M O H A M M E D ~ محمد

-Moi: Ça serait un honneur pour moi, khalti Huda.

Obligé de jouer sur les mots pour avoir ce qu'on veut, faut toujours avoir la solution du jeu d'acteur dans un coin de ma tête pour faciliter les choses mais sans se faire cramer.

-Arwa: Euh...non merci, j'avais déjà prévu de prendre ma voiture, et puis, j'dois rejoindre deux copines pour qu'elles me suivent en voiture jusqu'à City Walk.

-Moi: Mais elles ont Waze sinon, tes copines, pour trouver la route ? Parce que sah ça me dérange vraiment pas qu'on y aille ensemble, après on se connaît pas, mais nos mères se connaissent, tu vois...c'est comme la famille.

-Huda, sourit et me tapote le dos: Ya habib galbi enta (oh toi mon chéri), toujours là pour aider les autres...(à Arwa) Arwa ma chérie, tu vois bien que ça lui fait plaisir, t'inquiètes pas, en plus ça t'évitera de prendre ta voiture, tu seras tranquille ! Et il a raison, c'est comme la famille, c'est comme si tu montais dans la voiture du fils de ton oncle, pas de soucis à te faire ma fille !

Je regardai Arwa du coin de l'œil. Elle était près de la porte, sur le point de sortir. Elle est tellement belle, sa tenue lui va à merveille. Elle a le regard rivé sur ses mains, elle est si magnifique...

-Arwa: Non non, ça ira, merci. Je préfère y aller seule.

-Huda: Allez, s'il te plaît ma chérie...j'veux pas te forcer, mais tu vois bien que le garçon veut bien, c'est lui qui a proposé, ça serait malpoli de refuser comme ça...

Ahlala, khalti Huda,heureusement qu'elle coopère de son côté. Et dire que c'est la propre mère de la fille que j'aime qui essaie de nous arranger sans même qu'elle sache ce qui s'est passé entre moi et elle...

-Moi, en regardant Arwa: Si elle veut pas c'est pas grave khalti, n'insiste pas.

Il faut pas non plus qu'elle grille que je serai le plus heureux des hommes si sa fille accepte de monter avec moi.

-Huda: Mohammed, t'as un bon cœur, t'as gentiment dit que ça ne te dérangeait pas de prendre ma fille pour que vous alliez à l'évènement. Tu sais qu'à mes yeux, t'es comme mon fils, t'es le fils de ma copine. Je ne veux juste pas que ta gentillesse parte dans le vent, c'est...

-Arwa: Tayeb khalass yoma, ana arouh weyah (d'accord c'est tout maman, j'vais aller avec lui.)

J'arborai un sourire de triomphe lorsque j'entendis cette réponse. Sa mère avait réussi à faire pression sur elle, et comme sa fille est tellement gentille et innocente, elle a accepté...

-Huda, sourit: Oh, que c'est gentil ma fille...Arwa est tellement adorable et a un cœur si pur...comme toi mon fils ! Allez les jeunes, profitez bien de votre soirée !

-Moi: Merci beaucoup khalti, tes compliments me touchent énormément.

-Huda, en nous ouvrant la porte: C'est normal ! (En riant) Allez vite, vous allez être en retard !

Je m'attendais à ce qu'elle nous ouvre la porte et reparte ensuite, mais ce ne fut pas le cas. Elle resta sur le pas de la porte et nous regarda monter dans la voiture.

Certaines personnes penseront que j'suis fou ou que j'suis bizarre, mais mettez vous à ma place : si vous êtes fous amoureux de quelqu'un, vous allez tout faire pour l'avoir, voilà pourquoi je force autant avec Arwa. Ça prendra le temps qu'il faut mais c'est elle que je veux et pas une autre. Et en attendant, je m'amuse avec ce que je trouve.

Je démarrai la voiture et adressai un signe de la main à khalti Huda dans le rétro. Quant à sa fille...elle était côté passager, presque collée contre la vitre pour être le plus loin possible de moi. Vraiment têtue, quoi.
J'sais pas, ça me frustre. J'ai eu toutes les filles que je voulais, qu'elles me plaisent ou non, et le fait que la seule que j'ai réellement aimée et pour laquelle j'ai eu des vrais sentiments me rejette me fait petit à petit perdre la raison. J'sais pas, j'sais plus.

-Moi: T'as vite cédé.

-Arwa: Je l'ai fait pour ma mère, pas pour toi.

-Moi: J'te pensais plus résistante que ça, Arwa.

-Arwa, soupire: Mohammed, s'il te plaît, j'ai accepté malgré moi, maintenant par pitié laisse moi tranquille et ne me parle pas.

Elle se recula encore puis regarda par la vitre, le menton contre le poing. Même quand elle est censée être agacée ou autre, elle est calme. Comment ne pas l'aimer, sérieusement ? J'suis clairement pardonnable, personne ne peut rester de marbre face à cette fille.

-Moi: Comme tu veux, mais comme je t'ai dit, c'est pas du hasard.

Je lui lançai un regard rapide, elle avait fermé les yeux dans l'attente d'arriver à destination.
De toute façon, on arrivera dans 5 minutes, si seulement c'était plus long...
J'arrive pas, j'accepte pas le fait qu'elle ne veuille pas de moi. Tout le monde me voulait et tout le monde me veut encore actuellement, comme je l'ai déjà dit avant: c'est frustrant.

Quelques minutes plus tard, on était arrivés. Je me garai aussitôt et on sortit de la voiture, lorsque une Audi Q3 noire se stationna juste à côté de nous. C'est Nyhad qui en sortit, les yeux aussi rouges que la djellaba rouge bordeaux qu'elle porte, on aurait dit qu'elle avait fumé.

-Nyhad: Salam. (Nous regarde) Ah, vous êtes venus ensemble ?

-Arwa: Alaykum salam, euh n...

-Moi: Alaykum salam Nyhad, oui, on est venus ensemble.

-Nyhad: Ah, ça me surprend juste sah, j'savais pas que vous vous connaissiez. D'ailleurs, j'pensais même pas que t'allais venir toi.

-Moi, sourit: Bah t'as la réponse devant toi maintenant...

Je sais que Nyhad me soupçonne de quelque chose depuis le jour de l'histoire avec Alanoud et la voiture de Nasser. J'le vois à son regard sceptique, elle n'est pas du tout dupe cette fille, et je sais que ça va être quelqu'un de difficile à berner. Donc vaut mieux s'en faire une amie qu'une ennemie, c'est pour ça que j'essaie de paraître "normal" quand je lui parle.

-Nyhad: Bon, j'me permets de te le dire pélo hein, mais pas de conneries ce soir, y'aura pas de bourbiers comme celui avec Alanoud dont on connaît même pas la source. Je t'ai prévenu sah parce que s'il se passe quelque chose mon cousin, t'sais très bien que Nasser ne va rater personne. Même moi si j'merde il me fera pas de cadeau, il va tous nous démolir, ewa jma3 rassek (dans le sens de "tiens toi tranquille").

J'vous avais dit quoi ? Elle a le flair, cette fille. Je savais qu'elle avait une idée de mes intentions. Bon, allez, j'ferai rien de ouf ce soir,pour Nasser et le business, mais attendez juste quand j'aurai le champ libre.
Je regardai discrètement Arwa, elle semblait à bout, elle ne voulait visiblement plus être là, en ma présence. Mais qu'elle sache que je ferai l'impossible pour qu'elle soit là pour toute la vie.

-Nasser: Salam alaykum...

J'avais même pas fait attention qu'il était là.

-Nous: Alaykum salam.

-Nasser, un sourcil arqué: Zein, kwayssin (alors, vous allez bien) ?

-Nyhad et moi: Aywa, alhamdulillah
(Oui, alhamdulillah).

Arwa n'avait pas répondu à cette question, elle se contenta juste de faire un geste de la tête.

-Nasser: Comme vous savez, ce soir, c'est DÉ-CI-SIF. Je l'ai dit aussi aux autres, c'est soit on domine ou on est morts. Mais bon, après j'doute pas de vous, on va y arriver inshaAllah. Bref, allez, venez.

On entra donc dans City Walk, l'aventure pouvait enfin commencer.
Des regards entre Nyhad et Nasser ne m'avaient pas échappé. Elle le regardait en souriant d'un air malicieux tandis que lui la regardait aussi d'un air amusé en se mordant la lèvre inférieure. Arwa, de son côté, avançait sans dire un seul mot et sans regarder personne. Bizarre bizarre...

Je surpris Nasser plusieurs fois en train de regarder Arwa, puis de tourner le regard lorsqu'elle levait les yeux, tandis que je me demandais sérieusement à quoi rimait tout ce bordel. Il la regarde, elle le regarde, il regarde Nyhad, Nyhad le regarde, des sourires, des regards anormaux...

J'sais pas ce que ça veut dire, mais ça fait déjà beaucoup de choses. La dernière fois au coffeeshop, il y a pas si longtemps dans le couloir à l'entreprise...J'pense mener une petite enquête, mais connaissant Nasser, je sais qu'il ne s'en approchera pas.
Alanoud l'a déjà assez traumatisé des femmes, et le pire, c'est qu'il ne sait absolument pas que c'est à cause de moi, que je suis la cause de tout ça...

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