Douce Danse
Voici une nouvelle tout en guimauve que je considère comme la rencontre de deux personnes dans un personnage qui apprend à vivre au dépend de ses pensées... Bref je vous laisse avec cette nouvelle que j'aime beaucoup et merci à ma luluchouette pour la phrase qui a donné naissance à cette histoire ❤️
Enjoy
Marjane referma son livre avant de tirer la couverture à elle et d’éteindre sa lampe de chevet. Elle avait eu une journée épuisante et riche en émotions mais malgré sa fatigue corporelle et mentale, elle savait qu’elle n’arriverait pas à trouver le sommeil de sitôt. Trop de choses la tourmentaient, trop de choses qu’elle savait qu’elle devait affronter et accepter mais devant lesquelles son esprit freinait des quatre fers. Son travail déjà avait été éprouvant; un peu comme tous les jours d’ailleurs, étant documentaliste dans un collège. Comme tous les jeudis elle avait du gérer la bibliothèque seule et les élèves aussi… Elle aimait pourtant bien les enfants d’ordinaire mais certains auraient fait pâlir même la plus calme et patiente des personnes. D’habitude elle était aidée d’une collègue plus âgée qu’elle n’appréciait pas mais qui passait son temps à être derrière les élèves, laissant à Marjane le soin d’être avec les livres ou d’aider et de conseiller avec bienveillance et passion les élèves studieux. Mais quand l’autre documentaliste était absente, c’est à dire chaque jeudi,alors la jeune femme se trouvait dépassée par les turbulences. Elle aimait le calme et se demandait à présent pourquoi elle avait voulu et accepté ce poste. Pourtant elle adorait transmettre sa passion pour les livres et expliquer la littérature aux jeunes. Même si ce qu’elle préférait était encore d’en lire mais aussi d’en écrire. Ce qu’elle faisait a ses heures perdues que son métier ne rendaient heureusement pas rares. Le soleil de sa journée avait été d’aller manger avec son grand frère.Ils étaient très proches et elle appréciait toujours sa compagnie après des heures de travail. Mais ce bonheur avait été passager car celui-ci en cette fin d’année lui avait posé la question fatale:qu’allait-elle faire pour le jour de l’an? Et bien sur, du point de vue de son e=énergique de frère, rester avec son chat un livre et une bonne soupe n’était pas un plan recevable. Il l’avait alors invitée chez lui, à la fête qu’il organisait avec ses amis multiples étant encore certain que sa sœur arriverait à s’en faire aussi. Marjane n’était pas associable mais son caractère renfermé et sa timidité ne lui permettaient pas d’engager une conversation avec des inconnus. Elle connaissait la petite amie de son frère oui, mais ce serait très probablement le seul visage connu présent à cette soirée qui s’annonçait déjà comme un enfer dans l’esprit de la jeune femme. Enfer qu’elle ne pouvait éviter, ne sachant rien refuser à son frère et à ses airs de chien battu. Et Ben s’en était allé avec son air victorieux et l’air de dire « c’est pour ton bien »,la laissant seule à ruminer ses idées noires.
Laissant finalement celles-ci rejoindre le néant du sommeil, elle s’endormit, abordant une nouvelle journée d’une manière peu optimiste. Se levant elle réalisa qu’il ne lui restait qu’un jour à tenir avant les vacances et Noël. Elle adorait cette période de l’année pendant laquelle elle retrouvait ses proches des ces moments conviviaux que crée la magie hivernale. La vision des guirlandes colorées entourant les maisons et égayant les villes la mettaient inévitablement de bonne humeur. Elle aimait aussi flâner dans les magasins décorés pour trouver les cadeaux destinés aux gens qui comptent pour elle. Comme à son habitude elle revêtit une robe, c ‘était le type de vêtements qu’elle préférait porter et ce même en hiver. Celle de ce jour ci était rayée et elle assortit ses collants aux zébrures marine, chaussant des bottines noires. Elle aimait se sentir belle même si elle ne voulait pas particulièrement attirer les regards. Elle était comme cela, elle portait ce qui lui plaisait et peu lui importait ce que les autres pouvaient en penser.
La journée se passa, laissant derrière elle les élèves excités par cette annonce de vacances. Après cela le repos fut délicieux et les fêtes endiablées de paillettes et de douceurs enfantines se succédèrent avec leur lot de visages familiers , parfois oubliés mais toujours souriants. Tous furent couverts de cadeaux et de tendresse durant ce marathon des retrouvailles appelé Noël. Marjane ne l’avait pas vu passer et l’on était maintenant le trente décembre et elle pouvait enfin se reposer, seule, repue de famille attachante mais envahissante. Avachie dans son fauteuil, elle écrivait. Elle essayait de nous faire vivre avec elle la période magique des sapins et des papillotes, ce qu’elle faisait avec brio, laissant les mots sortir de sa plume et se déposer sur le papier comme autant de pensées transformées en encre bleue. Pensées qui dérivèrent peu à peu vers ce qui l’attendait le lendemain, vers cette fête qui s’immisçait dans son esprit comme un poison attendant son heure pour frapper. Il ne valait mieux pas qu’elle y pense, se dit-elle. Du moins pas pour le moment car elle ne pourrait pas y échapper de toute manière. Ce soir-là elle se coucha après le changement de date, ayant avancé son œuvre de presque cinq chapitres.
La lumière de la fin de matinée traversant ses rideaux l’éveilla après une nuit sans rêves. Il était déjà onze heures et elle avait promis à Ben de faire des cupcakes pour le soir même. Après avoir pris une collation et nourri son chat, elle se mit aux fourneaux essayant par la même occasion de se vider la tête, mettant de la musique en fond de ses coups de cuillère en bois. Elle réussit, jusqu’au moment où elle se retrouva enveloppée dans la buée d’une souche chaude, avec une heure devant elle pour se préparer. L’onde glissant sur elle et répandant sa chaleur dans ses veines ne parvint pas à chasser son stress naissant. Elle s’habilla sans trop de mal d’une manière élégante, attacha une mèche de ses cheveux roux qui lui arrivaient maintenant au dessus des omoplates, disciplinant tant bien que mal le reste de sa chevelure revêche. Un léger maquillage vint éclairer ses paupières et faire ressortir ses pupilles ambrées. Fin prête elle enfila ses fidèles bottines, sortit les cupcakes du frigo et monta dans sa voiture, respirant un bon coup pour se donner du courage. Le trajet se passa sans qu’elle s’en rende presque compte et ce fut à la vue des lumières colorées éclairant la maison de son grand frère que le stress de Marjane monta en flèche. Elle était une des premières à passer la porte blanche mais déjà elle se sentait trop entourée. Après avoir étreint son frère qui arborait son sourire habituel et salué sa belle-sœur, elle aida aux derniers préparatifs, regardant passivement rentrer les invités amenant avec eux le bruit de leurs conversations.
La soirée décolla peu à peu et Marjane, après s’être servie minimalement au buffet, s’assit sur un canapé, regardant toute cette foule danser, parler...Tout ce qu’elle ne voulait pas faire ou ne pouvait pas faire. Son corps restait bloqué là, l’esprit ensuqué par la musique forte, les yeux dans le vide. Personne ne s’occupait d’elle et elle ne s’en plaignait pas. Une femme était bien venue s’asseoir à côté d’elle, engageant une conversation stérile mais était bien vite repartie se trémousser sous les spots lumineux. Trouvant impoli de sortir son téléphone Marjane restait assise paisiblement, ses yeux refoulant quelques gouttes d’eau salée. Il faisait trop froid pour qu’elle sorte et elle savait que monter dans les chambres n’était pas une bonne idée. Interrompant son flot de pensées dépressives, un homme s’avança vers elle et lorsqu’il fur devant elle, elle n’eut plus le choix de lever ses grands yeux vers lui. Vêtu simplement d’une chemise blanche et d’un jean il se pencha vers elle en lui tendant sa main gauche.
«- Vous dansez ? Lui demanda-t-il poliment.
Marjane hocha la tête, trop étonnée pourréfléchir à la façon de refuser et mit avec hésitation sa main dans celle que lui offrait le jeune homme. Il la tira vers la piste de danse sur le début d’un morceau énergique et commença à la faire tournoyer au rythme d’un rock.Heureusement que son père avait eu la bonne idée d’apprendre à la jeune femme à danser. Elle perdit le cours du temps , le regard perdu dans celui de son partenaire qui prenait de l’assurance à mesure que la danse refaisait surface dans la mémoire de Marjane. Pour la première fois de sa vie elle prenait plaisir à être la, sous les néons multicolores qui dévoilaient son visage morceau par morceau. Quand la musique faiblit et que Marjane se retrouva face à ce bel inconnu, elle sourit. Elle lui sourit et ce fut le plus beau sourire qui ait jamais existé.
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