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À peine avais-je digéré l'annonce de Fukuzawa que l'alarme dans la salle retentit. Un bourdonnement intense emplit l'air, et tout le monde se redressa, prêt à l'action. Mon premier réflexe fut de me tourner vers eux, perplexe. C'était quoi, ce cirque ?  

Dazai, toujours aussi décontracté, se leva en s'étirant comme s'il venait de faire une sieste. "On dirait qu'on a du boulot. Parfait pour une première mission, non ?"  

"Une mission ?" répétai-je, surprise.  

Kunikida s'avança avec un dossier en main, son expression plus tendue qu'à l'accoutumée. "Nous venons de recevoir un message anonyme. Quelqu'un affirme avoir trafiqué un train en plein centre de Yokohama. Si on ne trouve pas le bon train à temps, on risque une catastrophe."  

"Et c'est maintenant que tu nous en parles ?" lança Tanizaki en s'empressant d'enfiler sa veste.  

"Le message vient d'arriver," répondit Kunikida, agacé. "Le problème, c'est qu'il n'y a aucune précision sur quel train est concerné. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il y a un risque d'explosion."  

Mon cœur se serra. Une bombe ? En plein centre de Yokohama ? Je ne pensais pas que ma première journée tournerait aussi vite au chaos.  

"Et je suppose qu'on y va tous ?" demandai-je, masquant mon anxiété avec un sarcasme mal placé.  

"Pas tous," intervint Yosano. "Dazai, Kunikida, Kenji et toi. Vous serez en charge. Tanizaki et moi resterons ici pour coordonner les informations si nécessaire."  

"Quoi ? Moi ?" demandai-je, les yeux écarquillés.  

"Tu veux être dans l'agence ou pas ?" dit Kunikida sèchement. "C'est le moment de prouver que tu n'es pas là pour rien."  

"Ne t'inquiète pas," ajouta Dazai avec un sourire en coin. "On ne laisse jamais personne derrière. Enfin, presque jamais."  

Je serrai les poings. "Parfait", pensais-je. Plonger dans une situation aussi tendue dès le premier jour. Mais une partie de moi savait que c'était ce que j'avais toujours voulu : un vrai défi.  

Sur le Terrain  

Nous sommes arrivés à la gare principale, un lieu bondé où les trains défilaient à une vitesse effrayante. Des passagers allaient et venaient, inconscients du danger potentiel qui planait.  

"On doit identifier le bon train et le neutraliser avant qu'il ne soit trop tard," expliqua Kunikida.  

"Et on fait ça comment, au juste ?" demandai-je, déjà à bout de nerfs.  

"C'est là que tu interviens," répondit Dazai, son sourire énigmatique ne quittant pas son visage.  

"Moi ?!"  

"Ton pouvoir, non ?" dit-il en désignant les quais du menton. "Tu peux détecter les mensonges. Alors trouve quelqu'un qui sait quelque chose, et fais-le parler."  

Je déglutis. J'avais l'habitude d'utiliser mon pouvoir dans des situations moins... explosives. Mais là, le temps jouait contre nous.  

Je m'approchai du premier employé que je croisai, un homme en uniforme qui semblait légèrement stressé. "Excusez-moi, vous travaillez ici ?"  

"Oui," répondit-il, nerveux.  

"On a des informations sur un incident possible. Vous avez remarqué quelque chose d'inhabituel ?"  

"Non... non, tout semble normal," dit-il, mais ses yeux évitèrent les miens.  

Mon pouvoir s'activa presque instinctivement. Ses mots flottaient dans l'air, et derrière eux, je vis la vérité se dessiner comme une fissure sur une vitre. Il mentait.  

"Vous savez quelque chose," dis-je, le regard perçant. "Qu'est-ce que vous cachez ?"  

Il recula d'un pas. "Je... Un homme étrange est monté dans un train il y a quelques minutes. Il avait un comportement suspect. Il est monté sur le train numéro 14."  

"Merci," dis-je avant de me tourner vers les autres. "Train numéro 14. C'est notre cible."  

La Course Contre la Montre  

Nous nous sommes précipités sur le quai du train numéro 14. Le train était sur le point de partir, mais Kenji, avec sa force surhumaine, parvint à retenir les portes juste assez longtemps pour que nous montions à bord.  

"Et maintenant ?" demandai-je, essoufflée.  

"Maintenant, on trouve la bombe," répondit Kunikida, sortant un carnet de notes. "Kenji, fouille les wagons arrière. Dazai, les wagons avant. Toi, suis-moi."  

Je le suivis sans poser de questions. Nous avons traversé les wagons, scrutant chaque détail, chaque passager, cherchant le moindre indice.  

C'est alors que je remarquai un homme assis seul, une mallette à ses pieds. Il transpirait abondamment, jetant des regards nerveux autour de lui.  

"Kunikida," chuchotai-je en désignant l'homme.  

"Reste derrière moi," murmura-t-il en avançant prudemment.  

L'homme nous vit approcher et tenta de se lever, mais Kunikida fut plus rapide. "Ne bougez pas. Que contient cette mallette ?"  

"Rien d'important," balbutia-t-il, visiblement paniqué.  

Encore une fois, mon pouvoir se manifesta. Derrière ses mots, la vérité éclata comme une alarme dans ma tête : *il mentait*.  

"Il y a quelque chose dedans," déclarai-je fermement. "Ouvre-la."  

L'homme refusa, mais Kunikida n'attendit pas. Il arracha la mallette et l'ouvrit, révélant un dispositif complexe, clignotant d'un rouge menaçant.  

"Trouvé," dit Kunikida, son ton grave.  

"Et maintenant ?" demandai-je, mon cœur battant à tout rompre.  

"Maintenant, on neutralise ça," répondit Dazai, qui était soudainement apparu derrière nous. Il s'accroupit devant la bombe, examinant les câbles avec une expertise troublante.  

"Facile," dit-il en coupant un fil.  

Le clignotement s'arrêta. Je relâchai un souffle que je ne savais même pas retenir.  

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Une fois de retour à l'agence, je m'attendais à recevoir une réprimande pour avoir paniqué. Mais Fukuzawa était là, les bras croisés, un léger sourire sur les lèvres.  

"C'était quoi, ça ?" demandai-je, confuse.  

"Un test," répondit-il calmement.  

"Un *test* ?" répétai-je, incrédule.  

"Nous devions voir si tu étais capable de gérer une situation d'urgence. Et tu as prouvé que tu pouvais."  

Je restai sans voix.  

"Bienvenue dans l'Agence des Détectives Armés," conclut Fukuzawa.  

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