Chapitre 3 : Crépuscule (part.3)

CHAPITRE III
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Crépuscule (partie 3).





Sous la douce lueur du soleil couchant, lorsque Uryon disparut du champ de vision des soldats, l'un d'entre eux prit une grande bouffée d'oxygène.

— Oooh seigneur, j'ai cru que j'allais mourir de suffocation ! Capitaine, comment faites vous pour tenir cette pression insoutenable ? Et vous aussi Lieutenant ? demanda Syd, la voix entrecoupée.

Telos observait l'Aspirant qui adopta la posture d'une personne asseyant de retrouver son souffle après une course. Le buste penché vers l'avant, les mains s'appuyant sur ses genoux légèrement engagés, le jeune homme devint aussi blanc qu'un linge. Ce détail, n'échappa au regard enjoué du Vétéran, qui ne put s'empêcher de rire à gorge déployée, pendant une demi minute.

— Mon pauvre Syd, la première expérience est toujours la plus pantoise, et dans ton cas, c'est compréhensible. Autrefois, j'ai eu la même réaction lorsque je n'étais encore qu'un bleu. Tu finiras par t'y faire.

Les traits déformés par l'effroi qu'il ressentit sous la présence écrasante du monarque, la recrue répliqua sceptiquement.

— Parce qu'on peut s'habituer à ce genre de présence en plus ? Permettez moi d'en douter Lieutenant !

Scrutant à nouveau le visage du jeune mage, le jeune vieux repartit de plus belle en éclat de rire, au point d'en avoir des larmes.

Quant au Capitaine, il avait plutôt l'air calme, et sérieux. Se tenant à un peu plus d'un mètre, il écoutait les deux hommes puis les interrompit.

— C'est bien tout ça mais on a encore du travail !

Évidemment, il fallait encore s'assurer que les citadins retournent chez eux, sans se faire préjudice. Très souvent, il s'agissait : de vols, de bagarres,... et bien d'autres incidents. Il fallait donc rester vigilant.

Le Lieutenant le savait et retrouva son sérieux. Il donna ensuite ses ordres aux troupes. De son côté, Syd reprit ses esprits.

— Allez les gars, assurez-vous que tout le monde quitte les lieux sans faire de drame.

Les hommes se mobilisèrent et commencèrent à éparpiller la foule de façon ordonnée.

A plusieurs kilomètres de là, tout en discutant, mère et fils cheminaient encore pour regagner leur maison.

— Alors Niyoh, maintenant que tu as vu le Roi Uryon, qu'est-ce que tu penses de lui ?

Le sourire grand sur les lèvres, les yeux pétillant à l'écoute de ce nom, ce dernier répondit sans détour.

— Il est plus impressionnant que dans mon imagination. Il doit être l'homme le plus fort du monde !

Trouvant sa réponse audacieuse et drôle, Meredith ne put s'empêcher de rire.

— Mais, mon cœur, en dehors du Lieutenant Telos, et de quelques Sentinelles, le Roi Uryon est la seule personne utilisatrice d'energeia, que tu as pu voir jusqu'ici. Comment peux-tu en être certain ?

— J'en suis sûr, c'est tout ! Et quand j'aurai son âge, j'aimerais être aussi fort que lui. Comme ça, je protègerai le monde, de tous les dangers, affirma-t-il, sans tergiverser.

Etonnée par l'assertion de son fils, Meredith n'eut plus la force de répondre, et se contenta de sourire à celà.

Du côté de la PLACE DES COMMERÇANTS, presque tout le monde quitta les lieux, mais, un bon nombre de personnes restèrent encore sur place. La journée étant sans activités afin d'accueillir le Roi, elle permit à la majorité des gardenois de se manifester.

Pour s'assurer que tous rentrent chez eux, sans encombres, les Sentinelles orientaient le départ des personnes restantes.

— Avancez... avancez, par ici je vous prie.

Pendant que ces derniers effectuaient leur tâche, un homme, à l'apparence douteuse, s'imposait à une jeune femme.

— Viens avec moi, tu vas voir, on va bien s'amuser, je t'assure !

— Mais non je vous dis ! Depuis tout à l'heure vous insistez, et j'ai déjà dit, non ! C'est quoi votre problème ? maugréa-t-elle.

L'homme n'appréciait guère que la demoiselle lui résiste. Énervé, il la tira avec force par le poignet.

— Personne me dit non à moi ma belle !

Essayant de se dégager de la poigne vigoureuse de la brute qui la retenait avec véhémence, la violentée gémit.

— Aïe... mais lâchez moi, vous me faites mal ! Vous êtes complètement histérique !

« AU SECOURS, À L'AIDE !

Une Sentinelle, apercevant la scène, intervint. Il courait dans leur direction.

— EH, VOUS, QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ? LÂCHEZ LÀ IMMÉDIATEMENT !

Mais l'agresseur n'avait aucune intention de s'exécuter aussi facilement.

— NE VOUS MÊLEZ PAS DE ÇA, C'EST MA FEMME !

Cette réponse, issue de son esprit délirant, irrita la jeune brune.

— Quoi ? Mais vous êtes malade ! Je ne connais pas cet homme, je vous le jure monsieur.

L'intervenant comprit la situation, saisit habilement l'individu et le plaqua au sol pour l'immobiliser. Il n'arrêtait pas de se débattre et répéter qu'il s'agissait d'une dispute conjugale. L'homme en armure lia les mains et les pieds de l'harceleur et le fit s'asseoir contre un mur.

— Il semblerait que cet homme ne soit pas mentalement stable ! Vous allez bien ?

Frottant circulairement avec sa main droite la partie rougie de son avant-bras gauche, elle dit :

— Oui, grâce à vous, merci ! Juste une légère douleur au poignet.

— Tant mieux, vous pouvez rentrer l'esprit tranquille, nous allons nous en occuper.

Soudain, un bruit assourdissant retentit.

Une grande déflagration eut lieu quelque part au loin. Toutes les cités environnantes purent clairement entendre, et ressentir cette violente explosion. En particulier, GARDEN qui n'était qu'à quelques kilomètres de l'incident.

Une frayeur débridée s'empara de la population et une panique incontrôlable s'installa.

Apeurée, la majorité criait en courant. Des pleurs de bébés éclatèrent également. Certains citadins, après avoir ressenti les secousses de l'explosion, s'agrippèrent à des objets, s'accroupirent en protégeant leurs têtes, par réflexe. D'autres, s'allongèrent à plat ventre, pour les mêmes causes.

Qu'est-ce que c'était que cette explosion ? s'interrogea Syd, effarouché.

— À mon avis, ça doit être grave mais on ne peut rien confirmer d'ici, réagit le Lieutenant Telos.

La puissance de la déflagration était si grande qu'elle se fit ressentir sur des kilomètres à la ronde. Des tremblements de terre s'enchaînèrent accompagnés d'une bourrasque.

— Oh mon Dieu, l'impact peut se ressentir à travers les vibrations du sol et le souffle de l'air ! s'exacerba une des Sentinelles.

— Regardez, on peut apercevoir l'onde de choc !

Une énorme colonne de feu et de fumée s'élevait dans le ciel. Rendant la localisation évidente.

— C'est dans la direction qu'a pris le Roi, ça ne présage rien de bon ! affirma le Capitaine, ordonnant ensuite.

« EVACUEZ LES CIVILS RESTANT, ET PRÉPAREZ VOUS À UNE ÉVENTUALITÉ !

Les soldats contenaient tant bien que mal la foule en panique mais les rassuraient en disant que ce n'était rien de grave.

Brusquement, un des hommes en armure éleva la voix.

— RE... REGARDEZ LÀ-BAS, QUELQUE CHOSE D'IMMENSE SE RAPPROCHE DE NOTRE DIRECTION !

Puis, un autre eut des sueurs froides. Sa voix tremblotait et ses yeux s'ouvrirent comme des soucoupes.

Mais qu'est ce que c'est ? Il y en a d'autres dans cette direction !

Syd reconnut presque immédiatement ce dont il était question. Dès l'instant qu'il les identifia, une peur indicible s'empara de lui. Il se pétrifia, laissant tomber son bâton. Son sang se figea, et les poils de son corps se hérissèrent.

Des... des... des chimères ! confirma-t-il en balbutiant.

Les chimères étaient des créatures monstrueuses, à l'apparence hybride de plusieurs animaux. Parmi les spécimens enregistrer dans les centicores¹, leurs tailles variaient entre quatre et sept mètres de haut et six à huit mètres de longs. Aussi, leurs apparences et leurs pouvoirs dépendaient des monstres fusionnés. Elles étaient capables de dévaster des régions entières.

En tant que vétéran, le Lieutenant Telos ne semblait pas surpris. Au contraire, il pouvait clairement déduire qu'il s'agissait de quelque chose de bien plus grave qu'une explosion et une soudaine apparition de chimères. Il grommela :

— Oooh chiotte, ça ne sent pas bon tout ça !

Quelques minutes plus tôt, pas très loin de là, au même moment que l'explosion se produisit, le bruit assourdissant parvint jusqu'à Meredith. Ses jambes se paralysèrent et son cœur s'accéléra brutalement comme si sa poitrine se déchirait. Effrayé, Niyoh l'agrippa.

Aaaah... maman, qu'est-ce que c'était ?

Remarquant que son fils semblait encore plus terrifié, elle s'accroupit et se blottit contre lui.

— Je ne sais pas mon chéri ! Mais ne traînons pas ici. Rentrons vite à la maison et laissons les soldats s'en occuper. Je suis sûre que ce n'est rien de grave.

Elle se releva en portant Niyoh puis, elle se mit à courir pour regagner leur domicile où ils seraient en sécurité, le temps que les choses se calment.

Du côté de la PLACE DES COMMERÇANTS, tout le monde était en alerte.

Meth avait beau n'être qu'un utilisateur d'artefacts, son expérience et ses prouesses lui valurent le grade de Capitaine et il ne l'avait pas volé.

— Écoutez moi bien, il s'agit de chimères ! Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin de ce qui se passerait si on ne les neutralise pas ici, et maintenant.

« Il ne faut pas plus de trente minutes à une seule de ces créatures pour détruire une Cité entière ! Défendez-vous donc de toutes vos forces jusqu'à ce que les renforts arrivent. Ils ne doivent en aucun cas aller plus loin !

Une goutte de sueur perla sur le visage d'un soldat épéiste. Les yeux arrondis,  la bouche entrouverte, il reculait inconsciemment, guidé par une frayeur ineffable.

— Re... regardez, c-cinq de ces monstres s... s.. se rapprochent très vite de notre position ! signala-t-il en bégayant.

Dans cette circonstance plus qu'alarmante, on pouvait enfin voir le visage sérieux du plus expérimenté d'entre tous, le Lieutenant.

— Capitaine, que fait-on ?

La situation était bien plus sérieuse qu'il ne le pensait et il fallait vite réagir.

Étrangement serein, ce dernier donna ses ordres.

— Répartissez vous en quatre équipes. Je veux une équipe A pour évacuer les civils, une équipe B constituée de mages pour des attaques de longue portée, une équipe C constituer de mage de type défense pour contenir les chimères, et une équipe D pour des attaques rapprochées.
Syd, tu t'occupes de l'équipe A.

— Compris Capitaine !

— Équipe C, lancez la barrière magique sur un large périmètre afin de nous isoler avec les chimères !

— À vos ordres Capitaine !

Aussitôt, l'équipe C se mobilisa.

Après une incantation en chœur, ils firent apparaître un cube d'energeia luisant d'un vert chartreuse, qui empêchait tous ceux qui s'y trouvaient d'en sortir.

— Lieutenant, je vous laisse l'équipe B.

Tout de suite après avoir reçu son commandement, une aura bleue enveloppait déjà le corps du Vétéran. Ses fines lèvres s'étiraient en un sourire espiègle.

— Bien, en avant soldats !

— Équipe D, avec moi, lança le Capitaine.

Pendant que Syd évacuait les civils avec quelques hommes qui lui avait été assignés, une lutte acharnée contre les chimères allait s'engager.

L'équipe C, constituée d'une dizaine de mages, se dispersait de façon égale dans les quatre coins du champ énergétique en lévitant, afin de le maintenir stable.

Les monstres furent piégés dans le cube d'energeia couvrant une superficie de plus de dix kilomètres et s'en rendirent compte en voyant leurs déplacements être restreint. Enragés, ils poussèrent des grognements à l'unisson qui firent vibrer l'air.

Leurs présences étaient si malsaines, qu'elles affectaient l'atmosphère ambiante, lui donnant une teinte pourpre. Leurs corps gigantesques et leurs hideuses apparences difformes d'animaux sur pattes, portaient trois grosses têtes de monstres dissemblables. Une volute violâtre s'échappait de leurs différentes livrées³. L'aura de ces bêtes à trois têtes était indéniablement épouvantable, mais elle était incommensurablement loin de rivaliser l'oppression à laquelle soumettait celle du Roi Arion.

Ces abominations possédaient de puissantes mâchoires qui leurs permettaient de broyer aisément, des matières plus solides que du béton armé. Les pattes démesurées de ces abominables difformités étaient dotées d'énormes griffes acérées, leur permettant de trancher de l'acier comme du beurre. Le plus souvent, des serpents géants leurs servaient de queues. Parfois, elles se substituaient à des membranes semblables à celles de scorpion.
De plus, leurs pouvoirs mortels pouvaient tuer d'un coup des ²énerges de niveau inférieure.

Sur leurs passages, ces êtres ténébreux détruisaient avec une facilité démâtante tout ce qu'elles trouvaient. Leurs simples regards glaçaient le sang de tous les soldats. En particulier, les novices qui n'en avaient encore jamais vu. Leurs grognements contribuaient à amplifier la peur de ces derniers.

Cette terreur qui serrait leurs entrailles se voulait plus forte que leur volonté de combattre. Et cela pouvait se ressentir dans les rangs.

Dieu du ciel, qu'est-ce que c'est que ces aberrations ? déclara d'une voix frissonnante, un soldat devenu pâle à leur vue.

Un autre, paniquait et tremblait d'effroi.

Est-ce vraiment possible d'abattre ces choses ?

Une seule de ces choses est déjà intimidante et puissante, mais là, il y en a cinq, juste devant nous ! susurra d'un ton désespéré, un aspirant qui ralentit ses pas.

Remarquant le désistement de leurs troupes, Telos s'égosillait pour les inciter à se ressaisir.

— Soldaaats ! Surtout, gardez la tête froide si vous tenez à la vie. Fouillez au plus profond de votre instinct de guerrier, le courage de les affronter !

D'un bond, quelqu'un s'élança très haut dans les airs.

— IIIAAAAARRRRRRR..... !

Et retomba, avec une puissante attaque de foudre, sur l'une des chimères qui s'était trop avancée. Déclenchant un grondement de tonnerre.

Vêtu de son armure grise, le Capitaine se tenait sur la créature, morte, avec une arme ayant la forme d'une masse. Mais ce n'en était pas une. L'énorme cou du monstre qui avait reçu l'attaque s'était visiblement brisé, et aplati. Il ne bougeait plus. Un liquide chaud et noirâtre coulait de ses gueules. Une écoeurante odeur de chair, cramée, s'élevait en forme de vapeur à l'endroit de l'impact. À son tour, le Lieutenant formula une phrase.

« Compétence Unique : Prison du bourreau ! »

Immédiatement, une gigantesque cage épineuse entièrement constituée d'energeia, apparue, et enferma une autre des chimères se trouvant plus en retrait sur la gauche de leurs positions. Elle brillait d'un bleu azur. Sur un simple mouvement de main du Lieutenant, celle-ci se reserra brutalement sur la monstruosité. Rétrécicant progressivement au-delà de la taille de sa prisonnière, elle finit par la broyer comme un vulgaire tas de chair. Ce qui fit, gicler des marres de sang nauséabond dans tous les sens.

Ayant déjà été sur des champs de guerre, les deux hauts gradés savaient exactement quoi faire pour galvaniser les troupes.

Estomaqués, les soldats s'exclamaient.

— OOOH... C'EST... C'EST LE CAPITAINE ET LE LIEUTENANT, ILS VIENNENT DE TUER DEUX DE CES SALETÉS EN UN INSTANT !

Le Lieutenant avait une réputation assez connue auprès des jeunes. Ses prouesses étaient louables. Quant à son supérieur, son grade était constamment remis en question.

— C'EST DONC ÇA, LA FORCE DU CAPITAINE ? INCROYABLE !

— Son arme, je crois en avoir entendu parler, on dit qu'elle peut générer ou absorber la foudre.

Assez expérimentée, une Sentinelle qui travaillait sous les ordres du Capitaine depuis quelques années, révéla :

— C'est l'une de ses nombreuses armes de combat, celle-ci est l'une de ses favorites. La "Destructrice Foudroyante", c'est ainsi qu'on l'appelle ! C'est une arme de rang S. Ce n'est pas le premier venu qui peut s'en servir.

Éberluée, une des recrues confessa sa surprise.

— Sa puissance de destruction est phénoménale ! J'en reviens toujours pas. Il vient de dézinguer une de ces choses en une seule attaque. Les rumeurs à son sujet étaient donc vraies.

Si la prestation de Meth impressionna plus d'un, celle du Lieutenant ne laissa pas indifférent certains novices.

— Il ne rigole pas non plus le vieux !

L'assurance reprit l'ascendance sur les guerriers. Ils envisagaient de nouveau la victoire.

— Ouaiiis... avec eux à nos côtés, nous pouvons tuer ces bêtes !

Dorénavant convaincu de leur avantage, un cri unanime retentit.

— À L'ATTAAAQUE !

Restés en retrait, le Capitaine ainsi que le Lieutenant laissaient les trois autres monstres, subir les représailles de leurs hommes. C'était là pour eux, un moyen efficace pour faire mûrir les jeunes pousses en affrontant en temps réel, ces aberrations légendaires.

Revigorées, l'aura distinctive des combattants brillait de milles feux, illuminant l'espace tels des jeux de lumière pluricolore.

L'équipe B, constituée d'une soixantaine de soldats, élémentistes et mages, se rapprochait maintenant des monstres. Certains se hissaient dans les airs afin de lancer des attaques élémentaires et d'autres types de techniques magiques pour infliger des dégâts aux chimères. Une pluie de sortilège de natures diverses s'abattait sur les monstres.

Assemblant des Paladins, des Lanciers, des Archers, des Spadassins ; l'équipe D était composée d'une centaine d'hommes. Elle enchaînait des attaques rapprochées avec des armes variées : épées, lances, haches, dagues,... et bien d'autres.

Toutefois, toutes leurs attaques se soldaient par des échecs. La peau des bêtes étaient bien trop dures. Leurs armes inadaptées n'entaillaient presque pas leurs chairs. De même, leurs sorts n'étaient pas assez puissants pour les blesser sérieusement.

Essayant de repousser leurs assaillants, les chimères échouaient à chacune de leurs tentatives. Les soldats qui, aux yeux des monstres, gesticulaient comme des mouches, s'en sortaient bien mieux sur la défensive. Ils esquivaient, déviaient et bloquaient habilement les actions grossières de ces affreuses créatures.

Cependant, les plus faibles et moins expérimentés, avaient été repérés par les monstres. Guidés par la peur, leurs attaques impétieuses étaient plus qu'évidentes. Ce sentiment qui les accablait, n'avait fait que renforcer leur absence d'esprit, et encourager leurs actions irréfléchies. Ces abjections du chaos ne comptaient pas les pardonner leur maladresse.

— Bon sang, mais que font-ils ? grogna le Lieutenant.

« ARRÊTEZ DE TROP VOUS APPROCHEZ. LA MOINDRE ERREUR VOUS SERA FATALE ! avertit ce dernier.

Sa mise en garde n'arrivait que trop tard.

Ces débutants subissaient à présent les offensives éclairs des monstres. Violentes projections à coups de queue, étreintes mortelles, piqûres vénéneuses, puissants coups de pattes ou de griffes, tout y passait. Les étourdis qui avaient le malheur d'être trop près, se faisaient immédiatement avaler, et brutalement dévorer.

Malgré l'insistante requête de Meth pour affecter à cette équipe des guérisseurs, sa demande avait été formellement rejetée. La mission qui leur avait été assignée ne comportait normalement pas de potentiel danger.

Serrant le poing de frustration, ce dernier marmonna :

— Tchiip... je leurs avait pourtant dit que nous aurions probablement besoin de guérisseurs.

« CHANGEMENT DE TACTIQUE, FORMATION ''Aigle Du Midi'' !

À l'écoute de ce commandement pressant, toutes les équipes adoptèrent une formation de combat bien précise.

Il s'agissait d'un schéma d'attaque, longuement répété au cours de leurs entraînements. Celui-ci, consistait à placer certains élémentistes et mages en hauteur, afin d'utiliser leurs attaques longues portées, telle la lueur brulante et aveuglante, du soleil de midi. Profitant de la perturbation de leur victime, les combattants au sol avaient pour rôle, de frapper aussi vite qu'un aigle, scellant le sort de sa proie avec ses serres.

À l'unanimité, certains mages lancèrent des sorts d'immobilisation de type glace, pour clouer les pattes de ces animaux des ténèbres au sol. Leurs queues furent également gelées par la même occasion.

Suivait, une succession d'attaques frontales qui explosaient aux visages des créatures pour les aveugler. Les fantassins quant à eux, usaient de tous leurs pouvoirs dans une tentative ultime pour les terrasser, en vain. La résistance de ces abominations était hors norme.

Poursuivant leurs assauts effrénés, les monstres montraient enfin des signes de faiblesse. Envenimant la fureur qui animait une grande partie des combattants, ayant assisté à la mort brutale, de leurs frères d'armes. Ceux-ci, daignèrent exprimer leurs émotions, à haute et intelligible voix.

— OUAIIIIS, ÇA FONCTIONNE !

— CONTINUONS COMME ÇA, ILS VONT FINIR PAR MORDRE LA POUSSIÈRE !

— FAISONS PAYER À CES SALETÉS, LA MORT DE NOS AMIS !

Mais leur stratagème allait très vite s'effriter.

Pour se défaire de leurs agresseurs gênants, comme sur commande, les monstres préparaient, une nouvelle démonstration de puissance simultanée. Ce qui allait très vite, faire regretter à leurs assaillants, leur joie audacieuse.

Subitement, les grognements retentissants des chimères, s'accompagnaient d'un regain de vitalité inexplicable. D'une force inouïe, elles se libéraient des glaciers qui les empêchaient de se mouvoir.

À la première occasion, une tuerie systématique s'imposait aux plus intrépides. "Les Chiens De La Destruction", crachaient sur leurs adversaires volants, de puissant jets de flamme pour les carboniser, et vomissaient sur la masse au sol, des acides ayant la particularité de liquéfier tout corps organique.
Dévoilant enfin, leurs véritables atouts.

— Lieutenant, à ce rythme, nous allons perdre trop d'hommes ! Il faut immobiliser ces créatures. Vous sentez vous capable de le faire ? demanda le Capitaine, l'esprit rempli de fiel.

— La question ne se pose pas !

Le regard courroucé, le vétéran fléchit un de ses genoux, leva la paume de sa main gauche dans la direction des chimères, posa sa main droite au sol, puis prononça...

« Compétence unique : les entraves du bourreau ! »

À ces mots, d'énormes chaînes d'energeia surgirent du sol, et s'enroulèrent autour des créatures, se resserrant progressivement sur elles.

Les bêtes furent, malgré leurs résistances hors du commun, attirées, et plaquées contre le sol. Immobiles, les monstres étaient à la merci des soldats restants qui se déchainaient sur eux.

.... À Suivre ....

Lexique de mots :

1. Les ''centicores'' sont des bouquins que possède tout royaume pour y répertorier des créatures. Synonyme : ''bestio''.

2. Les "énerges" sont des personnes aptes à l'utilisation de l'energeia.

3. Les "fantassins" sont des soldats combattant à pied ou sur la terre ferme.

4. En zoologie, le mot "livrée" renvoit à l'apparence de la peau, du pelage, du plumage, de l'écaillure ou de la carapace des animaux.

5. Le mot, "fiel" réuni les émotions comme : la haine, l'animosité, l'amertume.

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