CHAPITRE 4
« Oh, tiens. »
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Qui aurait pu croire qu'un jour, j'aurais pu déménager de mon nid familial à Lyon jusqu'à Paris. La tour Eiffel, les Champs-Elysées et tous les beaux clichés de la Capitale qui m'avait tant fait rêver durant mon enfance. De par mon intégration dans mon club de football actuel, mes parents ont trouvé plus pratique que je m'installe ici pour éviter les trajets en train toutes les deux minutes. La décision a été plutôt douloureuse pour eux, mais je les remercie énormément de m'avoir fait confiance. Tout de même, je ne pense pas qu'il aurait facilement accepté si ma tante n'avait pas habité Paris. Je lui dois quand même beaucoup dans toute cette histoire. Malheureusement, je ne peux la voir souvent étant donné qu'elle est très souvent occupée entre le boulot, sa vie familiale, ce que je comprends totalement. Néanmoins, en cas de force majeur, c'est toujours rassurant de pouvoir compter sur quelqu'un.
Je suis sur le balcon de mon appartement, situé à Saint-Germain-Des-Prés dans le 6e arrondissement. Une vue splendide sur la Seine ainsi qu'un ciel bien dégagé malgré les dernières intempéries de ce début de mois de Juin. Alors que je finis tranquillement ma tasse de café, mon téléphone portable retentit dans le salon.
— J'arrive, j'arrive ! M'écrié-je en pleine course.
Je l'attrape sur le bar de la cuisine et il affiche un numéro que je ne connais absolument pas. Je vous assure que si c'est encore pour un satané sondage, ils vont m'entendre. Je décroche.
— Allo ? Je réponds d'un ton relativement sec.
— Allo, c'est Antoine, tu vas bien ?
Oh, tiens.
— Oui, ça va bien et toi ? J'adoucis ce dernier.
— Plutôt bien, je voulais m'excuser, je t'appelle pratiquement une semaine plus tard.
— Oh, ce n'est pas bien grave.
Je ne m'attendais déjà pas à ce qui me rappelle un jour, donc vaux mieux tard que jamais. D'autant plus que j'ai fortement eu le temps de me remettre de mes émotions.
— On est beaucoup occupé avec le début de l'Euro dans trois jours, j'ai très peu de temps pour moi, il se justifie.
— Ne t'inquiète pas, je comprends totalement, répondis-je compréhensible de sa situation actuelle.
— Ce n'est pas une raison pour ne pas t'appeler, mais bon, j'espère que tu peux comprendre, miss abdos.
— Pour la deuxième fois, je n'ai pas d'abdos, soupiré-je en souriant instinctivement.
— Je ne crois que ce que je vois, ricane-t-il, je t'appelle juste pour, et bien pour prendre de tes nouvelles, est-ce que ça va mieux ? As-tu réfléchi depuis ? Il me questionne.
— Pour être honnête, j'essaye de ne pas trop y songer.
— Je sais, y penser tout le temps ne doit pas être une partie de plaisir.
— En effet, je suis bien d'accord.
Un blanc de quelques secondes s'installe.
— Tu viens au match Vendredi ?
— Non, je vais sortir avec mes copines, certainement dans un bar et on va le regarder là-bas, boire un coup, tranquillement.
— Attention avec l'alcool, il rigole à nouveau.
« Antoine, on y va ? » entendis-je de son côté.
— Frère, attends deux secondes, j'arrive ! Vocifère-t-il me faisant subitement sursauter. Bon Diane, je vais devoir te laisser.
— D'accord, il n'y a pas de soucis.
— Ça m'a fait plaisir d'entendre ta voix, vraiment.
— Moi de même, entraînez-vous bien.
— Il ne faudrait pas que l'on déçoive la France d'entrée de jeu.
— Exactement. Eh bien, bonne journée alors.
— Merci, à toi aussi.
Le grand jour est arrivé. Posée sur mon balcon, d'ailleurs je dois avouer que ce doit être l'endroit où je passe la plupart de mon temps, je contemple les rues s'envahirent de bleu, blanc, rouge. Les supporters sont déjà au taquet à une heure du début de l'Euro 2016. Le match France – Roumanie ouvre le bal et je n'ai qu'une hâte, c'est de retrouver mes deux acolytes, Marine que j'ai rencontré au club de foot ainsi que Margaux. Malgré le fait que je m'entende très bien avec les filles de l'équipe, j'ai eu un énorme coup de cœur pour Marine qui est une fille extraordinaire et tellement simple à la fois. Margaux quant à elle, est la sœur jumelle de Marine, qui soit dit en passant, ne lui ressemble absolument pas. C'est bel et bien leurs différences qui font d'elles des personnages uniques. L'interphone retentit. Je décroche.
— C'est nous ! Elles s'exclament enthousiastes.
— D'accord, à tout de suite.
J'attrape mon sac, mon téléphone et passe une dernière fois devant le miroir afin de détecter un potentiel problème. D'ailleurs, on a longuement hésité sur notre tenue. Classique, élégant ou bien sortir le maillot des Bleus pour l'occasion. Finalement, on a opté pour la tenue plutôt chic. Je me suis donc vêtue d'un crop top gris anthracite recouvert d'une veste en cuir, un pantalon chino et des escarpins, tous les trois de couleur noir. Je me suis attachée les cheveux en une queue de cheval bien tirée sans l'ombre d'un cheveu qui vole. Je verrouille la porte en un claquement et je retrouve mes copines en bas. On se met sans plus attendre en marche après s'être brièvement échangé la bise.
— Vous allez bien ?
— Au top, et toi ? me répond Margaux.
— Excitée comme pas possible, j'ai trop hâte !
— Même dans les rues, c'est déjà l'ambiance maximale, rigole Marine.
— De ouf, ça promet pour ce soir !
— Je suis tellement stressée que j'ai dû mal à finir mon assiette, dit Marine en s'affalant sur sa chaise.
On avait réussi à trouver un restobar plutôt sympathique qui en plus, diffusait le match. De toutes les façons, c'était tout de même notre priorité principale. Nous sommes actuellement sur la fin de notre repas, toute la foule les yeux rivés sur l'écran, n'ont même plus goût à la nourriture. C'est relativement compréhensible. Le score de 1 – 1, nous sommes à la 88ème minutes et on espère de tout cœur un but de plus pour finir en beauté,
— Allez, allez, allez, allez ! Crions-nous à l'unisson stressés de la situation.
La 89' retentit. La fin approche de plus en plus. Payet en possession de la balle, on se mêle toutes les trois à l'ambiance du restaurant priant pour qu'il nous marque un but de manière phénoménale. Soudainement, en une fraction de seconde, le ballon est déjà en route et le gardien n'a le temps de rattraper celui-ci qu'il rentre aussitôt dans le camp.
« BUT !... OUAAIS !... ALLEZ LES BLEUS, ALLEZ LES BLEUS... »
Des cris, des pleurs, des sifflements, le match se termine quelques minutes plus tard et les rues s'enflamment. Tout le monde sort en trombe, faisant des avenues de Paris, une immense fanfare. Quel beau sentiment de voir les gens heureux et réunis afin de fêter cette victoire. Ce n'est que le début, en gardant espoir, de tout cœur, que notre équipe, notre pays, ira le plus loin possible dans cette compétition.
Je rentre, épuisée, mais tellement soulagée. J'ai été légèrement déçue de ne pas avoir beaucoup aperçu Antoine durant cette rencontre, j'espérais vraiment sentir sa présence dans ce match et admirer peut-être, sa façon de jouer. Je me surprends à penser cela cependant, je n'avais jamais fait attention à lui auparavant malgré le fait que je suive l'Equipe de France ainsi que l'Atletico. En y repensant, je n'ai jamais réellement songer à faire un petit débriefing sur le personnage. Je ne le connais pas assez pour dire de fantastiques choses à son égard cependant, c'est quelqu'un de plutôt gentil et de très drôle aussi. Je me retiens depuis tout à l'heure, mais qu'est-ce qu'il est beau. Il est vraiment, vraiment beau. Personne ne peut dire le contraire de toutes les façons. Mis à part ces yeux bleus, je pense que son sourire doit être un vrai atout pour lui. Il doit être 2h00 du matin, je sors toute fraîche de la douche et l'écran allumé de mon téléphone attire mon attention. Un appel Facetime. Le prénom d'Antoine est affiché sur l'écran. Je suppose que je n'ai guère le choix de répondre. Je me couche dans mon lit et entame l'appel.
— Bonsoir, le salué-je timidement.
— Salut, je ne te dérange pas ?
— Non du tout.
— J'étais sur le point d'aller dormir, m'avoue-t-il les yeux visiblement rouges de fatigue.
— Plus maintenant à ce que je vois.
— Je voulais te parler avant, sourit-il pouvant à peine ouvrir ses derniers, alors le match ?
— Je suis trop contente, c'était de la folie !
— Et ça ne fait que commencer, croisons les doigts pour la suite.
— C'est sûr, faut continuer comme ça, répondis-je en entrelaçant mon index et mon majeur.
— Ouais, il hoche la tête.
— Désolé pour ma tête, je sors à peine de la douche et je suis complètement exténuée.
— Tu es toujours aussi belle, ça ne changera pas de toutes les manières, il secoue la tête.
Je sens mes joues se réchauffer. Ses blagues commencent réellement à m'embarrasser à force qu'il me les décernent sans arrêt. Je n'ai même pas le temps de le remercier qu'il enchaîne promptement la suite de sa phrase.
— J'aurais aimé te revoir avant mon départ pour Marseille.
— Me revoir ? J'adopte un ton stupéfait.
À ma grande surprise, je ne me suis pas véritablement rendue compte que j'ai pensé tout haut et d'une expression particulièrement exagérée.
— Oui, à moins que tu ne veuilles plus du tout me parler, il rigole de manière nerveuse.
— Non loin de là, ça me fait plaisir que tu me dises ça, je ne m'y attendais juste pas, je lui réponds paisiblement.
Mais alors, vraiment pas.
— Tu es toute mignonne, on dirait une petite fille, il ne cesse de me taquiner.
— Arrête, mes joues vont finir en sang si tu continues ! M'exclamé-je le rire aux lèvres.
Il s'esclaffe également avant de reprendre très rapidement une expression presque sournoise.
— Une petite partie de FIFA, ça te dit ?
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