Chapitre 2 : No road of flowers lead to glory

André n'a pas bien dormi ces deux derniers jours, il ne sait pas s'il a vraiment dormi, sur ses gardes de peur de voir Lampard entrer chez lui pour continuer son humiliation. Il a à peine pris quelques affaires avec lui, il ne sait pas ce qu'il fera après sa rencontre avec José, il ne sait plus ce qu'il veut faire de sa vie, il est complètement perdu, plus rien n'a de sens pour lui. Il est rempli d'appréhension, il n'a aucune idée de ce qu'il va vraiment dire à José, il ne sait pas si José va vraiment lui ouvrir, ou s'il va être plus amical que l'anglais... Ses mains tremblent alors qu'il veut lutter contre ça quand il toque à sa porte, trouver son adresse a été si compliqué, il ne voulait pas lui demander directement pour ne pas avoir à trop lui parler avant de le voir...

Le regard de José sur lui est illisible, mais avec les secondes, il comprend qu'il ne veut pas vraiment le voir. Ses yeux sont presque noirs de rancune et de blâme pour le dérangement qu'il est. André sent une boule se former dans sa gorge, à côté de celle qui était déjà là. Il ne devrait pas être ici, il devrait partir et prétendre que rien n'est jamais arrivé. Ce serait mieux pour lui. Il savait que José ne serait évidemment pas emballé à l'idée de le revoir, même si ça ne fait que quelques années qu'ils sont séparés en tant qu'entraîneur et assistant, en tant que couple. Il ne se sent vraiment pas bien sous son regard, ses yeux sont rivés sur le sol et il n'arrive pas à prononcer le moindre mot pour s'expliquer. Il devrait partir pendant qu'il le peut encore.

''Alors, parle. Qu'est-ce qu'il se passe avec Frank ?'' Pas de regret pour son licenciement, ça aurait été trop beau pour lui

''Il a... Abusé de moi... Pour m'humilier...'' André ne peut pas regarder ailleurs que le sol, ses yeux commencent à piquer, il a juste honte de lui, de son faible corps, de ne pas pouvoir s'en remettre sans avoir besoin d'aide

''C'est une blague ?'' André est forcé de relever la tête, il se sent tellement trahi que José ne le croit pas, alors qu'ils ont partagé tant de choses ensemble, il n'aurait jamais dû venir ici, il n'aurait jamais dû lui faire confiance...

''Pourquoi j'ai seulement pensé que tu me croirais...''

''Va t'asseoir.'' Peut-être que José s'est rendu compte qu'il n'a pas menti, ou alors qu'il tremble comme un idiot, mais il n'a pas entièrement envie de rester plus longtemps chez lui s'il ne peut pas lui faire confiance

José fait les cent pas devant lui, pendant qu'il essaie de s'asseoir sans avoir plus mal qu'avant, ses fesses couvertes de stries rouges piquantes. Il se tient maladroitement sur son fauteuil en lui racontant ce qu'il s'est passé, ce dont il se souvient en essayant de ne pas trop se remémorer ces terribles moments, mais il ne lui dit pas qu'il a avoué toujours l'aimer pour ne pas ruiner encore plus de choses entre eux... José a l'air d'être énervé contre Chelsea, sans se soucier vraiment de son mal-être. André n'a plus rien à faire ici, si José ne peut pas l'aider... Il se relève pour partir, il ne sait plus quoi faire de sa vie, mais il ne veut pas que José le voit un peu plus longtemps dans cet état-là, il doit vraiment être horrible à voir... Il a besoin de manger quelque chose et de dormir, d'être seul, même si son corps ne veut pas oublier, tout comme son esprit...

José l'interpelle comme il parlait aux joueurs sur le terrain, alors qu'il a une main sur la poignée de la porte, il ne peut pas rester ici plus longtemps s'il n'a pas plus d'assurance pour se défendre face aux questions qu'il peut lui poser. Il se rend devant José, même s'il sait que ça se voit qu'il panique complètement, il ne sait plus quoi dire ou faire pour se sortir de cette situation, il n'aurait jamais rien dû lui dire pour que personne d'autre que Lampard et lui sachent pour tout ça... Les bras de José autour de lui sont un étrange réconfort, parce que Mourinho n'est pas un homme tactile, ou en tout cas plus maintenant, et surtout plus avec lui...

José lui demande doucement, beaucoup plus doucement que d'habitude, s'il va bien, André ne peut que fondre dans ses bras après autant de jours horribles à vivre dans la peur, il a besoin d'aide... Il tremble et pleure contre José en trouvant plus la moindre once de confiance en lui pour lutter face à ses émotions. Il ne peut qu'hocher la tête quand José lui chuchote qu'il peut rester pour la nuit, parce que le voir comme ça ne lui fait pas plaisir...

André finit dans la salle de bain, José lui demandant de prendre une douche pendant qu'il prépare le repas. Ses vêtements sont sur le sol, alors qu'il essaie d'oublier ce que Lampard lui a fait en voyant les marques sur sa peau. La douche est satisfaisante pour lui, l'eau détend une partie de sa peau et de ses muscles, ça lui permet de noyer ses larmes sans se brûler les yeux. Il ne sait pas combien de temps il reste sous l'eau, mais il ne veut pas en ressortir, il se sent beaucoup mieux aussi isolé, sans personne pour le surveiller et voir à quel point il est brisé... Il est forcé de ressortir de la salle de bain avec une simple serviette autour de sa taille en ne voyant pas ses vêtements sur le sol.

André tient fermement sa serviette contre lui quand il va dans la chambre de José, il ne veut pas qu'il voit ses marques, il en sait déjà trop par rapport à leur relation si compliquée... Il lui demande ce qu'il a fait de ses vêtements, avant de se sentir rougir quand José lui dit de s'allonger sur son lit pour qu'il inspecte son corps à la recherche de blessures trop graves pour une guérison et cicatrisation normales. André n'a pas vraiment envie de s'allonger nu devant lui pour la première fois depuis un moment, mais vu le regard de son mentor, il n'a pas vraiment le choix... Il est convaincu quand José lui murmure qu'il sait ce qu'il vit en ce moment, et qu'il veut juste l'aider. Ses yeux recommencent à piquer à cause des souvenirs alors qu'il s'allonge sur le ventre devant José, son lit plus réconfortant que celui qu'il a à Londres. Sa serviette disparaît, remplacée par les doigts de José caressant doucement sa peau, passant un peu de crème sur les marques visibles. André retient un cri en sentant ses doigts entrer en lui pour continuer de passer de la crème sur son corps blessé, il ne le voulait pas...

José le garde sous lui pour continuer d'essayer de le détendre, avant de lui donner de nouveaux vêtements. André est gêné de devoir autant compter sur lui pour le moment, ce n'était pas arrivé depuis si longtemps, il ne voulait pas vraiment que ça recommence... Ils mangent ensemble dans un malaise pesant, ne parlant pas de leur précédente relation, et de sa présence ici. André dort sur le canapé en prétendant que ça ne le dérange pas d'être relégué de cette façon, il est seulement là pour une journée, il doit se le répéter, José ne veut plus de lui.

Il n'y a que ses cauchemars pour mouvementer sa nuit, pas même les mains de José pour le calmer. Il n'y a que lui pour essayer de se calmer et de se remobiliser. Il marche silencieusement dans la maison de José pour essayer de se détendre, il ne s'arrête que devant le bouquet de fleurs bleues sur son plan de travail. Il ne pensait pas que José aimait les fleurs...

Fin du chapitre 2