Chapitre 1 : Crépuscule (part.1)
CHAPITRE I
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Crépuscule (partie 1).
ELRADOR était l'un des Royaumes les plus développés et les plus prospères du monde. La vie y était agréable, les affaires florissantes, ses terres riches en ressources naturelles.
Des spécimens convoités tels que les dragons, les dinosaures,... et bien d'autres formes de vie y étaient répertoriés.
Surnommé "Royaume de Lumière", il comptait parmi les plus puissants. Sa réputation ainsi que son influence furent si grandes, qu'elles s'étendirent à travers le globe terrestre.
Couvrant une superficie de sept millions km², ce qui en faisait l'un des plus petits royaumes du monde. Il possédait plusieurs Cités distinctes d'importance majeure, et variées les unes des autres. Parmi celles-ci, il y avait *GARDEN, capitale économique du Royaume. Dans cette Cité, femmes et hommes étaient pour la plupart commerçants, éleveurs ou agriculteurs. C'est d'ailleurs ce qui faisait l'influence de celle-ci.
La capitale regorgeait de plusieurs bourgades¹. VALSTONE était l'une d'entre elles. C'est précisément là que vivaient *Niyoh et *Meredith. Tous les matins, la jeune mère sortait faire des courses pour offrir à son fils de sept ans de délicieux repas.
— Mon chéri, je vais chercher de quoi déjeuner, sois sage, dit-elle à Niyoh en quittant la maison.
— D'ACCORD MAMAN !
Jetant un œil par la fenêtre de sa chambre, l'air l'accueillit, caressant délicatement son visage. Aspiré, celui-ci satura agréablement les poumons de l'enfant, avant d'être lentement expiré.
— Aaaah... enfin le matin, en plus il fait super beau aujourd'hui, pas vrai Paf ? s'adressa-t-il à son familier, se trouvant sur son lit.
Observant silencieusement le petit garçon avec ses petits yeux noirs, le mammifère ne comprenait pas l'attitude jovial de ce dernier. Le temps était frais, le soleil timide. L'odeur du sol humide remplissait ses fosses nasales, tandis que le bruissement des feuilles d'arbustes s'agitant sous la brise, parvenait nettement dans ses petites oreilles. Rien de plus naturel.
Vêtu d'un haut à manche longue noir et d'un pantalon blanc, le garçonnet se dandinait vers le lit, les mains entrelacés derrière sa nuque.
— ih ih iiih... demain sera l'un des meilleurs jours de l'année, le Roi Uryon fera sa visite annuelle. Je dirai à maman de m'emmener à la PLACE DES COMMERÇANTS² afin que je puisse le voir.
Paf comprit mieux son excitation. C'était donc ce qui le faisait sourire niaisement. Néanmoins, il n'y voyait toujours rien d'extraordinaire. Alors il restait couché.
— Tu fais encore la tête par rapport à hier, c'est ça ? Bon allez, viens, jouons à chat pour me faire pardonner ! proposa-t-il en s'éloignant, pour sortir de la pièce.
Relevant la tête, le quadrupède trouva cette proposition bien plus intéressante que tout ce que lui racontait son jeune ami. Il était imbattable à ce jeu. Pour les Nuralagus Rex³, espèce à laquelle il appartenait, jouer à chat était une façon de renforcer leurs liens. Cela le réjouissait d'avance.
Deux heures plus tard, Meredith était enfin de retour.
— Je suis rentrée, et devinez ce que j'ai ach.... oooh nooon Niyoh, pas encore. Vous avez tout mis sens dessus dessous. Pourtant tu sais que je n'aime pas quand vous faites ça, se renfrogna-t-elle.
Pour échapper aux foudres de sa mère, le réprimandé se déroba en accusant son partenaire de jeu.
— Ce n'est pas moi maman, c'est Paf qui courait et montait partout.
Le prétendu responsable du désordre se caressa les vibrisses de satisfaction. Ce mauvais perdant n'eut pas le courage d'admettre que c'est lui qui retourna toutes les pièces en essayant de l'attraper, en vain. C'était plus facile de lui rejeter la faute. Meredith jeta un regard noir sur Paf qui détourna le sien pour feindre l'ignorance. Tout de suite après, elle soupira pour chasser son mécontentement.
— Hmpffff... je vais ranger tout ce bazar. Mais je te préviens, ça se reproduit et tu seras privé de prifine⁴ pendant un mois.
— Non, s'il te plaît maman, pas les prifines !
— Alors promets moi de te comporter comme un grand garçon la prochaine fois, exigea-t-elle en posant les courses sur la table à manger.
— Promis maman !
— Très bien, maintenant à table !
Meredith ouvrit les paquets qui répandit dans la salle à manger, une senteur de pâtisserie qui se mêlait à une odeur de légumes frais, qu'elle donna à Paf. À Niyoh, elle servit ses prifines adorées. Pendant qu'eux mangeaient, elle rangeait. Savourant ses petits délices, le garçonnet s'exprima la bouche pleine.
— Humm... c'est crop bon ! Au fait manman, tu pourras m'emmener à la PLACE DES COMMERÇANTS demain ?
— La PLACE DES COMMERÇANTS ? Mais pourquoi tu veux y aller ?
— Mais c'est demain que le Roi Uriyon fera sa visite annuelle. C'est *Meth qui me l'a dit hier.
— Ah oui, vraiment ? Il te dit toujours des choses confidentielles. Surtout ne le répète à personne, sinon il aura de gros ennuis !
— Aaah non, pas question. Meth me l'a déjà fait promettre. Je n'en parlerai à personne, même pas à Hélène !
— D'accord mon chéri, alors je t'y emmènerai. Maintenant que j'y pense, il y a quelque chose que je veux t'offrir !
La jeune mère ouvrit et fouilla dans une petite trousse en cuir. Elle en sortit un médaillon en or de forme circulaire, faisant vingt-trois millimètres de diamètre. Celui-ci était orné de gravures assez particulière. Elle le donna à son fils qui fit une pose, puis tendit la main pour le prendre.
— Maman, qu'est-ce que c'est que ce collier ? Il est magnifique ! dit-il en souriant.
Renvoyant un sourire chaleureux à son chérubin, elle répondit.
— Tu trouves ? Mets le, il est à toi. On dit qu'il protège de tous les dangers.
Ebloui par l'objet, il le mit immédiatement autour de son cou. Ses beaux yeux ténébreux s'illuminaient de joie.
— Waouh, je l'adore maman !
— Ravie qu'il te plaise mon cœur.
Pendant ce temps, à l'entrée Sud-Est d'ELRADOR, des commerçants et touristes étrangers affluaient de différents royaumes. Des Sentinelles se chargeant d'assurer la sécurité, vérifiaient qu'ils étaient en règle.
Très souvent, à une certaine période de l'année, des soldats y étaient affectés. Une tâche délicate qui parfois, obligeait à hurler comme le Lieutenant Telos.
— Eh, vous là-bas, où est-ce que vous vous croyez ? Mettez vous en rang comme tous les autres !
« Bon sang, j'vous jure, quelle plaie de gérer autant de monde tous les jours, murmura-t-il.
« AVANCEZ, PRÉSENTEZ VOS BILLETS ET DOCUMENTS !
— Vos documents s'il vous plaît, demanda une Sentinelle à un touriste.
— Les voici, répondit ce dernier, en les lui donnant.
A côté, entre Syd, une nouvelle recrue et un commerçant étranger, c'est la dispute.
— Monsieur, arrêtez de brailler je vous prie. Je ne comprends rien de ce que vous dites !
Le vieil étranger insista en criant :
— Mais puisque je vous dis que je suis en règle. Je viens de refaire mes documents, et ceux là, sont les nouveaux modèles que l'on nous délivre !
Ne trouvant pas de solution, Syd s'adressa directement à son supérieur, en lui remettant trois feuilles de papier.
— Capitaine, jetez un œil à ces formulaires s'il vous plaît, parce que moi franchement, je ne les trouves pas clair. Ce vieil homme n'arrête pas d'insister sur le fait qu'ils sont conformes.
Les vérifiant, le Capitaine Meth témoigna de leur légalité.
— Effectivement, ils sont conformes ! Nous avons reçu de la part du royaume BALTIMORE, un message nous informant de ces nouveaux modèles il y a une semaine. Laisse le passer.
Embarrassé et confus, le nouveau récupéra les pièces justificatives que lui tendit son supérieur, et retourna voir le vieil homme.
— Toutes mes excuses, monsieur ! Je ne savais pas que ces modèles avaient été adoptés récemment.
D'une voix mordante, le vieil homme rétorqua.
— Maiiis oui, bien sûr, comment pouvez-vous manquer d'information ? C'est une honte pour un si grand royaume ! Je vous l'dis moi.
Inclinant la tête deux fois de suite, la recrue reprit.
— Encore toutes mes excuses !
Quelques heures plus tard, ils finirent leur service. Quelques soldats, excepté les sentinelles, quittèrent le tour de garde. Toutefois, comme à leur habitude, le Lieutenant Telos ainsi que le Capitaine Meth cheminaient toujours ensemble.
— Aaah... bon sang, quelle longue journée ! Le soleil est presque couché. Heureusement pour moi, je ne suis pas de garde aujourd'hui. Alors Meth, t'as quoi de prévu ce soir ?
— Eh ben, je vais juste rentrer chez moi. En plus, j'ai promis à quelqu'un que je passerai le voir, donc j'ai pas trop le choix.
— Ah, je vois, tu parles du gamin. Quel dommage ! Et moi qui comptais t'inviter prendre un verre.
— Ah ah ... désolé, pas cette fois. Franchement, t'es pas fatigué de faire ça tous les jours ? Tu dois vraiment te trouver une femme !
— Mais bien sûr, c'est facile à dire pour toi qui est amoureux. Mais un petit conseil d'un vieil expérimenté, tu devrais vite te lancer. Les belles jeunes femmes comme elle, et pleines de vertus, ça ne court pas les rues.
— Merci, c'est gentil, ô grand sage ! ironisa Meth avant de poursuivre. Par contre, n'oublie pas, nous avons été sélectionnés afin de sécuriser la PLACE DES COMMERÇANTS. Le Roi y sera pour sa visite annuelle. Tâches donc de ne pas trop boire, j'aurai besoin de toi en pleine forme demain. Tu sais que je ne peux compter que sur toi.
Telos était un gros blagueur, il ne manquait jamais une occasion pour taquiner son jeune ami.
— Wouah ah ah... oooh notre grand Capitaine ne peut donc rien sans son fidèle acolyte ? T'en fais pas, je serai là, comme toujours !
— C'est gentil Telos. Alors on se dit à demain ?
Se connaissant depuis des années, les deux entretenaient bien plus qu'une relation de frères d'armes.
— À demain champion, et salue les de ma part tu veux.
— J'y manquerai pas !
Le Capitaine s'éloignait le dos tourné, agitant répétitivement de la gauche vers la droite, le revers de sa main en l'air, pour lui dire au-revoir.
Les deux se séparèrent au bout de la route allant dans deux sens opposés.
Deux heures s'écoulèrent depuis et la nuit tomba.
Du côté de Meredith et son fils, le début de la soirée était plutôt calme et gai. Mais Niyoh semblait très impatient. Agitant le bras de sa mère, il demanda :
— Mamaaan... pourquoi il met autant de temps aujourd'hui ? Tu penses qu'il ne viendra plus ?
Cette dernière répondit en lui caressant les cheveux, et laissant échapper un léger sourire.
— Je ne sais pas chéri, mais tu peux être sûr qu'il viendra.
Le cachant tant bien que mal, son expression corporelle trahissait également son attente. Elle n'arrêtait pas de natter et défaire ses longs cheveux noirs naturellement frisés. Ceux-ci s'allongeaient au dessus de son épaule jusqu'à son abdomen. Elle arborait un sourire niais tout en agitant ses pieds.
Juste après qu'elle eut dit cela, quelqu'un frappa trois fois à la porte. Meredith sursauta d'où elle était assise. Elle relâcha rapidement ses cheveux, lissa sa magnifique robe blanche à la couture dorée. Parfaite sur sa morphologie en A, elle s'assura de chasser les plis inexistants du vêtement puis, prit la direction de la porte en hâtant ses pas. En ouvrant, son cœur s'accéléra tout d'un coup, et ses joues rougirent. Elle eut des papillons dans le ventre.
Figée, elle contempla pendant plusieurs secondes, l'homme d'un mètre quatre vingt huit aux yeux bleus brillant, qui se tint juste devant elle. Instinctivement, elle scruta d'abord chaque centimètre carré de celui-ci. Ensuite, son regard se dirigea sur les cheveux noirs, courts et rasés sur les côtés de ce dernier. Enfin, elle s'arrêta sur sa mâchoire en forme de V puis, sur ses lèvres sensuelles en forme de cœur qui inconsciemment, la fit mordiller les siennes.
Des frissons parcoururent son corps tout entier lorsqu'elle renifla son doux parfum qui lui faisait toujours cet effet qu'elle ne saurait décrire la poussant à crisper ses orteils.
D'un regard charmeur, et d'une voix pénétrante, ce dernier formula :
— Bonsoir Meredith, désolé pour le retard, j'ai dû gérer quelques affaires plus longtemps que prévu !
Il disait ça mais en vérité, sa coiffure bien soignée ainsi que ses vêtements bicolores minutieusement choisis, trahissaient le mal qu'il s'était donné à paraître présentable. C'était ce qui lui avait pris autant de temps. Sortit de sa rêverie au son de la voix de ce dernier, Meredith détourna subitement le regard vers le sol. Fuyant tout contact visuel, elle répondit timidement d'une voix frissonnante.
— Bonsoir ! Ce n'est pas gra...
Elle n'eut le temps de terminer sa phrase que Niyoh l'interrompit en courant vers leur visiteur.
— MEEETH... T'ES ENFIN LÀ, JE T'ATTENDAIS ! J'AI FAILLI CROIRE QUE T'AVAIS OUBLIÉ TA PROMESSE...
Voyant l'enfant arriver à toute vitesse, il se mit accroupi pour le prendre dans ses bras.
— Hey... mon brave, tu sais bien je n'aurais jamais oublié, n'est-ce-pas ? demanda-t-il en se relevant avec lui.
— Bien sûr, tu tiens toujours tes promesses !
Les regardant avec des yeux de biche, des fossettes apparurent sur les joues de Meredith qui s'adressa à Meth en souriant.
— Vas y rentre, ne reste pas planter là !
— Ah, merci !
Reposant le jeunot au sol, il franchit la porte.
— Au fait, le Lieutenant Telos vous passe le bonsoir.
Son interlocutrice referma la porte et reprit.
— C'est très aimable de sa part, il pense toujours à nous.
Pris d'excitation, le petit garçon intervint une nouvelle fois.
— Alors comment il va le vieux croulant ?
Mais son intervention déplut fortement à la jeune mère qui le réprimanda d'un ton sévère.
— Niyoh, surveille ton langage jeune homme !
D'un air désolé, le réprimandé baissa le regard.
— Pardon maman, c'est qu'il a lui-même l'habitude de le dire alors je pensais qu'il n'y avait pas de mal.
Mais le Capitaine trouva la scène amusante.
— Ahahah... ce n'est pas bien grave. Il est en pleine forme rassure toi.
Poussant un soupir d'embarras, une de ses mains posée sur sa hanche gauche et l'autre sur son front, la jeune femme reprit :
— Bien sûr que ça l'est ! Ce n'est pas une façon de parler de ses aînés.
— Euhh... oui, bien sûr, tu as raison ! admit Meth en se frottant la nuque, gêné.
Niyoh tenait fermement la main de ce dernier. Les trois s'avançaient lentement vers la salle à manger. Arrivés au seuil de la pièce, une agréable odeur de friture ; de viande et de poisson ; de légumes et de vin se répandait dans l'air. La table était très bien dressée et quatre couverts y étaient placés. Le tout accompagné de différentes boissons tel que du vin, des jus de fruits et de l'eau.
— Et sinon il ne t'a pas accompagné ce soir ? poursuivit Meredith.
— Non, il a préféré aller au *Vex ! répondit Meth.
D'un air dégoûtée, elle suréléva un sourcil et sa lèvre supérieure se tordit en grimace avant de placer sa phrase.
— Il ne changera décidément pas. Il devrait se trouver une femme !
— Ahahah... je n'arrête pas de le lui répéter tous les jours.
— Maman, c'est quoi un Vex ?
Cependant, cette dernière ne voulait donner d'explication à son fils.
— Rien de bien intéressant mon chéri, par contre tu n'as pas sorti le palate⁵ de Paf.
— Ah oui c'est vrai, j'y vais tout de suite ! dit-il en lâchant la main de Meth pour se diriger dans la cuisine.
Comme à son habitude, Paf était assis sur une chaise berçante dans un coin de la pièce, regardant fixement les deux tourtereaux. Le Nuralagus Rex observait particulièrement l'homme en faisant des grimaces étranges. Ce dernier se sentant observé, porta son regard tout au fond sur sa gauche et le remarqua.
— Aaah Paf tu te cachais là ? T'as l'air en forme pour un vieillard !
Le vieil animal détourna le regard en se caressant les moustaches. Que pensait ce jeune homme, qu'il se laisserait aller avec l'âge ? Il faisait de l'exercice tous les matins.
— Allez... mettez-vous à table nous allons dîner, proposa Meredith en voyant son angelot revenir avec le palate.
Ils s'installèrent confortablement et elle servit le repas selon les goûts de chacun d'eux. Tous commencèrent à manger. L'ambiance était bonne. Niyoh était très heureux et discutait avec le Capitaine. Ne laissant pas la moindre opportunité de conversation entre ce dernier et sa mère qui avait les yeux rivés dans son assiette, évitant toujours tout contact visuel avec Meth. Mais cela ne l'empéchait pas de lui jeter des petits regards discrets.
Perdue dans ses pensées, ses belles lèvres s'étirant en un petit sourire, elle n'entendit pas lorsque ce dernier lui posa une question. Comment aurait-elle pu, puisqu'elle rêvassait.
— Excuse moi, tu me parlais ?
— Oui, je te demandais si ta journée avait été fructueuse ? reformula le Capitaine.
Le regard baissé, elle répondit.
— Ah, pardon j'étais distraite ! Eh ben, la routine comme d'habitude.
Il voulut placer une autre phrase qu'il fut déjà coupé par Niyoh.
— Meth... Meth... raconte moi encore une histoire sur le Roi Uriyon s'il te plaît.
— Encore ?
— Alleeer, s'il te plaît !
Les trois ou plutôt les quatre partagèrent alors un délicieux et agréable dîner tout en discutant. Plus d'une heure s'écoula et Niyoh s'endormit à table. Sa mère le monta dans sa chambre, redescendit plusieurs minutes après, puis proposa au Capitaine de s'installer dans la pièce voisine.
Finalement, les deux eurent un moment calme et privé. Ils s'assirent côte à côte et aussitôt, Meth exhala une effluve suave émanant du corps de Meredith qui se mélangeait à un doux parfum de lavande provenant de sa robe. Cela lui faisait l'effet d'une puissante drogue remontant jusqu'à son cerveau.
Envoûté par son odeur, ce dernier la dévorait du regard. Il enroula son bras gauche autour de sa taille puis rapprocha son visage de son cou pour la renifler. Sa chair était moelleuse et sa peau mate très douce. Une chaleur corporelle réconfortante s'en dégageait. Le désir le gagnait peu à peu et son amoureuse le sentit clairement. La tête courbée en tripotant ses doigts, cette dernière n'arrêtait pas de trembloter. Son cœur battait mille à l'heure et ses mains devinrent moites. Attentif à ses moindres gestes, Meth lui caressa délicatement la joue du revers de sa main droite. Un frisson traversa son dos et presque immédiatement, elle se figea.
Paf les observait calmement. Il fit encore d'étranges grimaces en regardant le Capitaine. Ce bon vieux Nuralagus Rex connut un bon nombre de femelles. En voyant Meth, il devait probablement se dire que c'était une cause perdue pour ceux de son espèce. C'était plus un bonhomme qu'un vrai Homme. Pour le vieil animal, un vrai mâle, ça tranchait dans le vif. Il en avait assez de les voir gesticuler sans rien faire. Alors il quitta discrètement son confort pour rejoindre son jeune ami déjà endormi. De toutes les façons, il savait quelle serait la suite.
Le regard braqué sur Meredith, caressant le bras de cette dernière, Meth déclara :
— Tu sais, quand je suis loin de toi, il n'y a pas une seule minute qui passe sans que tu n'occupes mes pensées.
« Lorsque finalement je suis en ta présence, j'ai toujours l'air bête parce que ton sourire me fait perdre tous mes moyens, dévoilait-il un sourire songeur et plaisant à ces mots.
Dès que tu poses ton regard sur moi, ma réflexion, mon cœur et mon corps tout entier se figent, et un sentiment de vulnérabilité m'envahit.
« Pourtant, je déteste me sentir vulnérable. Maiiis curieusement, j'adore cette sensation quand c'est toi qui en es la source.
J'aimerais tellement que le temps s'arrête ou que ces instants durent éternellement.
Lorsqu'elle entendit ces paroles, sans dire un mot, elle dégagea avec l'index et le majeur de sa main droite, les mèches de cheveux qui couvraient le côté gauche de son visage puis, tourna légèrement le buste vers l'homme qui donnait des palpitations à son cœur. Redressant la tête, cette fois, elle soutint le regard de ce dernier qui contemplait son visage. Il admirait avec passion ses beaux yeux noisettes en forme d'amande puis ses lèvres pulpeuses.
C'était la plus belle et la plus séduisante femme qu'il put voir de toute son existence. Il resserra sa main autour de sa taille, saisit délicatement son cou avec sa main droite pour rapprocher lentement son visage du sien jusqu'à ce que leurs fronts se collent. Elle lui agrippa l'épaule gauche en enroulant sa main gauche par derrière. Leur désir devint de plus en plus fort. Sentant à présent la respiration chaude de l'un comme l'autre, leurs lèvres s'avancèrent progressivement.
Soudain, un animal nocturne poussa un hurlement si fort qu'il effraya Meredith qui sursauta brusquement, lâchant brièvement un cri. C'était ainsi que la bête annonçait minuit. Gênée, Meredith baissa la tête en se couvrant le visage avec ses mains. Quant à l'homme près d'elle, c'était un agissement compréhensible.
— Il n'y a pas de mal à avoir peur tu sais. C'est tout à fait naturel, s'exprima-t-il en lui caressant affectueusement le dos. J'aimerais rester plus longtemps ou même ne plus m'en aller, mais puisqu'il se fait tard, je dois malheureusement rentrer.
Elle releva lentement la tête, mordit sa lèvre inférieure et le fixa de nouveau. Il pouvait clairement lire dans son regard qu'elle lui demandait de rester. Il répondit par un sourire chaleureux, lui fit une délicate bise sur le front et la serra dans ses bras. Elle fit de même en posant sa tête contre sa poitrine musclée. Ils restèrent blotti ainsi plusieurs minutes avant de se lâcher juste après.
Ensuite, elle raccompagna Meth à la sortie. Ils se dirent au-revoir et elle ferma derrière lui. Le buste penché vers l'avant, elle restait le front ainsi que ses deux mains, plaqués contre la porte pendant quelques secondes. Elle s'en voulait fortement pour sa réaction juste avant. Mais en se retournant, elle repensa à la soirée. Des fossettes se creusèrent sur ses joues, puis un sourire se superposa sur ses lèvres, avant de s'éloigner de la porte.
Quant à Meth, il marchait lentement en souriant, le regard perdu dans ses pensées.
.... À Suivre ....
Note : Prononciation de mots.
* Garden = Gardeune.
* Meredith = Mérédite.
* Niyoh = Ni-yo.
* Vex = Vèkse.
* Telos = Téloce.
* Meth = mète.
Lexique de mot :
1. Une ''Bourgade'' est un petit bourg. Il peut s'agir d'une petite ville, d'une cité ou d'un village.
2. La "Place des Commerçants'' est un grand lieu public où se vendent des produits : alimentaire, vestimentaire ; des œuvres d'art ; des artefact et autres.
3. Le ''Nuralagus Rex'' est un animal qui à ce jour est l'ancêtre des lapins. C'était le plus grand lapin connu sur plus de 40 millions d'années d'évolution.
4. La ''prifine" est une spécialité d'ELRADOR. C'est une pâtisserie très appréciée des jeunes elradoriens.
5. Le ''palate" est un genre d'assiette conçu pour familier. Celui-ci peut avoir une forme et une taille variable selon le familier (NB: ceci est une invention personnelle).
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👋😃Saluut, merci pour ta lecture ! ☺️
J'espère que ce chapitre t'as plu. Si c'est le cas, 😊 m'ajouter la petite étoile 🌟 me fera chaud au cœur !
🤓 N'hésite surtout pas à me laisser un commentaire (j'adore les commentaires constructifs) et à me faire part de tes impressions.
😃Ah, au fait, n'oublie pas, pour ne pas manquer les nouveaux chapitres, abonne toi🤗.
En attendant impatiemment ta prochaine lecture, je souhaite une santé de FER❤️💪 !
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