Les gens pensent peut-être que je suis une girouette, que j'oublie vite les choses, mes parents disent que j'ai une mémoire de poisson rouge (oui peut-être que j'ai oublié de débarrasser le lave vaisselle). J'aimerais vous dire que non je n'oublie pas, j'essaie juste d'avancer mais je ne coupe jamais les rubans qui me lient au passé pour toujours. Peut-être que je suis en effet tombée amoureuse trop vite alors même que l'image de le fille qui avait ravi mon cœur un temps était encore aussi marquée dans ma mémoire, mais ce n'était pas pour l'oublier. Elle a construit une partie de moi qui ne me quittera jamais plus mais le destin m'avait promise à quelqu'un d'autre, et j'ai vite trouvé en lui un amour qu'elle n'aurait jamais pu me donner même en le voulant. L'amour ça vous attrape comme ça, par les sentiments sans prévenir et ça vous fait faire comme bon lui semble, et lutter fait souffrir le plus souvent. Et même si cette douce sentation n'a rien de comparable, on ne peut s'empêcher de se sentir coupable. Je me sens toujours coupable de laisser le passé derrière moi, de passer à autre chose en surface car au fond je n'oublie jamais. Je n'oublie pas mes amis, je n'oublie pas tous ceux qui m'ont aidée, construite, pas non plus ceux qui m'ont fait du mal, soyez en avertis. Bien sûr je sais pardonner, sûrement même trop mais je n'oublie pas. Certaines de mes blessures ne portent cependant pas ou plus de nom car j'ai très bien pu me les infliger moi même ou ne même pas voir que quelqu'un d'autre me les avait faites. Elles sont en moi comme une griffure dont on ne se souvient pas de la source mais qui un matin vous fait souffrir. Ma mémoire est une merveille que je chéris plus que tout, ma plus précieuse alliée contre le reste du monde. Et je n'oublie rien, sauf de débarrasser le lave vaisselle.