EPILOGUE

« Oui, je suis prête. »

Gracias Josebe, adiós, je dis avant de mettre fin à la conversation téléphonique.

Qu'est-ce que je l'attendais ce fameux appel. La veille, j'avais passé le test pour l'Atletico Bilbao féminine au Stade Instalaciones de Lezama. Durant environ une heure et des poussières de route afin de m'y rendre, en compagnie d'Antoine qui ne voulait rater cela pour rien au monde, mon cœur ne cessait de battre à une vitesse foudroyante. J'étais extrêmement anxieuse à l'idée de devoir tenter une nouvelle fois ma chance mais surtout, plus qu'impatiente d'en finir le plus vite possible. J'ai été si contente qu'Antoine me soutienne comme il l'a fait. Toujours en me contaminant de ce large sourire, il savait pertinemment la manière de me remonter le moral en un claquement de doigt. Je n'épiloguerais plus sur cette matinée qui s'est d'ailleurs déroulée relativement vite. J'ai bien évidemment appliqué le bon conseil de Philippe. « Imagine la plus belle image que tu aies de ton frère dans ton esprit. » Il n'y avait pas photo, ce visage illuminé de ce sourire si charmant qu'il me décernait à tout instant de la journée ne cessait de monopoliser mes pensées. Cela m'a donc attribué un petit rictus, que je dissimulais derrière une figure sérieuse et professionnelle, durant la majorité de mes essais. Josebe Agirre, l'entraîneur de ce club, m'a donc contacté il y a de ça quelques instants. Je possède désormais la réponse finale.

Alors Diane, dis-moi tout, Antoine meurt d'envie de savoir.
Franchement, j'affiche un visage attristé, tu veux vraiment savoir ?
Pourquoi tu me regardes comme ça ? Il s'inquiète soudainement. Ne me dis pas que-
Si, je hoche la tête exerçant une pression sur mes lèvres.
Comment est-ce possible, tu as été parfaite, il passe durement ses mains dans sa chevelure châtaine.
Je suppose que c'est la raison pour laquelle j'ai été accepté, je finis par mettre fin à mon jeu d'actrice.
Diane ! Il s'exclame visiblement soulagé, tu m'as fait une de ces peurs.
Antoine, j'affiche un large sourire, j'ai réussi. J'ai enfin réussi, je termine en un soupir.
Je te l'avais dit ! Il sautille de joie avant de m'entourer de ses bras. Je suis tellement content pour toi, tu ne sais vraiment pas à quel point, il me serre d'une force incontestable.
J'ai réussi, je répète une nouvelle fois en un murmure, les yeux rivés vers le ciel.
Oui, tu as réussi, il dépose un doux baiser sur mon épaule dénudée.

Prends soin de toi Diane, surtout, me dit une de mes coéquipières, le sourire aux lèvres.

Mon tout dernier match à Paris venait de prendre fin. C'était la dernière fois que je portais les couleurs de ce club qui m'avait tant apporté ces trois dernières années. Toute l'équipe, y compris le coach, m'ont décerné un au revoir qui m'avait tant ému. Un repas qui regroupait donc toute l'équipe au complet. Je m'efforçais de retenir mon sanglot toutefois, cela n'a servi absolument à rien puisque j'ai fondu en larmes avant même que le dîner ne commence. Une superbe soirée qui restera à tout jamais gravé dans mon cœur, c'est certain.

C'en est suivi de nombreux événements.

Mon premier entraînement sous les couleurs de l'Atletico Bilbao en fait majoritairement parti. J'étais si nerveuse à l'idée de rencontrer mes nouvelles coéquipières, j'en avais les mains horriblement moites en m'y rendant, c'était affreux. Au final, plus de peur que mal, elles ont été d'une gentillesse surprenante et m'ont accueilli si chaleureusement, c'était vraiment magique de voir à quel point l'esprit d'équipe s'est de suite installé entre nous toutes. Par conséquent, la nouvelle saison a donc commencé avec succès lors d'un match nous opposant à Levante, que nous avons remporté avec un score de 2 - 0. D'autant plus que c'était moi qui avait eu l'opportunité d'ouvrir le score à la 16ème minute. Nous nous étions jetées les unes sur les autres et j'avais décerné un regard vers le ciel ainsi qu'un baiser sur mon index que j'avais ensuite pointé vers le haut. Un petit hommage à Ryan qui je pense, deviendra un rituel à chacun de mes buts. Je lui dois absolument tout ce que j'ai obtenu à l'heure d'aujourd'hui.

Néanmoins, quelque chose clochait dans toute cette histoire. Le trajet Paris – Espagne à chacune des fois où je devais m'y rendre était tout de même récurrent et en devenait plus que pénible. La seule et unique solution qui pouvait remédier à ce problème était le déménagement. En toute franchise, l'idée de devoir laisser l'appartement dans lequel j'ai vécu de merveilleux moments avec Ryan me peinait fortement. Cependant, je n'avais nullement le choix. Dans la vie, il faut savoir faire des sacrifices et pour moi, c'en était un. De toutes les manières, je m'y attendais depuis mon tout premier séjour en Espagne grâce à la Real Sociedad, je savais pertinemment que ce jour allait probablement finir par arriver. Sans grande surprise, Antoine m'a bien évidemment ouvert les portes de sa si belle maison et c'est bien la première fois que je ne rechigne pas pour son amabilité. En même temps, le fait que nous soyons en couple rend de suite la chose plus logique.

Le 18 novembre 2016, telle était la date où je m'étais décidée à quitter pour de bon la capitale française. En effet, cela faisait un an ce jour que mon frère nous avait quittés. Pour être honnête, c'était tout à fait volontaire de ma part. Je me suis dit que ce serait probablement le meilleur jour pour finalement tourner complètement la page et continuer à vivre malgré tout ce qui s'était produit. L'occasion de prendre un nouveau départ et de laisser les bons comme les mauvais moments derrière moi, une bonne fois pour toutes. Antoine était donc automatiquement monté à Paris afin de m'aider à faire les cartons. J'ai bien évidemment dû m'occuper de tout ranger dans la chambre de Ryan qui je précise, était restée intacte depuis son décès. Je ne peux nier la tristesse que je ressentais à cet instant mais, je tenais malgré tout à le faire moi-même sans l'aide d'Antoine.

Tu y arrives, c'est bon ? Antoine me demanda appuyé sur l'encadrement de la porte.
Oui, je renifla essuyant rapidement le dessous de mes yeux, tout va bien, j'esquissai un sourire.

L'heure était venue de fermer définitivement la porte. Qu'est-ce que cela faisait bizarre de voir les pièces aussi vides, l'appartement paraissait tout de suite plus spacieux. La poignée de la porte était fermement tenue par ma main gauche alors que je contemplais une dernière fois ces murs regorgées de formidables souvenirs.

Une page se tourne, je murmurai en verrouillant la porte de deux tours de clé.
Tu es prête ? Me demanda Antoine, sa main posée délicatement sur le bas de mon dos.
Oui, je suis prête.

Nous nous étions mis en route dans ce camion, que nous avions loué spécialement pour transporter tous ces cartons, en direction de Lyon. Je devais absolument passer voir mes parents non seulement, pour déposer les quelques affaires qui ne me seront d'aucune utilité en Espagne mais également, celles de Ryan que je n'ai pas jugé nécessaire de garder. J'ai bien évidemment conservé quelques petites choses histoire de toujours sentir sa présence auprès de moi mais, rien de bien spécial. Je dois peut-être préciser le fait que mes parents ont été considérablement choqués que je leur annonce tant de choses d'un coup. Ma relation avec un homme, mon transfert en Espagne ainsi que mon déménagement soudain. En toute logique, leur instinct protecteur a refait surface et ils se sont inquiétés pour le coup de cette rapidité à laquelle tout avait changé pour moi en à peine quelques mois. Pour une fois, je les comprends.

Diane, comment vas-tu ? Dirent-ils alors que je leur décernais une bise.
Très bien. Antoine arrive, j'indiquai l'arrière à l'aide de mon pouce.
Oui, justement. Ce dénommée Antoine, tu ne crois pas que tout est allé un peu vi-

Ils écarquillèrent les yeux en le voyant débarquer, coupant de suite notre début de conversation. Bien sûr, je n'avais pris la peine de leur préciser qu'il était tout de même le meilleur buteur de l'équipe de France durant cet Euro 2016. Ça aurait gâché la surprise, n'est-ce pas.

Doux Jésus Marie-Joseph, murmura mon père.
Bonj-, Antoine commença sa phrase, affichant son plus beau sourire.
C'est un honneur de rencontrer celui qui partage désormais la vie de notre petite fille, ils l'accueillirent chaleureusement. Entrez donc les tourtereaux ! S'exclama ma mère d'un geste de la main.
Maman, je lui chuchotai d'un ton implorant.

Je suppose qu'à cet instant, il avait à présent définitivement confiance en lui. Installés tous ensemble autour de la table, on prenait un rapide apéritif mêlant discussions diverses et variées. Mon père proposa alors à Antoine de décharger les cartons qui ne nous suivront pas jusqu'en Espagne, me laissant seule avec ma mère.

Vous êtes amoureux, ça se voit, elle entremêla ses mains et déposa son menton sur ces dernières.

Gênée, je n'osais répondre et me contentait de sourire timidement.

Je vois la manière dont vous vous regardez, elle me pince subtilement la joue. Je ne t'ai pas revu sourire de cette façon depuis un long moment. Ça me fait plaisir, vraiment.

Malheureusement, malgré le fait qu'Antoine s'est rapidement fait une place dans le cœur de mes parents, il était désormais temps de partir pour le reste de notre voyage jusqu'à Saint-Sébastien. Je me glissais subtilement hors de la conversation, qui avait repris de plus belle lors du retour d'Antoine et de mon père, afin de me diriger à l'étage. J'étais simplement curieuse de voir si ma chambre était restée comme elle l'était à mon départ pour Paris. Je rentrais donc, le sourire aux lèvres voyant qu'absolument rien n'avait bougé. C'était comme si je n'étais jamais véritablement partie. C'était une journée riche en souvenirs aujourd'hui, vraiment. Toutefois, je ne comptais pas y rester des lustres à scruter les moindres recoins, j'étais donc sur le point d'en sortir dans le but de rejoindre les autres en bas quand tout à coup, quelque chose qui ne m'était point familier m'interpella du regard. Je m'avançais jusqu'à mon bureau et prit cet objet du bout des doigts. « Pour Diane. » Une lettre. J'ai cru reconnaître l'écriture de celui qui me l'aurait écrit. C'était d'ailleurs la première fois que je la voyais de toute mon existence. Je l'ai donc naturellement prise avec moi me disant que j'allais tout simplement l'ouvrir en Espagne, une fois que mon esprit serait complètement tranquille.

À très bientôt ! Nous saluèrent mes parents avant que nous nous engagions sur la route.
C'est quoi ? Me demanda Antoine, intrigué par ce papier que je rangeais dans mon sac à main.
Je ne sais pas, une lettre qui m'est adressée. Je l'ai trouvé dans ma chambre.
Tu ne l'ouvres pas ? Il m'interrogea une fois de plus.
J'attends d'être arrivé pour l'ouvrir. Ça fera durer le suspense, je lui souris avant de m'appuyer paisiblement sur le siège.

Que c'est bon de pouvoir enfin prendre une douche bien fraîche après des siècles de routes. Je sors les cheveux encore dégoulinants que j'essors à l'aide d'une petite serviette blanche. Antoine est d'ores et déjà douché et m'attend patiemment sur le lit, les yeux rivés sur son téléphone portable. C'est la toute première nuit que je passerais aux côtés d'Antoine. Me revient à l'esprit le jour où il s'était glissé dans mon lit à Mâcon et qu'une fois que j'étais profondément endormie, il s'était éclipsé par la suite. Cette fois-ci, je me réveillerais le lendemain dans les bras de celui que j'aime. Je suis sur le point de m'installer à ses côtés quand une idée me traverse l'esprit. Je récupère mon sac que j'avais préalablement balancé sur le sol et j'en sors cette mystérieuse lettre qui n'a pas l'air de me préoccuper tant l'esprit depuis que je l'ai découverte.

J'avais complètement oublié que je l'avais, je m'allonge près d'Antoine, en rehaussant ma tête grâce à quelques coussins.
Tu sais de qui elle provient ? Il me demande en verrouillant son téléphone qu'il dépose sur la table de nuit.
J'ai ma petite idée, mais ce serait étrange que je ne la découvre que maintenant, je déchire difficilement l'enveloppe avant d'en sortir une feuille que je déplie. Je te la lie à haute voix.
Vas-y, Antoine me lance le feu vert.

11 novembre 2015.

« Cher Diane,
Je n'ai absolument aucune idée du jour où tu auras l'occasion de lire cette lettre cependant, j'espère juste qu'à cet instant présent de ta vie, tu te portes parfaitement bien. Te connaissant, je suis certain que tu dois actuellement te poser mille et une questions sur cette dernière que tu as trouvé dans ta chambre à Lyon. Je ne vais pas passer par quatre chemins, tu me connais assez pour savoir que je vais toujours droit au but. (Épargne-moi ta blague pourrie avec l'OM, ce serait sympathique choupette.) À l'heure où je t'écris, tu es actuellement à Paris pensant que je suis retourné à Lyon pour le travail. Je n'ai pas été tout à fait honnête avec toi, j'en suis désolé. Comme tu le sais, j'ai eu mon master en Mai 2014 et j'ai réussi à dégoter un stage en entreprise au mois de Juillet. Tu sais également que grâce à ce stage, on m'a donc proposé un poste en Septembre. Sauf que, c'est ici que les choses se corsent un peu plus puisque, contrairement à ce que je t'ai fait croire, je n'ai pas accepté ce poste. La raison est que j'ai appris que j'étais atteint d'un cancer et que j'avais très peu de chance de m'en sortir, même avec de la chimiothérapie. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas voulu m'engager dans un métier, je voulais absolument me consacrer à ta carrière et c'est pour ça que j'ai déménagé avec toi à Paris. Pendant tout ce temps, tu as cru que je travaillais par correspondance alors que tout ce que je faisais c'était de profiter des derniers moments qu'il me restait à tes côtés. Finalement, le moment que je redoutais le plus est arrivé. En me rendant à mon rendez-vous habituel chez le médecin en ce début de mois de Novembre 2015, il m'a annoncé que la maladie se manifestera beaucoup plus dans les prochains jours et que je devrais me faire hospitaliser à un moment ou à un autre. Il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre Diane et c'est la raison pour laquelle je t'écris cette lettre. Tu liras ces mots et je ne serais plus de ce monde. Je refuse que tu aies à subir le supplice de me voir allonger sur un lit d'hôpital en me regardant chaque jour, mourir à petit feu. Par conséquent, je vais devoir faire quelque chose qui en toute honnêteté, m'effraie plus que tout et je ne sais pas quand est-ce que cela arrivera mais, tu n'y seras évidemment pas préparé.

De toutes les manières, je quitterais ce monde d'une façon ou d'une autre et je ne veux pas que tu te rappelles du Ryan en phase terminale d'un cancer incurable, je veux tout simplement que tu te rappelles de moi en tant que ton grand-frère. Malgré ce qui pourrait se passer, je souhaite que tu tiennes le coup et que tu te serves de cela comme une force et non pas comme une faiblesse. Sache que je ne serais jamais complètement parti et j'espère occuper rien qu'une petite place dans ton cœur après mon départ. Notre promesse tiendra toujours en dépit de la distance, on est tellement plus fort que ça. Réalise ton rêve, va jusqu'au bout et garde confiance en toi. Ne laisse jamais une personne te dire que tu n'es pas capable de faire quelque chose. Tu es la meilleure et je veux que tu puisses me rendre encore plus fier que je ne le suis déjà. Je doute le fait que tu auras un jour la force de me pardonner mais en tout cas, je t'aimerais et je ne cesserais de veiller sur toi.

- Ton frère qui t'aimera éternellement,
Ryan. »

Je n'ai absolument plus les mots à cet instant pour décrire ce que je ressens. Plus j'avançais dans ma lecture, plus ma voix devenait tremblante et à peine audible. Sur un ton éperdu et attristé, je peinais à poursuivre et je m'arrêtais sans arrêt pour reprendre paisiblement mon souffle. Antoine et moi buvions les paroles de Ryan, plongés carrément dans ces mots qui m'ont donné l'impression de l'avoir de nouveau auprès de moi. Toutefois, je n'ai malheureusement pas échappé à ce sanglot qui a incontestablement noyé mes pauvres petites joues. Je n'arrive nullement à le croire, tout cela me paraît si irréel. Il était atteint d'un cancer et pendant tout ce temps, il ne faisait que profiter des derniers instants qui lui restait à vivre alors que, je n'en savais strictement rien. Il dit avoir peur que je ne puisse le pardonner mais le soucis, c'est que pour pouvoir pardonner, il faut déjà en vouloir à quelqu'un. Ce n'est donc absolument pas mon cas. Comment pourrais-je lui en vouloir après tout ce qu'il a osé faire pour moi. Il est parti volontairement de ce monde dans l'unique but de ne pas me faire souffrir en le voyant s'éteindre de jour en jour dans un hôpital. Certes cela ne change en rien le fait qu'il serait parti dans les deux cas et nul ne pourrait le nier. D'autant plus que l'acte qu'il s'est infligé était d'une atrocité exécrable. Cependant, je ne cherche point à comprendre de midi à quatorze heures, cela fait désormais un an et je n'ai pas le choix à l'heure d'aujourd'hui, d'accepter cette vérité.

Je ne sais vraiment pas quoi dire, dit Antoine tout aussi choqué que moi. Viens-là, il me fait signe de se rapprocher de lui. Ça va ?
Je- Oui, je crois, je bégaye. Je suis juste un peu sous le choc.
Je suis là, il me caresse paisiblement les cheveux, toujours un peu humide.

Étrangement, je me sens peut-être un peu triste mais, le fait qu'il m'est dit au revoir dans cette lettre m'évoque un léger sentiment de joie. Je sais pertinemment que pleurer ne le ramènera pas et que tout ce qu'il me reste à faire, c'est de continuer à vivre malgré tout. Ces mots m'ont bien évidemment blessé toutefois, j'arrive à me calmer et je reprends peu à peu mes esprits. À cet instant, je ne me pose aucune question et prends subitement Antoine par surprise en attrapant son visage entre mes mains, entament dans la foulée, un baiser soudain et passionnant.

Je t'aime, me susurre-t-il, sentant son souffle chaud aux dessus de mes lèvres.

Malgré tout ce que j'ai pu traverser, je suis fière à cet instant de dire que j'ai finalement trouvé mon chemin vers le bonheur.

Moi aussi, je t'aime.

« Merci Ryan pour ces dix-neuf merveilleuses années passées à tes côtés. Je ne t'oublierais jamais et tu occuperas toujours une partie de mon cœur. Merci pour tout.

- Ta sœur qui t'aimera éternellement,
Diane. »

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