapprocher de Nasser...honte à moi. Honte à moi de vouloir instrumentaliser des filles aussi gentilles et bienveillantes, il ne faut plus que je continue sur cette lignée.
Si je le veux vraiment, il faut que je me débrouille seule, sans avoir à manipuler des gens. Je sais que j'peux être folle mais faire ce genre de choses ne me ressemble pas.

-Moi, en riant: Alors, vous avez avancé avant qu'on arrive ou c'était la fête depuis ce matin ?

-Yara, en regardant Maha et Rola: Mmmh, oui...oui oui ! (Rires)

-Moi, toujours en riant : Ohlalaaa, FC chômage !

-Maha: Nooon sah, wallah on a quand même commencé à travailler, on a juste fait une pause.

Je remarquai qu'Arwa ne prenait pas part à la discussion. Elle écrivait sur son téléphone, toute souriante. Je ne lui avais jamais dit mais elle a un joli sourire, Allahumma barek.

-Moi, en chuchotant: Bah alooors Arwa, t'as un amoureux ?

-Arwa, sourit en rougissant: Mais non, enfin...dis pas n'importe quoi !

-Moi, en riant: J'sais pas, mais t'es toute souriante devant ton téléphone...(lui tapote le bras) présente nous le beau-frère dès que possible hein !

-Arwa, en riant: T'es vraiment têtue, Nounou, je te dis qu'il n'y en a pas !

-Moi: Je rigole ma belle, j'sais bien que ce n'est pas ta priorité ! Bravo à toi, tu te concentres uniquement sur l'essentiel, à savoir toi-même.

J'aime beaucoup sa mentalité, son comportement. J'ai remarqué qu'elle ne parlait pas aux hommes, et même lorsqu'elle leur parle, elle ne les regarde pas et abrège ses propos pour avoir le minimum d'interactions avec eux. MashaAllah, franchement.
La première fois que je l'ai vue parler à Nasser, j'étais sceptique parce que je ne la connaissais pas, mais maintenant que je la connais, je suis sereine de ce côté.

-Rola: J'ai pas eu le temps de vous demander les filles, mais alors, la Jeddah Season, vos ressentis ? Perso j'ai trop kiffé, les gens étaient vraiment intéressés !

-Maha: C'était incroyable sah !

Je sentis une petite tape sur mon avant-bras.

-Arwa, à moi, en chuchotant: Nounou, on peut sortir s'il te plaît...j'me sens pas bien.

-Moi, me lève immédiatement: Bien sûr Arwati (ma Arwa), bien sûr ! (Aux filles) On arrive les filles.

-Yara, inquiète: Arwa, ma chérie ? Qu'est ce qu'il y a ?

-Arwa: Rien habibty, je me sens juste pas bien, ça passera...

La pauvre, elle semblait avoir les larmes aux yeux. Faut que je sache ce qui se passe suite à ce changement rapide d'émotions.
Une fois dans le couloir, je la pris par le bras pour la soutenir et marchai à côté d'elle.

-Moi, en lui donnant un mouchoir: Qu'est ce qui se passe ?

-Arwa, essuie une larme: Promets moi que tu le diras à personne.

-Moi: Je te promets ! Dis moi tout maintenant, je t'écoute.

On se mit dans un coin du couloir pour être plus à l'aise.

-Arwa, prend une grande inspiration: Mohammed....il arrête pas de me traquer, comme un fou.

J'crois que j'ai mal entendu là.
Je pense que j'ai dû très mal entendre.

-Moi, les yeux écarquillés: Eh ! Quoi ? Quel Mohammed ?

-Arwa: Mohammed Al Shamari, j'sais pas si tu le connais...

C'est donc ça...c'est donc ça qu'il fait, ce fils de pute ? Donc je ne suis apparemment pas la seule qui doit subir son forcing !

-Arwa, continue son récit: Il est amoureux de moi depuis le lycée mais ça n'a jamais été réciproque de mon côté, c'est pour ça qu'aujourd'hui...il force avec moi.

J'écoutais le récit d'Arwa, bouche bée.
Donc à l'époque, il avait joué avec moi alors qu'il l'aimait...quel bâtard.

-Moi, met mon bras autour de son épaule: Sache qu'on fait partie de la même équipe.

-Arwa, choquée: Comment ça ? Il t'a fait ça aussi ?

-Moi: Et oui ma chérie, pas plus loin qu'il y a quelques jours, il continuait son pipeau...Mais mon cas avec lui est différent étant donné qu'on a eu un petit flirt ensemble à l'époque.

Toujours aussi choquées, on continua de discuter et de se raconter nos expériences passées avec ce fou malade, tout en rebroussant chemin vers la salle des stylistes.
Nous étions tellement surprises de savoir que nous vivions la même chose...et que nous partagions le même ennemi, en quelques sortes.

-Moi: Force à nous...

-Arwa: Effectivement...

Nous avions presque atteint la salle que mon téléphone se mit à sonner.

Et devinez qui m'a appelée...

-Moi, décroche: Allô, oui ?

Un appel vraiment inattendu.

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