Chapitre 5

Et si la lumière du bout du tunnel n'était que le reflet de notre âme? Et si cette lumière était en réalité notre âme qui s'envole? Qui s'envole vers cet endroit dit parfait, cet endroit où misère et souffrance ne sont que des souvenirs?

Pour cette jeune femme, c'était une autre lumière qui l'aveuglait, c'était une lumière rassurant certaines personnes, mais anéantissant d'autres: le soulagement de savoir qu'en décollant les paupières, l'humain était en vie, mais l'anéantissement de savoir que douleur, tristesse, souffrance, malheur et isolement seront le quotidien dans un monde où le bonheur n'est pas réel, dans un monde où le bien est abstrait, dans ce monde, dans leur monde.

Les paupières de le fille se refermèrent, ce réflexe de se protéger assura aux Hommes que la blessée était réveillée et consciente.

Une voix, grave et gutturale résonna dans l'esprit de la jeune femme. Cette voix l'appellait, résonnant forte et comme au ralenti.

«-Célia?
-Célia, tu m'entends? Si tu m'entends ouvre le yeux. »

Obéissant au visage penché sur elle, Célia ouvrit lentement les yeux, avant de les refermer aussitôt trop éblouie.
Ses paupières finirent cependant par se rouvrir d'elles mêmes.
Reprenant petit à petit conscience des choses et de son corps, une vive douleur se répandit dans dans la partie supérieure de ce corps devenu si frêle et meurtri de blessures.

«-Eh bien, tu as eu une sacrée chance, Célia.»
Devant le silence de la jeune femme, l'homme poursuivit.
«-Tu vas bien?
-Sûrement. Comment vont les autres?
-Alice est en salle de réveil, Samuel semble sur le point de se réveiller, Charlotte est réveillée et Cassidy et Oscar se portent, si on peut dire, à merveille. Ils vont bientôt venir te voir, ils sont dans une chambre juste à côté et seront prévenus de ton réveil dans quelques minutes une fois que j'aurais fais quelques examens.
-Et les autres?
-Les autres?
-Mes amis. Où sont mes amis? Comment vont-ils?
-Écoute Célia, nous avons fait de notre mieux mais ils n'ont pas survécu à l'accident. Chloé s'est éteinte sur le trajet pour aller à l'hôpital et Paul et... Alexandre n'ont pas résisté à cet accident.
-C'est de ma faute...»

Dans ce murmure de tristesse se cachait un hurlement de rage. Par sa faute, deux de ses amis étaient morts. Elle était la conductrice, c'était à elle d'éviter le pire, à elle d'éviter cette voiture roulant à toute vitesse vers eux. Paul, Alexandre, Chloé, y-en avait-il d'autres?

Une perle salée coula sur la joue de la jeune conductrice. Une deuxième suivie et, en répétant le nom de ses amis, une troisième et quatrième larme s'écrasèrent sur le drap blanc.

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