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Le téléphone de l'agence sonna en milieu de matinée, brisant la tranquillité de l'endroit. C'était une demande de la police, et comme souvent lorsqu'une affaire semblait insoluble, c'était Ranpo qu'on appelait.  

Kunikida, toujours aussi organisé, passa l'appel à Ranpo sans perdre une seconde.  

"Une enquête pour toi, Ranpo," annonça-t-il. "Un homme a été retrouvé mort près de chez lui, sans la moindre trace d'arme ou d'indice exploitable. La police est désemparée."  

Ranpo, occupé à manger des bonbons au fond de la pièce, leva à peine les yeux. "Un crime si simple qu'ils appellent le plus grand détective de tous les temps ? Je suis flatté."  

Il se leva, s'étirant comme s'il s'apprêtait à affronter une longue journée. Puis son regard se posa sur moi.  

"Toi," dit-il soudain.  

"Moi ?" répondis-je, légèrement méfiante.  

"Oui, toi. Tu viens avec moi. Il est temps que je te montre comment fonctionne un vrai détective."  

Je haussai un sourcil. "Et pourquoi moi, exactement ?"  

Ranpo sourit, confiant. "Parce que je suis le meilleur mentor pour apprendre ce métier, et que tu as encore tout à prouver."  

Kunikida soupira, comme à son habitude face aux excentricités de Ranpo. "Fais attention, Ranpo. Elle est encore nouvelle. Pas de frasques inutiles."  

"Je suis toujours prudent," répondit Ranpo en riant, déjà en train de mettre son manteau.  

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Le lieu du crime se trouvait dans une petite ruelle discrète, bordée d'immeubles résidentiels. La police avait délimité la zone avec du ruban jaune, mais l'endroit semblait étonnamment calme.  

Le corps de la victime, un homme d'âge moyen, avait déjà été emmené pour autopsie, mais la scène restait parfaitement intacte. Pas de traces de lutte, pas d'arme, rien qui puisse expliquer sa mort.  

"Bon," dit Ranpo en ajustant ses lunettes avec un air théâtral. "C'est là que commence la démonstration."  

Il se tourna vers moi, un sourire malicieux aux lèvres. "Regarde bien, apprentie. Je vais résoudre cette affaire en un clin d'œil."  

"Vraiment ?" demandai-je, sceptique.  

Il hocha la tête avant de commencer à examiner la scène avec une nonchalance presque insultante.  

"Alors, que vois-tu ?" demanda-t-il finalement, me jetant un regard en coin.  

Je pris une grande inspiration et observai les lieux. Rien ne semblait sortir de l'ordinaire. Quelques sacs poubelles empilés près d'une benne, une fenêtre entrouverte au premier étage, et une flaque d'eau stagnante dans un coin de la ruelle.  

"Pas grand-chose," admis-je honnêtement. "Tout semble... banal."  

Ranpo éclata de rire. "Exactement ce que dirait un débutant. Mais c'est bien, tu es là pour apprendre."  

Il se tourna vers un policier, lui demanda un détail sur la position du corps, puis se redressa, triomphant.  

"Facile," déclara-t-il.  

Je levai les yeux au ciel. "Tu ne vas pas me dire que tu as déjà tout compris ?"  

"Évidemment." Il ajusta ses lunettes, son sourire plus large que jamais. "La réponse est tellement évidente que je me demande comment personne n'y a pensé avant."  

Ranpo se tourna vers le chef de la police, qui attendait avec impatience.  

"Votre victime n'a pas été assassinée. C'était un accident."  

Un murmure d'étonnement parcourut les policiers présents.  

"Expliquez-vous," demanda le chef, confus.  

"Regardez là-bas," dit Ranpo, pointant du doigt la fenêtre entrouverte. "Le vent a dû souffler à travers cette fenêtre, renversant un objet lourd — probablement un pot de fleurs — sur la tête de la victime."  

Il se tourna vers moi. "Et devine quoi ? Ce n'est pas tout."  

Je fronçai les sourcils. "Il y a autre chose ?"  

"Bien sûr. Regarde la flaque d'eau là-bas. La victime est tombée dessus après l'impact, ce qui a effacé toute trace sur le sol."  

Je restai silencieuse, impressionnée malgré moi.  

Ranpo croisa les bras, satisfait. "Et voilà. Une affaire réglée en moins de cinq minutes. N'hésite pas à prendre des notes, ça te servira."  

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Alors que nous quittions la scène, je ne pouvais m'empêcher de repenser à ce que je venais de voir. Ranpo avait un don incroyable pour assembler les pièces du puzzle, même les plus infimes.  

"Alors, qu'est-ce que tu en as pensé ?" me demanda-t-il, les mains dans les poches.  

"Je dois avouer que c'était impressionnant," répondis-je honnêtement. "Mais tu pourrais être un peu moins... prétentieux ?"  

Ranpo éclata de rire. "Jamais. Être humble, c'est pour les médiocres. Et je ne suis pas médiocre."  

Je roulai des yeux, mais un sourire se forma malgré moi. Ranpo était insupportable, mais il avait raison sur un point : il était un excellent mentor.  

"Allez, la prochaine fois, je te laisserai deviner," déclara-t-il, un éclat malicieux dans les yeux.  

"Je prends ça comme un défi," répondis-je en riant doucement.  

Et c'était vrai. Avec Ranpo comme mentor, je savais que chaque enquête serait un défi à relever.