Chapitre 8 : Fils de la Prophétie.

CHAPITRE VIII
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Fils De La Prophétie.






Au milieu de cette funeste nuit nuageuse, éclairée par la pleine Lune, tout autour du Général VOHN DOMIHNKOF lui semblait tourner au ralenti. Pourtant, rien ne changea : les colonnes de vapeur et de fumée s'élevant des flammes, éteintes par les soldats ; certains bâtiments en ruines ou à moitié endommagés ; les murs et les arbres noircis par l'incendie ; l'embaumante et persistante odeur de brûlé dans l'air ; le sol marqué d'empreintes d'énormes pattes et de traces de griffes. Les analystes examinaient les lieux par le biais d'instruments magiques et quelques autres artefacts. Les dépouilles étaient scellées, puis transportées par les mages. Les voix des différentes équipes échangeant sur le tragique événement, résonnaient comme des murmures dans les oreilles du gradés.

Son armure resplendissant sous la lueur de l'astre, la cape dansant au rythme du souffle du vent, Izzel restait aphone, les yeux arrondis, le corps parfaitement statique devant la Valkyrie au regard impassible. L'annonce de la mort du Roi lui fit l'effet d'un court circuit électrique. On aurait dit que ses neurones cessèrent toute activité et qu'une bombe explosa dans sa poitrine.

C'était insensé !

À travers le monde, il n'existait qu'une poignée de personnes capable de rivaliser avec cet homme doté d'une puissance inimaginable, ruminait-il. Même lui, ne pouvait espérer avoir la moindre chance.

Il y a plusieurs années, l'homme répondant à présent au grade de Général, affronta un jeune garçon encore âgé de douze ans et perdit lamentablement contre ce dernier. Il s'en souvenait encore comme si c'était hier. Des années plus tard, l'enfant devint son souverain. Arion était un élu, le fils d'une prophétie, un être béni du dieu Suprême. Aucune personne n'aurait été capable de le tuer, pas aussi facilement. Une armée toute entière n'y parviendrait pas, même pas un ange noir¹ de troisième ordre. C'était juste inconcevable ! pensa le moustachu.

Soudain, ses sens s'affolèrent. Il se sentit englouti par une vague émotionnelle qui ne lui était plus familière. Une fine couche de sueur apparut sur son front alors que ses doigts commencèrent à trembloter. Son cœur tambourinait dans son thorax comme jamais auparavant. Lui, qui ne ressentit plus la peur depuis fort longtemps, à cet instant, l'éprouvait jusqu'au plus profond de ses entrailles. L'idée qu'un individu eut été capable de vaincre Phoryon l'effraya. Il baissa légèrement la tête, puis couvrit le côté gauche de son visage avec la paume de sa main gauche. Peu importe comment il retournait la chose, il ne s'expliquait pas ce qu'il venait d'entendre. Après plusieurs secondes de silence, retirant sa main de son visage, il articula :

— Que venez-vous de dire ?

— Général, ce n'est pas le moment de flancher ! ELRADOR devra trouver un nouveau monarque qui saura se montrer à la hauteur de son prédécesseur, et à mon avis, vous êtes la personne indiquée pour endosser ce rôle, répondit Brünhild en s'en allant, le dos tourné.

À l'écoute de ces dires, un sentiment d'impuissance le submergea. Ses épaules devinrent étrangement lourdes et s'affaissèrent. *L'Ase s'évapora sous le regard éperdu du haut gradé qui resta figé. Quelques instants après, ce dernier effectua une rotation du buste dans le sens opposé. Il scruta les alentours ainsi que toutes les personnes se trouvant sur les lieux puis, s'arrêta sur la cheffe du D.A.R.E². D'où il se tenait, Izzel ne pouvait rien écouter, mais cette dernière parlait clairement au Capitaine LIXIS :

— En général, quand certains enfants deviennent orphelins, les énerges sont confiés à l'armée royale et les inerges à un orphelinat ou à une famille disposée à les accueillir. Pensez-vous que....

— Cela ne sera pas nécessaire. Je m'en occuperai moi-même ! coupa le soldat.

Les sourcils arqués et relevés vers son front, les yeux légèrement arrondis, Yélenna fut stupéfaite par la décision de ce dernier. Elle baissa ensuite les yeux trois secondes avant de les diriger sur Niyoh, demeurant dans les bras d'Hélène, affaissée au sol.

Pendant ce court instant, une parcelle de ses souvenirs fit surface.
Lorsqu'elle avait neuf ans, le jour de son anniversaire, sa mère, sa seule famille, décéda d'une courte maladie. Du moins, c'est ce qu'elle avait toujours pensé à cette époque. Orpheline, elle vagabonda pendant plusieurs années dans les rues de PRESTIGIA, l'une des plus grandes Cités de BALTIMORE, son royaume d'origine.

— Encore une autre de ces crèves la faim ! Regardez comme elle est toute crasseuse. Eh, petite, éloigne toi du chemin, ordonna un individu, sur un ton dédaigneux.

Vêtue d'une longue robe rouge en lambeaux ; les pieds nus, assise à même le sol sur le trottoir d'une des rues les plus fréquentées de ladite Cité ; Yélenna avait les jambes retroussées, les bras entrelacés autour de ses tibias, et le front posé contre ses genoux. Elle releva la tête, puis porta son regard inexpressif vers la voix de l'homme se trouvant sur sa droite. C'était un individu dodu au visage rondelet. Avoisinant la quarantaine. Son uniforme vert foncé orné d'un badge de fourmi, attestait son appartenance à la Guilde³ des commerçants. Ce dernier devait mesurer environ un mètre soixante-dix. Cet inconnu à la chevelure courte, rebelle, et brune comme ses repousses de barbe tenait peut-être sur ses deux jambes, mais le reste indiquait qu'il était ivre. Ses pommettes rougies et ses pupilles dilatées ne pouvaient tromper l'expérience de la jeune fille.

Sur la gauche du ventru, quarante centimètres en arrière, se tenait un autre homme de stature plus imposante, vêtu de noir. Couleur que portaient jamais les habitants locaux. Cet homme approchant également la quarantaine, était plutôt silencieux et observateur. À vue d'œil, son apparence soigné, ses vêtements haut de gammes ainsi que sa prestance élégante, montraient qu'il devait être de bonne famille.

Peut-être que l'adulte éméché négociait une affaire avec ce dernier, déduisit-elle en les observant. À bien y réfléchir, ce serait peut-être des personnes proches, sinon, il ne serait pas saoul en plein milieu de la journée, surtout pas si l'autre était un client, ou un potentiel partenaire ! Elle les ignora et reposa sa tête contre ses genoux sans dire un mot.

— Hein ? Eh, t'es sourdes ? J'ai dit dégages de là ! gueula l'homme, énervé.

Son langage et son ton irrita la jeune fille qui cette fois, releva vivement la tête. Les sourcils froncés, elle lui jeta un regard noir.

Mais le membre de la guilde EMMET n'apprécia guère cette attitude hardie. Son expression s'assombrit et ses yeux bridés s'emplirent de colère.

— Sale mioche ! Tu oses me regarder de travers, tu crois pouvoir m'intimider, c'est ça ?

Agacée, Yélenna se leva, puis se tourna vers ce dernier en rétorquant impavidement :

— Écoutez monsieur, ce n'est pas parce que vous êtes une personne notable ou plus âgée que vous devez vous croire permis de me traiter comme un vulgaire rebut de la société. Le passage est très grand, alors je vous prierai de passer votre chemin.

Enragé par la réponse franche et osée de la môme, le haut de son nez concave se plissa, et ses lèvres larges se tordirent de fureur, laissant voir sa denture serrée. Sa main dont le majeur et l'annulaire portaient chacun une épaisse bague en or se leva haut vers le ciel, prête à s'abattre sur le visage de la jouvente :

— Petite insolente !

Voyant l'homme sur le point de lui porter main, Yélenna ne bougea pas d'un poil. Au contraire, le regard défiant, elle lui présenta délibérément son visage couvert de poussière, pour lui prouver qu'elle ne le craignait nullement. La vie lui avait enseigné que le monde n'était point juste et que les plus faibles étaient la proie des plus fort. Il était hors de question que quiconque lui marche dessus, encore moins quelqu'un qui la haïssait gratuitement.

L'individu abaissa énergiquement sa main pour la frapper, mais une poigne vigoureuse lui saisit fermement l'avant-bras, stoppant la gifle de justesse, devant la joue droite de l'adolescente.

Surpris, le quarantenaire porta ses yeux sur son hôte se tenant à présent devant lui. Ce dernier était mécontent et son regard blameur parlait pour son compte.

— Arrêtez ça tout de suite, Vito ! Que croyez-vous faire ?

Étrangement, les traits du réprimandé s'adoucirent. Il s'exécuta sans dire un mot, retirant son avant-bras et détournant honteusement les yeux sur le côté opposé. L'intervenant s'accroupit devant la jouvencelle.

— Désolé petite, je te prie de bien vouloir pardonner mon ami, il n'est pas dans son état normal, confessa-t-il avant de poursuivre en souriant brièvement. T'es pas du genre à te laisser faire ! Je me nomme Rhüd VOHN DOMIHNKOF, et toi, comment t'appelle-t-on ?

Après quelques secondes d'absence, Yélenna cligna deux fois des yeux pour taire ses souvenirs. Elle observa Meth, déduisit qu'il n'était pas en état de s'occuper d'un enfant puis, elle porta son regard sur Niyoh. Bien que les circonstances de la mort de sa défunte mère furent différentes, cette situation lui rappelait fortement la sienne. Perdre son seul parent était la pire chose qui puisse arriver à un enfant, pensait la jeune femme lunettée.

— Je n'ai peut être pas d'expérience avec les enfants mais si vous voulez, en attendant que les choses rentrent dans l'ordre, je pourrai m'en occuper !

Le Capitaine tourna la tête vers elle, ne dit mot, mais réfléchissait à cette proposition. Il dirigea ses yeux tristes sur l'enfant avant de se décider. Le voyant à bout de force, les joues couvertes de larmes, de la morve débordant de ses narines, des sanglots émanant continuellement de sa bouche et le regard terne, il soupira puis admit :

— Oui, en effet, ce serait mieux pour l'instant ! Mais vous devriez emmener Paf avec vous.

— Paf ?

— C'est l'animal de compagnie de Niyoh. Tous deux sont inséparables !

D'un signe de la tête, le soldat endeuillé indiqua l'animal. La rouquine comprit mieux pourquoi il y avait un Nuralagus Rex au pelage fauve allongé près de l'enfant et de la jeune femme. Ne voyant aucun inconvénient à emmener le familier, elle accepta.

Hélène qui entendit leur échange, exprima timidement sa pensée :

— Euh... excusez-moi, j'aimerais également rester près de Niyoh. Je pense qu'il aura besoin d'une personne qui lui est familière.

Réticente, Yélenna se pencha vers Meth et il lui demanda discrètement si elle était digne de confiance. Ce dernier confia qu'elle était assez intime avec l'enfant et que Meredith la connaissait. Cela la permit d'approuver la suggestion.

— Très bien, vous viendrez avec nous !

Cette journée fatidique allait finalement prendre fin. Le Général VOHN DOMIHNKOF s'en alla sans dire un mot pendant que Yélenna donnait ses derniers ordres à ses différentes équipes qui finirent de remplir leurs tâches respectives. Elle ordonna également à l'un de ses hommes d'endormir Niyoh à l'aide d'un sort magique afin d'éviter de le replonger dans une crise émotionnelle. Ils quittèrent ensuite les lieux et Hélène ainsi que Paf partirent avec eux. Quant au Capitaine LIXIS, il se renseigna sur l'endroit où furent transportés et hospitalisés ses hommes. Il se rendit au chevet de chacun d'eux puis à celui du Lieutenant Telos. Il y passa le reste de la soirée et veilla jusqu'à l'aube.

Le lendemain, aux premiers rayons de soleil, l'attaque des chimères ainsi que la mort du Roi Uryon furent officiellement annoncé au peuple. Les elradoriens tremblèrent au souffle de ce mauvais vents et leurs cœurs peinaient à la disparition de leur souverain. Une fois de plus, la lueur qui éclairait leur destin s'était éteinte. La tristesse, la terreur, l'angoisse, le sentiment d'insécurité pouvaient se lire sur leurs visages.

La veille, les hautes personnalités du royaume reçurent l'information de la Valkyrie elle-même. Après cela, plus personne ne la revut. La nouvelle parcourut également les quatres coins du globe et troubla les souverains des douzes grands royaumes ainsi que tous les autres existants. Uryon était incontestablement l'un des plus puissants Rois au monde, peut-être même le plus puissant. Sa disparition allait entraîner un bouleversement irréversible, et ce n'était bon pour aucun royaume. Cela présageait un mouvement pour les forces des ténèbres.

Très loin du ''Royaume De Lumière'', le Roi *Griim LIENNART, souverain d'ILYA, présidait une conférence par projection audiovisuel à ce sujet :

— Constatant que vous n'êtes point étonné de cet appel à réunion brusque, je suppose que vous êtes déjà tous au courant. Vous savez donc ce que cela signifie !

Une couronne en or incrustée de diverses pierres précieuses reposant sur son crâne couvert de cheveux blancs mi-long ; son cou dissimulé derrière une longue barbe blanchâtre et soyeuse, comme sa chevelure, ainsi qu'un long manteau de fourrure blanche tacheté de noir dont il s'envellopa par-dessus les épaules ; le monarque était majestueusement posé sur un siège doré aux gravures uniques et tenait dans sa main droite un sceptre de la même couleur.

Positionné au centre d'une pièce entièrement blanche comme neige, il y avait debout, sur sa gauche, un homme silencieux au physique svelte d'une trentaine d'années. Ses courts cheveux noirs, soigneusement peignés vers l'arrière et sa barbe impeccablement rasée, laissaient voir son beau visage à la peau lisse et mettait en valeur son costume. Les mains dans le dos, il se tenait gracieusement droit, fixant le mur sur lequel apparaissait les images des sept autres souverains dont quatre manquaient à l'appel. Grâce à des artefacts magiques , ceux-ci pouvaient parfaitement communiquer sans avoir à se déplacer.

D'une voix rauque, le Roi Torus fut le premier à répondre au monarque d'ILYA :

— Bien sûr ! C'est à l'aube que j'ai appris avec consternation, la mort de Lord Uryon. Faut dire que nous perdons un allié précieux. Et si la prophétie disait qu'il était la clé de tout, alors que va-t-il se passer maintenant ? Nous voilà dans une posture très embêtante !

Juste après, d'une voix perçante, le souverain de DURGAAL, sa majesté Karysto, renchérit :

— C'est une véritable catastrophe moi je vous l'dis. Sa mort aura des répercussions graves dans l'équilibre des forces !

Comme à son habitude, le Roi *Voyd, souverain d'ANTÉ'É, ironisa :

— Ça vaaa, pas la peine d'en faire tout un plat. Il était puissant et il est mort en affrontant plus puissant que lui, c'est aussi simple que ça. Nous nous passerons donc de ses services !

Son sarcasme indigna le vieux Roi Karysto, qui ne comptait pas tolérer cette outrance :

— Sombre idiot, tu n'as pas la moindre idée de qui il était vraiment. Nous sommes dans le pétrin moi je vous l'dis !

Habituellement taciturne, la souveraine de GALATÉA sortit de silence, et s'exprima avec aménité :

— Je dois avouer que son décès m'a grandement ébranlé ! Mais ce qui me préoccupe le plus dans tout ça, c'est qu'il était des treize Rois que nous sommes, le plus puissant d'entre tous avec une marge de progression surpassant de loin les nôtres ! rappela-t-elle. D'où je me demande, comment a-t-il pu être vaincu ?

Doué de sagacité, le Roi Zilish, souverain du royaume FERIGANE, théorisa :

— J'ai ma petite idée sur la question ! Je ne fais que supposer, mais je pense que cette tragédie est l'œuvre du nécromancien. Cet homme a le bras long. Il a des espions à travers les quatres coins du globe.

« Personne ne savait quand, mais c'était connu de tous que Uryon avait coutume de visiter chaque localité de son royaume tous les ans. L'autre fou avait dû obtenir ces informations, étudier tous les paramètres possible et planifier son attaque pendant toutes ces années.

« Plus important, il est l'un des seuls individus au monde, capable de faire appel à des chimères, en plus d'être l'un des serviteurs les plus puissants de Korr !

Ses hypothèses firent presque l'unanimité. La Reine *Mel CATNISS treizième du nom ne manqua l'occasion de réagir :

— Vu le nombre de chimères apparues sur le sol elradorien, ce serait un scénario plausible en effet !

Toutefois, la perspicacité du souverain du royaume FERIGANE n'avait d'égale que celle du Roi Breyz. Ajustant ses lunettes sur son nez, ce dernier souligna :

— C'est absurde, cela ne prouve rien ! Même s'il l'a toujours vu comme un obstacle majeur, et qu'il désirait sa mort plus que tout, il n'aurait jamais eu le cran de l'attaquer. Et encore moins, au sein de son royaume. Ce type est tout sauf stupide ! Il sait qu'il mourrait en essayant !

« De plus, une quantité d'energeia aussi colossale que la sienne, ne serait passée inaperçue. Je pense que vous vous avancez un peu trop vite dans vos déductions, seigneur Zilish.

Cependant, la sagesse du Roi Mage s'imposait à tous. Pour les interrompre, il frappa deux fois le bout du manche de son sceptre contre le sol qui résonna au contact de celui-ci, attirant ainsi leur attention.

— Chers amis, Je vous invite au calme...

Tous cessèrent de discuter et se concentrèrent sur la voix du vieux monarque.

— L'heure est grave, souffla-t-il avant de poursuivre. Uryon était un Roi différent de tous, et un souverain exemplaire. Nous ne perdons pas seulement un allié de taille comme a su le mentionné seigneur Torus, mais également un ami cher, et respectable.

« Par ailleurs, sa mort aura des conséquences irréversibles sur l'échiquier dont nous sommes les acteurs majeurs. Il était un élément clé à l'équation des dieux afin de protéger le monde de l'Apocalypse.

« C'est pourquoi, jusqu'à ce que nous élucidons les circonstances de sa mort, nous devons rester sur nos gardes et être prêt à d'éventuelles attaques. L'un d'entre nous est forcément la prochaine cible !

Lorsqu'ils mirent fin à leur conférence, le Roi LIENNART, porta rapidement la paume de sa main gauche sur sa bouche et toussa à plein poumons pendant une demi minute. Le majordome se précipita vers lui pour le soutenir.

— Majesté ! Bon sang, je vous en conjure, vous devez vous ménager. Vous ne vous accordez plus de répit depuis que notre souveraine nous a quitté.

En retirant sa main de sa bouche, le vieil homme ne fut guère surpris de voir une couche épaisse de sang noir. Plusieurs années plus tôt, il fut victime d'un sortilège que lui lança la sorcière la plus terrifiante que le monde connut jadis, Camifla HIVILFILIA.

— Je te remercie de ta sollicitude Fenry ! répondit le monarque, pantelant. Il est vrai que je ne suis plus tout jeune, j'ai à présent quatre-vingt-neuf ans et le temps joue contre moi. Tu as été d'un réel soutien toutes ces années. Je ne saurais jamais assez te récompenser.

— Ne dites pas n'importe quoi je vous prie, vous avez fait de moi ce que je suis aujourd'hui et cela est une bien grande récompense !

Soutenant son souverain, ce dernier l'aida à se lever, servant d'appui en marchant. Il fit appel à la servante la plus intime du monarque au sortir de la pièce. Il demanda discrètement à cette dernière d'informer le mage guérisseur le plus réputé du royaume, l'une des deux seules autres personnes hors du palais à être informé de l'état du Roi.

Au cours de la journée précédente, jour où décéda Uryon OZIROHN, dans les minutes qui suivirent sa mort, une femme dans une tenue d'un blanc immaculé, quitta ses quartiers en hatant ses pas. Plusieurs minutes plus tard, elle s'arrêta au seuil d'une immense porte sur laquelle il y avait les gravures d'un arbre doré couvert de nuage.

— Light, luce, licht, luz ; Fiat lux ! formula-t-elle.

Juste après cette phrase, la porte massive, haute de plusieurs mètres s'ouvrit toute seule.

Elle franchit l'entrée qui se refermait lentement à mesure qu'elle s'en éloignait. Elle s'avança à un peu plus de trois mètres, et se prosterna devant l'incarnation de la majesté. Face contre terre, sauf autorisation de cet être, elle n'osait le regarder en disant :

— L'enfant de la prophétie est mort, et elle aussi ! Vous le saviez n'est-ce pas ? Vous savez toujours tout ! Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ? Pourquoi avez-vous laissé cela se produire ?

D'une voix retentissante, l'auguste personnage répondit :

— Ma fille, aussi bien que je te vois, je ressens ta tristesse et ton désarroi.
Nil admirari !
La mort est la raison finale de tout !


.... À Suivre ....



Note : Prononciation de mots.

* Ase = ace.

* Voyd = voye-de.

* Breyz = bréye-ze.

* Mel = mèle.

* Griim = grime.

* LIENNART = lié-narte.

* Luce = loutié.

* Licht = liche-te.

* Luz = louce.

* Fiat lux = fiate loukse.

Lexique de mots :

1. ''Ange Noir'' est l'appellation donnée aux anges déchus qui sont reconnaissables par leurs pairs d'ailes d'une noirceur profonde et pure.

2. ''D.A.R.E'' Département d'Analyse et de Recherche sur l'Energeia.

3. Une ''Guilde'' est une corporation ou un ensemble de personnes qui en général sont : des artisans, des marchands ou des artistes, ... etc partageant et promouvant des intérêts communs.

4. ''Lord'' est une appellation que revêt exclusivement un certain type de Rois. Dénonçant une certaine supériorité comparer à leurs homologues.

N.B : ceci est une définition réinventée et adaptée à l'œuvre.

5. Un ''nécromancien'' est une personne utilisant la magie noire, manipulant la vie et la mort. C'est également quelqu'un doué de divination car il peut communiquer avec les morts.

6. ''Korr'' est un être cosmique, une entité céleste.

7. ''Nil admirari'' sont des mots voulant dire ''ne s'émouvoir de rien''.

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👋😃Saluut, merci pour ta lecture ! ☺️

J'espère que ce chapitre t'as plu. Si c'est le cas, 😊 m'ajouter la petite étoile 🌟 me fera chaud au cœur !

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En attendant impatiemment ta prochaine lecture, je souhaite une santé de FER❤️💪 !

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