L'article

Vin de fête
Jamais le beaujolais- surtout le nouveau- n'a été autant attaqué, alors qu'il est connu, bu et apprécié jusqu'à Tokyo, Vancouver, Johannesburg et Oulan- Bator.
Qu'un vin de bistrot, de jeu de boules, de copains, de famille ait conquis le monde et soit l'objet d'une fête presque universelle le troisième jeudi de novembre, a de quoi étonner. Mais c'est précisément parce que c'est un vin populaire qu'il connait cette faveur exceptionnelle. C'est parce qu'il n'a pas d'autres prétentions que sa jeunesse et sa gaieté qu'il plaît tant.
Mais de vieux bougons, de jeunes prétentieux du journalisme des sommeliers qui ne s'expriment que sur du haut de gamme tous n'ayant pas ou plus le sens de la fête, le goût des choses simples crient au scandale. On voit bien ce qui les énervé: la différence entre la qualité du Beaujolais et sa renommée. Ils voudraient que le succès d'un vin soit a proportion de son mérite. De son vieillissement. Et de sa rareté.
Cela rappelle cet critiques littéraires qui, autrefois soutenait aue les romans de Georges Simenon ne pouvaient entre ni bons ni respectables, puisqu'il les écrivait en onze jours. Compare à Proust, à Malraux, à Camus,...Sauf que Simenon n'a jamais prétendu comparer à Proust, à Malraux, à Camus de même qu'il n'est jamais venu a l'esprit du Beaujolais de convoiter une place à Bordeaux et des grands Bourgognes. On n'est pas et on ne sera jamais dans le même monde, la meme culture, la même réputation...
Extrait de l'article de Bernard Pivot.

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