CAPÍTULO UNO

VOUS SAVEZ, sur une échelle de un à dix mon niveau de peur actuel n'était même pas disponible sur l'échelle parce qu'aucune d'entre elles n'atteignait encore l'espace. Je venais d'entendre que la prison de la ville venait de subir une émeute.

Je faisais semblant de ne pas être intéressée par la conversation en ayant un écouteur dans l'oreille pendant que je regardais un clip alors qu'en vrai, c'était la freak out attitude dans mon être. A ce moment là, je relevais les yeux de mon cellulaire suite au courant d'air qui venait d'être brassé devant moi: Chou Tzuyu n'avait pas l'air d'être de très bonne humeur.

Je quittais le groupe de filles de ma classe qui papotaient devant notre prochain cours pour courir rattraper la taïwanaise avant qu'elle aussi n'aille dans cette fichue prison. Je réussis à me placer à l'opposer de sa direction, je tombais tête à tête avec son visage renfrogné par la colère.

— Hey ! Qu'est-ce que t'as ? Demandais-je essoufflée.

Elle m'ignora royalement en continuant d'avancer ce qui faisait que moi je marchais à reculons, je refusais de la laisser dans un état pareil.

— Je vais aller tuer ce salaud de Pablo, m'annonça-t-elle.

Je réfléchissais à qui pouvait être ce sale eau de Pablo, pu teint ! Pourquoi je ne connaissais personne dans ce fichu lycée ?!

— Pablo le mec avec les dreads rose ? Tentais-je.
— Non.
— Le mec qui sort avec ton frère ?
— J'ai pas de frère.
— Euh... Le mec qui s'occupe des desserts à la cantine ?

Elle s'arrêta avant de me fixer avec un air qui disait "mais qu'est-ce que tu racontes pauvre cône ?"

— Pablo c'est le mec qui est avec moi en acrosport, ça fait des mois que je t'en parle !

Je m'en rappelais vraiment pas... J'ai dû perdre mes neurones en cinquième lorsque Dylan m'avait fait fumer pour la première fois de ma vie, les séquelles du tabac. Je fis un sourire très très très très très gêné en priant par la même occasion qu'elle me trouve assez rayonnante pour ne pas me donner de coup de poing. Les mains de Tzuyu n'étaient pas faites d'os mais de fer.

— Il est parti dire à la prof de sport que j'avais rien foutu, que c'était lui qui s'était occupé des chorégraphies et qui mettait l'ordre dans l'équipe parce que j'ai un "trop fort caractère". Est-ce que j'ai un fort caractère ?! Elle avait dit ça en gueulant de plus en plus fort.
— T'as vraiment rien glandé ? Ou il ment ?
— Mais il ment ! Monsieur a fait de la gym une fois en sixième et il s'est pris pour l'entraîneur de l'équipe russe pendant les J.O ! Du coup moi, j'étais la seule à ouvrir ma gueule !
— C'est un M-M-Q-P-D-T ! Alertais-je.
— Je vais lui faire sa fête, annonça-t-elle en me déventant et en marchant comme si elle allait se battre avec un groupe de mafieux.

Bon, au moins je pourrais revoir Tzuyu quand j'irais donner des cours en prison...

Je me retrouvais au beau milieu du couloir, tout le monde me jugeait mentalement à cause de la petite crise de colère que venait de taper ma meilleure copine mais bon, si on se fout pas la honte ensemble on n'est pas vraiment copines. J'avais actuellement cours de mandarin mais j'avais la flemme d'y aller, puis mes parents travaillent au restaurant donc ils répondront même pas aux appels de la vie scolaire.

Je soufflais avant de mettre mon second écouteur dans l'oreille, je me dépêchais de me diriger vers la sortie de l'établissement avant la fermeture du portail et voilà que je me retrouvais en tête à tête avec la ville. Préparez-vous à une déferlante de cringe, je mets ma musique à fond, admirez seuls.

— Eh mademoiselle ! T'as des jolies jambes, ça ouvre à quelle heure ? S'écria un type pour frimer devant sa bande de pote.

Elle chante vraiment bien Lana Del Rey.

— Holà mamita, laisse-moi jouer de la batterie sur ton boule de latina, commenta une fille en léchant sa sucette pour mimer ce qu'elle voulait faire.

Heaven is a place on earth with you.

— T'aimes le fist ? Essaya un gars louche, est-ce que la question se pose vraiment même ?

A quelques mètres de l'arrêt de bus, je remarquais que le car venait de fermer ses portes, je paniquai et m'étais mise à courir pour ne pas le louper. Il était impératif que j'aille faire signer mes papiers pour le stage aujourd'hui, je me haïssais vraiment pour toujours me bouger au dernier moment.

Et devinez quoi, je l'avais rattrapé de justesse. Je ne pouvais pas continuer de me contenter de ma chance, de toujours y arriver pile poil avant la catastrophe.

Je pris place derrière le conducteur, habituellement je m'asseyais au fond mais l'autre jour un mec de type clochard s'était assis à côté de moi et m'avait forcée à engager une conversation avec lui, j'étais vraiment pas sereine et j'ai pas trop envie de revivre ça. Le bus démarra enfin, je remis mes écouteurs, cette fois-ci j'écoutais du Rupaul parce que j'avais envie de me mettre de bon humeur, il ne fallait pas laisser la peur m'envahir à chaque fois qu'un imprévu arriver.

Les sonorités disco qui berçaient mon âme donnèrent des ailes à mes pensées et ma jauge de positivité venait étrangement d'augmenter. Le centre pénitencier se trouvait à quinze minutes, je donne les papier à la secrétaire et je me tire, c'est tout. Pas de contact avec les prisonniers.

Je suis vraiment débile, demain j'allais être dans la même pièce que des psychopathes en tout genre, si seulement je m'y étais prise un peu plus tôt j'aurais pu bosser chez un vétérinaire ou dans un labo, je suis vraiment une A-S-C (Abrutie Sans Cerveau).

Je m'en voulais tellement d'être aussi stupide, de toujours procrastiner, je me mettais dans des situations pas possible alors que tout pourrait être plus simple. J'étais complètement passive de toutes les choses qui m'arrivaient, ma vie consistait à fuir constamment ce que moi-même provoquait. En me jurant toujours que la prochaine fois sera différente mais là, j'ai vraiment touché le fond.

A dix-sept heures, j'étais descendue juste en face de la prison, génial comme ça je tenterai pas de me défiler au dernier moment en préférant un zéro sur vingt plutôt que de passer deux semaines avec des malades de la gâchette. J'avançais lentement, comme si j'allais me faire exécuter et en arrivant devant le gigantesque portail automatique devant moi, je m'étais mise à fixer l'interphone.

Si j'avais un vingt en littérature, y a moyen pour que le zéro ne me fasse pas baissé ma moyenne... ?

Allez Linda, soit une femme.

— Euh... Je m'appelle Linda Perez et je suis venue pour une simple demande de stage, j'ai vu que vous recherchiez des professeurs d'art.

Un bip sonnant comme le bruit d'un taser retentit avant que l'immense portail se mette à se mouvoir pour me laisser pénétrer à l'intérieur de la bâtisse. Je crois que je me suis faite pipi dessus.

Ou alors c'est juste mes pertes blanches.

Deux hommes qui devaient être des gardiens m'indiquèrent le chemin du bâtiment administratif d'un simple signe de la main. On perd la parole quand on se met à travailler ici ? Je répondis quand même par un "merci" presque inaudible avant de m'enfoncer dans une allée.

Je remarquais le grillage situé à ma gauche, je dégageais mes boucles qui me gâchaient la vue d'un simple geste de la main et finis par apercevoir les prisonniers. C'était bizarre.

Y en avait un qui se reposait dans l'herbe près d'un arbre alors que tous les autres se trouvaient de l'autre côté de la cour. Je me stoppais pour mieux détailler la scène et là, un prisonnier venait juste de sortir d'un bâtiment, l'homme qui était allongé tout seul se leva brusquement et lui sauta dessus tellement violemment que ça me fit sursauter alors que j'étais très loin de la scène.

Je ne sais pas ce qu'il était entrain de lui faire et je ne voulais pas savoir.

Je vous en supplie, faîte que tout se passe bien.

MYŪZU → 7/07/2018.

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