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"Comment ça, tu aimes les filles aussi ?" Je sursaute en entendant ma mère entrer en trombe dans la cuisine.
Ma cousine se retourne et crie sur ma mère, elle lui avait pourtant dit de partir. Elle a écouté à la porte, je la comprends, sa fille fait de la merde et elle est désemparée. On ne peut la blâmer, elle a déjà vécu des horreurs et voilà que sa fille en remet une couche.
"Tu aimes la chatte ? Tu veux lécher des chattes ?" Je ne la regarde même pas, je triture mes doigts posés sur mes cuisses.
Je veux sortir de cette situation, j'aurais dû ne rien dire. J'aurais dû me la fermer, ils n'auraient jamais compris, si ?
Mais c'est ma faute, je n'aurais jamais dû abuser de la liberté que j'avais. Je me sentais mal jusqu'à aujourd'hui, mais j'ai trouvé une solution. Quelle solution !
Franchement, j'aurais voulu éviter cette situation, mais au fond, je le savais. Peut-être même que je le voulais au final, me débarrasser d'un poids.
"Tu as déjà baisé avec une fille ? Hein ?!" Je ferme fortement les yeux et baisse la tête plus que nécessairement.
Je me mords la lèvre inférieure et ose un regard vers ma cousine. Elle me regarde moi et ma mère à tour de rôle, elle ne sait pas où se mettre. Quel camp choisir, qui soutenir. Comment lui en vouloir ? Elle n'était pas prête à tout ça, elle n'a pas à l'être. C'est ma cousine, elle a aussi ses problèmes, sa vie. Pas besoin de s'encombrer de nos problèmes, famille ou pas, on ne peut lui imposer ça.
"Tu te rends compte de ce que tu me fais vivre ?!" Je regarde ma mère en fronçant les sourcils, de ce que je lui fais vivre ?
Et moi alors ? Je vie comment ? Pourquoi les gens ramènent l'attention à eux-mêmes ? Sommes-nous si égocentriques que ça ? Je regarde le sol en réfléchissant sur comment répondre à tout ça. Rien ne me vient, juste du néant. C'est comme si j'étais déconnectée du monde réel.
"Dit quelque chose !" Crie ma mère en me poussant avec ses mains.
"Dire quoi ? Je suis ce que je suis, j'y peux rien..." dis-je avant de me rasseoir plus confortablement sur la chaise haute.
"Non, la drogue t'a bousillé le cerveau et tes mauvaises fréquentations t'ont fait penser des choses fausses et débiles !"
Je souffle intérieurement en fermant les yeux. C'est typique d'un humain, nier quelque chose qu'il ne peut concevoir ou accepter. C'est si mal que ça que d'être qui je suis ? C'est si mal que de ne pas se contenter que d'une possibilité ?
"Dégage ! Je ne veux plus te voir !" Je sursaute encore une fois au crie de ma mère.
Je me lève et vais dans ma chambre, au moins j'y serais tranquille pour un temps. Je m'assois sur mon lit et me regarde sur le grand miroir de mon armoire, je me sens sale. Ai-je vraiment fait le bon choix ? Est-ce que je peux vraiment aimer qui je souhaite ?
Je n'en sais rien, je ne veux plus. Si le prix à payer est de tout perdre alors autant tout arrêter. Mais, est-ce trop tard ? Je sens une larme couler le long de ma joue avant d'atterrir sur mon jean. Qu'ai-je fait ?!
"Tu n'ira plus en cours, donne moi ton téléphone. Je ne veux plus que tu parles à tes sois disant amis." M'ordonne ma mère en entrant d'un coup dans ma chambre, me faisant ainsi sursauter de surprise.
Je lui tends mon téléphone en hochant la tête, je n'ai plus qu'à accepter mon sort. Mon père ne m'adresse même plus la parole, il s'en fiche ? Peut-être. Après tout notre relation n'était pas vraiment au beau fixe, mais là, c'est pire.
Ma mère sort de la chambre et ma cousine y entre. Elle me regarde longtemps sans rien dire avant de me regarder dans les yeux.
"Tu sais, je t'aime...mais qu'à moitié" sa phrase me paralyse, comment ça elle m'aime qu'à moitié ? "Je n'aime que la part de toi qui aime les hommes" dit-elle avant de sortir de ma chambre.
Je...je reste choquée par les mots de ma cousine. Comment est-ce qu'elle peut me dire une chose pareil... Comment est-ce que je peux vivre avec tout ça ? Comment je vais pouvoir m'assumer ? Comment je peux encore regarder les gens dans les yeux ?
Mes larmes coulent d'elles-mêmes, me causant un poids au cœur. Je me sens tellement mal, je me recroqueville sur moi-même en fermant les yeux. Ce n'est pas possible de vivre après tout ça.
Ouais, c'était pas ouf ce moment. J'ai réellement souffert de ce qu'elle m'a dit. C'est toujours en moi, je ne pourrais jamais oublier les mots qu'elle m'a dit.
Je ne pense pas avoir mérité tant de haine, mais d'un côté, du moins a ce moment là, je lui donnais un peu raison.
Aujourd'hui, je comprends, mais je n'accepte pas.
Après cet épisode, je me souviens avoir voulu prendre toute ma boîte d'antidépresseurs, sauf que par chance ou pas, il ne restait que trois pilules.
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