٢٦

N A S S E R ~ ناصر

Oui, j'ai bloqué l'ascenseur, pensez ce que vous voulez mais faut qu'elle me la pose, cette fameuse question.
J'étais surpris qu'elle vienne me parler, je m'y attendais vraiment pas...et j'ai souri dès que j'ai entendu sa voix. J'ai essayé de donner l'image du gars à l'aise et décontracté mais au fond, j'étais presque mort de gêne.
Là encore, j'ai l'impression que j'vais exploser mais j'arrive à prendre sur moi, heureusement.

-Arwa: Mais...pourquoi t'as bloqué l'ascenseur ?

Désolé hein, mais quand on commence à parler, on finit.
J'dis ça, mais la pauvre, elle paraissait vraiment soûlée. Elle était de face, devant l'ascenseur, les bras croisés et le regard timide, tandis que j'étais quelques mètres plus loin.
Pour toute réponse, je me contentai de sourire.
Je levai discrètement les yeux pour la regarder, et franchement...Elle est vraiment belle, la couleur beige lui va hyper bien. Elle regardait le sol, pensive, elle devait sûrement réfléchir à comment sortir de là.
Naaan vraiment, j'vais débloquer, elle me fait de la peine, mais avant ça, dernier petit forcing pour savoir de quoi elle voulait me parler.

-Moi: Tu veux vraiment pas dire ? T'inquiètes, tu sais que si tu me racontes quelque chose, c'est comme si tu le disais à Nyhad, de toute façon ce qui est ici reste ici.

Vu la façon dont son visage s'est détendu quand j'ai dit cette phrase, j'pense qu'elle ne tardera pas à céder.

-Arwa: Bon...en fait, il y avait un gars qui avait l'air bizarre dans le couloir, il me faisait peur, du coup j'sais pas pourquoi...mais j'ai voulu marcher avec quelqu'un pour être rassurée. J'avais pas de question particulière.

Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire, elle est trop mignonne miskina.

-Moi: C'était qui le gars, tu te souviens de sa tête ?

-Arwa: Il est grand, cheveux bouclés avec une raie au milieu et il portait un qamis gris foncé.

Attendez.

-Moi, en riant: Quoiii ? Mais je le connais lui, c'est un bon pote à moi. C'était lui qui était avec nous au coffeeshop, tu t'en rappelles ?

Ça m'a un peu étonné qu'elle me dise qu'elle avait eu peur de lui, mais bon, après, Mohammed reste Mohammed: il a des façons bizarres de regarder les gens parfois, c'est sûrement ça qui a dû la perturber.

-Arwa: Ah, oui...c'est ça.

-Moi: Et c'est pour ça que tu t'étais levée quand il est venu ? (rires) Désolé mais la situation me fume de rire sah, Mohammed Al Shamari quoi, quand même...

-Arwa, rigole malgré elle: Mais arrête, il fait vraiment peur.

J'suis mort de rire, j'aurais jamais pensé qu'elle me dirait ça un jour.
Mohammed et ses regards légendaires, ahlala...il exagère.

-Moi: Ah ouaiiis, c'est donc ça...j'me disais bien.

J'ai l'impression qu'elle se sent plus à l'aise, et moi aussi. La tension et le stress présents au début avaient laissé place à une atmosphère beaucoup plus détendue. Elle a vraiment un beau sourire...

-Arwa, petit sourire: Euh...tu peux rouvrir l'ascenseur sinon, s'il te plaît ?

-Moi, en riant: Aaaah, maintenant t'as plus peur de Mohammed hein !

-Arwa, soupire en riant: Non mais sérieusement, c'est parce que j'ai beaucoup de choses à faire.

-Moi: Je sais, j'rigole. Avec plaisir, Arwa.

J'appuyai sur un des boutons de la télécommande qui m'avait servi à bloquer l'ascenseur pour justement le débloquer, et deux minutes plus tard, les portes s'ouvrirent.

-Arwa, rentre dans l'ascenseur: Merci !

Les portes se refermèrent.
Notons aussi qu'elle a fait tous les efforts possibles pour éviter de me regarder quand on parlait, j'ai vu qu'elle regardait ses mains.

Je respirai un grand coup après qu'elle soit partie. C'est une dinguerie, j'avais espéré la croiser tout à l'heure et c'est elle qui est venue d'elle-même...Encore une fois, c'est pas du hasard. Le hasard n'existe pas.

Pas d'hasard, que Eden Hazard.
(j'étais obligé.)

Mon cœur bat encore la chamade, c'est un truc de fou...il m'a suffi d'une dizaine de minutes pour que je perde mes moyens.

-Oh !

J'ai reconnu la voix, j'vais avoir des problèmes...

-Nyhad, me pointe du doigt: Toi là, toi là !

Je me retournai et tentai de réprimer un fou rire en voyant Nyhad arriver vers moi.
Purée, j'sais même pas si elle est vraiment énervée ou si elle blague tellement elle est toujours sous tension. Elle fit semblant de se mordre le poing, un geste qui signifie généralement le fait de se retenir de frapper quelqu'un.

-Nyhad: La prochaine fois que tu nous fais un coup à la con comme ça, t'sais très bien ce qui va t'attendre rassure moi ?! (commence à sourire en me voyant rigoler) Qu'est ce que t'as sale hmar, t'es tout content ?

-Moi: Genre tu t'es vraiment inquiétée pour moi ou c'est une excuse pour tester ton légendaire caractère de Marocaine ?

-Nyhad: Naaan, crari c'est le pape et François Hollande qui ont failli devenir fous, t'as vu ? Bien sûr que oui clochard, Eyad et moi si on t'avait trouvé hier, on t'aurait cuit.

Elle me fait trop rire, elle a trop d'inspiration cette fille.
Mais bon, faudrait que j'arrive à esquiver sa question parce que...la honte, tout simplement.

-Moi, en riant: Majnouna enti (t'es folle toi) !

Elle ne me répondit pas et se contenta de me regarder en souriant d'un air sarcastique. Une minute, deux minutes...

-Moi: Esh fik (qu'est ce que t'as) ?

-Nyhad: Toi dans 30 secondes tu vas exploser sur nous ici, chouf rassek dayer bhal chi bota (regarde toi t'es comme une bouteille de gaz), encore un peu et bouuum.

J'sais pas ce qui m'a pris mais j'ai commencé à partir dans un fou rire, j'étais incapable de m'arrêter. Croyez moi que j'aurais pu rigoler encore plus si on m'avait dit un truc bidon du style cuillère ou fourchette.

-Nyhad, tape dans ses mains: Je t'avais dit quoiii, je t'avais dit que t'allais éclater, j'le savais. Là c'est plus Nasser Al Harbi que j'ai devant moi, c'est Nasser Butagaz.

Alors là, quand j'vous dis qu'elle m'a achevée mais d'une manière, je m'adossai contre le mur et me laissai glisser tellement je n'arrivais pas à m'arrêter de rire.
J'crois que c'est ma façon d'exprimer ma joie, pas sûr.

-Nyhad: Waaaa Nasser malk a sahbi mskoun oula (oooh Nasser qu'est ce qui t'arrive mon pote, t'es possédé ou quoi) ?! Déjà hier tu disparais, aujourd'hui tu nous fais une crise de rire ici comme si t'avais la maladie de la vache folle...(finit par exploser de rire également) Nan sah dis moi, c'est quoi qui te fait rire à ce point ?

-Moi, reprend mes esprits: J'suis juste de bonne humeur, c'est tout.

-Nyhad: Y'a sûrement une raison...

J'vais pas m'en sortir.

-Moi: Laisse tomber.

-Nyhad, rigole: Arrête de faire le cachottier, tu vas finir dans le coffre. Bref, même si tu m'dis rien, je finirai par savoir. Et, d'ailleurs, trop hâte pour le Fashion Village sah, ça va être énervé.

-Moi: Alors là, j'en doute pas !

Nyhad continuait de me parler mais j'étais sur la lune, dans mes pensées. J'ai envie de lui raconter ce qui s'est passé mais j'ai honte, j'sais très bien qu'elle ne va pas me juger mais qu'au contraire elle va me conseiller, mais j'ai un blocage, j'arrive pas.
Et puis, peut être que ce n'est que des illusions. C'est impossible que je plaise à Arwa, maintenant que j'sais que les hommes, c'est pas son délire. Elle parle à aucun homme, même quand Talal, Eyad et Abdullah lui parlaient pour la mettre à l'aise, elle gardait le regard baissé et parlait peu. Comment serait-ce possible qu'une fille comme elle m'accorde de l'attention ? C'est impensable, et puis elle doit sûrement me voir comme le mec arrogant et surtout mondial depuis qu'elle traîne avec Alanoud.

Alanoud...toujours là pour tout faire foirer, j'suis quasi sûr qu'elle a dû lui parler de moi et de notre relation passée. Si c'est le cas, c'est mort.

Moi qui exhortais mes potes à rester concentrés et à ne pas tomber dans la tentation des femmes...me voilà en train d'y retomber à nouveau.
Elle a quelque chose que les autres n'ont pas, ça c'est clair et net.
Mais il faut que j'arrête.
Me faire des films ne me mènera nulle part. Oui, il y a des jeux de regards, mais quoi de plus ? Rien.

J'dois revenir sur le droit chemin mais elle hante mes pensées au point où j'avais confondu une autre femme avec elle hier devant le coffeeshop.
Tout s'est enchaîné tellement vite...j'sais pas ce qu'elle m'a fait mais j'dois avouer qu'elle a un charme de fou, Dieu seul sait combien d'autres ont été atteints avant moi.

-Nyhad, en me regardant: Aaah, l'hob l'hob (l'amour, l'amour)...

-Moi, sourit: Mais qu'est ce que tu racontes ?

-Nyhad: Trop la commedia dell arte ce gadjo, bref, viens, on va dans ton bureau, faut qu'on parle du bail des partenariats.

Je pense que Nyhad est en train de me griller petit à petit...faut que j'essaie de sauver ce qui peut encore l'être.

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