Part 0.3 : Jalousie

Aden, 17 ans

Généapolis - 30 jours avant le baiser

Je m'arrache de la prise de Capela. Elle émet un râle de frustration.

Aujourd'hui, c'est sur le tatami qu'elle s'oppose à moi.

Ses doigts se referment autour de ma gorge, sa longue jambe balaie l'espace devant les miennes, et de tout son poids, elle tente de me faire basculer. Mauvais calcul. Sa technique manque de précision, et je ne bouge pas d'un poil. Nous combattons à mains nues et au corps à corps. Dans ces conditions, difficile pour elle d'être efficace. Je connais d'avance ses prises et les pare sans difficulté.

C'est perdu d'avance... Mais au moins, elle se fatigue.

Sous mes pieds, la surface légèrement râpeuse garde encore la chaleur des précédents combats. L'odeur de cuir et de poussière, ainsi que l'absence de fenêtre rend ce lieu étouffant malgré les hauts plafonds blancs.

Le Palais des Armures accueille notre régiment : près de 600 hommes Généapoliens prêts à combatre les menaces extérieures. Avec ses salles volumineuses hauts de plafonds et larges espaces de combat, ce bâtiment est aussi conçu pour accueillir l'une des armées les plus puissantes au monde. C'est ici que nous, les Sentynels —Thènes, Höd, Capela, Ablysse, Terrare et moi— , nous entraînons sans relâche. Ce n'est pas notre force brute qui fait de nous des armes redoutables, mais ces mutations, inscrites au plus profond de notre ADN.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir de tel pouvoir sur la surface du globe. La cité de Secondys, bastion asiatique, dispose de ses propres défenseurs. Des hybrides sources comme nous qui ont détourné le système en place après une rébellion sanglante. On les appelle les Protecteurs de la Terre.

Leur plus grande motivation est de préserver la planète avant tout, même au détriment de l'humanité. Ils combattent ceux qui la détruisent, en s'opposant aux industries et aux modes de vie qui l'épuisent. Pour eux, la Terre est un être vivant qui doit être respecté et restauré, sans compromis. L'humanité doit changer ou s'effacer, car la nature survivra bien après nous.

Une alliance, bien que fragile, existe entre nos cités depuis l'époque de la Table des Quatre, lorsque les 4 puissances mondiales ont abandonné la guerre pour éviter l'extinction prématurée de l'humanité.

Nous étions censés vivre en paix, pourtant une tension latente naquit entre les cités lorsqu'un enfant aux chromosomes non modifiés a été trouvé dans un village reculé chez un vieux couple au nord du continent américain, près de la cité d'Istres, ancien continent d'Amérique. La vieille dame pensait être ménopausée et son bébé, un garçon, est né dans les lacs de sel gelés. Il y avait désormais, un couple prêt à sauver la race humaine de la dégénérescence. Le mâle s'appelle Seth. Et, il attend Ava, sa femelle pour donner la Vie.

Et protéger la Vie est la mission des Sentynels.

Je devais être préparé. Je le suis depuis mes dix piges, mais j'ai ignoré le possible et me suis mangé la réalité en pleine gueule. L'angoisse qu'on me la retire est toujours omniprésente. J'ai  la haine d'aimer une fille qui ne sera jamais à moi, pauvre gardien de la Vie.

Tout cela m'a poussé à faire des ravages, à me conduire comme un fou. Et, Capela n'hésite pas à me le rappeler.

— Tu bandes encore en songeant à elle ? C'est pathétique.

Sous les mots de Capela, une flèche se loge dans ma poitrine. Ma main droite attrape sa cuisse et l'autre, son bras et je la balance sur le tapis. Ce ne sont pas des pensées romantiques qui me donnent la trique, mais l'agressive idée de me battre contre n'importe qui oserait juste regarder Ava. Très excitant pour un mec conçu pour la guerre.  

Capela se redresse, et me dédie un sourire plein de suffisance.

— Ce n'est sûrement pas grâce à toi, lui envoyé-je.

Elle fixe ma braguette.

— Tu es décidément trop beau quand tu t'énerves.

Je l'excite. Elle me provoque. C'est comme ça que ça marche entre nous.

— Tu as d'autres sujets de conversation ?

Elle se lève et reprend sa position d'attaque. Ses longs cheveux barrent les un tiers de son visage. Sa beauté ostentatoire retient l'attention de tous surtout de celui qui me voue une jalousie féroce ; Ablysse, l'inhibiteur de sens, qui nous scrute depuis son stand d'entrainement. Il a attaché ses cheveux noirs en une queue de cheval qui dégage son visage fin, racé et blanchâtre. Il n'attend qu'une seule chose, c'est de se mesurer à moi, une fois de plus ce matin. Nous faisons la même taille, mais nous sommes vraisemblablement pas fait pareil. À la place de s'entraîner sans relâche, il ferait mieux de manger un peu plus de protéines.

Capela revient à la charge. Je la déséquilibre, la fais basculer sur le côté, elle tombe dos contre sol et pour jouer un peu, je m'assois sur elle. Son bassin coincé sous mon poids, je lui attrape les poignets que je bloque près de son visage et l'amazone se trouve à ma merci. Elle est forte, souple et agile, mais il lui manque de la masse musculaire aussi. Cette injustice la rend folle. La pauvre... Elle veut me tuer.

— Je vais te faire bouffer ton rictus ! siffle-t-elle.

Elle crache son venin. Au sens propre du terme. Je ramène sa main gauche contre mon torse pour essuyer la bave qu'elle vient de crachouiller sur mon t-shirt. Elle hurle et remue telle une furie.

Trouvant l'espace sous son menton largement dégagé, je plaque ledit rictus sur sa gorge et commence à la mordiller sous l'oreille. Elle s'affole pendant que je fais rouler sa carotide entre mes dents. Je suis friand de ça. Du sang, des veines, de la chair en général. Je pourrais bien me régaler avec sa peau d'albâtre, cependant son odeur n'est pas aussi obsédante que celle d'Ava. J'ai la haine.

— Tu pues comme une renarde, lancé-je.

— Et toi, tu me dégoûtes !

Je ramène mon visage au-dessus du sien, mon haleine contre ses lèvres.

— Ah ouais ? Tu en es sûre ?

Elle clôt les paupières. Son rythme cardiaque se déchaîne et sa température corporelle grimpe en flèche. Elle pousse son bassin entre mes cuisses pour frotter contre moi cette partie qui la démange. Elle est en chaleur. Et, quand elle fait ce genre de truc en public, ce qui arrive de plus en plus souvent, on peut clairement se méprendre sur la nature de notre relation. Je ris à plein poumons en me relevant.

— Emballe-toi pas.

Capela tempête de colère. Ses yeux verts me fusillent, alors qu'elle se met debout. Elle déteste quand je la charrie de cette manière. Cependant, elle ne peut rien me cacher, tout son corps cherche l'accouplement. Je peux le sentir comme l'odeur d'une forêt d'épicéas. Elle qui est de nature si glaciale, considère cette période menstruelle comme une faiblesse.

Tant qu'à assouvir ses désirs, elle m'imagine être celui qui éteindrait ce feu. Je suis l'Alpha et me reproduire est un besoin de plus en plus urgent et vital, je l'avoue, mais prendre une hybride n'est pas un fantasme. Qu'on soit d'accord, Capela ne me fait ni chaud ni froid.

— Sale chien !

Je ne comprends pas cette insulte. La plupart du temps, c'est moi qui la rends docile.

Je me joue d'elle, mais Capela est une arme mortelle et impulsive. La plus nerveuse d'entre nous. Quotidiennement, j'emmagasine ses envies de meurtre. Elle aimerait tuer tout ce qui bouge. Ça va du plus petit insecte aux chevaux qui galopent dans les plaines près de la cité. 

Mes veines gonflent sous ce chargement d'émotions négatives qui provient d'elle. Je grimace, puis me mets à sourire. Elle fait partie de ceux qui ont hâte de me voir exploser. Pourtant, je ne montre rien, pas même un froncement de sourcils. Seuls mes cheveux s'hérissent, signe que je prends sur moi.

Thènes nous observe de ses yeux bleus glacés. Il est debout, droit et fier au bord du tatamis. D'apparence calme et sereine, au fond, c'est un véritable démon. Aucun contact humain ne lui est autorisé depuis que gamin, il aurait planté un couteau à beurre dans l'œil d'un des cuisiniers, juste pour voir ce que ça lui procurait comme sensation. Ce plaisir lui a valu une sanction sévère. Il ne s'est pas arrêté là. Selon les rumeurs, il s'est servi de son don pour mener le pauvre blessé à se suicider du haut de la fenêtre de son appartement.

Son circuit émotionnel est pire qu'un terrain vague à l'abandon. La seule chose qui le fait réagir est ce qui l'entoure. Nos faits et gestes qu'il étudie sans aucune mesure. Thènes calcule, vit sa vie par procuration. Et là, il apprécie nos joutes verbales ou il dort les yeux ouverts. C'est bizarre... Bref, je m'en tape. J'ai la dalle.

Je me détourne et quitte l'espace de travail.

— On n'a pas fini ! s'énerve Capela.

— J'ai faim.

Sa longue chevelure rousse voltige et d'une démarche chaloupée, elle me dépasse et se poste contre le mur, juste à côté du sas de sortie. Dos appuyé contre la paroi froide, elle m'observe avec insistance. Elle va jamais me lâcher la grappe.

Ils ne nous ouvriront pas, tant que Thènes n'est pas rentré dans ses « appartements ».

— Je vais prendre une douche. Tu m'accompagnes ?

Je ne réponds pas à son invitation. Ils se magnent derrière ?

— Aden ? On peut s'amuser un peu, tu es si loyal que c'en est frustrant.

Dans les hauts parleurs, Terrare est convié au dôme. L'amérindien de 2m10 se lève du banc où il était assis, abandonnant les poids qu'il soulevait avec aisance. Ses muscles saillants ondulent sous sa peau cuivrée alors qu'il refait nonchalamment une de ses longues tresses. L'odeur de son corps, un mélange de terre humide et de sueur, se diffuse autour de lui tandis qu'il nous rejoint.

Capela soupire alors qu'il nous rejoint. Ablysse se joint à nous également alors que Thènes marche tranquillement vers la porte la plus au fond de la salle.

— Un vrai étalon, notre Terrare, se moque Capela.

Terrare ne réagit pas. Il est là pour la récompense. On le laisse passer au-delà du mur, là où il peut dévorer ce qu'il veut. Son appétit est hors du commun. Rien à voir avec le mien. On l'a déjà surpris à bouffer des morceaux de plastique et de métal en pleine crise de boulimie.

La porte s'ouvre et l'air s'engouffre dans la salle, emportant avec elle l'odeur de confinement. Je respire enfin.


*

*           *

Je finis d'engloutir mon sandwich avant que midi ne sonne et que la cantine ne soit envahie de tous les  militaires et infirmiers. Cet endroit ressemble à une morgue. Un blanc immaculé du sol au plafond. Les tables à la place des lits mortuaires. L'odeur aseptisée du désinfectant pique mes narines. Je me force à vivre en communauté, néanmoins cohabiter avec tant d'esprits grouillants, ne me met pas en joie.

— Alors, c'est bien lui. Aden...

L'audition très aiguisée, je relève un œil sur deux filles en blouse blanche qui entrent dans le réfectoire. Une est plus jeune, vive. L'autre qui baisse le regard quand je croise le bleu de ses yeux. Son carré noir tombe en mèches désordonnées devant son visage. Elle essaie de se cacher, mais je ressens sa nervosité. Sa timidité ne fait aucun doute. Ce qui m'intrigue, c'est sa façon de penser à moi. Très intense. Les charges émotionnelles qu'elle envoie vers moi me font un effet quasi-sonore. Je reste à la dévisager, pendant qu'elle récupère le plateau de ses mains tremblantes. Je la connais. Mais, je ne sais pas vraiment d'où.

— Il lit dans nos émotions, morigène-t-elle, son amie.

L'autre parle plus bas, comme si cela pouvait changer quelque chose.

— Oui, je sais. Je suis nouvelle ici. Je n'ai pas eu le temps de m'habituer. Il dort à la caserne ?

— C'est le seul hybride qui rentre chez lui.

Toujours intrigué par ce que dégage la brune aux yeux bleus, je les regarde se déplacer devant le buffet.

— C'est lui qui vit avec Ava, n'est-ce pas ? On dit qu'elle est très laide.

Un silence s'étire entre elles. La brune prend un temps infini pour choisir son plat principal. D'habitude, je ne m'attarde pas sur les émotions des autres, mais son trouble me gagne à me donner la chair de poule. Ça me déstabilise.

— Galexia ? insiste la plus jeune. T'en penses quoi ? Tu crois qu'ils la cachent parce qu'elle n'est pas jolie ?

Galexia... Ça me revient. Elle m'a soigné de nombreuses fois lorsque j'étais gamin et elle est au service de nuit. Elle doit frôler la trentaine.

— Moi, j'ai entendu le contraire, souffle-t-elle.

— Peut-être. En tout cas, tu imagines partager le même toit que lui ?

— Oui... j'imagine.

Les deux se retournent. Galexia plus lentement. Lorsque nos regards se croisent, j'écrabouille le sandwich entre mes doigts. Son désir pour moi est si cru qu'il me donne envie de vomir. Elle est complètement éprise, réellement accro. C'est trop. Trop proche de ce que je ressens au quotidien. Trop loin des sentiments de la fille qui vit chez moi.

Capela et les autres font irruption dans la pièce. Les hybrides chahutent, bousculent les tables et captent l'attention nerveuse de tous. Et moi, dérouté, je continue d'analyser cette fille.

Un bras se matérialise autour de ma nuque. Celui de Capela. Elle me souffle des mots coquins à l'oreille que je n'ai pas envie d'entendre. Elle veut me faire craquer. Mon taux d'hormones est élevé. Je suis un mâle en manque d'exercice...

Capela poursuit ses assauts. Elle me suce la peau, juste sous l'oreille, presque avec délice, comme si elle voulait marquer son territoire. Son souffle chaud me caresse la nuque, mêlé aux effluves ambrés de son parfum entêtant. 

Je pourrais la prendre devant tout le monde qu'elle s'en foutrait. Capela vit sa vie et emmerde les autres. Et quand elle estime que quelque chose lui revient, elle l'arrache,  forçant tous les barrages qu'on lui impose.

— Ta peau a un goût de sel, comme j'aime, susurre-t-elle.

J'observe, tour à tour, Ablysse et Galexia. Chacun gérant sa jalousie à sa manière. L'infirmière plisse les lèvres, tandis que le Sentynel se raidit, une lueur mauvaise dans le regard. Quoi qu'il en soit, cette situation les rend encore plus fous d'amour.

Ablysse est appelé à son tour au dôme. Il repousse sa longue mèche noire derrière son oreille d'un geste nerveux avant de poser ses deux mains sur la table et de se lever. 

Espérons que libérer sa semence éteindra sa frustration. Terrare a dû refuser l'accouplement une fois de plus. Il est de moins en moins enclin à faire son devoir.

Ablysse nous quitte, non sans avoir au préalable, nourri une convoitise furieuse envers Capela.

Je fronce les sourcils. J'en suis donc arrivé là ? À ce point si pathétique de vouloir savoir si Ava est capable de ressentir ce genre de sentiment bien pourri pour moi ?

Je n'ai plus envie de rire ou de m'amuser. D'écouter les conneries de Capela. Mauvais, je relève les babines et renifle. Sans ménager la Sentynel, je dégage son bras et l'envoie bouler :

— C'est bon, lâche-moi. 

— Eh !

Je repousse ma chaise et me lève. J'en ai perdu l'appétit.

*

*            *

Fin de journée, adossé au bâtiment, bras croisés sur mon torse, j'attends que tout le monde sorte. Je suis tendu. Clairement, je ne suis pas sûr de ce que je fais. Seulement, une idée trotte dans ma tête depuis plus de cinq heures déjà.

Lorsque les infirmières passent sous la double porte, j'en chope une par le bras : Galexia.

Elle est surprise que je l'entraine avec moi au milieu de la cité. Nous ne disons rien. Chez elle, l'excitation grimpe en même temps que la crainte. Son regard ne cesse de m'interroger et son esprit m'inonde de questions.

Une fois devant le portail de chez mon père, je perds un peu mon calme et mon assurance. Ava nous a vus depuis sa chambre. Elle est toujours aux premières loges quand je rentre.

J'ai soudain du mal à respirer. Galexia me dévisage, déroutée.

— Aden ?

Je la lâche.

— Viens.

Je pousse le portail et avance dans la cour, la fille me suivant comme mon ombre. Je contourne le manoir et fonce droit vers les rosiers. Je m'immobilise devant eux. J'essaie de faire le vide, impossible.

— Pourquoi tu m'as emmenée ici ? murmure Galexia au bout d'une bonne minute face à mon silence.

Je me tourne face à elle. J'aperçois Ava dans la maison, son nez collé contre la vitre du salon.

— Tu as quel âge ? demandé-je, de but en blanc.

La fille baisse les yeux, visiblement honteuse.

— Vingt-huit ans.

— Tu sais que je sens tes émotions ?

Elle est mortifiée.

— Oui, et j'en suis désolée.

— Alors ?

— Quoi ?

— Tu ne les assumes pas ?

Je jette encore un œil au-dessus de sa tête. Galexia s'en rend compte et fait un quart de tour pour suivre mon regard. Le visage d'Ava disparait d'un coup.

— Embrasse-moi.

Les yeux de la fille s'ouvrent d'étonnement, lorsqu'ils rejoignent les miens. Elle secoue la tête, puis ne bouge plus, comme paralysée.

J'avance d'un pas. Elle en fait un en arrière.

— À quoi tu joues ?

— À rien, me certifie-t-elle, intimidée.

Je comprends ce qui se trame dans sa tête.

— Si c'est un cœur que tu recherches, tu tombes mal, je n'en ai pas.

— Je n'ai pas l'impression que tu en manques pour elle.

J'ai autant d'amour que de rage, comment comprendrait-elle cela ? Cependant, Galexia ne manque pas de discernement. Mes gestes me trahissent et pour une première, c'est un fiasco. Galexia veut de la stabilité, sans cela elle ne cédera pas. Mais avec moi ? Sans déc. M'a-t-elle bien regardé ?

Je soupire, et blasé, je fais un signe en direction du portail.

— Rentre chez toi.

Galexia reste une bonne minute devant moi. Je sens ce qui se déchaîne dans ses pensées. Les Hommes sont si versatiles ? Un coup, oui. Un coup, non. Pas un gramme de stabilité, ni de dignité d'ailleurs. Cette fille est déçue, déçue par elle-même de ne pas avoir saisi sa chance, et par moi, qu'elle imaginait plus audacieux que ça.

Je n'ai jamais embrassé personne. Ça vient peut-être de là.

Je passe à côté d'elle et me contracte, car tout son corps me rappelle. Je me retourne. Elle est obnubilée. Elle adore mon visage, ma voix, mes yeux, surtout quand je la fixe comme ça. De belles choses dont elle saurait si bien se contenter finalement. Si je reviens sur mes pas, Galexia ne manquera pas de se plier à mes volontés. Mais, l'envie est passée. Tout simplement, car ses sentiments pathétiques reflètent trop bien les miens.

Cependant, je suis déterminé à faire réagir Ava, c'est une question de survie. Ce qui doit arriver, arrivera, mais ce ne sera pas avec cette fille-là.

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