٣٥

S H E Y L A ~ شيلاء

-Moi: Astana jawab habibty (j'attends une réponse ma chérie).

Ça va pas non, et puis quoi encore ?

-Arwa, se retourne: Sheyla ?

-Moi, un sourcil haussé: Arwa ?

J'peux pas accepter ça, j'peux pas accepter qu'elle parle avec Nasser. Il va finir encore plus corrompu que ce qu'il ne l'est déjà à cause du groupe des françaises. Et elle, Arwa, c'est une copine des françaises, une très bonne copine. Elle est toujours avec Nour ou Nyhad, plus rarement avec Najia, mais maintenant on va voir ce que ça fait d'être seule sans ses gardes du corps. C'est pas que j'suis jalouse, mais...si, quand même. J'supporte pas de voir des inconnues au bataillon et des étrangères avoir de tels privilèges.
J'suis une amie proche de son pote, ça devrait être moi à leur place, normalement. Et encore, son pote, je commence à m'en lasser.

-Arwa, surprise: Euh...pourquoi cette question ?

Elle est sourde ou quoi cette fille ???

-Moi, agacée: Je t'ai demandé ce que tu faisais ici et avec qui tu parlais, faut écouter quand on te parle bébé.

-Arwa, dans l'incompréhension: Mais...Sheyla, qu'est ce qui t'arrive, aassa ma shar (rien de grave), pourquoi tu me parles comme ça ?

-Moi: À toi de te poser les bonnes questions, ma belle. Qu'est ce que tu faisais là, toute seule avec Nasser ? C'est pour ça que t'es venue travailler ici, pour tenter d'attirer la gente masculine ?

Je sais que ce n'est absolument pas son but mais faut frapper là où ça fait mal, quitte à déclencher un nouveau drama avec les françaises, il faut que je la teste, que je la pousse à bout.

-Arwa: Qu'Allah te guide, franchement. C'est super grave ce que tu insinues, j'sais pas si tu t'en rends compte.

Elle était vraiment calme, chose à laquelle je m'attendais mais qui m'a choquée en même temps. Elle traîne avec des sauvages mais elle n'est pas du tout comme eux. Quand je parle des sauvages, je parle évidemment des trois mousquetaires et des gens qui sont dans leur délire, les Eyad, Hassa, Yara, Faisal, Talal...bref, même Abdullah qu'on pourrait qualifier d'être le plus mature d'entre nous fait partie de leur clique éclatée au sol.

-Moi: Ah non mais j'sais pas, c'est bizarre, on dit de toi que t'es réservée et que tu parles à personne...bref, reste loin de lui ma belle, il est déjà assez corrompu à cause des connasses avec qui il traîne, tu vas pas lui en rajouter.

Elle est tellement trop gentille qu'elle ne m'a même pas répondu, la pauvre, voilà ce que c'est d'être assistée 24 heures sur 24...

-Eyad, sort de nulle part: Oh esh sayer (qu'est ce qu'il ya), tu parles à qui ?

Comme par hasard, ils arrivent tous pour défendre leur bien-aimée, leur protégée...

-Moi: Euh...Eyad ?

-Eyad, m'imite ironiquement: Euh...Eyad ? Sheyla, tu cherches quoi en fait, explique moi ? C'est quoi ton but ? Et wallah parle bien de Nour, Nyhad et Najia si tu veux pas empirer ton cas.

-Moi: Mais Eyad c'est elle qui parle avec Nasser wesh !

-Eyad: Et alors ? Nasser c'est ton père, ton mari ? Absolument pas, et qu'Allah le protège d'avoir un quelconque lien avec une folasse comme toi.

Il s'y met corps et âme le Yéménite hein...Elle l'a payé ou quoi ?

-Moi: Nooon mais...

-Eyad: Y'a pas de non mais, mohim (bref), estime toi heureuse que ce soit moi et pas quelqu'un d'autre qui soit venu. T'as vu, je te parle normalement, je ne t'ai pas insultée, mais il y en a à ma place qui se seraient pas gênés, alors reste tranquille s'il te plaît si tu veux pas encore finir la tête coincée dans un châle.

Ah...genre maintenant, il me menace ? "Si tu veux pas encore finir la tête coincée dans un châle", ça veut dire que si ses copines étaient là, elles m'auraient frappée ? HAHAHA, bon après, j'suis habituée hein, faut que je fasse tout pour ternir leur image.

-Moi: Eyad t'es sérieux ?

-Eyad: Ouais, très sérieux même. Maintenant repars d'où tu viens, j'sais même pas ce que tu fais ici sah, t'as rien à faire au cinquième étage de base.

-Moi: C'est à Arwa qu'il faut demander, elle a quelque chose à faire ici, peut-être ?

-Arwa, à Eyad: Laisse tomber Eyad, laisse tomber.

-Eyad, en partant avec Arwa: Sheyla, fais attention à ce que tu fais, tu diras pas que je t'ai pas prévenue. (à Arwa) Calcule la pas, viens.

Et ils partirent tous les deux dans la situation opposée. Il fallait que je me doute, c'était évident que quelqu'un allait sortir de nulle part pour la défendre. J'sais pas ce qu'ils lui trouvent, tous...que ce soit les filles ou les gars, quand elle est là, toute l'attention est sur elle. Je n'existe pas et ça me dégoûte, tout en sachant que j'suis meilleure qu'elle, ça me frustre réellement. C'est moi le centre de l'attention normalement, pas elle ni ses copines les françaises qui sont sorties de nulle part. Vraiment n'importe quoi ici !
Et puis on a les gars qui sont à leur merci comme des chiens, Eyad par exemple. Il pourrait crever pour elles carrément, ce vendu là...Bref, faut que je me calme.

Je décidai de descendre, j'envoyai tout d'abord un message à Alanoud pour savoir où elle était, étant donné que je ne l'avais pas vue ce matin. C'est vrai qu'on s'est un peu éloignées ces temps-ci mais j'essaie quand même d'avoir de ses nouvelles.

"Ma belleee t'es où ? Rejoins-moi en salle de pause du deuxième, tu vois là où y'a Abdulrahman et tout qui squattent ? Je t'attends."

Je me dirigeai vers l'ascenseur lorsque quelqu'un arriva dans la direction opposée. C'était Dahmen, l'Algérien, le pote des trois mousquetaires par excellence. Grand, brun, les cheveux coupés en dégradé, légèrement bronzé avec des yeux marron clair et un peu de barbe, j'avoue qu'il est beau mais il fait partie du camp ennemi.

-Dahmen, en passant à côté de moi: Qu'est ce que tu fais là toi ?!

Il avait le regard noir, comme s'il allait me tuer.

-Moi: Ohlalaaa calme toi mon coco, je sais que t'es algérien mais c'est pas une raison de toujours péter des câbles sur nous...Je surveillais les lieux, les gens, plus précisément Nasser. Un souci ?

-Dahmen: Parle mieux déjà de une, de deux, tu joues à quoi au juste ? Ça fait un moment que tu rôdes autour de Nasser comme ça sans arrêt, tu veux un diplôme en arts de la chasse aux hommes ou c'est comment ?

-Moi: Pas un pour rattraper l'autre, ton pote Eyad vient de partir à l'instant et il m'a dit la même chose...mais vraiment les garçons j'sais pas ce que vous avez avec moi hein...

-Dahmen: J'vais pas débattre avec toi, c'est mieux. Écoute moi bien, tes conneries avec ta copine Alanoud, ça suffit. On s'était mis d'accord: un pas de travers et votre contrat saute, que ce soit toi ou elle. (Respire un coup) Et encore, elle est calme comparé à toi, elle a compris l'enjeu du compromis parce qu'elle sait qu'elle ne devrait pas être là à l'heure actuelle.
Toi aussi d'ailleurs, tu devrais pas être là.

-Moi: Tu seras dans la merde avec nous, Dahmen.

-Dahmen: La seule qui sera réellement dans la merde ici, c'est toi. J'en sais rien de pourquoi Nasser ne voulait pas d'elle ici, elle m'a fait de la peine et toi t'es venue me supplier de la prendre, j'ai accepté pour pas que ça dégénère. Mais crois moi que s'il se passe quelque chose (montre la fenêtre), t'es dehors ma grande. Wallah que j'suis trop gentil avec vous.

-Moi: Arrête de t'énerver comme ça, t'es au courant que tu me blesses en faisant ça ?

-Dahmen, en partant: Vas-y,c'est quoi cette vieille meuf encore, pourquoi j'me suis mis dans les problèmes avec les arabes, wallah...

Ahlala, tous les mêmes. Vraiment tous les mêmes.
Je regardai mon téléphone pour voir si Alanoud m'avait répondu. Toujours pas de réponse, trop bizarre cette fille, j'sais pas ce que je lui ai fait pour mériter son ignorance...même Taha a changé mais bon, lui, c'est une autre histoire qui sera rapidement réglée.

J'entrai dans l'ascenseur pour descendre au deuxième étage comme prévu.

-Moi, en chuchotant à moi-même: La pauvre...elle sait pas que celle pour laquelle elle me lâche parle avec le gars qu'elle est censée récupérer...

Voilà quelque chose de bien croustillant qui me fera enfin retrouver mon trône...

----------------------

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top