Manque de Piquant !
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Une semaine. Cela faisait une semaine que j'avais intégré l'Agence des Détectives Armés.
Le premier jour avait été trépidant, entre présentations, mises en situation et premiers petits boulots, mais depuis, tout semblait retomber dans une monotonie qui contrastait avec l'excitation initiale. Je passais mes journées à résoudre des affaires si banales qu'un enfant aurait pu les gérer.
Comme ce fameux vol de caisse dans une supérette. La gérante était persuadée qu'un client l'avait dérobée, mais après une rapide analyse de la situation — et une conversation un brin tendue avec le jeune employé de nuit —, il s'était avéré que l'argent était simplement tombé derrière une étagère. L'affaire avait été résolue en moins de quinze minutes.
"Fascinant", pensais-je, en m'affalant sur mon bureau.
"Tu ne devrais pas te plaindre, tu es encore nouvelle," m'avait dit Kenji, toujours souriant. "On commence toujours par des petites affaires !"
Mais moi, ce que je voulais, c'était de l'action. Des énigmes complexes, des mystères tordus. Pas des boîtes de thon disparues ou des clés égarées.
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Ce matin-là, je n'avais rien à faire. Assise à mon bureau, je faisais tourner un stylo entre mes doigts, le regard perdu dans le vide. Les autres étaient occupés à leurs tâches habituelles.
Kunikida écrivait frénétiquement dans son carnet, sûrement en train de planifier des emplois du temps pour les vingt prochaines années. Tanizaki lisait un rapport, et Yosano faisait semblant de travailler tout en s'étirant sur son fauteuil.
"Tu as l'air de t'ennuyer," lança Dazai, appuyé contre mon bureau, un sourire narquois sur le visage.
"Bravo, Sherlock, tu veux une médaille ?" répliquai-je, sarcastique.
"Tu ne devrais pas t'impatienter. Les vraies affaires arrivent toujours quand on s'y attend le moins."
Je levai les yeux au ciel. "Si tu veux que je patiente, trouve-moi quelque chose à faire, parce que là, je vais mourir d'ennui."
"Tu pourrais essayer de m'aider à élaborer un nouveau plan pour convaincre Kunikida de mourir avec moi," plaisanta-t-il.
"Pass."
Je soupirai en me laissant tomber contre le dossier de ma chaise. Mais alors que je commençais à désespérer, la porte principale s'ouvrit brusquement...
Ranpo, Atsushi, et Kyōka entrèrent dans la pièce. Je les reconnus immédiatement grâce aux descriptions des autres membres, mais je fus surtout frappée par la présence de Ranpo. Son air confiant et sa posture décontractée trahissaient une assurance presque irritante.
"Nous sommes de retour !" annonça Ranpo d'une voix forte, tenant fièrement une boîte de bonbons dans les mains.
"Et en un seul morceau," ajouta Atsushi avec un sourire légèrement fatigué. Kyōka, silencieuse comme une ombre, les suivait de près.
Les autres membres les accueillirent avec des hochements de tête et quelques mots de bienvenue, mais leur attention se tourna rapidement vers moi.
"Et toi, t'es qui ?" demanda Ranpo, me dévisageant sans aucune gêne.
"Une nouvelle recrue," intervint Kunikida avant que je ne puisse répondre. "Elle a rejoint l'agence pendant que vous étiez partis."
Ranpo plissa les yeux en m'observant comme s'il essayait de percer un mystère que je n'avais même pas encore formulé.
"Tu n'as pas l'air très impressionnante," lâcha-t-il finalement.
"Enchantée aussi," rétorquai-je, un sourire sarcastique aux lèvres.
Il sembla surpris par ma réponse mais ne dit rien, se contentant de hausser les épaules avant de déballer un bonbon et de le mettre dans sa bouche.
Atsushi, quant à lui, s'approcha timidement. "Bienvenue à l'agence ! Je suis Atsushi Nakajima, ravi de te rencontrer."
"Merci. Moi, c'est..." commençai-je avant que Ranpo n'intervienne.
"Pas la peine de te présenter, je sais déjà tout de toi," déclara-t-il, triomphant.
Je levai un sourcil, intriguée. "Ah bon ? Alors, vas-y, impressionne-moi."
Ranpo sourit largement avant de réciter des détails sur ma vie avec une précision troublante. Mon passé, mon pouvoir, mon arrivée à Yokohama, jusqu'à la raison pour laquelle j'avais décidé de rejoindre l'agence.
"Et voilà," conclut-il, visiblement satisfait de lui-même.
Je croisai les bras, un sourire mi-figue mi-raisin sur le visage. "Pas mal. Mais tu as oublié un détail."
"Impossible," répondit-il, visiblement vexé.
"Tu as oublié que j'ai aussi un don pour détecter les vantards insupportables," lançai-je avec un clin d'œil.
Yosano éclata de rire, et même Kyōka esquissa un sourire discret. Ranpo, quant à lui, parut déconcerté pendant une seconde avant de rire à son tour.
"Je t'aime bien, toi," déclara-t-il finalement.
Le reste de la matinée passa plus vite que je ne l'aurais cru. Avec l'arrivée de Ranpo, Atsushi, et Kyōka, l'agence semblait plus vivante. Nous avons discuté, échangé des anecdotes, et même plaisanté un peu.
Pour la première fois depuis mon arrivée, je ne me sentais plus comme une étrangère. Et même si les affaires banales continuaient à affluer, je savais qu'avec cette équipe, les vrais défis n'étaient jamais loin.
Mon ennui s'était dissipé, remplacé par une étrange excitation. L'agence avait encore beaucoup à m'offrir, et j'étais prête à relever tous les défis qui se présenteraient.
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