Chapitre 1

C'est une belle journée de mai, le temps n'est pas trop chaud, Myranda se balade dans le parc de la ville. Elle observe les enfants jouer sur le portique et les balançoires. La jeune femme vient de terminer les cours, elle en profite pour prendre l'air. Elle regarde son téléphone, si jamais elle a un mail, elle en a un, c'est son professeur qui en envoie à tout le master. Il prévient qu'il sera absent le lendemain, elle est contente, elle va pouvoir commencer plus tard. Myranda rentre chez elle, dans son petit appartement qu'elle a loué pour l'année. C'est un studio, il n'y avait plus d'autres places, la jeune femme rousse déverouille la porte puis entre dans la pièce. C'est assez sobre, elle n'a pas trop décoré l'intérieur. Myranda n'a pas d'inspiration pour la décoration, elle a toujours eu de mauvais goûts selon elle. Elle a déjà fini son travail à la bibliothèque, elle surfe sur internet sans réfléchir, elle pourrait aussi regarder la télé, mais elle sait que le programme ne l'intéresse pas. La rousse adore se perdre sur internet et découvrir des choses. Elle va sur wikipedia et regarde les pages aléatoires, la jeune femme tombe sur une page particulière. Le BDSM. Bondage, domination, discipline, sadisme, soumission et masochisme, lit Myranda. La rousse ne connaît pas du tout ça, elle décide de lire la page pour en apprendre plus. Myranda ne sait pas vraiment pourquoi elle veut en apprendre plus, sa curiosité est plus forte que tout. Un bruit la sort de sa lecture, on frappe à sa porte, elle va ouvrir pour voir qui va là. Myranda ouvre, c'est son amie Ludivine qui est venue la voir. La jeune femme à la peau ébène entre dans le studio et demande à Myranda ce qu'elle faisait.

- J'étais sur Internet, rien d'important, répond la rousse.

- Ah cool, je suis passée te dire bonsoir, ça te dit qu'on sorte manger un truc ?

- Pourquoi pas ?

Elle éteint son ordinateur puis suit son amie à l'extérieur. Elles vont dans un petit restaurant pas loin du studio de Myranda. Ludivine lui raconte sa journée le temps qu'elles aillent jusqu'au restaurant. Sur le chemin, les deux amies croisent un homme, qui fixe Myranda, elle n'y fait pas attention. Les jeunes femmes entrent dans le restaurant et vont se mettre dans le fond, en discutant. Elles regardent le menu pour commander une boisson, elles prennent un simple diabolo menthe. L'homme qu'elles ont croisé entre dans le restaurant et se met loin d'elles, Myranda trouve ça étrange. Pourtant, cet homme l'attire malgré elle, c'est un grand brun aux yeux marrons. Elle le fixe à son tour, il lui sourit, Ludivine regarde la rousse aussi.

- Tu veux le pecho ou quoi ? demande la jeune femme noire.

- Mais non, je le regarde comme ça.

Ça fait si longtemps qu'elle n'a pas eu de petit ami, ça lui fait envie d'être avec un homme, même pour une soirée. Myranda a bien fait de sortir avec Ludivine. Un serveur arrive avec les diabolos menthe, sortant la rousse de ses pensées.

- Et voilà vos boissons !

- Merci beaucoup, répondent les deux amies.

Elles discutent de tout et n'importe quoi, en buvant leur boisson. Ludivine lui raconte sa journée de cours et les choses qui lui sont arrivées.

- Je commence plus tard demain le prof n'est pas là. Après c'est un cours moins important, c'est juste l'option archéologie, explique Myranda.

- Quelle chance ! Ah oui tu as monsieur Laban.

C'est rare qu'il soit absent mais il a une réunion avec les chercheurs archéologues de l'INRAP. C'est ce qu'il a précisé dans le mail, certains élèves ont dû râler, sauf la jeune femme, qui va pouvoir dormir. Elles parlent de leurs cours, l'homme écoute leur conversation par curiosité puis se concentre sur la glace qu'il a commandé. Ludivine remarque l'homme, elle trouve cela bizarre. La jeune femme aux cheveux crépus regarde l'heure, il est tard, elle doit rentrer. Myranda souhaite rester encore un peu, elle la salue avant de la laisser partir.

- On se voit demain !

- À demain !

Ludivine est surtout pas à l'aise face à cet homme qui regarde son amie, sauf que la concernée n'est pas gênée. L'homme se rapproche d'elle dès que Ludivine a quitté le restaurant.

- Bonsoir.

La jeune femme rousse lui répond la même chose, il s'installe en face d'elle et ils commencent à parler.

- Vous venez souvent ici ?

- Oui avec mon amie, répond-t-elle.

L'homme brun mange sa glace avant de répondre :

- Je suis souvent seul et je viens là prendre un petit truc à manger.

- Vous n'êtes pas seul actuellement.

Myranda lui sourit, elle remarque qu'il est un peu plus âgé qu'elle, ce n'est pas un étudiant. Il lui répond qu'il est comptable dans la vie. Elle parle d'études, il dit en faisant un geste de la main :

- C'est derrière moi tout ça !

- J'ai juste travaillé au Carrouf, dit-elle.

- C'est bien le Carrouf, c'est là où je fais mes courses.

Il avoue avoir une quarantaine d'années, Myranda le pensait plus jeune. Il finit sa glace et elle son diabolo menthe, il décide de la raccompagner à l'extérieur du restaurant. Ils continuent de parler, il veut la raccompagner à son studio, elle se dit qu'il a l'air sympa. La rousse entend son amie dans sa tête lui crier de ne pas suivre un inconnu. La jeune femme s'en fiche, elle reste avec ce quarantenaire et ils vont jusqu'à son studio. Elle arrive assez vite devant le portail, l'homme la regarde en silence, elle se demande ce qu'il pense. Myranda ouvre le portail et invite l'inconnu à entrer, elle lui sourit à nouveau. L'homme accepte, la jeune femme lui montre où elle habite, ils arrivent devant les escaliers, il la surplombe.

- À quoi jouez-vous jeune fille ?

- À rien du tout...

Ça fait longtemps qu'elle n'avait pas invité de garçon, l'homme pose ses mains sur ses épaules et commence à l'embrasser, elle se laisse aller par ses baisers. Myranda l'arrête quelques instants puis ils rentrent dans l'appartement, le désir monte en elle. Il continue de l'embrasser et se dirige vers son lit, la jeune femme comprend très vite le message.

- Dites donc monsieur, ironise Myranda.

- Vous en avez envie aussi.

Il a raison, se dit-elle, elle commence à se déshabiller devant lui, sans réfléchir. Elle veut juste faire l'amour avec cet inconnu, le brun l'aide à retirer ses vêtements, il se déshabille ensuite. Myranda se met à quatre pattes sur le lit et attend, elle le nargue pour le provoquer. Il se met derrière elle et lui demande s'il peut y aller, elle répond oui. L'homme la pénètre, la jeune femme se cambre sur son lit, ça fait longtemps qu'elle n'a pas fait ça. Myranda se laisse porter par les coups de reins du quarantenaire, elle se sent si soumise d'un coup. La rousse se retient de crier, les voisins risquent de l'entendre, c'est très mal isolé. De toute manière, elle est loin de l'orgasme. Le lit grince, des gens risquent de se plaindre, il continue de lui faire l'amour. L'homme ressent beaucoup de plaisir, mais pas elle. Myranda change de position, il l'embrasse sur les lèvres, il lui murmure :

- Vous êtes belle.

Il caresse sa peau claire, elle aime quand il y a de la tendresse, sauf qu'elle ne jouit pas. Elle sent qu'il se déverse en elle puis se retire, Myranda est un peu étonnée de la rapidité. Elle n'ose rien dire, il lui dépose un autre baiser sur la bouche puis c'est tout. L'homme se relève pour se rhabiller, elle reste sur le lit, sa semence encore en elle.

- Il est tard, je vais vous laisser, vous avez sûrement cours.

- Oui vous avez raison.

Il lui donne un petit papier, c'est sa carte de contact, puis il quitte le studio. Myranda va dans la salle de bain et urine pour éviter une infection. Quelle soirée, se dit-elle. La jeune femme revient dans la pièce et observe la petite carte, elle ne sait pas si elle va le rappeler, vu sa piètre performance sexuelle. Myranda se sent coupable de juger, elle met son pyjama pour aller dormir, il est presque minuit.

- Nous avons retrouvé des traces de bains dans les villes médiévales, contrairement aux croyances populaires, les gens se lavaient...

Le professeur arrête de parler et voit que Myranda s'endort sur sa table, il n'a pas été à sa réunion sur l'INRAP, qui a été annulée. Elle a dû se lever plus tôt pour assister au cours.

- Il faut dormir la nuit, c'est important.

- Elle a dû se faire soulever, ricane un gars.

Myranda se relève et lui lance de fermer sa gueule, monsieur Laban tente de les calmer. Les étudiants en archéologie râlent, ce cours est important pour eux.

- Bon ta gueule Ronan, continue Myranda.

- J'avoue, ce cours est utile pour nous, ajoute un étudiant.

Ronan est un peu l'étudiant chiant qui fait des réflexions gênantes aux gens, le professeur a envie qu'il parte du cours si c'est pour dire ça. Le professeur à lunettes continue de parler et de montrer son diaporama, les bains médiévaux, Myranda écoute ce qu'il dit, mais elle repart vite dans ses pensées. Les autres étudiants écoutent le cours, surtout les archéologues. Ronan continue d'embêter Myranda, elle finit par quitter le cours, il la suit, elle ne peut pas être tranquille.

- Pourquoi tu me fais chier ?

- Je t'ai vu rentrer avec un mec.

Et merde, pense la rousse, ce con habite près de son studio. Elle essaie de rester neutre, il insiste.

- Je suis juste honnête, tant pis si tu as la honte.

- T'es jaloux peut-être ? réagit Myranda.

Il ne dit plus rien, la jeune femme a peut-être raison après tout. Ronan devient pâle, il trouve Myranda très attirante au fond de lui, il aimerait avoir une aventure avec elle. Monsieur Laban ouvre la porte et les voit en train de discuter, il leur demande de revenir, il a l'impression d'être dans une classe de collégiens. Myranda retourne en cours, il parle maintenant des latrines médiévales, elle trouve ça un peu ennuyeux. Elle est en classe de langues, elle se demande bien pourquoi elle a pris l'option archéologie.

Le midi, elle retrouve Ludivine au restaurant universitaire, elle a du mal à trouver une place, il y a tellement de monde. Myranda lui raconte son aventure du soir, elle manque de s'étouffer avec son entrée.

- Mais nan t'es sérieuse ?

- Je n'ai pas joui en plus. Et le prof était là, j'étais crevée le matin. Et Ronan m'a embrouillée.

- Oh merde, ah oui lui, il avait pas un crush sur toi ?

La rousse n'en a aucune idée, elles parlent de leur cours, Ludivine est aussi en langues, mais elle a pris l'option japonais. Elle explique qu'il y a des fans de manga obsédés gênants dans la classe.

- Je préfère ça que des cons qui disent devant le prof que j'ai été soulevé.

- C'est vrai, rigole la jeune femme noire.

Elles mangent leurs frites en rigolant, elles font attention à ne pas s'étouffer.

- Tu viens à la soirée étudiante jeudi ?

- Flemme, répond Myranda.

- Allez ! encourage Ludivine.

La rousse n'a pas trop envie d'aller à une soirée, elle veut se reposer et bosser ses cours de linguistique. Plus les exercices que donne monsieur Laban, sur les latrines médiévales. Elle préférait quand il parlait de la préhistoire, c'était plus intéressant selon elle, mais il est spécialisé dans l'archéologie médiévale. Son amie insiste, elle finit par accepter de venir à cette soirée. Tant pis pour les trucs à faire.

Une nouvelle journée de cours commence, Myranda se prépare dans sa salle de bain, elle va ensuite aux toilettes. Soudainement, son urètre lui brûle, elle a très mal.

- Qu'est-ce qui m'arrive ?

Elle se rend compte qu'elle a peut-être attrapé une infection sexuellement transmissible avec l'homme. Pourtant, elle a uriné après l'amour pour éviter ça. La rousse appelle son gynécologue le plus vite possible pour trouver un traitement, elle ne peut pas rester avec cette douleur toute la semaine. Myranda va tout de même en cours, elle a mal, ça modifie sa démarche. Ça risque de donner raison à ce Ronan. Elle arrive au cours de langue anglaise, la professeure la salue, puis elle s'installe à côté d'une fille. Madame Fleuret explique le programme du jour, ils vont devoir traduire un texte. La fille près d'elle mâche un chewing-gum bruyamment, Myranda a du mal à se concentrer, à croire qu'elle fait exprès.

- Peux-tu faire moins de bruit s'il te plaît ? demande Myranda.

- Nan.

Quelle pétasse, siffle la rousse entre ses dents. Elle continue de bien mâcher la bouche ouverte, la professeure n'ose rien dire. Myranda continue son travail malgré tout, elle doit s'entraîner pour les examens. Si seulement cette fille arrêtait avec son chewing-gum, tout irait mieux. La rousse regrette de n'avoir pas pris ses bouchons d'oreilles. Mais si elle a des bouchons d'oreilles, elle ne peut pas écouter le cours. Myranda note ce que dit la professeure malgré les bruits incessants. Elle aurait dû arriver plus tôt pour se mettre devant.

Le cours est enfin fini, quel soulagement, elle peut aller dans l'espace vert du campus pour se détendre. Myranda parle avec quelques personnes, elle raconte sa mésaventure du soir, les autres s'exclament :

- C'est vraiment pas de chance que tu aies choppé ça.

- Tellement, je regrette presque d'avoir baisé avec ce mec, en plus je n'ai pas ressenti de plaisir.

Ils font une tête étonnée, ils parlent ensuite de la soirée pour changer de sujet. Ludivine remarque sa meilleure amie et décide de la rejoindre. Elles se racontent leur vie comme d'habitude et elle lui parle de la fille au chewing-gum, la jeune femme noire répond :

- Je l'ai déjà eu en cours cette fille, elle énerve tout le monde, c'est normal.

Myranda n'est donc pas la seule à subir ça.

- Toujours prête pour la soirée de demain ?

- On va dire oui, répond Myranda.

Elle a hâte d'aller chez le gynécologue tellement son ventre lui fait mal à cause de cette infection. La jeune femme est moins excitée pour cette soirée, où elle subir des gros lourds comme à chaque fois. Myranda déteste se vanter mais elle a un physique assez avantageux qui attire des hommes malgré elle. Elle met des vêtements pour cacher son corps, comme sa mère lui disait de faire. Ludivine continue de lui raconter sa journée, rien de spécial. Ce n'est que le début en même temps, elles vont ensuite à la bibliothèque pour travailler avant de retourner en cours.

Le soir, Myranda se rend chez le gynécologue, elle y va presque en courant. La jeune femme rousse entre dans la salle d'attente, elle y reste peu de temps, le médecin l'accueille. Elle lui parle de son problème sans réfléchir, il lui demande de s'installer sur le divan pour la regarder. Elle retire son pantalon puis sa culotte, c'est toujours un moment gênant pour elle. Le médecin arrive entre ses jambes pour regarder ce qu'elle a, c'est infecté, il sait qu'elle a la gonorrhée.

- Ça touche surtout les hommes mais vous l'avez attrapé.

- Oui j'ai eu un rapport non protégé avec un homme.

Il lui prescrit un traitement et lui conseille de ne pas avoir de rapport sexuel pour éviter de transmettre l'infection. Myranda répond qu'elle va respecter les autres, elle ne veut pas leur faire subir ce qu'elle a eu. Le gynécologue lui donne une ordonnance, elle court à la pharmacie pour acheter son traitement, elle n'en peut plus de cette douleur. La rousse pense qu'elle n'a vraiment pas de chance, il fallait qu'elle ait une infection sexuellement transmissible avant cette soirée. Elle espère qu'elle n'aura plus mal, elle va chercher le médicament avant de rentrer dans son petit studio.

La soirée étudiante est arrivée, Myranda a mis sa meilleure tenue, Ludivine la rejoint avant d'y aller.

- Tu sais où c'est ?

- Oui, c'est chez Lucien, l'historien, ça rime, rigole Ludivine.

- On en est là en humour, raille son amie.

Elles se dirigent vers l'arrêt de bus pour rejoindre l'appartement de Lucien, le bus vient juste d'arriver, elles se dépêchent pour ne pas le rater. Les deux amies s'assoient l'une à côté de l'autre, en face d'un homme. Ludivine est en jupe, l'homme la fixe, il commence à mettre son manteau sur ses jambes pour faire son affaire, Myranda décide d'agir. Elle crie qu'un homme se masturbe devant elles, des passagers font une grimace ou élèvent la voix.

- Ah, c'est dégueulasse !

Le type est gêné, tout le monde le fixe dans le bus, il décide d'arrêter, Ludivine est soulagée que son amie soit intervenue. Elles sortent vite du bus quand il s'arrête à leur arrêt, elles arrivent en face de chez Lucien. Il y a déjà plein de voitures garées devant l'appartement. Myranda s'avance vers l'entrée, la fête bat déjà son plein, elles sont un peu en retard. Lucien les accueille, les mains pleines de verres, il sert tout le monde. Ludivine parle avec des gens inconnus, elle est très sociable, plus que la rousse. Elle avait surtout la flemme de venir, elle préférait rester devant son PC à regarder une série. Des gars viennent vers Myranda, pour tenter de la séduire, sauf que ça ne marche pas et qu'elle n'est pas en mesure d'avoir des rapports avec eux. Ils insistent en se rapprochant d'elle, le regard salace, un des hommes déclare :

- Dis donc, tu ne te laisses pas faire...

- Je ne peux pas, c'est tout.

Ludivine vient à sa rescousse en lui parlant, elle ignore le groupe qui est venu la draguer. Son amie lui propose un verre de jus d'orange, elles ont décidé de ne pas boire.

Elles vont sur le balcon pour respirer l'air frais, mais des fumeurs viennent les intoxiquer à la fenêtre. Les deux meilleures amies pensaient être tranquilles, les gens commencent à leur parler, ils sont bourrés, elles ne comprennent rien. Myranda essaie de déchiffrer ce qu'ils disent, impossible. La jeune femme à la peau ébène lui conseille de rentrer à l'intérieur, Myranda tombe nez à nez avec un de ses ex.

- Ah Myranda ça fait longtemps !

La rousse n'a pas trop envie de le revoir et de lui parler. Il continue de la solliciter, elle finit par discuter avec lui. Elle ne s'attendait vraiment pas à le voir là. Ils engagent une discussion basique, qu'est-ce qu'ils font dans la vie et des banalités.

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