Chapitre 6 : Un Dernier Soupir

CHAPITRE VI
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Un Dernier Soupir.



Izzel semblait troubler par ce que venait de dire Meth, Il se posait mille et une question. Plaçant sa main sur l'épaule ce dernier, il lui posa celles qui lui paraissait être adaptées à la situation.

— Meredith ? Qui est-ce ? Est ce la personne responsable de tout ce désastre ?

Non Général, il s'agit d'une amie !

Stupéfait, le Général ne comprenait pas pourquoi il mentionnait soudainement le prénom d'une amie, dans un moment pareil. Cela n'avait aucun sens. À moins qu'elle n'ait un lien avec ce qui se passait.

Et qu'est-ce qui pouvait autant effrayer le Capitaine LIXIS en évoquant son prénom ? Se demandait-il.

Se redressant, il l'interrogea donc pour éclairer sa lanterne.

— Une amie dites-vous ? Mais qu'a-t-elle à avoir avec tout ça ?

— Avant que je ne perde connaissance, la chimère que nous affrontions se dirigeait vers TERRE-VERTE, c'est à une bourgade de VALSTONE. C'est là qu'elle habite avec son fils !

— Une autre chimère ? Attendez, maintenant que vous le dites, je pense que Dame Brünhild l'avait également mentionné. Elle disait que cette chimère sortait de l'ordinaire. Curieusement, je ne ressens pas sa présence.

Se remémorant la sinistre aura de l'abomination, et son hideuse apparence, le Capitaine frissonnait en déclarant :

— Je vous le confirme Général, elle est bien plus puissante. On avait jamais vu ça auparavant. J'oserais même dire que sa puissance s'élève au rang *A3.

Cette déclaration plus que stupéfiante, déconcertait son interlocuteur.

— Quoi ? Mais c'est insensée !

Debout, la tête baissée, perdu dans ses réflexions, il eut un moment d'absence. C'était inconcevable qu'une chimère soit aussi puissante qu'un Commandant dont les pouvoirs et ou la force talonnaient ceux d'un Général de rang *S1.

Mais il fallait se rendre à l'évidence, si une Valkyrie et pas n'importe laquelle avait évoqué la distinction de cette chimère et maintenant un des combattants les plus aguerris qu'ils avaient au sein de l'armée royale le lui confirmait alors ce monstre devrait être vraiment puissant.

Il voulait en savoir plus sur cette affaire. Cependant, il y avait plus important sur l'instant. Il conclut qu'il fallait retrouver la créature sans perdre plus de temps avant qu'elle ne fasse plus de victimes. Le Général Izzel s'adressa de nouveau à Meth.

— Capitaine LIXIS, tenez vous à votre amie ?

Ce dernier demeurant au sol, cessa de frissonner presque immédiatement. Fermant les yeux, sa respiration devint lente et profonde puis, il redressa la tête pour établir un contact visuel avec le Général qui vit de la détermination dans son regard. Il comprit que la question ne se posait pas et que le Capitaine était prêt à tout pour la protéger.

— Excellent ! Pensez-vous être capable de bouger dans votre état actuel ?

Une fois de plus, Meth ne prit la peine de répondre. Il sortit de son trousseau d'artefact, enroulé autour de sa taille sur le côté droit de sa hanche, une rune¹ verte qu'il brisa en serrant fermement le poing.

Aussitôt, un fluide magique feu follet émeraude l'envellopa. Celle-ci semblait avoir des propriétés réparatrices. Les petites blessures ainsi que les égratignures cautérisaient et cicatrisaient à vue d'œil. Les blessures graves se régénéraient activement et ses côtes ainsi que son épaule lui faisaient moins mal.

Retrouvant ses forces, il se redressa, et se mit debout, prêt à en découdre une nouvelle fois.

Voyant cela, un sourire espiègle se dessina sur le visage du Général. Il avait sa réponse.

— Bien, allons abattre cette chimère ! dit-il.

Le Capitaine sortit de nouveau une rune de son trousseau et l'écrasa d'une poigne vigoureuse.

Cette fois, il fut recouvert d'un fluide de couleur azure qui finit par se concentrer dans ses muscles, puis son ossature. Mais il semblait chercher son arme du regard. Il finit par l'apercevoir plusieurs mètres à droite d'où ils se tenaient. Il se dirigea vers des débris, dégagea quelques briques qui couvraient l'artefact, le prit, et le rangea dans son dos.

— Maintenant nous pouvons y aller Général !

Les deux hommes prirent un élan et s'élancèrent d'un bond de plusieurs kilomètres dans les airs. Visiblement, la rune conférerait une force ainsi qu'une résistance surhumaines au Capitaine qui est un inerge. Cela devrait être le même genre de rune qu'il utilisa plus tôt lorsqu'il tua une des chimères.

Une fois dans les airs, ils avaient une vue d'ensemble sur TERRE-VERTE. Bourgade réputée pour son sol varié et extrêmement productif. Ses bâtiments peint de vert imprimé de bandes blanches en forme de colonne avaient été détruits. Des flammes encore vives s'échappaient de certaines constructions. D'épais nuages de fumée s'élevaient des plantations, des arbres et se répandaient dans le ciel.

Plusieurs minutes plus tôt, quelque part au loin, une spirale lumineuse apparut dans des buissons. Niyoh ainsi que Paf en sortirent. Laissant l'anneau de lumière rétrécir, jusqu'à sa totale disparition. Les deux inséparables avaient été transportés ailleurs. Mais pour une raison ou une autre, ils n'étaient pas bien loin.

Niyoh se figea un moment en repensant à la créature qu'il venait de voir. Il en avait la chaire de poule et ses jambes tremblotaient continuellement.

Pour essayer de se calmer, le jeune garçon s'assit. Ensuite, il observa les alentours et aperçut des habitations à des centaines de mètres. C'était des constructions similaires à celles de VALSTONE. Par contre, elles étaient peintes de rose. Et comme tous les bourgades traditionnellement bicolores de la "Cité Arc-En-Ciel", embellies de colonnes blanches.

Le garçonnet essuya les larmes sur ses joues. Mais, curieusement, il ressentit de la fraîcheur entre ses jambes. Il baissa la tête et remarqua que sa culotte était trempée. Lorsqu'il la renifla, ses traits se tordirent en grimace.

Ça puait l'urine !

Paf le regardait fixement, l'air dégoûté. Son jeune ami s'en rendit compte.

— Quoi ? Me regarde pas comme ça, je ne l'ai pas fait exprès !

Gêné, le petit garçon détourna les yeux du Nuralagus Rex.

Sans le vouloir, il orienta son regard dans la direction de TERRE-VERTE. Il reconnut l'emplacement à cause des colonnes de fumée qu'il avait vu plus tôt lorsque Meredith le portait. Et s'il s'agissait dudit bourg, alors celui où ils habitaient ne devrait pas être loin. Niyoh se leva promptement et prit son familier dans ses bras.

— Allons retrouver maman Paf. Nous n'allons pas la laisser seule avec ce monstre !

De l'autre côté, le Capitaine ainsi que le Général atterrirent sur un des bâtiments encore sur pied.

Courant sur celui-ci, ils examinaient les alentours. Constatant le désastre laissé par la chimère qui au premier abord, avait poursuivi sa course.

Il n'y avait plus un chat dans les parages !

La température environnante était si chaude à cause des flammes, qu'apparurent sur leurs fronts, des gouttes de sueur.

De plus, l'air était irrespirable à cause de la fumée. Certains édifices s'effondraient encore sous leurs yeux. De grands arbres noircis et consumés par le brasier, faisaient entendre des craquements avant de s'abattre au sol.

Soudain, leurs expressions changèrent.

Le visage d'Izzel se froissa de colère et celui de Meth prit des traits de culpabilité. Ce dernier se sentait responsable de ce qu'ils voyaient. Il y avait des cadavres de civils dans les rues. Mais étant presque au bout du bâtiment, ils n'eurent le temps d'analyser les dépouilles. Les deux hommes se propulsèrent de nouveau dans les airs afin d'arriver à VALSTONE.

Peu de minutes après, ils arrivèrent à destination.

Ici également, tout était silencieux. Seuls le souffle des flammes et les craquements d'arbres devenus des braises étaient perceptibles. L'air environnant était presque aussi chaud qu'une fournaise. Cela se justifiait par le fait que la localité soit plus boisée.

En ce laps de temps, une épaisse couche de sueur courvrait leurs visages.

Scrutant les alentours, les deux soldats avançaient lentement, droit devant eux. Cependant, la tombée de la nuit et les énormes écrans de fumée qui s'étaient propagées partout, amenuisaient leur acuité visuelle.

Le cœur du Capitaine se resserrait progressivement dans sa poitrine. Il avait un très mauvais pressentiment.

Ayant à présent parcouru plusieurs mètres, son impression se confirma. Un détail insolite attira l'attention du Général. Ce qui poussa ce dernier à minutieusement observer les alentours et là, stupeur !

Les yeux d'Izzel n'arrêtait plus de s'élargir devant ce qu'il venait de découvrir.

Il y avait des parties de corps humain éparpillées ici et là.

Des têtes d'adultes et d'enfants arrachées de leurs dépouilles. Des jambes de femmes et d'hommes détachées de leurs cadavres. Il y avait également certains macchabées lacérés par des griffes, et d'autres qui manquaient de membres ou de têtes. Des restes d'entrailles, et de chairs couvraient le sol.

Pendant que le duo découvrait tout celà, le plus gradé donnait le dos à son compagnon. Il reconstruisait dans sa tête, le film macabre qui se produisit sur les lieux.

Clairement, se dessinait dans son esprit, un monstre dévorant hommes, femmes, enfants, nourrissons, des couples ainsi que des familles heureuses, sans distinction. Il sentit dans sa chair, leurs horribles morts.

Tous étaient des civils ! Des personnes dépourvues d'energeia qui ne pouvaient même pas se défendre contre des animaux sauvages. C'était injuste que ces pauvres gens aient subit une fin aussi atroce.

Sans délai, une colère indescriptible s'empara du moustachu ! Ses poings se serrèrent si fort, que son binôme derrière lui, l'entendit.

Il se tourna vers Meth qui fit instinctivement trois pas en arrière. Une frénésie insondable pouvait se lire sur le visage du Général. Ses traits se torditent d'une rage effroyable et ses iris scintillaient d'une lueur grise sombre.

Les sourcils froncés, une aura de la même couleur que celle qui luisait dans ses yeux, s'échappait à présent de ses épaules, puis, de son corps tout entier. Ses mâchoires se durcirent comme des pierres, des veines se gonflèrent sur ses tempes, son front, puis son cou.

On aurait dit un démon !

Les deux hommes se connaissaient depuis quelques années maintenant et le Capitaine ne l'avait jamais vu dans une fureur aussi violente.

Non, c'était bien pire que ça. C'était des pulsions meurtrières !

Indigné, les doigts crispés en un poing devant son visage, la denture serrée de fureur, Izzel rouspéta.

— Capitaine, je pars devant. Je vais traquer cette chose, et quand je mettrai la main sur elle, je l'écraserai tellement qu'il n'en restera plus qu'une compote de chair !

Ce dernier répondit par un hochement de la tête. Tout de suite après, le Général s'élança dans les airs d'un puissant bond, laissant derrière lui, un creux dans le sol. Il disparut en un instant.

La nuit était à présent pleine. Seules les flammes éclairaient et coloraient d'un jaune orangé, les rues en désolation.

Meth se tenait debout, le visage humide, où Izzel l'avait laissé. Tournant sur lui-même, il examinait les alentours pour identifier certains visages familiers parmi les restes de dépouilles, mais tous étaient méconnaissables. Il culpabilisait fortement.

Il aurait dû stopper cette chimère, se disait-il.

D'un coup, il courut à perdre haleine où vivaient Meredith et Niyoh. En y arrivant, il tressaillit.

La maison était en ruine !

Sa respiration devint bruyante, son estomac se noua. Il fit quelques pas en arrière, puis tourna de nouveau sur lui-même, sondant chaque coin de rue. Malgré lui, des idées horribles commencèrent à affluer dans sa tête.

Imagé le pire, le fit murmurer un mot en boucle, « non ».

Dans le même temps, à BRAVELAND, une des nombreuses Cité les mieux construite d'ELRADOR, il y avait de l'agitation dans l'une de ses rues fortement éclairée. Cette Cité était réputée pour avoir une grande population de guerriers, et peu de civils. Nombreux étaient les hauts gradés qui y résidaient. Des lieutenants, des commandants, ainsi que quelques généraux.

Malheureusement, c'est là que la chimère avait terminé sa course. La Cité avait subit quelques dégâts mineurs à son arrivée, mais les soldats l'avaient très vite maîtrisé. Elle était tenue captive dans une sphère écarlate, à plus de vingt mètres de haut dans le vide. L'œuvre du Général Mage du royaume.

Ce dernier en avait profité pour étudier la créature. C'est ce qui justifiait sa faible présence depuis un moment. Visiblement, l'aberration tenta tout ce qu'elle put mais ne parvint pas à se libérer. L'immense boule d'energeia contenait parfaitement ses pouvoirs.

Brusquement, quelque chose tomba du ciel, atterrissant avec fracas au sol.
La chute tumultueuse attira le regard de tous les individus présents.

— Qu'est ce que c'est encore ? réagit le commandant *Flehss.

Un homme de carrure imposante en armure grise sombre, dotée d'une cape rouge en dessous et noir au-dessus, sortit de l'écran de poussière couvrant la zone d'impact. Il y laissa un creux énorme. Chacun de ses pas, assurés, laissaient des empreintes derrière lui. Tout le monde le reconnut immédiatement.

— Oh, mais, c'est le Général Izzel ! dit un civil, surpris de le voir.

— C'est l'aîné des VOHN DOMIHNKOF ! Mais que fait-il ici ? marmonna un autre.

Intimidée, une poignée de soldats chuchotaient :

— C'est quoi cette animosité qu'il dégage ? Et cette pression de malade, il n'est clairement pas d'humeur !

— Ce doit être la chimère qui l'amène ici !

Son homologue aux allures extravagantes, l'accueillit sur un ton, « comme si de rien était ».

— Général Izzel VOHN DOMIHNKOF ! Que nous vaut le plaisir de votre passage dans notre belle Cité ?

Se rapprochant de l'homme d'un mètre quatre-vingt dix, sans passer par une quelconque forme de politesse, il lui répondit d'une voix impérieuse.

— Cette chose que tu retiens pour faire tes bizarreries, relâche là, je vais m'en occuper !

Sur un ton moins formel, l'homme au visage coloré de maquillage reprit.

— Attends, t'es sérieux là ? Ne vois tu pas le monde qu'il y a autour de nous ? Tu veux qu'elle se déchaîne ici ?

Une chasse au monstre avait conduit Izzel à sa cible. Il n'avait guère la patience et le temps pour supporter le timbre vocale de son interlocuteur. Il rétorqua d'un regard menaçant.

— Ne me fais pas me répéter, Lézanoy !

Le prévenu sentit la pulsion meurtrière qui émanait de l'aura du moustachu, et vit dans ses yeux, une rage frénétique. Il savait que ce n'était pas une bonne idée de le contrarier quand il se mettait dans cet état. Il soupira puis répondit en dégageant quelques mèches de sa très longue chevelure noire, de son visage.

— Très bien, comme tu veux !

— Quoi ? Général *ARKMAHN vous ne le pensez pas, vous n'allez quand même....

Le Commandant Flehss n'eut le temps de terminer sa phrase que la chimère fut libérée.

À présent sortie de sa prison, la créature battait des ailes pour se maintenir dans les airs. Enragée, elle ouvrit grandement ses gueules puis grogna si puissamment, qu'elle créa une bourrasque.

Les soldats présents ainsi que les civils qui assistaient au spectacle donné par le Général Mage, crièrent de peur pour certains, et au scandale pour d'autres. Une majorité d'entre eux disaient du moustachu qu'il devait être fou allié pour demander une chose pareille.

Le monstre voulut lancer une de ses attaques mais une force invisible l'attira brutalement vers le bas jusqu'à ce qu'il s'écrase violemment contre la surface de béton.

La difformité ne pouvait plus bouger. La gravité autour d'elle devenait de plus en plus lourde et ne cessait de s'agrandir. Izzel marchait lentement vers elle, sans dire un mot, déterminé à la tuer. Sa cape flottant dans le sens du vent, le sol s'affaissait sous ses pas déterminés. À mesure qu'il fixait le monstre, celui-ci s'enfonçait davantage dans la terre. Puis, il s'arrêta devant le trou béant, regardant avec haine, le quadrupède qui se tenait juste à ses pieds, engouffrée sur plusieurs mètres de profondeur.

Impuissante, la créature était incapable de se défendre face à une telle force. Elle comprit que son adversaire lui était supérieur.

Subitement, elle poussa un cri de désespoir et d'agonie qui résonna sur quelques kilomètres.

Continuellement poussée vers le fond de la cavité, sous la pression de cette force gravitationnelle, son squelette aussi solide que du diamant, se brisait comme de vulgaires branches d'arbres. Son immense corps s'aplatissait progressivement ; sa peau aussi dure que de l'acier, se déchirait de toute part comme du papier, laissant son sang violâtre, gicler dans tous les sens.

Tout d'un coup, un puissant bruit résonna. La chimère éclata comme une balle à air !

Tout le liquide épais de couleur atypique de son corps se répandit dans le gouffre de plusieurs mètres, la donnant une teinte violette. La pression fut si grande qu'elle fit remonter une infime quantité du liquide vers la surface, éclaboussant certaines personnes aux alentours. Tous ses organes internes s'étendirent sur les parois de l'énorme gouffre. Une odeur pestilentielle s'y dégageait.

Les soldats qui connaissaient le Général Izzel de nom étaient sidérés de voir l'aisance avec laquelle il venait de tuer la chimère. Mais pour ceux qui l'avaient déjà côtoyé, comme le Commandant Flehss *STRAVOS ainsi que le Général Lézanoy ARKMAHN et bien d'autres, c'était sans contexte le guerrier plus puissant d'ELRADOR parmi ceux de son grade et l'un des plus célèbres au monde.

Son objectif atteint, Izzel se retourna, puis s'en alla silencieusement. Il laissa bon nombre de personnes en état de choc.

Du côté de VALSTONE, la fumée était de plus en plus présente dans l'air, et le Capitaine Meth avait inhalé trop longtemps l'oxygène qui en était chargé. Il leva son bras droit, rapprocha le creux de son coude près de sa bouche puis, il toussa fortement une fois, avant de le répéter trois fois successivement. Des veines apparurent sur ses tempes sous l'effort et ses yeux rougirent et larmoyèrent à force. Ensuite, il prit une grande inspiration mais avait du mal à respirer. Il se demandait à présent où pouvait bien être Meredith et Niyoh. S'étaient-ils enfuis ? Avaient-ils été dévorés par la chimère ? Non il refusa une telle réalité. Le Capitaine remua la tête puis deux fois de suite se mit des claques dans le visage avec sa paire de main.

En redressant la tête, il aperçut une femme qui se tenait assise l'épaule reposant contre le mur d'une des constructions dont il reconnut la silhouette.

— OH MON DIEU, MEREDITH ! s'écria-t-il.

Il courut vers elle et une fois devant cette dernière, il remarqua qu'elle respirait difficilement, ses vêtements était en lambeaux, elle était couverte de blessures, son corps entier était tâchée de sang. Sa chevelure ainsi que son visage en étaient également imprégnés. Cela devait être dû à une blessure sur la tête. À moitié inconsciente et à bout de force, elle semblait incapable de formuler une phrase.

— Ça va aller à présent, ça va aller. Je suis là t'en fait pas ! dit Meth en tremblant des mains.

Il posa son arme sur le côté, se mit à genoux, et la prit délicatement pour placer sa tête sur son avant-bras gauche. Il sortit ensuite de son trousseau, la dernière pierre runique de régénération moyenne qui lui restait, il la brisa et la plaça dans la paume droite de Meredith puis reserra sa main afin que la rune fasse effet. Quelques secondes après, elle commençait enfin à bouger, le cœur du Capitaine battait à mille à l'heure mais il était en même temps submergé par un sentiment de soulagement. Elle prit une grande inspiration et toussa faiblement à trois reprises. Puis d'une voix fébrile, elle prononça enfin une phrase.

Un monstre, un monstre, c'était un horrible monstre !

La réflexion du Capitaine Meth s'arrêta. Son cœur pulsa si violemment qu'il eut une douleur dans la poitrine. Ses yeux s'élargissaient, ses mains tremblaient et son ventre gargouillait.

Mais... mais... tu n'es pas Meredith ! affirma-t-il en bégayant .

La jeune femme qu'il tenait dans ses bras n'était effectivement pas la femme dont il était amoureux mais une autre qui lui ressemblait physiquement. Il s'en rendit compte en écoutant la voix de cette dernière.

La chaleur insoutenable, l'émotion ainsi que l'envie de retrouver Meredith saine et sauve, avaient perturbé ses sens qu'il ne l'avait pas remarqué tout de suite.

Ses jours n'étant plus en danger, il reposa lentement l'inconnue au sol . Le soldat se mit debout, et s'éloigna en reculant. La peur et la crainte avaient fait naître en lui une telle angoisse, qu'il pouvait entendre les violents battements provenant de sa poitrine. Il balayait les alentours du regard.

La brise amplifia le souffle des flammes qui répandit des étincelles, suivit d'un nouveau craquement des braises.

L'instant d'après, il aperçut sur une zone dégagée, une personne allongée au sol, à plusieurs mètres d'où il se tenait. Il ne pouvait l'identifier à cause de la fumée et des flammes aux alentours. Réticent, il se rapprocha lentement, et à mesure qu'il s'avançait, son cœur s'accélérait également. Ses mains devinrent de plus en plus humides, tandis que ses entrailles se nouèrent.

Dès qu'il arriva devant la personne, il la reconnut aussitôt. Là, sous ses yeux, c'était clairement Meredith.

Les épaules du Capitaine s'affaissèrent en parenthèse. Toute force le quitta. Son sang se figea, son cœur battait lourdement, et ses yeux s'arrondirent.

Ebranlé par ce qu'il voyait, il tomba impuissant sur ses genoux. Sa respiration s'accélérait bruyamment, ses yeux commençaient à briller, puis s'emplirent de larmes. Mais il se mordit la lèvre inférieure pour les contenir.

Il savait que c'était Meredith mais, son être refusait de l'accepter.

Se tenant du côté de la tête de cette dernière, il rapprocha lentement sa main tremblante de son visage. Mais il s'interrompit subitement, détournant le regard, le poing serré.

Les lèvres frémissantes, il dirigea lentement son regard sur elle puis, rapprocha de nouveau sa main tremblotante afin de dégager les mèches de cheveux qui couvraient son visage.

Indéniablement, c'était la femme qu'il aimait !

Le visage de la jeune femme avait perdu toute ses couleurs. Son regard était vitreux, et sa respiration ainsi que son poul étaient imperceptibles.

Plus affligeant, le corps de Meredith n'était plus qu'à moitié.

Visiblement, la partie inférieure avait été arrachée par des crocs. Elle baignait dans son sang et ses entrailles étaient visibles.

Un liquide translucide coulait des yeux du Capitaine. Il tremblait de tout son corps. Il enroula ses bras autour du cou de Meredith en posa son front contre le tien. Il savait qu'il ne pouvait rien faire. Seul un miracle pouvait changer la donne.

Non... non... non..., pas ça, non ! répétait-il.

Soudain, il releva la tête. La jeune mère essayait de dire quelque chose. Ses lèvres bougeaient lentement mais elle était inaudible. Le soldat rapprocha ses oreilles pour mieux saisir ce qu'elle murmurait mais plus aucun son ne lui parvenait. Il se redressa pour la regarder et là, il se rendit compte que ses yeux étaient définitivement vide de vie. Ils perdirent de leur éclat et sa bouche, restait légèrement ouverte.

Meredith rendit son dernier soupir !

Écarquillant les yeux, Meth croyait être dans un horrible cauchemar dont il se réveillerait bientôt. Mais il en était rien. Il restait aphone en regardant le corps inerte de sa bien aimée.

Quelque chose dans sa poitrine se brisa irrémédiablement. C'était son cœur !

Ses lèvres bougeaient seules sans émettre de son. C'était probablement le nom de la défunte qui ne sortait pas.

La seconde d'après, sa bouche s'ouvrit grandement. Il inspirait et expirait l'air bruyamment. Brusquement, un hurlement de douleur et d'amertume à plein poumon s'en échappa. Des couinements ainsi que des sanglots suivirent.

Noonn c'est pas possible ! Noooon noooon non... !

Un torrent de larmes dévalait sur ses joues et se répandait sur le visage de Meredith.

Envahi par une tornade émotionnelle, fixant la voûte étoilée, comme s'il reprochait cette tragédie aux êtres célestes, le soldat hurla.

— Pourquooooi ? Pourquoi permettez-vous toujours que je perde les personnes auxquelles je tiens ?



.... À Suivre ....


Note : Prononciation des mots.

* S1 = S. Il faut faire abstraction du chiffre 1 lors de la prononciation.

* A3 se lit "A triple", il sert de diminutif à AAA.

* Flehss = flèsse.

* STRAVOS = stravoce.

* ARKMAHN = arkmane.

Lexique de mots :

1. Les ''Runes'' sont des cristaux de roche aux gravures et couleurs distinctes les unes des autres. Elles sont toutes uniques selon leurs mystérieux pouvoirs.

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