١٧
A L A N O U D ~ العنود
-Moi, recule: Laisse moi Mohammed j'suis sérieuse, j'rigole pas ! T'as pas compris que j'aimais déjà quelqu'un ?
Il fallait que je le confronte, j'peux pas continuer à me sauver comme ça. C'est pour ça que je lui ai envoyé un message en lui disant de me rejoindre pour qu'on puisse s'expliquer.
-Mohammed: Mens doucement ma belle, arrête de faire crari, j'sais très bien que tu fais semblant.
-Moi: M'appelle pas ma belle, de une j'suis pas ta belle et de deux j'sais pas ce que tu comprends pas dans le fait que j'aime quelqu'un d'autre, et pour info ce quelqu'un n'est pas toi.
Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir mais je n'y prêtai pas d'attention, j'suis trop occupée à me prendre la tête avec ce gros hmar de Mohammed qui ne comprend jamais rien. Un vrai obsédé celui-là, j'pensais qu'une discussion sérieuse lui remettrait les idées en place mais visiblement c'est le contraire qui se produit...
-Mohammed: Sors les noms ?
-Moi: Ça te regarde pas, t'as pas besoin de savoir !
Et puis quoi encore, il veut mon code de carte bancaire aussi pendant qu'on y est ? Complétement taré celui-là.
Oui, j'aime Nasser mais j'lui dirai rien, il n'a pas à savoir d'autant plus qu'ils sont potes...bref, évitons.
-Mohammed, sourire de coin: T'es devenue coriace hein, rien à voir avec la fille toute tranquille que j'ai connu y'a quelques années.
Il commença à s'approcher, un peu trop à mon goût, allant jusqu'à frôler mon épaule. Je tentai de le stopper en le poussant légèrement, la main posée sur son torse.
-Moi: Les gens évoluent au cas où tu savais pas. Maintenant, arrête et repars d'où tu viens, j'ai dit tout ce que j'avais à te dire. T'as plus rien à attendre de ma part.
Il détacha doucement ma main de son torse et la prit dans la sienne. Il était face à moi, il me surplombait carrément, j'ai l'impression d'être une fourmi à côté de lui.
Il me dégoûte.
Grand, athlétique, la peau légèrement mate, les cheveux bouclés avec une coupe middle part (avec la raie au milieu), une moustache et un bouc ordinaires, des yeux couleur noisette et de belles lèvres, il a tout pour plaire, honnêtement, il est vraiment beau mais c'est un vrai chien, de la pire race possible.
Ok, je l'ai aimé quand j'étais au lycée...mais j'étais jeune et bête, et ce n'est que quelques années plus tard que j'me suis rendue compte de mon ignorance et que j'ai vu son vrai visage.
-Mohammed, hausse les sourcils en regardant ma main: Et dire que c'est à cette main que j'aurais mis la bague...
-Moi, retire ma main: Arrête, c'est juste stupide ce que tu dis. C'est bon, ça suffit maintenant.
On resta ainsi quelques secondes face à face à se regarder dans les yeux, puis je décidai enfin de m'en aller, laissant Mohammed derrière moi dans le couloir.
Il est vraiment fou, c'est pas possible autrement. Il n'est rien d'autre qu'une erreur, une grosse erreur ! C'est d'ailleurs de sa faute que j'ai perdu Nasser...mais personne ne le sait.
Si je devais décrire la relation que j'avais avec Nasser à l'époque, je dirais qu'elle était...féerique. Féerique dans le sens où elle sortait du lot, tout semblait nous réussir, on savait qu'on avait quelque chose en plus, qu'on était pas comme les autres. Beaucoup de gens nous enviaient et voulaient entretenir une relation comme la nôtre. Je n'étais qu'une adolescente mais c'était la première fois que je donnais vraiment de l'amour à quelqu'un et que je me sentais réellement aimée, c'était doux.
Mais comme dans chaque couple, il y a des différends, des froids, des éloignements même...Et c'est durant une période de froid que j'ai appris à connaître Mohammed. Dans ma tête, c'était mort avec Nasser, j'me revoyais plus avec lui, j'pensais que tout était fini, mais par la suite on a fini par se remettre ensemble quelques temps plus tard et je retombai à nouveau plus que jamais amoureuse de lui. Mais plus rien n'était comme avant, il n'y avait plus cette dimension unique...J'avais l'impression que Nasser restait avec moi par habitude, jusqu'au jour où tout s'est arrêté, et cette fois-ci, c'était la bonne.
Il avait appris que j'avais fréquenté quelqu'un pendant notre séparation mais il ne savait pas qui c'était.
C'est là que mon monde s'est effondré.
J'me dis parfois que j'aurais préféré ne jamais avoir connu Mohammed si c'était pour perdre Nasser, le seul que j'ai vraiment aimé et que j'aimerai pour toujours.
Je m'engageai dans le couloir d'un pas rapide lorsque je faillis foncer dans quelqu'un.
-Moi: Oups ! Pardon déso...
Je me stoppai net en voyant Nasser devant moi et regardai ailleurs. Quant à lui, il ne me répondit pas et continua sa route pendant que Nyhad s'arrêta pour me parler.
-Nyhad, me sourit: Wesh, Alanoud tu cours où comme ça ? Cousine on dirait qu'on t'a coursé avec une babouche.
Si tu savais que tu parlais à l'ex de ton pote ma belle...son ex qu'il déteste alors qu'elle l'aime à mourir...
-Moi, sourit: Ahaaa t'es méchante, j'vais juste rejoindre les autres, j'étais aux toilettes.
-Nyhad: J'te taquine cousine, ça tombe bien, j'devais revenir aussi.
Je la suivis et on alla aussitôt se rasseoir.
J'pense que j'vais pas tarder à rentrer, il se fait tard et je ne veux pas encore une fois avoir affaire à Mohammed ou Nasser. Tiens tiens, d'ailleurs, tout à l'heure, ils étaient assis avec une fille...j'ai même été lui demander où étaient Hassa et Nyhad, j'ai oublié son prénom mais ça me reviendra, elle était vite partie après que Mohammed soit arrivé.
Ah si, je me souviens.
Elle s'appelle Arwa.
J'espère juste qu'elle a pas parlé avec Nasser parce que sinon...Oulaaa, j'peux vraiment pas imaginer qu'il puisse parler à d'autres filles et pas à moi. Bon, après, Nyhad et Nour, je cautionne parce que j'sais qu'il ne se passera rien, même si j'suis un peu jalouse...mais le reste ?! Chaque femme travaillant au sein de l'entreprise est une potentielle rivale pour moi. Ça ne veut pas dire que j'dois détester tout le monde, mais il faut que je reste sur mes gardes.
Je l'ai perdu une fois, j'veux pas le retrouver pour risquer de le perdre une seconde fois.
D'ailleurs là, on a Mohammed qui veut que prouver devant les gens, mais ce qu'il ne sait pas c'est qu'il fait juste pitié. Il mendie de l'attention et ça se voit directement qu'il veut faire l'intéressant. Le pire, c'est que les gens rentrent dans son jeu.
-Mohammed: De base j'suis de Jeddah moi aussi, mais juste après le lycée j'ai taille à Riyad pendant 2-3 ans, j'avais besoin de changement, t'as capté.
-Faisal: Ça tueee, moi aussi j'ai vécu à Riyad pendant un moment. J'imagine que t'as dû apprécier, c'est grave bien.
-Abdulrahman: Saaale, moi j'ai de la famille là-bas et sah pépite, après c'est la capitale quoi, normal.
Il veut trop faire le mec qui a du vécu genre, gênant. Il peut très bien raconter son expérience sans faire comme si il avait accompli l'objectif de sa vie. Alhamdulillah, Dieu merci, on a les moyens, tout le monde peut aller à Riyad ou autre part s'il le souhaite...mais lui, il aime trop exagérer les choses les plus banales pour que ça dore son image.
Il m'insupporte, il vit pour les caméras sah, j'pense pas qu'on puisse décrire son attitude autrement.
Au milieu du bruit ambiant, je tentai de trouver Nasser parmi toutes les personnes présentes. Il doit sûrement être avec Talal, Abdullah et Taha, mais où sont-ils...telle est la question.
Ah, c'est bon, je le vois...
Purée, il est tellement beau.
J'entrepris donc de surveiller tous ses faits et gestes tant qu'il était dans mon champ de vision. Ça vaaa, il parle pas aux filles, c'est parfait.
-Mohammed: J'vous raconterai la suite après. (À Nyhad, en se levant) Nyhad, viens avec moi, faut que j'te parle.
Nyhad le dévisagea d'un air incompris et se leva également. Elle doit visiblement se demander ce qu'il veut, j'la comprends totalement. C'est pas tous les jours qu'un gars comme Mohammed va te demander de parler surtout si c'est quelque chose de banal, d'autant plus qu'ils ne sont même pas amis.
-Nyhad: Vas-y gros, (à nous) j'arrive hein.
Je les regardai en train de s'éloigner vers la porte coulissante tout en me demandant ce dont ils allaient parler. Bizarre, j'espère que Nyhad va capter qu'il est fou parce que là...voilà quoi.
Quelques minutes plus tard, c'est au tour de Nasser de sortir.
Vous vous doutez bien que je ne vais pas laisser une telle occasion de le voir seul m'échapper.
-Moi, me lève: Bon, à la prochaine, j'y vais. C'était trop bien.
-Faisal, en riant: Mais wesh, vous avez quoi à tous vous sauver ? Là Nyhad elle tarde déjà, toi tu tailles...eh ayez pitié de nous laissez nous pas solo.
-Abdulrahman: Maaaan hniniche il veut pas rester tout seuuuul !
-Moi: Doseeez, vous êtes tous ensemble là ! (prend mon sac) bon allez, salam alaykum, j'vais être en retard sinon.
-Les autres: Alaykum salam.
Je me dirigeai vers la porte pour sortir. Une fois dehors, je cherchai des yeux Nasser, vu qu'il était aussi dehors. Pour mieux poursuivre mon exploration, je me cachais derrière des voitures pour pouvoir observer sans être vue, on sait jamais.
J'avançai petit à petit et là...
La scène qui s'offrait à moi manqua de me provoquer un arrêt cardiaque.
-----------------
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top